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Test du BackTrack+Mic de Line 6 - Get Back! Get Track!

C'est souvent après coup qu'on réalise que ce que l'on vient de jouer méritait d'être enregistré. Qui n'a jamais alors rêvé de pouvoir remonter le temps dans sa DeLorean lancée à 88 miles à l'heure et d'appuyer sur le bouton record juste avant ce moment touché par la grâce ? C'est ce que Line6 propose, mais sans la DeLorean, avec son enregistreur portable, le BackTrack, un petit engin permettant d'enregistrer une prise après coup. Magique ?

C’est souvent après coup qu’on réalise que ce que l’on vient de jouer méri­tait d’être enre­gis­tré. Qui n’a jamais alors rêvé de pouvoir remon­ter le temps dans sa DeLo­rean lancée à 88 miles à l’heure et d’ap­puyer sur le bouton record juste avant ce moment touché par la grâce ? C’est ce que Line6 propose, mais sans la DeLo­rean, avec son enre­gis­treur portable, le Back­Track, un petit engin permet­tant d’en­re­gis­trer une prise après coup. Magique ?

Non, il n’y a rien de magique caché dans cette petite boite de la taille d’un paquet de ciga­rettes et le procédé est simple : le Back­Track enre­gistre en perma­nence lorsqu’il est sous tension et il découpe les prises auto­ma­tique­ment grâce à la détec­tion des silences. Le prin­cipe est donc d’ap­puyer sur le gros bouton central « Mark » quand vous voulez garder la prise que vous venez de jouer. C’est à la fois simple et origi­nal ! Mais voyons plus en détail ce que propose la petite bête…

Vers le futur Marty !

Backtrack

En débal­lant l’en­gin on se retrouve face à un petit appa­reil tenant dans la paume de la main, et donc faci­le­ment trans­por­table, avec un clip cein­ture (ou bandou­lière) au dos, deux prises jacks in/out 6,35mm pour y bran­cher une guitare élec­trique et son ampli préféré. Deux versions coexistent : le Back­Track destiné à enre­gis­trer seule­ment des instru­ments possé­dant une sortie Jack, et le Back­Tra­ck+­Mic présen­tant les mêmes fonc­tions, avec en sus un micro­phone vous permet­tant d’en­re­gis­trer dès lors n’im­porte quel instru­ment acous­tique. C’est ce dernier modèle qui nous inté­res­sera aujour­d’hui.

Tout d’abord, nous tenons à vous rassu­rer : même si une allu­sion au film « Retour vers le futur » a été faite dans l’in­tro­duc­tion, vous n’au­rez pas à four­nir 2,21 giga­watts et un convec­teur tempo­rel pour faire fonc­tion­ner le dernier bébé de Line6, une vulgaire prise USB suffira. Le voyage dans le temps à la portée de tous ! Cette connexion USB vous permet­tra à la fois de récu­pé­rer les fichiers sonores enre­gis­trés via le Back­Track et de rechar­ger la batte­rie interne. Le construc­teur promet une auto­no­mie de plus de 8 heures et la mémoire inté­grée (de 2Go) permet­tra à l’uti­li­sa­teur d’en­re­gis­trer 4 heures de sons en 24bits / 48 kHz ou 24 heures en 16 bits / 11 kHz. Il sera bien entendu possible de passer par des inter­mé­diaires au niveau de la qualité (22, 32 et 44.1 kHz) afin que chacun trouve le bon compro­mis. À noter que seul le format WAV est supporté par le Back­Track, Line6 ayant fait l’im­passe sur des formats moins gour­mands en espace comme le MP3 ou le AAC. Certes, le WAV propose la meilleure qualité sonore, mais est-ce là le véri­table objec­tif d’un appa­reil comme cela? Un format compressé aurait permis de caser faci­le­ment 10 fois plus de prises dans la mémoire sans pour autant sacri­fier la qualité du son, qui, pour un outil de ce type, n’est pas primor­diale. De plus, l’ab­sence de haut-parleur inté­gré est fort domma­geable, vous serez obligé de réécou­ter vos prises via un casque (non fourni!).

