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coyote14
« Parfait, sauf la fabrication »
Publié le 11/02/17 à 14:55
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Je l'ai eu pendant quelques semaines, grâce à un ami qui me l'a prêté pour une session de sampling. Je l'ai donc programmé en long, en large et en travers, et le connais bien désormais: je me permet de donner ce petit avis! (enfin, petit, je me connais...). Il n'y a guère que le séquenceur que je ne commenterai pas, ne m'en étant pas servi.
Le Pro One est un synthé analogique monophonique, et vintage, sans mémoire.
Le Panneau est immédiatement parlant et logiquement organisé: on est immédiatement invité à tripatouiller toutes les commandes, et c'est un délice. Mais, ce qui choque au premier abord, c'est vraiment la fabrication très cheap (panneau en plastique, mal arrimé et souple, flanc en agglo mélaminé, tous les boutons en plastique, qualité du clavier douteuse...). Ce n'est pas juste une impression de qualité, c'est surtout que...ça fait peur. Objectivement, celui-ci, il faut le bichonner. De ce point de vue, ça part mal, mais ce n'est qu'un faux départ, car pour le reste, le Pro One a tout ce que j'aime: un son éblouissant, sans concession, des possibilités poussées en dépit d'une très grande facilité d'utilisation, beaucoup de flexibilité dans les modulations, et donc d'innombrables possibilités. ça sonne gros, nerveux, c'est une vraie teigne...j'ai ADORE!
On commence par 2 oscillateurs, qui ont des formes d'onde cumulable. Autrement dit, en dosant le volume de celles-ci, on sculpte la forme d'onde finale de chaque oscillateur: voilà déjà, d'entrée de jeu, un vaste champs d'exploration. La plage fréquentielle est très large (plus que sur un Minimoog), et j'ai pu le sampler sur une étendue de 88 notes sans problème. Chaque oscillateur possède une onde carrée avec PWM, et les oscillateurs sont synchronisables. Cette synchro est d'ailleurs magnifique, l'une des meilleures que j'ai pu entrevoir.
Comme tout bon synthé qui se respecte, l'oscillateur 2 peut être transformé en LFO, avec un mode "low" et un suivi du clavier débrayable. On verra à quoi cela peut servir quand on parlera des modulations.
La section mixer sert à mélanger les 2 oscillos, mais aussi le bruit blanc qui, curieusement, est tout chétif. Je ne sais pas si le mien avait un problème, mais il était très très effacé...Etrange.
Un Glide (avec 2 modes: auto et normal) est de la partie, rien de spécial à signaler, il fonctionne parfaitement bien.
Le filtre est super cool: très musical, puissant, pouvant aller jusqu'à l'auto-oscillation d'une façon plus ou moins maîtrisée, mais il est à noter que le son perd en puissance quand la résonance est poussée à fond, surtout dans les aigus. On peut toutefois faire des sub très corrects en auto-oscillation, c'est intéressant notamment car l'absence d'un sub-oscillateur est comblée par cette capacité à auto-osciller et le fait que le cutoff puisse être suivi par le clavier. Pas de fausse note dans cette section.
Le bijou de ce synthé, ce sont les enveloppes: elles ne sont malheureusement pas inversables (le modulation n'est que positive), et c'est dommage, car pour le reste, leur réponse est juste: incroyable! Pourquoi? La plage de réglage est très large, et la réponse des paramètres est extrême, et exponentielle: on passe, en tournant légèrement le potard, d'une enveloppe normale à un superbe CLIC, elles sont rapides comme pas possible. Je pense que c'est tout à fait comparable au Minimoog, vraiment. Du coup, les leads, les basses sont absolument destructeurs, le son est très franc, c'est très surprenant. Et cela sur chacune des enveloppes ADSR (filtre et VCA). Quand on sait que le Pro One est conçu autour de chips Curtis, cet instrument fait la démonstration que le composant de base n'est qu'une brique d'un édifice sonore, la mise en oeuvre participe au moins autant sur le résultat final!
Une entrée audio est de la partie, et un mode "Hold" est présent (appelé Drone), permettant de traiter des sources externes. Je n'ai pas eu le temps de faire de tests sur ce sujet, je regrette juste qu'il n'y ait pas de suiveur d'enveloppe comme sur le Roland SH1.
