Au pays des claviers maîtres, la bataille fait rage. Parmi les aspirants à la couronne, la marque Edirol tente de tirer son épingle du jeu en proposant une nouvelle gamme de contrôleurs avec encore plus de fonctionnalités et l’aftertouch…
Comme les précédentes, la nouvelle gamme se décline en 3 modèles ayant les mêmes fonctions et dont seule la taille du clavier les différencie : le PCR-300 (37 touches), le PCR-500 (49 touches) et le PCR-800 (61 touches), modèle testé aujourd’hui.
Aspect et qualité de fabrication
La première chose qui saute aux yeux au déballage, c’est que c’est beau et classe. Le fond de panneau de contrôle en imitation alu brossé, les têtes chromées des boutons, le gris foncé légèrement grainé du capotage, tout concours à une belle esthétique et une ambiance plutôt pro. D’autant que la qualité de fabrication semble bien au rendez-vous. Ici, pas de fader désaxé ou qui bouge dans sa glissière. Les boutons rotatifs sont fermes sur leur axe et les jointures de pièces parfaites. Le poids de la bête indique qu’Edirol n’a pas cherché à faire des économies sur l’épaisseur des plastiques. Un gage de longévité et de résistance, y compris aux aléas de la scène. Si l’on ajoute que le contact avec les plastiques est agréable et ne donne pas une sensation de « cheap », on friserait le sans-faute si le panneau supérieur n’avait pas tendance à légèrement s’enfoncer quand on presse les pads. Rien de gênant : on loupe de peu la perfection.
La seconde chose qui saute aux yeux est la profusion de contrôleurs ! 9 potentiomètres rotatifs, 9 faders (les utilisateurs de simulations d’orgues à tirettes vont être ravis), un bouton rotatif « value », 38 boutons munis de LEDs, dont 18 minipads, le classique joystick de pitch-bend et modulation et enfin grande originalité sur un clavier maître : un cross-fader !
Autre innovation audacieuse, mais ô combien judicieuse : le bouton de mise en marche et les connexions se trouvent désormais non plus à l’arrière, mais sur le flanc gauche. Un bonheur d’accessibilité et pour positionner le clavier en home-studio.
Bref, tant côté look que qualité de fabrication, c’est du tout bon.
Installation & manuel
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La procédure d’installation est classique et aisée : on installe le driver, on branche le PCR-800 avec le câble USB fourni, Windows le reconnaît et l’installe. C’est prêt. Sous Mac OS, il semble que la procédure soit tout aussi simple. Une gigantesque feuille dépliable décrit clairement les deux installations étape par étape pour chacun des OS et même le plus débutant en informatique musicale devrait comprendre ces indications claires. Le manuel est bien fait. Chaque point est parfaitement expliqué et la rédaction comme la mise en page sont très claires. Il effectue un tour complet du PCR et donne des détails sur les commandes MIDI. Ces détails, certes succincts, devraient s’avérer précieux pour les débutants en MIDI. Bien sûr, le débutant complet ne fera probablement pas l’impasse sur un apprentissage des bases de la norme MIDI, notamment grâce aux excellents dossiers d’Audiofanzine, mais ce manuel devrait bien les aider.
Fonctionnalités et utilisation
Rappelons tout d’abord qu’un clavier maître MIDI ne produit pas de son. Il n’intègre en effet aucun module sonore, au contraire d’un synthétiseur. Son rôle est d’envoyer des ordres (les messages MIDI) à des modules sonores (synthétiseurs, sampleurs) pour que ceux-ci produisent le son. Ces modules sonores peuvent être hardware (matériels) ou logiciels (instruments virtuels notamment). Un clavier maître est donc une sorte de télécommande.
Avec la profusion des contrôleurs, les claviers maîtres ne se contentent plus de commander des générateurs de son, mais servent également à contrôler séquenceurs, effets, etc. C’est le cas avec le PCR-800 qui possède de plus une touche V-Link permettant de contrôler des appareils Edirol concernant l’image et le V-Jing avec une synchronisation entre l’audio et les effets vidéo. Cette touche propose également le « Dynamic Mapping ». Qu’est-ce que c’est ? Une fonction d’avenir : elle permettra au PCR d’affecter automatiquement les paramètres les plus significatifs d’un logiciel à ses contrôleurs, un peu à la manière de l’automap des Remote SL de chez Novation ou de l’ACT Edirol/Cakewalk. Pour l’instant, Roland et Cakewalk négocient avec les autres acteurs du marché et notamment Steinberg pour faire du dynamic mapping un standard universel, et ce d’autant plus aisément que l’architecture de la technologie VST de Steinberg le permet. Souhaitons que ces discussions entre concurrents aboutissent vite, le public ayant tout à y gagner.
