Sujet Tous les tracks ringards des années 80 !

Citation :

Bonjour,

je reprends tes propos du début :

"(PATRICK SÉBASTIEN – LA FIESTA ; BORIS – MISS CAMPING ; PHÉNOMÉNAL CLUB – PEDRO VA AU BRÉSIL ; …….TOURNER LES SERVIETTES ; JEAN-MARIE BIGARD – LA LA LA)
Les DJ animateurs possèdent effectivement ce genre de musiques car nous nous devons de les avoir. Cependant, celles-ci seront diffusées uniquement si vous veniez à nous les demander. Lors des événements que nous animons, cela se fait de plus en plus rare et je pense sincèrement que c’est pas plus mal ! "

Je me demande comment un animateur professionnel peut tenir de tel propos ! (surtout : « je pense sincèrement que c’est pas plus mal »)

Premièrement, un animateur ne doit pas avoir de préjugés à l’instant où il exerce son « art » donc il doit considérer tout style de musique susceptible de distraire ses clients sans le moindre mépris. Dans une entreprise la règle est de laisser ses soucis personnels au vestiaire, dans l’animation ce sont ses goûts personnels qu’on laisse à la maison ! C’est comme si à un pâtissier, je commandais un saint Honoré et qu’il me dise : « je n’en fait pas car je n’aime pas le saint Honoré » inutile de préciser qu’il ne me revoit plus !

Deuxièmement, un animateur ne doit pas attendre systématiquement des clients que ceux-ci l’informent de leurs attentes, car bien souvent on a affaire à des personnes qui sont soit intimidés soit incapable à exprimer leur envies ou alors pire : ce sont les plus « grandes gueules » qui viendrons imposer leur Kiff.
C’est là du rôle le plus important dans l’animation : ressentir les besoins de ses clients afin de n’en laisser aucun au bord de la route et que tous repartent avec un instant de bonheur. Donc tes propos « celles-ci seront diffusées uniquement si vous veniez à nous les demander » ne me semble pas montrer un grand professionnalisme.

Pour illustrer ce que je pense et surtout ce que j’ai vécu, quelques exemples :

Comme dit IAM : Au début des année 80 : Une fête de village où les organisateurs avaient décidé de ne plus prendre d’orchestre pour la soirée des jeunes car depuis des années rien ne les motivaient, systématiquement ambiance zéro. Leur idée : Vu le résultat minable attendu, une disco ça coute moins cher et c’est démonté plus vite donc plus vite au lit. Effectivement, je me trouve face à des jeunes amorphes, j’ai beau tenter tout ce que peux, rien à faire, tous vautrés à la buvette ou autour des tables. Vers minuit, un des organisateurs m’informe de leur souhait d’arrêter. Histoire de faire rire un peu les orga, j’annonce : « en exclusivité le dernier tube de Michael Jackson » et j’envoie la « Danse des canard » avec la conviction que je vais faire fuir à tire-d’aile tous les jeunes. Incroyable : à ce moment un des jeunes se place au milieu de la piste et se dandine : ils l’ont tous suivi et la soirée s’est poursuivie et a fini en folie aux premières lueurs du jour. C’est un exemple qu’il n’est pas dans le rôle d’un animateur d’attendre que les clients fassent leur « playlist » !

1985 toujours un bal de village avec une super ambiance, je me rappelle avoir passé la quasi-intégralité d’un 33t compilation de Chantal Goya que je ne pouvais pas empiffrer, et je l’ai fait avec la même conviction dans mon animation que si j’avais envoyé AC-DC ou Chic, de plus j’ai envoyé plus d’une douzaine de fois pour le plus grand bonheur des danseurs le Bal masqué de la compagnie créole, chanson qui venait de sortir il y a peu. Hé oui, les goûts personnels de l’animateur ne comptent pas, il n’est pas là pour jouer le juge suprême mais bel et bien pour une prestation de service.

Dernier exemple quelques années plus tard : Un mariage. L’oncle de la mariée s’est auto-proclamé « organisateur-professionnel-de-l’animation-du-mariage » parce-que c’est lui qui annonce tous les weekends les gagnants dans la sono Bouyer de son club de pétanque. Il arrive avec sa playlist à rallonge qu’il me demande de suivre à la lettre. Sentant arriver la cata, je prend langue avec les mariés, les informe avec modération des risques encourus. Malgré cela il ne veulent pas se fâcher avec Tonton et me demande d’obéir ses instructions. La catastrophe attendue arriva : Malgré mes relances inspirées au micro, et à cause d’une playlist foireuse et aussi d’interventions malvenues de Tonton au même micro : Ambiance enterrement sauf à la régie ou j’avais droit systématiquement aux récriminations des uns et des autres. Je ne me démontais pas et renvoyais systématiquement les râleurs vers Tonton. A la fin du repas et de ses salvatrices pauses, le problème empira puisque des invités commençaient à partir. Les mariés viennent alors me voir avec une tête assortie à l’ambiance et me demande ce qu’il faut faire pour sauver cette soirée : « c’est très simple, dans n’importe quelle organisation, un professionnel placé sous l’autorité absolue d’un amateur mal informé (je n’ai pas osé leur dire incompétent) ça ne marche pas et vous en avez la démonstration » je rajoute, un peu cruel : « je vous avais prévenu ! » et plus rassurant : « si vous me laissez carte blanche, je court-circuite Tonton et je fais tout pour relancer la mécanique ». Ce que je fit illico, sans humiliation envers Tonton mais fermement, je passe les détails, résultât : fête sauvée.

Donc les Playlist des invités : achtung minen, cuidado, e pericoloso sporgersi ! ! !