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Test du Zoom R4 - Paume studio

8/10

Et si la série H de Zoom rencontrait sa série R ? Et si vous pouviez disposer au creux de votre main d’un 4 piste complet ? Et si l’idée avait finalement germé chez le constructeur japonais et que son distributeur nous avait envoyé le Zoom R4 à tester ? Avec des si, vous le savez, on referait le monde. On va toutefois se contenter d’en faire un article…

Test du Zoom R4 : Paume studio

Leader incon­testé du dicta­phone pour musi­cien avec sa série H dont les diffé­rentes versions se sont même impo­sées dans le petit monde du court-métrage, Zoom est aussi l’un des rares, avec Tascam, à toujours propo­ser des studios inté­grés maté­riels pour ceux que l’in­for­ma­tique rebute. Après les Zoom R16, R24, R12 et R20, voici donc que nous arrive le petit poucet de la bande, le Zoom R4, dont le concept diffère quelque peu. Avec ce dernier, l’idée n’est plus de propo­ser un combiné qui fasse studio inté­gré, surface de contrôle et inter­face audio, mais bien d’al­ler vers un studio ultra­por­table pour ceux qui voudraient maquet­ter en vadrouille sans pour autant avoir à se trim­bal­ler un ordi­na­teur portable et une inter­face avec toute la câblasse que cela implique…

Tout est mini dans notre vie…

zoomR4globalLe R4 est donc un petit appa­reil gérant quatre pistes et s’avé­rant capable d’en enre­gis­trer deux en simul­ta­née… Son premier abord est plutôt enga­geant dans la mesure où il conci­lie petite taille (on est à peu près sur le gaba­rit d’un Zoom H4) et des commandes parfai­te­ment lisibles et orga­ni­sées.

En vis-à-vis d’un écran LCD couleur de 2 pouces et non tactile, on trouve ainsi quatre boutons pour la navi­ga­tion et quatre petits faders pour les volumes, trois boutons pour accé­der aux diffé­rents modes d’édi­tion (Input, Effect et Rhythm) et tout le néces­saire pour contrôle la lecture et l’en­re­gis­tre­ment en dessous : Lecture, Arrêt, Enre­gis­tre­ment, Avance et Retour rapides, Bounce et Undo. Tout en bas, un commu­ta­teur permet de choi­sir l’en­trée : soit le micro omni­di­rec­tion­nel inté­gré, soit les deux entrées XLR dispo­nible sur la tranche.

Faisons d’ailleurs le tour de l’ap­pa­reil où nous attendent sur le côté droit le bouton d’ali­men­ta­tion, la trappe pour la carte microSD et le connec­teur USB-C qui servira autant pour dialo­guer avec un ordi­na­teur que pour alimen­ter l’ap­pa­reil sur secteur (via un transfo de type smart­phone). Sur le côté opposé, on dispose de la prise casque et de deux boutons pour incré­men­ter ou décré­men­ter son volume. Sans surprise, le dessous de l’ap­pa­reil, on dispose d’un pas de vis pour éven­tuel­le­ment le mettre sur pied, mais aussi de l’ac­cès au loge­ment des éven­tuelles piles (4 piles AA néces­saires). Bref, tout cela est extrê­me­ment logique et bien pensé, à tel point qu’on se sent d’al­lu­mer l’ap­pa­reil sans avoir à en passer par le manuel…

  • zoomR4back
  • zoomR4headphones
  • zoomR4USB

 Avant cela toute­fois, il convient de s’ar­rê­ter sur quelques specs impor­tantes, comme la réso­lu­tion audio. Travaillant en 48 kHz mais surtout en 32 bits, le R4 vous offre la garan­tie de ne pas satu­rer le signal à l’en­re­gis­tre­ment (du moins pas à cause des conver­tos de l’ap­pa­reil) tandis que vous pour­rez utili­ser une carte SD / SDHC / SDXC d’une capa­cité d’1 To maxi­mum, ce qui laisse de la marge sachant que dans cette réso­lu­tion, un morceau de 4 minutes sur 4 pistes occu­pera à peu près 185 Mo. Autant dire que sur 1 To, vous pouvez donc enre­gis­trer ainsi de plus de 5000 morceaux : on peut dire que ça va !