Connexions
On a bien sûr la prise USB qui permet de connecter le PCR à un ordinateur et tout comme ses prédécesseurs, il dispose également de prises MIDI IN et MIDI OUT. Mais il y a du nouveau ! Sur les versions précédentes, les prises MIDI servaient à deux choses :1– D’interface MIDI/USB : échange de messages MIDI entre l’ordinateur et un périphérique externe par le canal du PCR
2– contrôle direct d’un appareil MIDI lorsque le clavier n’était pas branché en USB
Désormais, en plus de ses fonctions, on dispose d’une fonction MIDI merger permettant de mélanger les signaux entrant et sortant avec ceux du PCR. Cette fonction avec des réglages évolués ouvre bien des possibilités dans des configurations MIDI complexes. Ajoutons à la liste des connexions les classiques entrées pour pédale sustain et pédale à contrôleur continue (expression ou volume). Rappelons enfin côté virtuel que le PCR présente plusieurs ports : les PCR 1 et 2 plus l’entrée MIDI, ce qui s’avère souvent pratique pour contrôler indépendamment deux logiciels qui demandent le même canal MIDI. On pourra par exemple spécifier comme source le port 1 pour tout ce qui est contrôle de son séquenceur et le port 2 pour contrôler les instruments virtuels ou encore le clavier sur le port 1 et les contrôleurs sur le port 2. À quoi vient encore s’ajouter le port MIDI IN/OUT.
Double clavier
Les nouveaux PCR intègrent une fonction qu’on trouvait sur les séries A-xx de Roland, il s’agit des claviers Upper et Lower. De quoi s’agit-il ? En fait, le clavier physique contient deux claviers logiques, chacun comportant son propre canal MIDI. Par une simple touche, on passe immédiatement d’un « clavier » à l’autre, donc d’un canal à l’autre. Mais ce n’est pas tout, on peut aussi faire jouer les deux simultanément. C’est ce qu’on appelle le layering : une touche jouée sur le clavier enverra l’ordre sur les deux canaux MIDI à la fois. De quoi cumuler les sons de deux synthétiseurs. Gros effets garantis. On peut également splitter le clavier : la partie basse jouant sur un canal MIDI, la partie haute sur un autre canal. La note de séparation en deux du clavier étant évidemment paramétrable.
Vive le bouton value !
On a vu que la fonction upper/lower permet de passer instantanément d’un canal MIDI à l’autre, très utile pour les gens qui font du live. Généralement, le changement de canal MIDI sur les claviers maîtres, et particulièrement les USB, n’est pas un modèle de rapidité. Ici, le nouveau bouton rotatif « value » vient faire notre bonheur. Il s’agit d’un potard sans fin couplé à quatre boutons. Le premier affecte le réglage du canal MIDI et il suffit que ce bouton soit enclenché pour qu’on change immédiatement de canal MIDI par simple rotation de l’encodeur value. Je ne vois pas de système plus rapide pour changer de canal. Ce bouton permet aussi de changer de la même façon de ‘control mapping’ (mémoire comportant les réglages des contrôleurs : boutons, potards rotatifs, faders…) afin de paramétrer le type de message envoyé, le canal MIDI et le port (PCR 1 ou 2 ou les deux). C’est ce qu’on appelait autrefois les « memory sets » sur les anciens PCR. Ils sont d’ailleurs réutilisables sur les nouveaux PCR, comme on le verra plus loin…
À la différence des anciens memory sets, les control map ne concernent que les contrôleurs, le clavier et le joystick ne sont plus affectés. Est-ce un défaut ? Probablement pas, on conserve les deux modes d’utilisation des modèles précédents. Les contrôleurs peuvent agir sur un port et un canal MIDI spécifique indépendamment les uns des autres et du clavier ou tout le monde peut travailler sur le même canal MIDI. Si on dédie le PCR au contrôle d’un seul instrument virtuel à la fois, on choisira le second mode (tout le monde sur le même canal). Si l’on désire contrôler plusieurs instruments ou logiciels à la fois, on choisira l’indépendance. Le PCR-800 comporte 16 mémoires de control map et est livré avec des configurations pour Sonar, Logic et Protools LE qu’on pourra éditer ou remplacer à son goût, notamment en téléchargeant sur le net.
