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SOTA Sapphire
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SOTA Sapphire
Pucelle_Dabidjan Pucelle_Dabidjan

« La tueuse de Linn »

Publié le 19/05/11 à 08:18
Présentation

Sota est une marque atypique. Créée aux Etats-unis dans les années 70, la firme fit faillite avant de réapparaître récemment.

Dès les premiers regards, la sota semble "différente". En effet, le fabriquant a conservé sa patte caractéristique. Des boitiers en bois laminé, ou plein bois en option. Je vous passe la liste des finitions disponbles, sachez simplement qu'elle est vaste et permet de choisir vraiment LE bois qu'on souhaite et que l'apparence que cela procure est magnifique.

Sachez aussi que le fabriquant est connu pour être l'inventeur de trois technologies assez largement répandues aujourd'hui. Le sub chassis, les plateaux multicomposants et les pompes sous vides. De ce fait, on bénéficie totalement du Know how de sota en la matière.

La Sapphire, modèle moyen de gamme, n'est pas muni de système sous vide, mais bénéficie déjà du subchassis suspendu et du plateau multicomposant lourd (4.8 kilos environ pour le plateau).



Une vue d'ensemble faite d'ombre et de lumière

Au niveau des finitions, on est ici en pleine séance de schizophrénie. En effet, d'un côté, le plateau tourne sur un roulement en cristal inusable, on a optimisé les couches du plateau ainsi que la couverture pour un son optimal, le tout est suspendu grâce à un système de ressorts finement réglé (par vous), l'électronique d'entraînement est optimisée, on trouve une alimentation sur-dimentionnée/synchronisée et filtrée, ce qui est assez unique dans cette gamme de prix. ET, de l'autre côté, on tient la pièce en bois qui recouvre l'électronique d'entrainement par quelques attaches en velcro. Le bois est pas poncé finement à tous les endroits. Ca et là, on a utilisé des vis à bois de chez Carrefour pour visser dans le bois, on doit utiliser un contre-poids bourré à la GRENAILLE (oui la même que dans vos fusils de chasse) pour re-balancer le plateau après lui avoir adjoint son bras. Le puck d'entraînement de la courroie est fixée à même la base en bois.
WTF !! oO WTF !!

Pourtant, et là j'insiste. Les sota sont réputées comme quasiment indestructibles si on les manipules correctement. En effet, une première demande de renseignement sur divers forums m'a confronté au fait que tous les gars qui répondaient, avaient leurs Sota depuis Mathusalem.

La politique de service de Sota est également excellente, même 40 ans après, il est encore possible d'avoir des pièces des premières séries pour réparer ses vieux engins. Attention toutefois, les pièces détachées sont couteuses. Il est, hélas, bien dommage que la firme n'ait pas un réseau de distribution un tant soit peu sérieux. Le type qui représente la marque pour la Suisse n'est jamais au bureau et ne rappelle pas, la présence en magasin est archi-nulle. Pour toute la Suisse, je n'en ai vu que deux, une chez un collège de travail à Lausanne, et une, d'occasion, au roulement flingué à Lausanne. J'ai pu en approcher une autre, d'occasion aussi, en Allemagne, au roulement flingué elle aussi.


Un service avant vente "différent"
Ce point était une grosse surprise. Pour certains, s'en sera une mauvaise. Chez Sota, le temps s'écoule visiblement différemment. J'ai rencontré des gens très intéressés à me décrire leur produit de la manière la plus précise, n'hésitant pas à procéder à des échanges de mails importants, même sans aucune assurance de vente. C'est assez unique pour être précisé. De plus, j'ai aussi rencontré le "american touch" dans la tenue des délais, qui n'ont pas du tout été respectés mais ce, d'une manière tellement légère et aimable qu'on ne pouvait que succomber à cet espèce de résidu de flower power. "Oui... je crois que votre ampli est à notre contrôle qualité, peut-être enfin... vous la recevrez bientôt n'ayez aucune crainte, ce qui est sûr c'est qu'elle est déjà passée par l'assemblage". Voilà le genre de mails que vous recevez quand vous vous posez des questions car les 3 mois de délais sont dépassés depuis un mois.

