Roland Go:Keys 3

En voyage au Japon, j'ai été très impressionnée par la performance d'un groupe de musiciens de rue. Leur claviériste utilisait un tout petit modèle rouge vif à l'allure de jouet qui, connecté à un bon ampli, donnait un son de piano à tomber par terre.
Après recherche, j'ai identifié la bébête comme étant un Roland go keys, premier du nom, petite merveille combinant une excellente qualité sonore à une portabilité qui l'était tout autant.
M'en étant procuré un, j'ai par contre assez vite repéré que ses hauts parleurs intégrés étaient aussi faiblards qu'étouffés, et surtout que l'ergonomie n'était pas son point fort. J'ai donc revendu l'engin sans perte et très vite - il y a de la demande!
Je regrettais quand même un peu de ne plus avoir mon beau jouet - oui, je ne fais qu'apprendre et m'amuser... - et commençais à regarder ce qui se faisait en pas trop cher et portatif quand je suis tombée sur cette nouvelle mouture du "go". Un essai m'a convaincue, et je l'ai acquis, en neuf pour une fois.
Je ne vais pas rentrer dans les détails techniques, pour cela il suffit de lire la notice en ligne, et me contenter de donner mes impressions.
Tout d'abord, je ne regrette absolument pas cette dépense à tout prendre très raisonnable. Les possibilités de ce petit clavier léger sont épatantes, et un musicien l'exploitant à fond pourrait facilement en faire un usage totalement professionnel sans que personne ne grimace à l'écoute.
Les sonorités sont très belles, le clavier est agréable d'usage, les accompagnements et instruments quasiment trop nombreux, les filtres intégrés personnalisables à l'infini... bref, niveau production de musique, on est loin du Farfisa des années 60!
Point de vue manipulation, l'ergonomie est très très améliorée par rapport à la version originelle, et malgré quelques complications demandant de potasser un peu le manuel, on rentre très vite dans la logique de la bête.
Physiquement parlant, enfin, le clavier est très léger et facile à porter, et fonctionne sur pile. Comme engin nomade à emporter en vacances, c'est merveille!
Niveau reproches, le principal est en lien avec l'amplification intégrée. Petit ampli, petits hauts parleurs, en autonomie, ça n'est pas folichon... et franchement moins bien qu'un Yamaha simple et plutôt bas de gamme âgé de quinze ans mais dont la pêche et la clarté sont nettement supérieures. La miniaturisation a ses limites, et pour vraiment apprécier ses capacités, il faut vraiment le brancher sur quelque chose. Pour ma part, ce sont deux déjà vieux Bose Sounddocks sur un câble jack bidouillé, d'expérience, une barre de son télé d'occasion acquise à vil prix fait également parfaitement le job et transfigure l'acoustique de l'engin!
Deuxième reproche, la connectique très très limitée à l'arrière. Oubliez les jacks 1/4", le midi, etc. On peut y mettre un casque et une (indispensable) pédale de sustain, point. Bon, du bidulsb aussi, mais je suis trop vieille pour me prendre la tête avec ça, si c'est pour me brancher sur ordi, autant acheter direct un clavier maître, c'est moins cher...
Troisième reproche : les gens de chez Roland sont des rats! Accessoires : zéro! Devoir mettre je ne sais combien pour un bête support à partitions en plastoc, par exemple...
Mais plus agaçant : pas de manuel! Enfin, si, un dépliant qui vous explique où brancher l'adaptateur secteur, et ou appuyer pour l'allumer, ce qui est un poil léger. Et le bouquin habituel en soixante seize langues vous expliquant qu'il ne faut pas le nettoyer au lave-vaisselle et en jouer dans votre bain après l'avoir arrosé d'essence... mais les dizaines de pages d'explications de toutes ses magnifiques subtilités techniques, là, c'est téléchargement et faites chauffer l'imprimante. Et c'est horripilant. Ah, oui, aussi, mon père me souffle que réserver le pilotage du démarrage de l'effet Leslie pour les orgues à la pédale au 5 et en priver logiciellement le 3, c'est minable. Et c'est vrai que c'est ce genre de détail qui vous fait regretter de ne pas avoir pris un Casio...