Le bouton Value permet également le changement de patch (de la même façon que le canal MIDI ou le control map) et une dernière fonction est affectée par défaut au changement de banque, mais peut être redéfinie à son goût par l’utilisateur. Les boutons de sélection de fonctions sont agréables et réactifs et le bouton value au le contact caoutchouté est très rapide à tourner, d’une souplesse idéale et réagit précisément, d’autant qu’il est légèrement cranté. On peut juste regretter que les crans ne soient pas un tout petit peu plus fermes pour assurer plus de précision sur des changements à la volée en live.
Contrôleurs et PCR Editor
Le paramétrage des contrôleurs peut se faire directement sur le PCR en passant en mode d’édition ou par le logiciel PCR Editor fourni (PC et Mac). Il va sans dire que la simplicité du travail par le logiciel est sans commune mesure avec l’édition directe, phénomène que connaissent bien tous ceux qui ont paramétré des surfaces de contrôle MIDI. Le principe est tout simple : on ouvre éventuellement un control map (ou un ancien memory set puisque ceux-ci sont utilisables), soit à partir du disque dur, soit en l’important de la mémoire du PCR, on édite chaque contrôleur, on enregistre sur le disque dur et on renvoie dans la mémoire du clavier. L’édition des contrôleurs est enfantine pour peu que l’on ait des connaissances en MIDI. Si on paramètre directement sur le PCR, sans utiliser le logiciel, c’est un peu plus compliqué, comme toujours. De ce côté-là, le contrôleur serait dans la norme si son afficheur à LEDs ne comportait pas quatre caractères au lieu des trois plus habituels sur ce genre de produits. Ça n’a l’air de rien, mais ça rend les messages beaucoup plus clairs, diminuant ainsi la prise de tête qu’est généralement le paramétrage à la main d’appareils MIDI. De toute façon, à part nécessité exceptionnelle de reprogrammation en l’absence d’ordinateur ou masochisme particulièrement développé, on ne voit pas pourquoi quiconque s’enquiquinerait à programmer son PCR à la main alors qu’il y a un logiciel aussi simple.
Clavier et contrôleurs
Le clavier s’avère très agréable. Rappelons qu’il s’agit d’un semi-lourd, type synthé. Il est réactif et je ne ressens plus la légère impression de mollesse que j’avais avec le PCR-M. Les touches sont peut-être un tout petit peu glissantes, mais rien de rébarbatif et cela devrait s’atténuer après un temps d’utilisation. Il est vrai que je suis en plus désormais habitué à un vrai piano. On n’atteint pas le confort des meilleurs claviers que j’ai utilisés, mais on est nettement dans le haut de la catégorie pour les claviers de moins de 400 €, loin devant M-Audio, EMU, Evolution ou Fatar, peut-être proche des produits Novation, bien que ceux-ci soient souvent un peu légers à mon goût. De plus, le clavier est très peu bruyant, même sur les fortes attaques (ce qui n’était pas le cas du CME qui émettait une désagréable résonance de plastique). La dynamique est bonne et on dispose de 12 courbes de vélocité, de quoi adapter le PCR à son jeu.
Aftertouch
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A l’instar des l’UF-x et contrairement à ses prédécesseurs, le PCR-800 dispose de l’aftertouch, chose encore trop rare sur un clavier à ce prix.
Généralement, surtout sur les claviers peu chers, l’aftertouch est un peu bourrin. Sensé être un contrôle continu d’une valeur entre 0 et 127, il a souvent tendance à être du tout ou rien et n’est pas évident à contrôler, ce qui limite le nombre de types de paramètres du synthé auxquels on peut l’affecter, par exemple l’amplitude d’un oscillateur secondaire.