Point très sympa (ou chiant suivant votre philosophie), je me suis retrouvé, le jour de mon anniversaire, avec le paquet de Sota devant la porte (sans annonce préalable) dans un joli emballage Winnie l'Ourson et la petite inscription sur le bulletin de livraison "Il n'y a pas de chose meilleure que celle pour laquelle on a attendu longtemps" ^^ . Ce qui est sûr, c'est que le contact est, on ne peut plus humain, et ça serait un point à sous-peser avant de vous décider à commander chez eux.


Utilisation

Pour permettre aux amateurs d'apprécier ce commentaire dans toute sa dimension, je me dois de vous indiquer les autres composants de la chaîne :
- Cellule Shelter 7000
- Bras Jelco 750d, acheté avec câblage custom
- Pré-ampli phono, Tom Evans The Groove

Tests effectués avec un ampli intégré NAD C320, sur un ONKYO vintage non défini, sur un Luxman l505u, sur une Marantz classe S et une composition pré+puissance Exposure Classic.

La table est un peu casse couille à régler. Dans le sens où la base suspendue, une fois flanquée de son bras et sa cellule, est rarement à niveau parfaitement plat. On compensera alors en ajoutant de la grenaille de plomb dans un petit réceptacle prévu à cet effet.

MENTION SPECIALE A LA NOTICE DE MONTAGE : Complètement en anglais, et qui n'a parfois aucun sens. On se retrouve souvent à ne pas savoir que faire, en sachant bien que tourner la fausse vis peut être mortel pour la platine. Mmmhhh... le bonheur. Si jamais, astuce qui ne mange pas de pain, mais les écrous situés à côté de l'axe central peuvent être dévissés pour permettre de dévisser la vise qui les tiens (car ce sont elles qui libèrent le plateau et protègent le roulement. J'ai cherché une matinée pour piger ça. L'écrou central ne sert à rien PAS TOUCHER.

Son plus grand défaut étant le transport. Pour pouvoir la transporter à gauche à droite, il vous faudra suivre tout un cérémonial, digne d'une secte française. Si vous ne faites pas cela, à 100%, vous allez niquer votre roulement, roulement qui est fusionné à la base et qui demande un gros investissement en temps et en argent pour être changer. C'est d'ailleurs ce qui m'a refroidi d'acheter un modèle d'occasion. TOUTES les sota d'occasion que j'ai rencontré avaient un roulement explosé dû à un transport non conforme. Vous trouverez toutes les indications livrés avec la table.

Pour vous donner une idée. La platine entière est fusionnée à une plaque en bois protectrice qui la maintient pendant le voyage. Cette plaque est retenue à la table par trois écrous. Mais le plateau suspendu est, lui aussi, bloqué par une visserie, indépendante, qui doit être défaite très précisément, dans un certain ordre lors du déballage). Il vous faudra donc jongler avec le monstre de 25 kilos en bord de table, pour arriver à chopper les écrous, puis vous attaquer aux vis, ect...

De l'autre côté, cette platine offre un confort de placement et d'utilisation très élevé. On peut la mettre sur un frigo ou une étagère ikea, elle supporte sans que ça ait une conséquence négative sur le son. Elle supporte les vibrations, et on peut régler la vitesse fine de rotation du plateau (en plus de la vitesse globale 33-45t.


Et comment elle sonne ?
Comme une déesse. Et là c'est le GROS GROS point fort des sota. La capacité à tenir des rythmiques endiablées est une référence dans le sègment milieu de gamme. J'avais, à côté, la grosse Nottingham Ace Space pour comparer (plateau 18kg), et la sota, malgré les 13.5 kilos de moins qu'affichait son plateau, se démerdait avec autant d'aisance que la grosse Bertha britannique. Le fondement est profond, la basse sèche et bien détaillée et descend loin, elle construit sur un arrière plan presque complètement noir. Les percussions rendent à merveille sur cette sota, un amateur de batterie sera aux anges. Mais pas seulement. Cette excellente tenue de ce qui est renvoyé, cette main de fer dans un gant de velours se retrouve sur toute la plage sonore.