zoomR4commandesUn mot enfin sur la qualité de fabri­ca­tion. Disons qu’on est dans quelque chose de cohé­rent avec le prix avec du plas­tique à tous les étages, et un plas­tique qui semble un peu moins enga­geant car un peu plus cheap que celui de la série H jusqu’ici. L’as­pect ne doit toute­fois pas nous arrê­ter car rien n’in­dique que ce R4 soit plus fragile cepen­dant qu’en matière de soli­dité, Zoom a plutôt bonne presse sur ses enre­gis­treurs porta­bles…

Reste à voir comment cela se passe du côté ergo­no­mie et fonc­tion­na­li­tés…

Nomade in Japan

rhythmComme on le pres­sen­tait, le R4 s’avère très intui­tif avec son petit écran couleur, ses textes biens lisibles et ses quatre boutons de navi­ga­tion pour défi­ler dans les menus et incré­men­ter/décré­men­ter les valeurs. Une pres­sion sur Rhythm et nous voici à confi­gu­rer un métro­nome ou un groove de batte­rie, avec possi­bi­lité de décompte. Une pres­sion sur Input et on arme sa ou ses pistes en sélec­tion­nant les entrées à privi­lé­gier. Il ne reste plus ensuite qu’à pres­ser Record et nous voici déjà en train d’en­re­gis­trer notre première piste, en sachant qu’on peut insé­rer deux effets qui seront enre­gis­trés sur l’en­trée 1, mais que chaque piste dispose aussi de son petit EQ 3 bandes, d’un écho et d’une réverbe en plus du volume et du pano­ra­mique. On dispose même d’un accor­deur inté­gré…

zoomr4fxBref, on retrouve tout ce qui faisait le charme du bon vieux quatre-piste et même plus, jusqu’au fameux ping pong. Quand les quatre pistes ont été utili­sées, il est en effet possible d’en­re­gis­trer leur mixage pour libé­rer des pistes, et c’est d’au­tant plus perti­nent qu’avec le numé­rique, on n’a plus à subir la dégra­da­tion qu’im­po­sait le format cassette. On retrouve en revanche les mêmes limites que sur un 4 pistes : pas ques­tion d’edi­ting a poste­riori car le R4 n’est pas une STAN : en cela, il est plus proche des enre­gis­treurs de série H que de ses grands frères de série R… Rien ne vous empêche toute­fois d’im­por­ter vos pistes dans votre STAN car même après un bounce, les pistes demeurent intactes sur la carte SD…

zoomR4connectiquesCôté entrées, disons qu’entre les deux combos Jack/XLR commu­tables en haute impé­dance pour le premier, l’alim fantôme et le micro inté­gré, le R4 s’avère un bon tout terrain. On regret­tera juste qu’il ne dispose pas des mêmes micros que le H4n au sommet de son crâne, lesquels auraient offert plus de possi­bi­li­tés que son petit omni­di­rec­tion­nel inté­gré, mais l’ap­pa­reil aurait été autre­ment plus cher et encom­brant tout en concur­rençant son cousin. Avouons donc que pour une solu­tion d’ap­point aussi portable et dans cette gamme de prix, Zoom a très bien pensé son coup, sachant que rien ne l’em­pê­chera de sortir un R4n ou un R4 Pro si le succès est au rendez-vous…

Quant au son, disons que là encore, il n’y a rien à redire en regard du concept et de son prix. Les boucles de batte­ries sont d’une qualité large­ment suffi­sante pour de la maquette, tous comme les effets propo­sés : vous avez de quoi poser des bases et faire des prises que vous pour­rez tout à fait retra­vailler ensuite sur votre ordi si vous le dési­rez, d’au­tant que le R4 comme tous les enre­gis­treurs Zoom peut être utilisé comme inter­face audio. Voici à titre indi­ca­tif une démo enre­gis­trées vite faite avec un des patterns de batte­rie de l’ap­pa­reil, une basse et une guitare élec­trique enre­gis­trée via l’en­trée haute impé­dance, une guitare acous­tique doublée enre­gis­trée via le micro Omni. Le tout a été « bouncé » avant d’en­re­gis­trer deux voix : la première au SM7 et la seconde à l’Omni.