Sur le PCR, l’aftertouch est étonnamment progressif pour un clavier de ce prix. Vérifié sous Absynth où de belles barres horizontales vous indiquent le niveau du contrôleur envoyé, on s’aperçoit qu’on peut faire varier l’aftertouch de 0 à 127 avec pas mal de précision et de douceur. De quoi s’offrir une belle expressivité ou multiplier le nombre de paramètres de synthèses que l’on pourra contrôler avec, par exemple l’ouverture d’un filtre. Évidemment, on n’atteint pas la précision d’un potentiomètre linéaire ou rotatif, mais ce n’est pas l’objet de l’aftertouch. Notez qu’on peut paramétrer deux types d’aftertouch : le channel pressure et le polyphonic key pressure. Les férus de MIDI apprécieront.
Mais le clavier n’est pas le seul à pouvoir émettre un signal d’aftertouch. C’est également le cas des pads.
Des pads ! Des pads ! Oui, mais…
Car une des nouveautés sur cette série des PCR-x00 est la présence de 18 pads. Bon, disons-le tout de suite, le terme de pads est peut-être un tout petit peu usurpé. D’ailleurs, Edirol ne les appelle pas ainsi. Ceux-ci ne sont pas d’une substance caoutchouteuse comme ceux d’une mpc ou même d’un SP-x0x de Boss/Roland, mais se rapprochent plus du plastique sans être tout à fait rigides. En fait, malgré la petite déception de ne pas avoir des pads plus « gomme », force est de constater que ceux-ci s’avèrent plutôt agréables au contact et à l’usage et ils répondent parfaitement bien.
Par contre, la grosse déception vient du fait qu’ils ne soient pas dynamiques. On règle la vélocité à laquelle ils émettent et basta. Bien qu’ils soient très réactifs, on leur préférera donc l’utilisation comme boutons pour contrôler son séquenceur et comme déclencheurs d’évènements (notamment des boucles) en jeu live. Le fait qu’ils permettent d’envoyer du message Aftertouch est précieux, même si celui-ci n’est pas aussi précis que celui du clavier. On peut même choisir entre quatre courbes de réponse d’aftertouch à la manière des courbes de vélocité !
Potentiomètres
Les potentiomètres rotatifs et linéaires, au nombre de 9, sont très agréables à utiliser. La course des potentiomètres linéaires (ou faders) a été augmentée par rapport aux versions précédentes en passant à près de 6 cm. Ils s’avèrent tellement précis qu’on peut envisager de faire un peu de mixage avec. Oh bien sûr, on est loin d’une vraie surface de contrôle de mixage. Pour qui ne possède pas une telle surface de contrôle, ces faders dépannent pas mal. Pour du contrôle de paramètres d’instruments virtuels ou pour rééquilibrer rapidement ses sources en live, ils font parfaitement l’affaire. Terminons en disant qu’ils procurent une agréable sensation de fermeté sous les doigts (ce qui aide grandement à la précision) tout en restant suffisamment souples pour permettre des mouvements à la volée. Leur cabochon légèrement caoutchouteux est, malgré sa petite taille, très agréable au toucher, bien plus que des plastiques durs.
Le crossfader est également précis, quoique beaucoup plus souple. Il ne permettra pas du vrai Djing, ne rêvons pas, d’autant qu’il ne doit pas être conçu pour résister aux traitements d’un scratcheur fou. Mais il est précieux de disposer enfin d’un fader horizontal sur un clavier maître. Il pourra jouer son rôle de crossfader pour du mix simple en soirée, nombreux sont désormais les instruments virtuels où l’on trouve à l’écran des faders horizontaux. Les utilisateurs de Reaktor me comprendront à demi-mot, surtout en rappelant que le cross fader peut permettre de commander les transitions entre les snapshots ! Miam !
Quant aux potentiomètres rotatifs, la première et seule chose qu’on regrette est évidemment qu’ils ne soient pas sans fin. Mais sur un clavier à ce prix… Ils sont malgré tout aussi agréables et précis que les faders. De plus, Edirol leur a ajouté une fonction assez intéressante : le clic central virtuel. Sur les surfaces de contrôle dédiées au mixage, un appui sur un potentiomètre rotatif « ramène » celui-ci en position centrale. Ici, évidemment, pas de clic ni de recall, mais on peut paramétrer une zone neutre autour du point central : dans un angle d’environ 10° autour de celui-ci, le bouton n’envoie plus de commande et reste à la valeur médiane (64). Idéal pour un recalage express en live ou pour recentrer un panoramique.
Autres contrôleurs
L’essentiel des autres boutons est dédié aux contrôle et paramétrage du PCR lui-même. Ils sont pour la plupart situés dans la partie gauche, près du potard Value. Notons tout de même la présence de quatre boutons de transport (Stop, play, record et retour au début) que l’on pourra paramétrer pour d’autres fonctions. Ils sont comme tous les autres boutons du PCR, munis d’une LED, ce qui s’avère bien pratique. On peut tout de même signaler 3 boutons identiques sous le crossfader. En bref, les contrôles ne manquent pas ! On peut juste regretter le mélange de boutons de contrôles et de boutons de paramétrages et de fonctions. Il aurait été plus judicieux d’un point de vue ergonomie de les séparer en deux groupes, mais sans doute moins d’un point de vue esthétique. Tous ces boutons ont un toucher vraiment agréable. Les LEDs sont discrètes, peut-être un tout petit peu trop. Ça fait plus classe qu’un aspect sapin de Noël ou jacky touch, mais j’ai une légère inquiétude quant à leur parfaite visibilité sous un puissant projecteur de scène. Reste le joystick de pitch-bend et modulation cher aux produits Roland. Côté pitch bend, rien à redire : il est précis, fonctionnel et expressif. Côté modulation, je suis plus réservé. Si l’on dispose de précision, le retour par ressort ne permet pas, à contrario des molettes, de conserver la position tout en jouant des deux mains. Si le joystick permet des variations rapides et conjointes du pitch et de la modulation, la molette offre précision et maintien de position. Question de goût. On ne pourrait pas avoir les deux ? Ben non.
Quoi d’autre ?
Il y aurait encore beaucoup de points à aborder. Par exemple la H-Activity qui permet d’envoyer à Prootols LE le message « 90 00 7F » toutes les 500 ms. Le fait aussi que les possibilités d’affectation de messages MIDI aux contrôleurs est très vaste : note, contrôle continu (CC#), RPN, NRPN, Aftertouch, modulation, pitch bend, program change, bank change (MSB ou LSB), SysEx (system exclusive), contrôle de tempo et même des « free messages » que l’on paramètre en toute liberté. Le PCR peut aussi envoyer des messages d’horloge et contrôler le tempo. On dispose aussi de fonctions avancées comme la technologie FPT qui optimise l’utilisation de la bande passante USB en fonction de la quantité de données MIDI à faire transiter, un paramétrage avancé du merger, un bouton pour désactiver les contrôleurs ou encore un bouton panic envoyant un ordre général de silence sur tous les canaux en cas de soucis ou saturation MIDI (suite à une boucle par exemple). Au contraire de certains produits comme les BCx de Behringer, le PCR semble disposer de possibilités MIDI exhaustives. En tout cas, je n’ai décelé aucune lacune au cours de ce test.
Côté logiciels
Outre le PCR Editor, le PCR-x00 est livré avec le pack « Cakewalk LE » comprenant Sonar LE, Project5 LE et Dimension LE.Sonar LE est une version allégée de Sonar Home Studio, limité à 64 pites audio (il y a déjà de quoi faire) et est fourni avec une suite d’effets de base (reverb, delay, dynamique, filtre, chorus…) efficaces et faiblement consommateurs en ressources, mais qu’on remplacera avantageusement avec les nombreux freewares de qualité qu’on trouve aujourd’hui. De quoi démarrer en tout cas, surtout que Sonar LE, même s’il ne bénéficie évidemment pas des puissantes fonctions d’un Producer Edition et de la technologie ACT, permet déjà un sacré travail.
Project5 LE est une version également allégée du séquenceur électro de Cakewalk. Par rapport à la version complète, il dispose d’une banque de patterns plus réduite et est également limité en nombre de pistes. Par contre, il conserve le puissant arpégiateur et de nombreuses fonctions essentielles de son grand frère.
Dimension LE est une version light du sampleur Dimension Pro de Cakewalk qui donne d’excellents résultats avec des tailles d’échantillons pourtant modestes (donc, peu gourmandes en mémoire).