Mais passons au fonc­tion­ne­ment de la bête…

Des boutons

Backtrack

En prenant en main l’ap­pa­reil, on distingue le gros bouton « Mark » qui servira le plus souvent : à la fois pour marquer et mettre de côté un enre­gis­tre­ment que l’on vient de faire, mais aussi un enre­gis­tre­ment plus ancien que l’on est en train de lire. Toute­fois, il sera impos­sible d’en­le­ver par la suite le marquage d’un fichier et donc de l’ef­fa­cer direc­te­ment à partir du Back­Track, dommage. Sur un côté, on dispose d’une sortie casque et de deux boutons de volume (+ et -) et sur l’autre côté on a trois boutons et deux switches. Les trois boutons sont les clas­siques « Play », « Avance rapide » et « retour rapide », qui vous permet­tront de passer à l’en­re­gis­tre­ment précé­dent / suivant. Avec le premier switch, vous pour­rez, en mode lecture, soit écou­ter les enre­gis­tre­ments qui ont été préa­la­ble­ment marqués, ou tous les enre­gis­tre­ments (marqués ou non) présents dans la mémoire du Back­Track. Cette dernière posi­tion vous servira à marquer des extraits qui n’ont pas forcé­ment été sélec­tion­nés lors de l’en­re­gis­tre­ment : « fina­le­ment, il était pas si mal ce riff! ». Enfin, le deuxième switch vous permet­tra d’al­lu­mer le Back­Track, la diode s’al­lu­mant en blanc lors de la mise en route, et devient bleue lorsque l’en­re­gis­treur est fin prêt à captu­rer du son. Dommage qu’il faille une bonne dizaine de secondes au Back­Track pour deve­nir opéra­tion­nel (le temps varie selon le nombre de fichiers présents dans la mémoire interne), c’est trop long pour un enre­gis­treur de ce type. Une future mise à jour du firm­ware permet­tra, on l’es­père, de remé­dier à ce problème. À noter la posi­tion « Play Only » dispo­nible sur ce switch, qui vous donnera la possi­bi­lité d’écou­ter ainsi tranquille­ment vos enre­gis­tre­ments, sans enre­gis­trer quoi que ce soit. Il est aussi possible de mettre en boucle un passage afin de travailler plus faci­le­ment.

Il est bon de noter que pour utili­ser le micro inté­gré du Back­Track + Mic, il sera néces­saire de débran­cher le Jack de votre guitare. Impos­sible d’en­re­gis­trer via le jack et le micro, donc.

Voyons main­te­nant les réglages et fonc­tions avan­cées…

Des fonc­tions

Sachez que pour les réfrac­taires au mode d’en­re­gis­tre­ment auto­ma­tique, il reste un moyen simple de lancer un enre­gis­tre­ment manuel­le­ment en appuyant sur le bouton Play et le bouton Mark, la diode s’al­lu­mera alors en rouge.

Backtrack

Le mode auto­ma­tique possède quelques para­mètres vous permet­tant d’op­ti­mi­ser son fonc­tion­ne­ment. En effet, suivant les situa­tions, il sera possible de modi­fier le gain d’en­trée, etc. Pour cela, il faudra instal­ler le logi­ciel Mac/PC direc­te­ment dispo­nible dans la mémoire du Back­Track après l’avoir bran­ché en USB. Ne cher­chez pas de CD d’ins­tal­la­tion, il n’y en a pas ! Une fois ce logi­ciel installé, vous pour­rez modi­fier quelques para­mètres : le taux d’échan­tillon­nage, la réso­lu­tion (16 ou 24 bits), mais aussi la date/heure de l’ap­pa­reil, et il sera aussi possible d’up­da­ter le firm­ware et de régler la veille auto­ma­tique. Notez que, s’il est obli­ga­toire d’ins­tal­ler le logi­ciel pour modi­fier ces para­mètres, il est possible de récu­pé­rer les fichiers enre­gis­trés avec le Back­Track sans rien instal­ler sur la machine au préa­lable, comme une simple clé USB. Lorsque l’on branche l’en­re­gis­treur à l’or­di­na­teur, on découvre deux dossiers : le dossier « Back­Track MARKED » pour les fichiers repé­rés et le dossier « UNMAR­KED » pour ceux non repé­rés. Un autre dossier « USER » sera utilisé pour y glis­ser des fichiers supplé­men­taires, obli­ga­toi­re­ment au format WAV si vous voulez les relire via le Back­Track. Enfin, sachez qu’il ne gardera en mémoire que les fichiers marqués, et effa­cera ainsi les fichiers non marqués lorsque le manque de place dans la mémoire interne se fera sentir.

