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Une histoire de Papa Kloug

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Sujet de la discussion Une histoire de Papa Kloug
Elle avait 15 ans. Pas mal de problèmes aussi. Un peu la "Fait Divers" de téléphone. Comme pas mal de gens qui ont été obligés de grandir plus vite, elle était vachement mure pour son âge.

Ses parents étaient divorcés, et parfois je voyais bien qu'elle n'avait pas la pêche.

"Prof de gratte" ce n'est pas comme Professeur de Piano. C'est autre chose, parfois c'est une autre musique que tu enseigne, souvent c'est un autre statut que tu portes.

Quand tu aimes les autres tu apprécies leur proximité. Quand tu as quelques ados parmis tes élèves, que tu vois que ça ne va pas, et bien tu parles. Tu leurs parles. Ce n'est pas les parents qui vont le faire. Ce ne sont pas les profs du bahu.

Alors je leurs parle. Et elle, je lui parlais. Je lui parlais comme aux autres, mais un soir j'ai reçu un texto.
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Je suis devenu plus clair. Je lui ai parlé en face... mais ça a continué.
Je commençais à flipper grave. Elle avait 5 tentatives de suicide à son passif, et je me montais la tête avec le scénario du film.

Jamais, je n'aurais dû laisser cette histoire durer. Et si la gamine s'inventait une histoire ? Et si elle en parlait autour d'elle ? Mais je me ferais lapider par les parents d'élèves
Je travaille dans une école, et j'ai en charge des élèves dont le (la) plus jeune a sept ans.

Alors j'ai conservé les derniers textos et je les ai montré au directeur.
Il m'a dit :
- "Que veux-tu faire ?"
- "Je veux être couvert en cas de problème, mais je veux lui en parler une dernière fois"
- "Ça marche comme ça. mais bientôt il faudra prévenir le parents"

Il fallait éviter pareille extrémité. Les liens qu'elle avait avec sa famille étaient déjà très difficile. J'avais peu pour moi, mais je ne voulais pas nuire à la gamine.

Le cours suivant est arrivé.
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Hors sujet : Non, très bien, mais tu dévoiles toute l'intrigue, alors qu'on ne la découvre qu'aux trois quarts ... Ca mériterait que je te quote dans le topic "je raconte la fin :lol:

myspace.com/lesymptome Qui joue du clavier ??
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Elle est entrée. Splendide. Rayonnante.

- "Il faut qu'on parle"
elle rit
j'insiste :
- "Comme tu es une adulte avant l'heure, je vais te parler comme à une adulte"
elle se tait
- "Il faut arrêter cette corresondance. Je ne suis pas ce dont tu as besoin et pour moi, ça peut être très nuisible. Maintenant, j'ai besoin que la situation soit claire. Si tu ne m'aide pas à ce que la situation le soit, je serai obligé d'avertir soit le directeur (c'était déjà fait, mais elle ignore à quel point c'est queqlu'un d'adorable) soit ton père, soit la police. Maintenant, si tu le veux bien, on va agir en adulte, on considère que l'accident est clos, et on commence le cours"
Elle me dit qu'elle avait compris mais qu'elle avait déjà arrêté depuis longtemps.

J'ai animé le cours comme d'habitude avec une détente qui ne permettait pas d'imaginer qu'il pu y avoir pareil mise au point avant. Puis le cours suivant arriva. Elle sortit.
Alors que j'étais tout à mon cours, on entendait quelques bruits dans le couloir. Puis un grand "boum" sur la porte.

J'ouvre la porte et vois tout un tas de bracelets sur le sol. Elle se leva du banc réservé aux élèves qui attendent et pris la fuite. La scène fut assez osée je trouve... Je l'ai rattrapé, et l'ai prié de se calmer.


Elle m'a répondu les yeux pleins de larmes :
- "oui, mais je suis seule maintenant !"
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- "Mais, mais." j'étais effrayé "Mais écoute... tu sais euh. Mais on n'a jamais été enemble !!!!!!!!"
J'avais peur qu'elle reçoive mal de lui annoncer la réalité. Comme si l'évidence pouvait la blesser.
- "Non, non, je parle d'un copain au bahut..." répondit-elle.

J'ai repris mon cours. Les fois suivantes, je l'ai mis à l'aise et j'ai précisé qu'on allait pas ressasser le passé tout le temps, qu'on était là pour prendre plaisir à faire de la musique et se changer les idées. tout c'est très bien passé.

Sauf peut-être le dernier cours de l'année, où elle a ressorti le grand jeu. Dans sa belle tenue, elle s'est collé contre moi et m'a souhaité de bonnes vacances.


L'année suivante, elle a dit un mot un peu déplacé envers moi, en me taquinant, comme pour montrer aux autres qu'elle pouvait être familière avec moi. J'ai dû la remettre à sa place. Encore plus devant d'autres élèves. Puis elle n'est plus venue.

Alors j'ai appris qu'elle avait fait une nouvelle tentative de mettre fin à ses jours.
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J'ai culpabilisé longtemps de l'avoir sermoné.

Un jour j'ai reçu un texto, et tout de suite après elle a téléphoné. Elle allait bien. Elle avait déménagé.
J'étais content de la savoir en vie.


Ce que la petite histoire ne dit pas, c'est que c'était quelqu'un d'extra. Riche en qualité humaine et en sensibilité.
C'est toujours émouvant ces oiseaux tombés trop tôt du nids mais on n'a pas le droit d'être leur ange-gardien. Les écouter c'est déjà plus qu'ils n'ont l'habitude de recevoir. C'est parfois même suffisant pour leur faire croire à une osmose entre nous et eux. Alors que l'on a juste prêté attention et non affection.
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... wouah je trouve que des conneries à dire, qu'il n'y a pas de lien entre ce qu'elle a fait et le fait que tu l'es remise à sa place, mais tu le sais déjà ...

C'est une situation très compliquée que tu as eu à connu ... Ca n'est jamais facile de connaitre des gens qui vont mal (moi-même et plusieurs amis avons déjà fait des tentatives de suicides, ainsi que mes deux parents, donc je connais un peu le problème), et avec en plus le rapport de séduction, le fait qu'elle soit mineure ...


J'imagine que tu dois culpabiliser, te dire que si elle avait continuer à te parler de ses problèmes peut-être elle ne serait pas passé par là, mais en même temps tu étais obligé en tant qu'adulte de poser les limittes ...


En tous cas c'est touchant comme récit ...


Tu vois, je t'avais prévenu, je trouve que des conneries à dire ;)
myspace.com/lesymptome Qui joue du clavier ??
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Citation : C'est toujours émouvant ces oiseaux tombés trop tôt du nids mais on n'a pas le droit d'être leur ange-gardien.






C'est tellement vrai
myspace.com/lesymptome Qui joue du clavier ??
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Oui mais cinq des tentatives ont eu lieu avant même que je ne la connaisse. Donc, de ce côté là je ne me sens pas coupable. Le dialogue, on l'a toujours eu pour ses problèmes perso. Là où j'ai merdé, c'est que je ne me suis pas assez rapidement méfié et que je n'ai pas bien balisé le terrain de dialogue. Et puis j'aurais dû être ferme dès les premières communications hors contexte musical.


La manière dont je l'ai remise à sa place était la méthode bazouka parce que toutes mes étapes précédentes ont été vaines. J'ai aussi un peu paniqué.
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Allez, bonne nuit Aglaé, bonne nuit Sidonie :zzz: