Les Compos collectives - Saison 50 - Le final

Je vais te décevoir (ou pas), mais la batterie est bien programmée, et non pas jouée au réèl. Pour la première moitié du titre, je l'ai fait construire par Jamstix, batteur virtuel qui consiste en fait presque en un logiciel type IA (une "sonde" posée sur une piste de prémixage de tous les instruments permet de faire varier seule construction, vélocité et dynamique du dit batteur en fonction des variations audio de la piste de prémix). Pour la seconde moitié, c'est Will_Bru qui a tout programmé à la main.

Le toy-piano est un VstI; le vibraphone c'est un preset de mon clavier; Xylo, ukulélé, ce sont de véritables instruments entre mes mains, comme tous les autres instruments que nous avons employés sur ce titre.

Pour le texte, je vois très bien ce que tu veux dire, mais comme il est proposé, c'est exactement comme cela que nous le voulions. Pour tout te dire, la réponse que m'a faite Will quand je le lui ai soumis, ça a été de trouver extra de montrer le gamin (puis adulte) face aux situations vécues, et non pas d'évoquer cela par des périphrases ou des suggestions. On a donc choisi de raconter une histoire et de faire vivre des scènes pour montrer les choses à venir et les choses survenues (dans le futur), plutôt que de balancer un texte abscons à base de pistes et d'indices destinés à faire découvrir ce qu'on voulait raconter.

Ca plait ou ça plait moins, c'est logique, mais c'est un récit, pas une invitation à un débat d'idée sur les désastres qui s'annoncent .

Sinon, d'une manière générale et sans te répondre directement cette fois-ci, effectivement, faire le mal c’est pas bien, et faire le bien c’est pas mal, l'eau ça mouille et le feu ça brûle, certes, n'empêche que oui des glaciers fondent à une vitesse dantesque, oui Thwaites est surveillé par les scientifiques comme le lait sur le feu parce que le jour où son eau se sera brutalement mêlée à la mer on va pas rigoler, non les brouillards jaunâtres et bien acides qui enveloppent nos villes ne seront jamais des refuges pour ceux qui en plus auront été contraints de quitter les secteurs campagnards, etc.

On n'a pas voulu évoquer les réfugiés climatiques qui ne tarderont pas à sonner à nos portes, mais quand ça arrivera, ce sera autre chose que de se plaindre de l'invasion des syriens via Lampedusa... On peut aussi fermer les yeux, hein; au moins, comme ça on ne verra pas arriver le coup de poing dans la gueule qu'on va prendre, on aura le choc sans en avoir ressenti la peur préalable.

désolé que tu le prennes comme ça, ce n’était pas mon intention, je n’ai pas assez insisté sur les côtés positifs et le boulot que vous avez mis dans ce morceau. J’en suis vraiment désolé, je pensais avoir été clair dans l’introduction de mes commentaires, je trouve le niveau général excellent mais je suis effectivement un peu ronchon, je retiens plus les trucs qui me dérangent que ceux qui me plaisent, c’est d’ailleurs aussi le cas dans la compote que j’ai partagée avec JayF, et je trouve les commentateurs plutôt sympas avec mon mix d’amateur et mon interprétation.
J’ai du mal avec les textes trop explicites, pas avec le sujet, sur lequel je suis d’accord avec ton constat. Mais le dire comme ça, je ne suis pas convaincu. Je pense que ça n’apporte rien à ceux qui sont déjà d’accord, et ce n’est pas assez subtil pour amener à ceux qui ne le sont pas à se poser des questions, un discours trop direct étant en général pris comme une attaque. Mais encore une fois, votre effort et votre investissement personnel est évident, même si je pense que le résultat aurait été meilleur en mettant la barre moins haut.

Je pense au contraire que ça apporte à ceux qui sont déjà convaincus la même chose que l'eau apporte au moulin, c'est à dire une confirmation concrète qu'ils ne sont pas seuls à voir les mêmes choses, et que ça peut aussi (ça, je te l'accorde, c'est plutôt un vœu) ouvrir les yeux de certains, de la même manière que c'est en voyant des scènes insoutenables d'accidents automobiles que certains peuvent lever le pied, que c'est en voyant des gens crever d'un cancer des poumons que certains se disent qu'il est temps d'arrêter de fumer, etc...

Et puis à ces ultimes sceptiques, ça permet de leur dire qu'on prend date. Le jour où la merde nous tombera dessus, il y aura des petits bouts de témoignages par anticipation, dont notre texte commun tout insignifiant qu'il est, pour leur rappeler qu'on les avait pourtant bel et bien prévenus, qu'ils ne pouvaient ignorer les alertes données.

Merci Yoshed !
Même si je lui avais donné mon numéro de téléphone, soit que ce soit cher depuis l’Allemagne, soit qu’il ait oublié, on a tout fait pas mail. Pas facile avec les durées de transfert.
Pour le calendrier de travail (le workplane ? … Bhaaaa ! C’est moche), on a échangé trois mails sur la thématique et puis c’était d’accord. Je lui ai envoyé les deux voix du premier couplet, enregistré à l’arrache dans ma salle de classe avec un son pourri. Le lendemain il me renvoie un mp3 avec sa voix dans le tenor sur ma basse et déjà une ébauche de guitare qui tient la route. Le surlendemain, il m’envoie un deuxième couplet qui dévie sensiblement de la vision que j’avais de la thématique. Là-dessus, la vie réelle nous reprend dans ses rets et il se passe au moins une semaine et demi. On convient qu’il faut trouver un refrain. Fin des conseils de classe pour moi, je prends mon Bic le soir même et je ponds le reste du texte et de la mélodie. Au passage, j’essaye d’être diplomate pour faire passer l’escamotage du couplet qu’il m’avait envoyé. C’est pas très sport de ma part, mais lui n’est vraiment pas chiant pour le coup et adhère au truc : il aurait légitimement été en droit de renauder sévère.
J’enregistre une première mouture avec la partoche Musescore que j’ai tapé et lui envoie mes stems, percussions corporelles compris, en précisant que c’est une ébauche, que rien n’est fixé etc. Il bosse de son côté et m’envoie un pré-mixe avec sa voix sur la totalité de la chanson plus un playback nu de facture convenable. Je la joue à la cool en me disant que j’enregistrerais mieux le weekend, sauf que le jeudi, je regarde ma boite et vois un mail un peu affolé à propos de la deadline. On était le 28 mars. Oh ! Pinaise ! Il m’avait dit « je peux bosser dessus vendredi après-midi et dimanche après-midi. Je réenregistre mes voix le vendredi en cata, plus une partie de kalimba que je lui avais promis. Grosse embrouille entre Reaper et ma carte son (Presonus Audiobox USB). Je perds 2 heures. En fait un truc tout con que je n’avais pas compris. Fin des prises à 22h50. 3 heures de chargement. Merci Gmail ! Couché à 3h00 du matin. Vu son emploi du temps, et le temps de download, il a dû avoir les prises au plus tôt vers 14h00. Il buche comme une mule. La prise de kalimba acoustique a un problème de sifflement, tant pis, il met celle avec le sf2. Quelques échanges entre deux pour la répartition des voix. Heureusement, Reaper est super cool pour l’editing. Au bout d’un moment, on a dit « basta ». 23h28, un dernier mail pour me dire que c’est posté. Voilà.

Le gros raté, hormis mon manque de vigilance sur les dates, c’est que, dans la bagarre, on n’a pas vraiment pris le temps de faire connaissance. Regrets.

Bilan : une chanson qui tient la route, mais je n’écrierais plus jamais un truc qui s’étend sur plus de 2 octaves toutes voix confondues ! Ou alors en trichant, par exemple en enregistrant des voix aigues dans le médium à vitesse réduite, histoire que ce soit propre et à la bonne hauteur une fois le bon tempo rétabli. Autre chose : j’ai vraiment l’impression d’avoir été très directif sur ce coup-là. Une excuse ? Peut-être. C’était ma deuxième saison seulement. La première, c’était avec DbassMasta et les rôles étaient un peu inversés. Pour la prochaine Doran, affirme-toi plus, ne te laisse pas bouffer.



