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Sujet Editorial du 19 août 2023 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 19 août 2023 : commentaires

Ice Ice Baby!Une fois n’est pas coutume : c’est passé le 15 août que la canicule estivale, la vraie, celle du tee-shirt qui colle, du volant qui brûle et du ventilateur qui brasse de l’air tiède, surgit finalement. À tel point d’ailleurs qu’on n’est pas si pressé de découvrir le son chaud produit par la pédale Super AT Mod de Keeley Electronics et que, si portable qu’elle soit, on n’est pas sûr d’emmener immédiatement la Jam-X d’Apogee pour enregistrer dehors. On se voit plutôt rester dans la pénombre des volets entrouverts à faire des percus avec les glaçons qui tintent dans le verre de thé et à regarder nonchalamment l’interview d’Yves Zarka, l’un des pontes du mixage télé, ou à lire les conseils d’achat concernant les effets guitare

Et puis retourner faire la sieste en attendant que le vent se lève et souffle vers nous quelques idées de compos : après tout, même si la rentrée est proche, c’est encore l’été…

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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Mais aussi le 08.11 après, enfin... avant le 09.11 !
Ce 08.11.73, au rez-de-chaussée d'un immeuble HLM au 1520 Sedgwick Avenue, dans le Bronx quand un DJ d'origine jamaïcaine, Clive Campbell, alias DJ Kool Herc ( de Hercules bien sûr ! le mythe avant le mythe, le mythe dans le mythe, le mythe qui fera mythique : l'Esprit guerrier du son, du flow comme des coups de basses, comme des coups de battes de cops, comme des coups de balles ), innove à la Pierre Henry, à la Pierre Schaeffer... presque : en faisant tourner le même disque sur deux platines, il isole les séquences de rythmes et percussions et les fait durer, les filtre ! les mixe ! les redynamise dans les enceintes ( où l'on voit déjà le ventilateur pour refroidir l'ampli à tubes qui va s'accroupir poussé jusque dans ses dernières limites voire expirer à chaque manifestation ), préfigurant le «breakbeat», la base, la boucle. La boucle qui scotche, qui boucle le son, le sample, le sublime, la boucle Lion qui breakE, de l'Hydre, qui breakE, du Sanglier, des Ecuries, la boucle biche pour Queen Latifah, et la ceinture pour Missy Elliott, tellement bouclée elle aussi, la boucle oiseaux et la boucle taureau, la boucle chienne qui va jusqu'en enfer pour dompter Cerbère après les pommes des Hespérides... New Yorkaises à l'évidence.
50 ans de Rap ! Il y a eu St Louis. Et assurément New-York en 45. Sans oublier les Ghettos de Detroit, de Chicago comme de Harlem qui ne vont cesser de gonfler, d'enfler, de gronder et d'exploser. Et très vite L.A. sortie, ressortie de l'ombre ailées des années 50. Nord-Sud et Est-Ouest. Blancs contre blancs. Noirs contre noirs.
50 ans de Hip et de Hop. Et une histoire de 50 cents, le billet d'entrée de la soirée de la soeur de Campbell; 25, cents, pour les filles ! Un commerce, familial, à la racine, origine du rap gangsta, inévitable. Kool et pas cool.
50 ans après, le 11 août 2023, DJ Kool Herc partagera l'affiche d'un méga-concert au Yankee Stadium, où étaient annoncés d'autres vétérans comme Grandmaster Caz, Kurtis Blow, The Sugarhill Gang, la pionnière Roxanne Shante, mais aussi Lil Kim, Ice Cube, Snoop Dogg et Run DMC.
Une nuit entière à fêter ça. Sacrebleu ! euh... Kind of Blue !
50 ans et une entrée aux JO tout de même. Le Jardin des Hespérides ! Alors bien sûr, d'autres diront que c'est l'enfer; ET C'EST L'ENFER ! mais l'enfer en enfer. Infernal et infernaux ces artistes qui concouraient jadis jusqu'à glisser doucement vers le propagandisme comme s'il n'y en avait pas, comme s'il n'y en avait plus: merci Coca, Nike et consorts. Et l'art qui revient aux JO par la grande porte... du Gate et du gros Gate ! Damned ( et peut-être son tombeau ? ).
