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Roland RD-700NX
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Roland RD-700NX

Piano numérique de la marque Roland appartenant à la série RD

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« Le moins perfectible des pianos numériques »

Publié le 27/08/14 à 17:31
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Les utilisateurs avertis
Toucher lourd Ivory avec double échappement ; 128 voix de polyphonie ; multitimbral 4 voix LiveSet + 16 voix midifile ; sons SuperNATURAL (3 pianos acoustiques + 3 pianos électriques) ; émulation Tone Wheel Organ ; Effets 1xEgaliseur 4 bandes, 1xCompresseur tri-bandes, 1xReverb, 1xChorus, 8xMFX (2 par Layer) ; clavier maître 4 voies (2 midi OUT + 1 midi OUT/THRU + midi USB) ; lecture fichiers MIDIFILE, WAVE et MP3 ; ports USB (clé + connection PC) ; mémoire User pour 100 LiveSets (au nombre de 200 dans la version soft 2, ces LiveSets sont l'équivalent terminologique de Performances).

UTILISATION

Très facile d'utilisation, sauf peut-être navigation sur clé USB, un peu tirée par les cheveux. Excellent clavier maître : dans chaque LiveSet (et ceci pour chacune des 4 voies) peuvent être mémorisés des paramètres comme Program Change, Sensibilité Vélocité (pour atténuer par exemple, la réponse à la vélocité d'un son sans la forcer à une valeur fixe), enveloppe, cutoff, reso, transp, pitch bend, dosage chorus/reverb, 2 control change au choix, canal midi + sortie DIN, etc... bien utiles pour le pilotage d'expandeurs sans avoir à y créer une Combi (ou Perf). De plus, toute la registration du RD (à l'exception du compresseur "master", et de rares paramètres communs/système) y est sauvegardée (réglages égaliseur, fonction de toutes pédales, etc...). Chaque voie dispose d'un slider. Un bémol pourtant, empêche le sans-faute dans ce domaine : pas d'aftertouch...
Le clavier Ivory est très agréable, et lorsque l'on a pris l'habitude de pratiquer le RD700, le passage occasionnel sur vrai piano se fait sans problème (ayant possédé précédemment un CVP401, j'avoue avoir été alors souvent dérouté par le jeu sur une véritable mécanique marteaux). La finition de ce clavier est exemplaire : pas de jeu excessif entre les touches, comme sur un SV-1, ou même un Physis. Toutefois, sous l'ivoire de synthèse, les touches sont en résine, et non en bois (comme sur un Kawai haut de gamme, référence en la matière). Cela ne pose bien entendu aucun problème, ce clavier étant parfaitement associé au moteur sonore, même si le toucher est l'un des plus lourds que j'aie rencontré.

SONORITÉS

Excellent pour les pianos acoustiques, Tone Wheel et diverses sonorités embarquées ; déçu par les pianos électriques ; ces derniers, bien que remarquablement servis par la technologie SuperNATURAL (expressivité et dynamisme), sonnent froid : en effet, le contenu harmonique que gagne le timbre en fonction de la vélocité croissante est de rang trop élevé pour correspondre aux Rhodes et Tines dans leur formes les plus entendues. En revanche, l'émulation de l'EP DX7 (FM Tines, pourtant non Supernatural) est remarquable d'éclat et de dynamisme (forte expressivité timbrale).

Chacun des 3 pianos acoustiques comporte bien entendu de petits défauts, mais presque imperceptibles : le Concert Grand manque un peu de rondeur dans les basses et sonne de manière "cartonneuse" sur 2-3 notes ds le bas médium, le Studio Grand manque de véracité dans les attaques d'aigus, et le Upright, d'homogénéité dans la courbe de réponse à la vélocité (cela se compense vite). Mais il est rare de relever aussi peu de défauts sur un piano numérique.
A chaque fois que j'ai eu l'occasion d'essayer un concurrent, j'ai été d'abord séduit (l'herbe est toujours plus verte sur le pré d'à coté), car il sonnait différemment du RD700NX (tout comme un véritable piano peu sonner différemment d'un autre). Puis, j'y avais détecté un ou plusieurs défauts éliminatoires.
Le Grand Piano phare d'un Nord Piano claque magnifiquement, mais ne fait que claquer, et de plus est mal équilibré attaque/sustain.
Sur un SV-1 on sent clairement le manque de velocity layers (soit dit en passant, remarquables sons de Rhodes chez Korg !).
Les échantillons de piano sont très beaux chez Yamaha, mais l'on sent les créneaux des différents niveaux de vélocité (entre 3 et 5 suivant le modèle), et lorsque l'on a pris l'habitude du SuperNATURAL Roland (variation timbrale pratiquement en continu en fonction de la vélocité, 100 velocity layers !), on détecte plus facilement ce genre de faiblesse.
Le Physis semble induire une certaine latence de calcul, et bien qu'exprimant une musicalité naturelle (tte la tessiture se révèle exploitable), il manque un peu dans ses équations, le "bois" et le mélange/évolution harmonique qu'on est en droit d'attendre à ce niveau de prix (à guetter toutefois, les modèles physiques progressent au fil des mises à jour) .
Je dirais que Kawai (MP10, CA93) a constitué mes meilleures expériences après le RD700NX, dans la gamme des numériques PCM (j'oublie Kurzweil, mais n'en ai jamais essayé).
Il y a probablement sur les 3 pianos du RD700NX, celui qu'il vous faut à l'instant T (sauf peut-être une bonne émulation de CP80, c'est vrai...), et il sont tous d'une musicalité et d'une expressivité (précision des nuances) inégalées sur un numérique. Aucun bouclage perceptible, malgré la longueur importante de la note maintenue (en particulier pour le Studio Grand).
Prévoyez des moniteurs de studio (des Prodipe Ribbon Pro 8, par exemple, font déjà bien l'affaire) pour faire honneur aux riches harmoniques des échantillons de piano du RD, sans quoi, l'engin risque de se montrer décevant sur votre chaîne HiFi de salon...