Passons au LFO: là encore, c'est très bête et génial: on peut cumuler 3 formes d'onde, et ça démultiplie les possibilités. A nous les modulations cycliques avec des ondes complexes. Ce LFO monte assez haut, je n'ai pas mesuré mais on est à coup sûr dans les fréquences audio. Là aussi, pas de compromis. L'arpégiateur n'a que 2 modes (Up, et Up&Down), mais cela est compensé par la présence d'un séquenceur qui permet de faire ce qu'on veut. L'idée géniale de ce synthé, c'est que la vitesse de l'arpégiateur est fixée par...celle du LFO! Et donc, on a un LFO toujours synchro à l'arpégiateur, ce qui est un must pour les séquences hallucinées! Avec cette partie là de l'instrument, je peux vous assurer que je me suis amusé quelques soirées...
Comme indiqué au début de cet avis, le clavier est vraiment mauvais: bruyant, pas agréable. Il n'y a que le Polyvoks qui fait pire. Peu réputé pour sa fiabilité, celui de mon modèle fonctionnait pourtant parfaitement, à défaut d'être agréable. On salue la présence d'une connectique CV/Gate en Volt/Octave (Moog, Roland...) qui permet de piloter le Pro One comme un expandeur.
Finissons en beauté, voulez-vous? La matrice de modulation, pourtant analogique, est juste la meilleure que j'ai pu trouvée sur un synthé mono analogique. Pourquoi? Parce que: choix judicieux des sources et des destinations, chaque source est dosable individuellement, et on peut doser chaque source par la molette de modulation.
Les sources: enveloppe du filtre, 2nd oscillateur et LFO. Les destinations: la fréquence de chacun des oscillateurs (donc FM possible quand la source est l'oscillateur 2, ou LFO supplémentaire quand celui-ci est réglé sur Low), la PWM de chacun des oscillateurs, et le filtre. Si vous êtes attentifs, vous pourrez vous apercevoir que l'oscillateur 2 est donc modulable par...lui même! Et que le filtre peut être modulé 2 fois par la même enveloppe, par exemple. On aurait pu imaginer que la vitesse du LFO soit elle-même modulable (par une enveloppe, par exemple), mais ne chipotons pas.
A l'usage, régler les sources sur Wheel permet d'enclencher progressivement les modulations avec la molette, ou bien on permet de déclencher une modulation en tout (Direct) ou rien (Off). Les résultats sont au rendez vous: un son sage quand la molette est à zéro de transforme en déluge quand on l'augmente!
Le Pro One peut donc faire énormément de choses, des sons doux et flutés (qu'il est tout à fait capable de faire), aux leads synchro déjanté, des sons arpégés hallucinés, et crépitements des enveloppes qui sont vraiment assassines. Ici, tout est au service du son, pour de bon, et sans concession. Les plages de réglages sont vastes, et l'instrument est facile à faire partir en vrille...J'adore!
Si seulement Dave avait bien voulu soigner la construction...on sent qu'avec le Pro One, la pression des Japonais (et leur prix...) a poussé à des concessions de taille sur le qualité de la fabrication, mais pas sur le son.
Un magnifique analo, bien vintage, avec un son costaud comme un roc, qui ne sera pas du tout ridicule à côté d'un Minimoog ou d'un Odyssey, avec qui il partage une forme d'élite sonore à défaut d'en partager la couleur.
EDIT 26/03/2017: j'ai fini par en choper un, n° de série 8000 et des bananes: 2 choses à modifier dans l'avis:
- le clavier du mien est nettement meilleur. Il y a donc eu plusieurs séries, manifestement.
- le bruit blanc sur le mien n'est pas fantomatique, il est bien présent, affirmé, pas de problème. Mon exemplaire de prêt avait donc bien un problème.
- j'ai oublié de dire qu'il n'a pas de sortie casque dédiée, mais on peut brancher un casque sur la sortie audio principale (ça ne sort pas bien fort...)
Le Pro One est un synthé analogique monophonique, et vintage, sans mémoire.