On aime, on n'aime pas le rap, le hip hop, funky mou qu'il était à ses seventies avec des clips et des effets ringards mais décalés eux aussi, sans rythmes, sans mise en scène, sans montage, juste de la sape, parfois photographiques, plantés là, face caméra, bricolés mais qui, bricolages sur bricolages, vont monter une industrie du son et du disque hors normes, du son hors normes, des machines poussées bien au-delà de leurs limites et de la légalité, aujourd'hui des softs et des cartes sons, eux aussi au-delà du 0 dB, tout numérique qu'ils sont, poussés hors de leurs normes, comme de bien entendu, une liasse de billets et un flingue sur les Eq, 10 mois de mijotages et non 10 jours car le son ça se malaxe, ça se pétrie, ça repose et se repose, ça bouille avant d'exploser. Et à la sortie un son unique, hors normes. Un son, non. Une oreille: non plus. Une technique, même pas. On a tout ça ici aussi et partout dans le monde. Un esprit d'abord et avant tout. Car il faudra comprendre un jour qu'avant l'instrument, qu'avant la musique, il y a l'esprit. The Spirituals disaient-ils, d'où tout cela vient et se continue. L'esprit pour créer TOUTE la musique du 20ème siècle, et sur toute la planète. Quand même ! Un son et une musique qui font vivre, à eux tout seuls, toute l'industrie du disque et du streamin et qui vient, juste là, de souffler sa 50ème bougie, sans compter les tubes, explosés.
Un style ? un genre à lui tout seul. Un continent qui arrose, perle, suinte, ruisselle sur tous les autres pour les maintenir à flots, sur son flow sans qui tout s'écroulerait tout bonnement. Le rap c'est vraiment pas mon truc ( il faudrait dire cam... pour être "honnête" et si l'humour peut se continuer, car si le hip et le hop étaient fun et funk, le break et le rap ont vite tourné court à l'entertainment vers des questions et des notions plus identitaires et sociétales ) mais faut reconnaître la prouesse... herculéenne, Mister Clive, pour sa petite soeur: mythique ! Mythologique.
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Citation de pfrpfr :
Mais aussi le 08.11 après, enfin... avant le 09.11 !
(...) DJ d'origine jamaïcaine, Clive Campbell, alias DJ Kool Herc (...) ( de Hercules bien sûr ! le mythe avant le mythe, le mythe dans le mythe, le mythe qui fera mythique : l'Esprit guerrier du son, du flow comme des coups de basses, comme des coups de battes de cops, comme des coups de balles ), innove à la Pierre Henry, à la Pierre Schaeffer... presque : en faisant tourner le même disque sur deux platines, il isole les séquences de rythmes et percussions et les fait durer, les filtre ! les mixe ! les redynamise dans les enceintes ( où l'on voit déjà le ventilateur pour refroidir l'ampli à tubes qui va s'accroupir poussé jusque dans ses dernières limites voire expirer à chaque manifestation ), préfigurant le «breakbeat», la base, la boucle. La boucle qui scotche, qui boucle le son, le sample, le sublime, la boucle Lion qui breakE, de l'Hydre, qui breakE, du Sanglier, des Ecuries, la boucle biche pour Queen Latifah, et la ceinture pour Missy Elliott, tellement bouclée elle aussi, la boucle oiseaux et la boucle taureau, la boucle chienne qui va jusqu'en enfer pour dompter Cerbère après les pommes des Hespérides... New Yorkaises à l'évidence. (...)

J'adore. Et j'ai apprécié la référence à Schaeffer et surtout celle à Pierre Henry que j'ai eu plusieurs fois la chance d'interviewer chez lui. Il faut relire "Journal de mes sons" (Actes Sud) où Pierre Henry explique comment de percussionniste il est devenu compositeur et surtout "inventeur de sons. Ainsi, en référence à ce que tu as écrit "en faisant tourner le même disque sur deux platines" voici ce qu'écrivait Pierre Henry ": "La bande magnétique n'existait pas encore. Enchaîner un son à un autre son, d'un disque souple à un autre disque souple, était une entreprise incertaine, bien que les hasards de l'aiguille sur le sillon et les incidents de parcours aient pu parfois représenter un véritable enrichissement, une part d'imprévu et de fantaisie. On avait huit plateaux de tourne-disques. Il s'agissait de sauter à pieds joints sur les son. Je sautillais toute la journée. Je faisais des bonds d'un plateau à l'autre. J'étais devenu le virtuose du passage de sillons et inventer avec rien, trouver des astuces de manipulation, chercher autre chose. C'était là le propre de la musique concrète".
4
Citation de pfrpfr :

...
Alors bien sûr, d'autres diront que c'est l'enfer; ET C'EST L'ENFER ! mais l'enfer en enfer.
...
.... Un esprit d'abord et avant tout. Car il faudra comprendre un jour qu'avant l'instrument, qu'avant la musique, il y a l'esprit..
.