Merci. L’équipe, ça a été Batman et Robin. Batman était ventripotent et c’est Robin qui a fait les tours de force.



Bave pour bave, votre rap était très alléchant. On ne se connaissait pas. Je ne serais pas contre remettre le couvert avec Doran. Lui, je ne sais pas ce qu’il en pense. Et puis, l’intérêt des compotes, c’est le turnover.



Du coup on va faire dépouillé : merci.



J’aurais aimé que ce soit plus propre techniquement, entre autres pour mon chant. Mais la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Et … Je ne suis pas la plus belle fille du monde. Merci donc d’avoir apprécié « en l’état ».



Dans nos discussions sur la répartition des voix, avec Doran, il a suivi beaucoup de mes suggestions. Il était plus à l’aise que moi dans l’aigu, que je lui ai donc laissé, et il semblerait que j’était plus à l’aise dans certains passages très syncopé, d’autant plus que ce n’était pas une mélodie de son jus. Il y en a donc un certain nombre que je lui ai demandé de me confier. Cela dit, pour que la répartition soit équilibrée, il reste un peu des deux chez chacun. Nous avions des compétences différentes et certainement complémentaires dans une certaine mesure. Le temps, encore une fois, nous a manqué pour rendre une copie meilleure.
La fragilité fait partie du personnage dépeint : c’est un homme, donc imparfait par essence, et à la recherche d’un renouveau dans l’estime de soi, aux abords de l’âge mur (juste avant l’âge blet). Merci de l’avoir souligné. Ayant 40 piges en mai prochain, ce texte est évidemment introspectif en ce qui me concerne. C’est moins sûr pour Doran qui me semble plus « frais ».



Merci Phirud. J’ignorais complètement le passage sur cette terre de Vinicius de Moraes. Pourtant, apparemment, je connaissais certaines de ses chansons, comme l’inévitable « fille d’Ipanema ». J’irais creuser.



Merci Stef. Faudra que je réfléchisse à la version latino. Surtout si Philrud parle de Moraes : les grands esprits se rencontrent.






Rassure-toi : le mot bluette pourrait me heurter si j’y appliquais dans ton discours ma propre définition, c'est-à-dire typiquement une des 3 212 523 chansons sucrées écrites dans un mode bovin sur le thème « Tu es belle et donc je t’aiiiiimheuuuu », qui a tendance à rendre la si célèbre ménagère de plus de cinquante ans diabétique du néocortex. (Comment ça je suis réac ?). Comme je suis convaincu d’être en dehors de ce contexte, je suis juste curieux de savoir ce que tu appelles une « bluette ».
Pour la basse, j’ai également du mal à saisir. Si par « basse » tu entends « guitare basse », il n’y en a pas. Mais vu le niveau que tu semble avoir, c’est une hypothèse peu recevable. Après passage au rasoir d’Occam, je pense que tu parlais de la voix de basse, qui n’est en fait que mon modeste baryton.
Mauvaise période pour celle-ci. La floraison des pins étant en plein boum dans le Var, certaines notes à partir du mi et plus bas manquent cruellement de gras. De plus, les classes que j’ai cette année sont plutôt calmes, donc je crie moins. Depuis l’an dernier, dans ma zone de confort, j’ai perdu deux ou trois demi-tons. Cette doublure dans le grave n’est pas là pour être entendue et intelligible, du moins à mon sens, mais seulement pour donner une coloration au son global de la chanson.
Pour ce qui est de l’équilibre dans l’aigu, j’avais envoyé deux versions de mes prises à Doran. L’une avec, l’autre sans compression. J’ai l’impression qu’il a utilisé la version compressée, mais j’ignore complètement de quels procédés il aurait usé avec sa propre voix.



Merki ! Enchanté que tu aies perçu le lien entre les éléments musicaux et la thématique. Ça me confirme que l’on n’a pas fait fausse route. Content !