ZOOMR4­demo
00:0000:54

Que dire de tout cela ? Que ce n’est pas la compo du siècle du chan­teur du siècle évidem­ment, mais que les préamps s’en sortent plutôt bien vu que j’ai pu utili­ser le SM7 qui a la répu­ta­tion d’être exigeant côté gain. Là où le bât blesse le plus selon moi, c’est sur le choix du micro omni­di­rec­tion­nel qui implique un son de pièce assez consé­quent dès que vous l’uti­li­sez. Certes, un petit SM57 permet­tra d’évi­ter ça mais il faut alors les trim­bal­ler, lui et son câble voire son support. On perd ainsi un peu le côté hyper sédui­sant du petit tout en un.

Cela nous ramène à le compa­rer au H4n. Sur ce sujet, disons que si le côté enre­gis­treur de ce dernier est plus abouti fonc­tion­nel­le­ment parlant avec ses deux micros orien­tables et sa réso­lu­tion audio max, le R4 a pour lui sa petite boîte à rythmes inté­grée et ses conver­tis­seurs 32 bits qui permettent de ne pas se soucier du gain au moment de la prise. Il s’avère surtout, grâce à ses petits faders et son écran couleur, bien plus ergo­no­mique à l’usage. Bref, on sent bien que l’en­re­gis­treur idéal conci­lie­rait les avan­tages de l’un et de l’autre comme nous l’avons dit, mais que Zoom ne souhai­tait pas que les deux produits se concur­rencent trop…

Conclu­sion

Offrant un habile équi­libre entre possi­bi­li­tés et simpli­cité, le Zoom R4 est une très bonne surprise en regard de son prix et de sa petite taille. C’est le genre de compa­gnon qu’on se voit bien trim­ba­ler dans la housse de la guitare ou du petit synthé qu’on emmène en vacances, histoire de pouvoir creu­ser un peu une idée qu’on aurait en tête. Avec ses petits faders et son ping pong, il offrira même aux plus nostal­giques un vrai feeling 4 pistes sans les incon­vé­nients des cassettes à trim­bal­ler… Le charme opère d’ailleurs à tel point qu’on aime­rait bien que Zoom nous en sorte une version un peu plus déve­lop­pée encore, notam­ment du côté du micro embarqué qu’on troque­rait bien pour les capteurs du H4 ou les modules du H6, le choix d’un omni­di­rec­tion­nel demeu­rant très discu­table pour un appa­reil tout terrain.

Ceci étant dit, le R4 demeure un chouette outil qui ravira ceux qui sont à la recherche d’une solu­tion d’ap­point pour maquet­ter ou de ceux qui, lassés par les infi­nies possi­bi­li­tés de la MAO, veulent reve­nir à une solu­tion mini­ma­liste souvent garante d’une plus grande créa­ti­vi­té…

Notre avis : 8/10

  • Un concept très cohérent
  • Un écran couleur bien lisible
  • Deux combos et un micro intégré pour un max de polyvalence
  • Ergonomie bien pensée
  • Le 32 bits
  • Le métronome/batterie tout à fait honorable pour de la maquette
  • Tout comme les effets embarqués
  • Les préamps ont suffisamment de gain pour gérer un SM7
  • Ping pong possible sans écraser les pistes qui restent accessibles sur la carte SD
  • Les retrouvailles agréables avec la philosophie 4 pistes
  • Plastique un peu cheap par rapport à l’ancienne série H
  • C'est vraiment dommage que Zoom ait opté pour un omni plutôt que pour un cardio ou un de ces petits couples qui équipent la série H...
  • Rien d’autre à redire en regard du prix et du concept
Pays de fabrication : Chine

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