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Sujet Le son, QUAND Y-EST-ON?

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Sujet de la discussion Le son, QUAND Y-EST-ON?
J'ai lancé ce sujet en réponse à un très bon message de Lexgotham sur le forum Reason au sujet " Ahhhhhhhhh, le compresseur", /sequenceur-electro/propellerhead/Reason-2.5/forums/t.28521,ahhhhhhhhh-le-compresseur.html, message du 25/09/2003 à 20:31 qui commence par "Ah! on polémique un peu". Comme le sujet me paraissait intéressant et qu'il était hors-sujet là-bas.

Le sujet? Essayer de répondre à la question : quand est-ce qu'on est "arrivé". J'avoue que malgré de multiples expériences, je n'ai pas le début de la moindre réponse. Et que c'est peut-être ça, la réponse. Si vous avez d'autres réponses, différentes, j'aprécierais, et je ne pense pas être le seul!

Lex, je ne suis pas (tout à fait) d'accord avec toi. Je connais un mec qui a fait des trucs délirants (et audibles) avec un aspirateur, un micro Philips de minicassettes et un Revox. C'était dans les années 70 et réécouté aujourd'hui, ça sonne (encore) toujours. Alors, carrément une Dayton, un ampli pourrave et un PortaStudio 4 pistes, y'a pas de raisons.

Je t'avoue que j'ai le même parcours que toi, toujours insatisfait. Ce n'est pas le parcours de tout le monde. Je connais des musicos qui ont cartonné directement, avec juste des instruments acoustiques, dans un studio démo. Et ping, ça sort, et poung, ça marche plus ou moins. Et nous, on est toujours à se demander quand on pourra aller plus loin. C'est peut-être le manque de talent. Ou le manque d'à-propos. Ou le manque de fraîcheur. C'est peut-être simplement qu'on n'a pas osé assez, qu'on ne s'est jamais contenté de ce qu'on avait fait, que sais-je? Ou qu'on a besoin de penser qu'on pourra toujours faire mieux.

Toujours est-il que comme toi, je n'ai pas changé vraiment ma manière de faire. Je recherche toujours les mêmes sons et aujourd'hui, après des années, je peux les avoir, les utiliser. Même plan pour la voix que toi : après m'être époumonné dans un SM58, à peine sauvé par un TL audio, j'ai l'AKG et c'était l'avant dernière chose qu'il me manquait pour arriver au son que je veux. Manque juste une bonne reverb (Lexicon ou TC Electronics). Le reste, après être passé en studio histoire de remixer, je me suis rendu compte que cétait plutôt bon. "Pas besoin de refaire les instrus" m'a fait l'ingé-son. Et plus récemment "ça sonne bien tes trucs, manquent juste une reverb et une masterisation convenable".

J'y suis arrivé? J'ai mes chansons, mes textes, j'ai joué tous les instruments et j'ai mixé. Et je suis assez content. Seulement assez. Mais à écouter d'autres choses, je trouve que Moby est pourave et que les Prince de la fin des années 80 sont très "évidents", sans relief sonore. Alors quoi? Je devrais être content? Envoyer ma maquette d'album à tous les producteurs de la planète? Ou travailler encore un peu, pour qu'ils comprennent bien ce que je veux faire?

Quand est-ce qu'on est "arrivé"? Ce n'est pas une question de matos, ou du moins, pas seulement. Ce n'est pas une question d'instruments : Picasso disait "quand je n'ai pas de rouge, je prends du bleu" ou quelque chose du style. Moi, quand je n'ai pas une Stratocaster, je joue sur ma Framus Nashville. Ce n'est pas l'essentiel. On peut faire du jazz avec ces deux guitares, ou du hard. En revanche, un bon mix, c'est indispensable, et cela requiert au moins une table de mix, et des choses du style.

Le départ, le vrai, c'est quand j'ai acheté Cubase audio et que j'ai pu tester des effets. A partir de là, deux ou trois ans de galère, de mauvais mix, d'incompréhension, notamment parce que j'ai beaucoup écouté ce que me disaient des "pseudo-pros". Mais c'est aussi comme ça que j'ai appris. Et aujourd'hui, je pense être dans une sorte de "dernière ligne droite".

Lex, si comme moi tu travailles seul, je comprends exactement ce que tu veux sdire quand tu écris "Avant ça, c'est pas une compo, c'est une calamité, un chantier, un travail en cours, quelque chose qui prend la tête et qu'on peut toujours améliorer." Mais c'est peut-être bien parce que, comme moi, tu fais partie de ceux qui se torturent seuls. Ceux qui se trouvent devant l'inconnu, sans cesse, l'imparfait, qui n'ont pas de seconde oreille et qui ne peuvent entendre vraiment ce qu'est leur morceau que quand ils le réécoutent deux ans après l'avoir rangé dans un coin. Le reste, c'est de l'audace pure.

Alors, je répète ma question à ceux qui ont vécu ça un jour et qui ont été "plus loin", indépendament du talent et de la chance : quand est-on arrivé?
"Ne rien faire, c'est tout dire" - viendez voir mon MySpace : http://www.myspace.com/marcelsel
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Citation : la montre et le calendrier


l'avantage avec cette méthode, c'est qu'on ne se pose pas la question de savoir quand il faut arrêter :clin: ...qui sait si ce n'est pas plus sain finalement...(je dis ça car je me rend compte que j'ai plus de facilités à finaliser un projet quand il y a une dead line...sinon je me pose trop de questions...)
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Merci Lsan pour ce rappel. Eh oui, la prise est essentielle. Mais c'est aussi un piège : c'est tellement facile de refaire en home studio qu'on a tendance à recommencer sans arrêt (du style, je refais la partie chant d'un morceau pour me rendre compte que l'orginial démo sonnait mieux!). C'est donc bien une question d'équilibre...

Et Mdk, j'aime bien ton système. Comme tu le dis, quand c'est pour un job, je n'ai pas le moindre problème : je livre ce que j'ai eu le temps de faire, et éventuellement, je remixe plus tard un "editors'cut" pour mes références. mais quand c'est pour soi, vraiment, c'est beaucoup plus complexe.

Je me rends compte là que je me posais des questions pour pas grand chose. Aujourd'hui, je fais mes morceaux, je les aboutis, je les compare à un "master" de base qui me convient et qui sonne partout et je ne me pose plus la question de savoir quand on y "est". C'est une question stupide, bloquante. En définitive, on y est quand c'est bien, quelle que soit le contenu de ce "bien". Il y a des mix pouraves qui ont fait des tubes planétaires (rares, mais cela existe). Il y a des millions de mix superbes qui ne se sont jamais vendus. Le mix doit juste être consaquent avec l'idée du morceau, point. C'est finalement un travail assez peu créatif, puisqu'il s'agit avant tout (mais pas uniquement, bien sûr), de respecter la chanson et le texte.

Bon, entre-temps, j'avance, plus qu'un morceau et mon alboum est près. Ça fait toujours que deux ans que je suis dessus. Mais bon, je ne bosse que le soir, faut dire! Le reste, c'est alimentaire.
"Ne rien faire, c'est tout dire" - viendez voir mon MySpace : http://www.myspace.com/marcelsel