Pourtant, je trouve la guitare de Doran déjà pas mal. Mon idée était au départ de faire un truc le plus organique possible, d’où les percussions corporelles. Si j’avais pu, les instruments auraient été remplacés par de la voix, façon Pow-Wow ou King Singers. Mais, et d’une, on n’a pas le niveau, et de deux, je pensais avoir été déjà suffisamment dictatorial avec McKinlay : je n’allais quand même pas le priver d’exprimer son talent guitaristique, que j’apprécie, en plus ! C’est vrai que les pistes de percu corporelles que je lui avais envoyé son parfois bancales par endroit. J’aurais dû faire des corrections en amont. Tu aurais mi quoi toi comme instru ?



Merci pour le texte. La simplicité de l’instru et son efficacité revient surtout à Doran. Mais tu as raison, on doit pouvoir l’améliorer.



Merci beaucoup. Pour l’instru je rends les lauriers à Doran, ainsi que pour la moitié de la partie vocale. Ravis que mon texte plaise, surtout à une connaisseuse : les tiens ne sont pas mal non plus. On se fait un rapport textuel tous les deux ?



Nan, nan ! Je dirais même que ça a été plutôt facile. Doran est franchement très arrangeant. Le plus dur a été de se croiser régulièrement car on était tout les deux très occupés AFK. Lui en Allemagne, pour ses études je crois, et moi avec pile-poile la période de rush dans le boulot et la petite famille + l’opération de mon épouse.

En ce qui concerne ma partie, le texte, je trouve ça facile. Ce n’est pas de l’orgueil. C’est simplement là que se trouve ma zone de confort et d’épanouissement. Je suis souvent épaté par les prestations de la plupart d’entre vous à la guitare, aux claviers, en mixage. Mais avec vos années de pratique, ça se comprend un peu. Quand certains se refont en rêve des soli mythiques avec les doigts qui bougent durant leur sommeil, moi j’aligne des mots. L’habitude aidant, le gout y étant, je suis à l’aise dans cet exercice. Cela fait maintenant 26 ans que je me pique au jeu, mais le confort d’écriture n’est venu qu’il y a une dizaine d’année. Le confort seulement, pas le talent. Juste la sensation d’avoir trouvé un style dans lequel je suis à l’aise, comme certains son plus à l’aise avec une Epiphone électro-acoustiques qu’une Gibson Solid Body, je suppose. Mon instrument, c’est le stylo. Dans ce texte, je savais où je voulais aller et j’avais deux ou trois recettes à ma disposition pour y parvenir.

La mélodie a été moins spontanée, mais pas trop compliquée non plus. Le début de texte/mélodie envoyé à Doran lui à suggéré un certain type de partie guitare qui m’a en retour débloqué la mélodie du refrain. Rien que de très naturel finalement. Là ou c’est moins réussi, c’est qu’il a fallu étendre les possibilités vocales des chanteur pour se plier à la mélodie. C’est une faute car le chalenge n’a pas pu être rempli à 100%. J’aurais du le consulter d’avantage et/ou faire plus simple.

Pour la calvitie, elle est bien avancée, mais là c’est la faute à l’hérédité.
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« Ça est doubitchous. Roulés à la main sous les aisselles ». En ce qui me concerne, c’est enregistré dans ma chambre, le micro USB suspendu à une tringle à faire les chevilles de 10 mm, accroché avec de la ficelle à rôtie. La tringle est fixée à mon panneau antibruit fait main grâce à du carton fourré mousse de vieux canapé (assemblage au scotch de déménageur). Devant le micro, un filtre anti pop en authentique chemise 100% coton lestée pinces à linge et tendue sur cadre métallique (un cintre). Le tout est arrimé sur la face intérieur de l’armoire, pas le truchement d’un tendeur qui remplira son office tant que la clef de ladite porte, son point d’encrage, daignera ne pas céder. Croisons les doigts. Je laisse les portes des deux armoires ouvertes pour casser les surfaces et donc la réverbération de la pièce. A ce même effet, et aussi dans une tentative abstraite pour isoler des bruits du salon heureusement éloigné de deux huis et un couloir coudé, le matelas conjugal et debout derrière moi contre la porte de la chambre, elle aussi conjugale. On fait ce que l’on peut avec les moyens du bord. Si ça ce n’est pas folk…
Nota : le paragraphe ci-dessus est rigoureusement authentique, y compris pour la ficelle à rôtie.