Un beau morceau de littérature !
:bravo:

Si tu publies un livre, tu pourras nous le faire savoir ?

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

5
Citation :
Je dis que nous allons avoir un vrai moment cool ce soir
Je l'ai dit, nous aurons un vrai moment cool ce soir
Je l'ai dit, nous allons avoir un vrai temps de refroidissement
Nous allons avoir un vrai temps de refroidissement
Un vrai moment frais ce soir

Traduction de "Real Cool Time" des Stooges en 1969. Sinon, il y aussi "Comme un igloo" de Daho, de la bonne variétoche des 80s, ou alors "Cold as Ice", de Foreigner. Ces trois morceaux figurent en bonne place dans mes compils, depuis toujours Que se passe t'il ? Il y a du givre sur ma chaine. A moins que ce soit le bonhomme qui soit givré.
6
deb76 ! MERCIIII pour la référence française croustillante, que dis-je, sautillante... trépidante. Parce que la musique et le beat, ça vient des pieds, ça vient de la terre pour sûr. Il faut s'ancrer. Délectable. Je suis électro-acousticien qui plus est ! Et je ne connaissais pas ce "journal" fameux. FAMEUX.Quelle chance de l'avoir vu, entendu et même interviewé. Et là, y a pas photo et c'est la preuve par 3 autrement dit par le St Esprit: il faut un esprit pour ne pas louper le coche et trouver l'inspiration, le courage, l'énergie d'aller chez le Maître des portes soupirantes et des soupirs emportés. ça tombe pas comme ça du ciel. Et c'est beau. Une âme errante qui, sans gps, cherche la route d'une autre route, un croisement, un carrefour pour ne pas se perdre sur une plage ou dans une forêt mais pour gravir une autre "montagne" sachant qu'il n'y aura pas de rappel. Et puis, creusant plusieurs sillons de bitume, approcher finalement la montagne sacrée, pour en "mordre" un morceau d'âme à l'improviste juste histoire de partager un temps, présent, une écliptique, henrienne, qui fait beaucoup de bien à la civilisation en commençant par le tympan, sacré fondamentalement. Bravo pour cet esprit... d'initiative. ( interviews qui ont donné des écrits ? )
Compagnie: je vous salue !
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Citation de Los Teignos :
Une fois n’est pas coutume : c’est passé le 15 août que la canicule estivale, la vraie, celle du tee-shirt qui colle, du volant qui brûle et du ventilateur qui brasse de l’air tiède, surgit finalement. À tel point d’ailleurs qu’on n’est pas si pressé de découvrir le son chaud produit par la pédale Super AT Mod de Keeley Electronics et que, si portable qu’elle soit, on n’est pas sûr d’emmener immédiatement la Jam-X d’Apogee pour enregistrer dehors. On se voit plutôt rester dans la pénombre des volets entrouverts à faire des percus avec les glaçons qui tintent dans le verre de thé et à regarder nonchalamment l’interview d’Yves Zarka, l’un des pontes du mixage télé, ou à lire les conseils d’achat concernant les effets guitare…
Et puis retourner faire la sieste en attendant que le vent se lève et souffle vers nous quelques idées de compos : après tout, même si la rentrée est proche, c’est encore l’été…
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los TeignosFrom Ze AudioTeam


Merci "LT" pour ce chaleureux édito...
à fleur de peau !
:aime:

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8
On a beau dire: dans les 50 ans pré-historiques du Rap il y a la répétition encore et toujours de cette condition fluviale qui coule dans les veines de la négritude depuis le delta du Mississipi, 50 années auparavant.
New Orleans, le ragtime, le Blues, et puis une fanfare - un Brass Band qui s'arrête de marcher, de brasser de l'air pour faire Band et se donner des airs, juste la petite préhistoire du Big Band quand la grosse caisse, fatiguée ou inspirée, se décide à stopper les marches "forcées" des forçats de la terre ou des pavés, capte, colle et coopte ici les cymbales, là LE tambour pour faire graviter la clique hurlante des cuivres coudés laquelle comprend déjà la famille des saxophones ( rejetés manu-militari ici en Europe et en France, après 3 faillites consécutives du Maître concepteur-inventeur-facteur et qui n'en était pas à ses premières trouvailles de génie au point que le jazz eut pu surgir des bords de la Seine, presque, une folie... bergère ! ) POUR faire naître - accoucher comme ça dans la rue, au moment de perdre les derniers os qu'ils leur restaient - les bases, le système stellaire et "staraire" ! de toute la musique populaire du 20ème siècle, l'identité culturelle, artistique et industrielle de tout un pays-continent en sus - voilà-t-y pas que ses petits enfants - à peine 50 ans après le fox-trot, le charleston ET le LINDY HOP déjà dans les chaussettes, dé-houssent et déboîtent les amplis Hifi des cartons, les enchaînent en série et en parallèle, parallèlement et en série, au coin de la rue, à l'angle, DANS les angles de la cage d'un terrain de basket urbain, coincée dans le ghetto - ont décidé de poser sur une table les sound-stations / walkmans des seventies pour faire: Bands. A nouveau. Renouveau. Le DJ repose Bass, Kicks et Hats cette fois sur une table de camping, des tréteaux. Cette fois ils ont ôté les chaises. Ils ne marchent plus mais ils trépignent, l'impatience tournée au vinaigre. L'affaire est sur le plan de travail: un champ de guerre. La table des négociations. Un son plus haut et toujours en couleurs. Le dauphin prend des notes pendant que le larbin vérifie les branchements. MC prépare son set. Le malandrin du clan voisin, d'en face de la rue ou de la rue d'à côté, vole, par dessus l'épaule, l'astuce du jour qui va cogner, qui va bruiter et s'ébruiter, pour la vendre à la concurrence ou à sa propre enseigne à l'autre bout de l'avenue, dans un autre quartier du quartier. Les clans se constituent. Une économie se développe. Toute une culture. Cage ou pas cage; chaînes ou pas chaînes; ça vient de la rue; c'est dans la rue que ça se passe. Nous sommes 50 ans après les 50 ans après. Pour de multiples raisons, le 21ème siècle n'a pas encore donné ses lettres de noblesse. N'y aurait-il pas là le début d'une nouvelle ère à humer dans l'air... de la rue ? Amis zicos: haussons les naseaux. Des airs de renouveau pointent leur nez... au coin d'une ruelle, à l'angle d'un autre réseau à la fluidité optique... sans chaise mais aussi sans table cette fois, accroupis ou croupissants - car rien ne se fait sans génuflexion - quand l'IA touchera le fond de la rigole des caniveaux 5779515.jpg
9
Citation :

Amis zicos: haussons les naseaux. ............ sans chaise mais aussi sans table cette fois, accroupis ou croupissants - car rien ne se fait sans génuflexion - quand l'IA touchera le fond de la rigole des caniveaux...


:bravo::bravo::bravo:

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

10
Personne n'a encore souligné l'excellence de l'humour du post d'origine, bien tourné, alors je me suis senti obligé. Il y a bien un message caché, comme à l'habitude, mais ce n'est pas le plus important, le plus important est que ce post soit rafraichissant, pour la pensée, et pour le moral. Oui, la fraicheur fait plus que jamais partie de la musique...
Citation :
RFM est encore et toujours au rendez-vous pour vous proposer le meilleur de la musique! A l’arrivée des beaux jours et des premiers rayons de soleil, il est temps de s’offrir une bonne dose de fraicheur. La radio est là pour vous et a pensé à tout! RFM lance sa toute nouvelle radio digitale: RFM Musique Fraîche pour retrouver le meilleur des nouveautés musicales!
Au programme du moment : Bachman Turner Overdrive, The Clash, Les Negresses Vertes, les Stones...Et d'autres. bien mieux que la clim', en tout cas bien mieux que les glaces industrielles bourrées d'additifs.