Les autres sons disponibles sont d'une indiscutable qualité, et sont bien plus nombreux que ne le laissent entendre les 300 LiveSets Presets (pas loin de 1000 sons, dont une bonne partie sont réellement dynamiques). Aux nombre de 2 par voie/voix, les multi-effets disponibles sont donc 8 au total (8 x 83 types bien connus chez Roland depuis de nombreuses années, élaborés et précis) ! Chorus et reverb sont comme d'accoutumée, parallèles et communs. Egalement communs, vous disposez d'un égaliseur 4 bandes paramétrique, d'un compresseur et de la fonction Focus (combinaison d'effets destinée à améliorer la présence au sein d'un mix. Sur le plan sonore, il fait donc un très bon module de sons, même si son architecture est mieux taillée pour le midi out que pour le midi in (en effet, même en mode Perf avec un réglage monotimbral, le module sonore répond à toutes les données de notes de tous canaux midi ; il est donc nécessaire de décocher dans MENU&gt;UTILITY&gt;SONG SETTINGS les canaux que vous souhaitez filtrer, et ce n'est pas sauvegardé...). Je l'utilise parfois comme expandeur complémentaire pour mes maquettes, dans lesquelles il apporte clarté et précision grâce à ses effets propres (dont les égaliseurs, disponibles pour chaque son/voie en tant que MFX).

Comprenant un mode multi-timbral 16 canaux + perf (4canaux), il est capable de lire un midifile d'accompagnement durant votre jeu.

Il sait également lire des wav et mp3, avec variation de tempo +/- 25%.

En mémoire interne, vous trouverez 200 motifs de batterie. Il n'en est pas pour autant une boite à rythmes car rien n'est prévu pour les piloter/programmer, mais ils ont le mérite d'exister, et peuvent constituer une source d'inspiration de qualité.

Il s'agit donc d'un véritable clavier de scène polyvalent, combinant un excellent piano numérique.

AVIS GLOBAL

Pas parfait, mais le moins perfectible des numériques, son expressivité est son plus gros atout, et est même supérieure à la plupart des pianos droits. En effet, sur les Uprights, la longueur limitée des touches affectent l'amplitude des nuances possibles. A moins de vous orienter vers les hauts de gamme Schimmel/Sauter (15-17k€) ou Yamaha SU118 (11k€), vous ne trouverez pas d'expressivité approchante. Toutefois, à ces tarifs neufs, vous disposerez de magnifiques et authentiques instruments, d'une incomparable classe, d'une résonance sonore inimitable, d'une durabilité élevée, que ne peuvent leur discuter leur émules électroniques.
Ne perdez cependant pas de vue que si un bon piano atteint allègrement une longévité de 5 décennies, ses cordes et sa table d'harmonie vieillissent ; le son en évolue, gagne en "richesse" mais pas dans le sens de la qualité sonore (perte de précision, alors quid de la résonance sonore ?).
Gare donc aux fausses bonnes occasions ; à mon sens (et cela n'engage que moi), mieux vaut pour une bonne musicalité, un bon numérique actuel qu'un Yamaha U1 (ou tout autre marque) quarantenaire, d'autant plus que cette solution apporte légèreté (relative : 25kg pour un RD700), polyvalence, et entretien minimum pour probablement 15 bonnes années.
L'obsolescence des appareils numériques par rapport aux évolutions technologiques galopantes, c'est encore une autre question. Ceci dit, sur la courbe asymptotique du progrès, nous nous situons aujourd'hui, sûrement plus près de l'inatteignable perfection, que des premiers balbutiements du piano échantillonné. Voyons où va nous mener la modélisation physique...