Enfin, si l’offre d’effets est assez basique, les instruments virtuels comportent en plus de Dimension LE un certain nombre de produits très intéressants comme le Cyclone, un groovesampler simple et créatif, le sampleur DS864 simple et efficace, la boîte à rythmes style analogique nPulse, performante pour l’électro, le petit sampleur percussif Velocity et le superbe Psyn II, un synthé style analogique dont j’ai déjà dit le plus grand bien dans le test de Sonar.
Tout cela constitue un pack complet, de qualité et cohérent. Le débutant y trouvera tous les outils pour s’initier aux différents aspects de la MAO et réaliser ses premières productions et le home-studiste bien équipé aura quelques outils supplémentaires intéressants dans sa besace. Sans compter que la politique tarifaire de Cakewalk offre la possibilité d’upgrader vers les versions supérieures avec une belle économie. Saluons la démarche consistant à fournir un véritable pack de logiciels fonctionnels et non des versions d’évaluation ou une collection de freewares (suivez mon regard…).
Le PCR et l’ACT
L’ACT ou Active Technology Control est un système développé par Cakewalk dans ses versions récentes de Sonar et désormais intégré dans la dernière mise à jour de Project5 (la toute fraîche version 2.5). Pour en savoir plus, je vous invite à vous référer à mon test de Sonar 6 paru sur Audiofanzine. Rappelons en deux mots qu’il s’agit d’un système permettant à une surface de contrôle d’interagir de façon intelligente avec les logiciels en prenant le contrôle des éléments selon le contexte. Dans la fenêtre projet ou la console d’un séquenceur, la surface de contrôle travaillera sur le contrôle du mixage. Cliquez sur l’égaliseur et vous le contrôlez avec votre surface. Ouvrez un effet ou un instrument virtuel et c’est lui que vous allez contrôler. Ce système s’avère très efficace et performant, et s’il est encore améliorable, il a représenté un sacré bond dans l’intégration logiciel-contrôleur MIDI, reléguant le MIDI learn aux archaïsmes.
C’est encore plus vrai lorsqu’un module a été spécifiquement développé pour la surface de contrôle comme c’est le cas pour les nouveaux PCR lesquels s’intègrent parfaitement bien dans Sonar et Project5. On dispose d’énormes facilités pour exploiter pleinement l’ensemble des contrôles et boutons disponibles. Par exemple, un des trois boutons situés sous le crossfader peut faire office de « shift » pour l’ensemble des pads, multipliant ainsi par deux leurs fonctions possibles. Et avec le confort procuré par les contrôleurs du PCR, on arrive à une sensation proche d’un synthé 100% hardware. Rappelons toutefois que l’ACT n’est pas implémenté dans les versions LE. Si vous les utilisez, cela ne vous empêchera évidemment pas d’utiliser le PCR comme surface de contrôle, mais sans bénéficier de la souplesse et des vastes possibilités offertes par l’ACT. On ne peut pas tout avoir. En revanche, pour ceux qui possèdent les « grosses » versions de Sonar ou de Project5, c’est le pied !
Conclusion
Ces nouveaux PCR sont très séduisants. Proposant profusion de contrôleurs de très bonne qualité, ils s’avèrent un excellent un choix dans l’offre actuelle de claviers maîtres MIDI/USB munis de contrôles. Là où les claviers maîtres font souvent penser à des outils un peu froids, on a presque l’impression d’avoir dans les mains un véritable instrument dès qu’on le connecte à ses synthétiseurs virtuels préférés. Avec la possibilité de faire un peu de mixage, on a un clavier double fonction pour un prix contenu et largement justifié. Les trois tailles de clavier permettent en outre de satisfaire des besoins assez larges en fonction de la place dont on dispose, de son budget et de ses talents de claviériste.Pour ma part, c’est mon prochain achat. Et je rêve, au vu de ce que montre Edirol avec ce produit, à un futur monstre à 88 touches, toucher marteau, total recall, potards sans fin et écrans LCD à un prix Edirol.
[+] Esthétique
[+] Confort et plaisir d’utilisation
[+] Aftertouch et exhaustivité MIDI
[+] Profusion des contrôles
[+] Pack logiciel crédible
[+] Prix
[-] Pas d’alimentation par pile
[-] Le tout plastique (mais pour le prix, hein)
[-] Les « pads » sans vélocité
[-] L’éternel joystick de modulation
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