C'est quoi maintenant ?

Citation : "J'aime la pop ouvragée ; Pet sounds me file le frisson, j'adore les Left Banke, je trouve le dernier McCartney formidable ; j'adore Ram, Smile, tous les Beach Boys de 64 à 77, je conseille Odessey and oracle dès que je peux, l'audace savante de Jimmy Webb avec The 5th Dimension me fait craquer, Burt Bacharach incarne une sorte d'idéal musical pour moi, j'ai été sensible à la délicatesse extrême d'Elliott Smith. Alors pourquoi, pourquoi ai je attendu si longtemps avant d'écouter Come on feel the Illinoise de Sufjan Stevens. Des bribes de critiques insistant sur la densité de la chose (et sa longueur), son projet fou de consacrer un album à chaque état que compte les USA, la pochette furieusement peu sexy, je me cherche des excuses. Cela faisait des semaines que j'y allais à reculons, en passant vite d'un tour d'index sur la roue blanche (scroll) à chaque fois. Je me disais toujours une autre fois et puis finalement je m'y suis résigné, comme on se lance à accomplir une corvée sans cesse repoussée. Et dès les premières notes j'ai attendu les suivantes. Sufjan Stevens a de belles mélodies en tête, plein d'idées d'arrangements ; il use du banjo, sort des trompettes et n'a pas peur d'oser, va jusqu'au bout, n'hésite pas à donner de l'ampleur à ce qui ne sont peut-être que des chansonnettes folk légères mais qui n'y ressemblent jamais. J'ai pensé à des High Llamas sans la fixette Brian Wilson qui seraient portés par le souffle d'un pays jeune et grand comme un continent."