Le médium chante très harmonieusement et sensuellement. Capable de restituer beaucoup de grain avec un grand naturel. Ou, dans la seconde d'après, gratte avec un très joli grain qui respire le naturel.

L'aigu est très contrôlé, très riche en information, avec une légère tendance à l'ouverture en fin de course, qui ne gâche rien.

Il y a toujours énormément de micro-informations sur l'ensemble du spectre sonore déployé. Sans pour autant qu'on puisse qualifier cette platine de sur-analytique. Elle dépeint les instruments/artistes à leur place, sur une scène sonore très large, et sans aucun stress. En liant bien l'ensemble. Même dans des passages demandant de grosses réserves, elle reste maître des événements et envoie simplement le matériel sonore dans toute sa verve et/ou émotion, sans mettre le doigt, inutilement, sur les défaut de l'enregistrement (toute proportion gardée, il va de soi).

Naturellement, ce genre de comportement passe avec quasiment tous les styles musicaux. Et c'est là, la grosse puissance de cette platine. Elle vous sert toujours le meilleur, de manière décomplexée et coulante, sans que cela nuise à la précision.


Le couple Sota Sapphire et Jelco est une équipe gagnante. En effet, Jelco fabriquait, sous licence, les bras sumiko, qui équipaient les sota de série dans les années 70/80. Le couple est donc prévu pour fonctionner ensemble. Le couple Jelco et Shelter 7000 est lui aussi très bon. Le tout une fois réglé harmonise à la perfection, une toute bonne combinaison qui sonne à un haut level. C'est ce genre de "combinaison gagnante" dont on entend toujours parler dans le milieu. Le pré-ampli Tom Evans, lui, colle parfaitement à cette combi, capable d'en restituer la pêche, les micro-détails et la qualité musicale/rythmique sans rien freiner. Même le pré-ampli de la Luxman a dû s'avouer battu. Pas de grand chose, certes, mais on sentait un peu plus de matière sur les cordes de guitare, un peu plus d'aisance, surtout dans la tenue du rythme.

On peut aussi s'en sortir à moins cher. Même si je n'en ai pas essayé les aboutissants, une cellule moins onéreuse fera encore tomber un peu le prix final, et, dans la catégorie 800 euros, il y a tout un tas de bonnes prétendantes prêtes à s'ébrouer dans d'excellentes conditions.


Mot de la fin
Les 3'000 euros ne sont pas rien. Il y a énormément de concurrence dans cette catégorie qui, pour beaucoup de hifi-istes peu fortunés, représentera déjà le saint Graal. Et toutes les prétendantes ont des qualités. Pourtant, c'est la multiplication des qualités sonores, sans vrai défaut ou point faible, et le tout avec des capacités rythmique endiablée si besoin est, qui m'ont fait flancher. On m'a proposé diverses choses durant mes essais, des accoustic solid, des VPI scout (très bonnes) des Linn majik, des Thorens TD160HD, une nottingham ace space, une rega P5. Mais, jamais, je n'ai retrouvé autant de "verve maîtrisée" comme avec cette sota.

La très populaire Linn Majik Lp12, par exemple, devait s'avouer battue sur tous les points en comparaison avec cette platine. On n'a plus envie de "plus de bras", on ne veut pas forcément une "autre cellule pour que ça sonne un peu mieux". On ne doit pas lutter avec sa pièce et transformer sa tour hifi en château de petits plateaux certis de spikes. La Sota donne sa pleine performance dès les premiers tours et la seule chose qu'on veut avec elle c'est "plus de musique".

Mes conseils : Méfiez-vous de l'occase et demandez des garanties quand au roulement ou à la déformation de la base suspendue qui soutien le plateau (avait tendance à se déformer sur les séries 1 à 3. Le site de Sota possède des modèles "refurbished" totalement révisés et remis aux normes actuelles. Ces modèles sont comme neufs et peuvent tenir 30 - 40 ans sans problème. Ils sont, de plus, moins chers.

6 pour le réglage merdique. 8 pour le son. Je ne peux résolument pas mettre 10. Car certaines VPI ou accoustic solids peuvent encore plus. Mais soyons clair. Pour un être humain normal, on est dans la superclasse de la platine vinyle.

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