Backtrack

En ce qui concerne l’en­trée instru­ment et le micro­phone inté­gré, le logi­ciel vous propo­sera plusieurs presets réglant le gain en entrée et conve­nant à la plupart des situa­tions : « guitare passive », « active » ou « sortie de POD » pour l’en­trée Jack et « Low », « Medium » ou « High » pour le micro, suivant si l’en­re­gis­tre­ment doit être déclen­ché par un niveau faible, moyen ou fort. Le premier preset est adapté aux guitares acous­tiques, le deuxième aux guitares élec­triques ampli­fiées et le dernier aux groupes entiers. Un gain auto­ma­tique est aussi dispo­nible, mais le plus inté­res­sant reste à venir : il est possible de défi­nir la durée mini­mum d’un événe­ment (si un bruit invo­lon­taire inter­vient, il ne sera ainsi pas gardé) et la longueur du silence avant décou­page des événe­ments. Suivant les situa­tions, chacun fera sa petite cuisine. Le Back­Track reste donc très para­mé­trable et au pire, un mode manuel convain­cra les plus scep­tiques.

Du son

Au risque de déce­voir certains d’entre vous, vous ne pour­rez pas réen­re­gis­trer une version fidèle de « Dark side of the moon » avec ce Back­Track. Les plus coura­geux qui tente­ront l’ex­pé­rience verront, au mieux, leur effort s’échouer dans les bacs à CD d’un marché aux puces du Kaza­khs­tan. Qu’on se le dise, la fonc­tion première de ce petit enre­gis­treur numé­rique est de servir de bloc note audio et d’ai­der le musi­cien à ne pas oublier ses éclairs de génie. On ne sera donc pas plus exigeants que cela vis-à-vis de la qualité sonore. Cette dernière est d’ailleurs large­ment satis­fai­sante au vu du prix de la bête. Les audio­philes dési­reux d’en­re­gis­trer avec une plus grande fidé­lité se tour­ne­ront alors vers les grands ténors du marché (Nagra et compa­gnie…). Afin de juger par vous-même de la qualité sonore du Back­Track de Line 6, j’ai enre­gis­tré ma guitare acous­tique.

Conclu­sion

Backtrack

Line 6 nous propose un produit très origi­nal et se démarquant de la concur­rence grâce à une ergo­no­mie bien pensée, bien que dérou­tante aux premiers abords. Sa taille et sa légè­reté seront appré­ciées par les musi­ciens nomades, et la qualité audio, sans être extra­or­di­naire, suffira pour une utili­sa­tion de type bloc-note. Ses quelques défauts restent suppor­tables : un unique format WAV et une mise en route un peu longuette.

Clai­re­ment orienté musi­cien, cet enre­gis­treur joue le contre-pied par rapport aux autres modèles du marché souvent plus onéreux, mais plus fidèles. Les preneurs de son, à cause de la qualité audio, et les jour­na­listes, à cause de l’er­go­no­mie, passe­ront leur chemin et se tour­ne­ront vers un modèle plus clas­sique, lais­sant leur place aux musi­ciens soucieux de garder une trace de leurs idées.

  • Ergonomie originale et pratique
  • Petite taille
  • Petit prix
  • Micro intégré pour la version "+Mic"
  • Bonne autonomie et capacité mémoire
  • Impossible de retirer le marquage d'un fichier
  • Enregistrement en WAV seulement
  • Opérationnel au bout de 10 longues secondes
  • Pas de haut-parleur intégré
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