Le Panneau est immédiatement parlant et logiquement organisé: on est immédiatement invité à tripatouiller toutes les commandes, et c'est un délice. Mais, ce qui choque au premier abord, c'est vraiment la fabrication très cheap (panneau en plastique, mal arrimé et souple, flanc en agglo mélaminé, tous les boutons en plastique, qualité du clavier douteuse...). Ce n'est pas juste une impression de qualité, c'est surtout que...ça fait peur. Objectivement, celui-ci, il faut le bichonner. De ce point de vue, ça part mal, mais ce n'est qu'un faux départ, car pour le reste, le Pro One a tout ce que j'aime: un son éblouissant, sans concession, des possibilités poussées en dépit d'une très grande facilité d'utilisation, beaucoup de flexibilité dans les modulations, et donc d'innombrables possibilités. ça sonne gros, nerveux, c'est une vraie teigne...j'ai ADORE!
On commence par 2 oscillateurs, qui ont des formes d'onde cumulable. Autrement dit, en dosant le volume de celles-ci, on sculpte la forme d'onde finale de chaque oscillateur: voilà déjà, d'entrée de jeu, un vaste champs d'exploration. La plage fréquentielle est très large (plus que sur un Minimoog), et j'ai pu le sampler sur une étendue de 88 notes sans problème. Chaque oscillateur possède une onde carrée avec PWM, et les oscillateurs sont synchronisables. Cette synchro est d'ailleurs magnifique, l'une des meilleures que j'ai pu entrevoir.
Comme tout bon synthé qui se respecte, l'oscillateur 2 peut être transformé en LFO, avec un mode "low" et un suivi du clavier débrayable. On verra à quoi cela peut servir quand on parlera des modulations.
La section mixer sert à mélanger les 2 oscillos, mais aussi le bruit blanc qui, curieusement, est tout chétif. Je ne sais pas si le mien avait un problème, mais il était très très effacé...Etrange.
Un Glide (avec 2 modes: auto et normal) est de la partie, rien de spécial à signaler, il fonctionne parfaitement bien.
Le filtre est super cool: très musical, puissant, pouvant aller jusqu'à l'auto-oscillation d'une façon plus ou moins maîtrisée, mais il est à noter que le son perd en puissance quand la résonance est poussée à fond, surtout dans les aigus. On peut toutefois faire des sub très corrects en auto-oscillation, c'est intéressant notamment car l'absence d'un sub-oscillateur est comblée par cette capacité à auto-osciller et le fait que le cutoff puisse être suivi par le clavier. Pas de fausse note dans cette section.
Le bijou de ce synthé, ce sont les enveloppes: elles ne sont malheureusement pas inversables (le modulation n'est que positive), et c'est dommage, car pour le reste, leur réponse est juste: incroyable! Pourquoi? La plage de réglage est très large, et la réponse des paramètres est extrême, et exponentielle: on passe, en tournant légèrement le potard, d'une enveloppe normale à un superbe CLIC, elles sont rapides comme pas possible. Je pense que c'est tout à fait comparable au Minimoog, vraiment. Du coup, les leads, les basses sont absolument destructeurs, le son est très franc, c'est très surprenant. Et cela sur chacune des enveloppes ADSR (filtre et VCA). Quand on sait que le Pro One est conçu autour de chips Curtis, cet instrument fait la démonstration que le composant de base n'est qu'une brique d'un édifice sonore, la mise en oeuvre participe au moins autant sur le résultat final!
Une entrée audio est de la partie, et un mode "Hold" est présent (appelé Drone), permettant de traiter des sources externes. Je n'ai pas eu le temps de faire de tests sur ce sujet, je regrette juste qu'il n'y ait pas de suiveur d'enveloppe comme sur le Roland SH1.
Passons au LFO: là encore, c'est très bête et génial: on peut cumuler 3 formes d'onde, et ça démultiplie les possibilités. A nous les modulations cycliques avec des ondes complexes. Ce LFO monte assez haut, je n'ai pas mesuré mais on est à coup sûr dans les fréquences audio. Là aussi, pas de compromis. L'arpégiateur n'a que 2 modes (Up, et Up&Down), mais cela est compensé par la présence d'un séquenceur qui permet de faire ce qu'on veut. L'idée géniale de ce synthé, c'est que la vitesse de l'arpégiateur est fixée par...celle du LFO! Et donc, on a un LFO toujours synchro à l'arpégiateur, ce qui est un must pour les séquences hallucinées! Avec cette partie là de l'instrument, je peux vous assurer que je me suis amusé quelques soirées...
Comme indiqué au début de cet avis, le clavier est vraiment mauvais: bruyant, pas agréable. Il n'y a que le Polyvoks qui fait pire. Peu réputé pour sa fiabilité, celui de mon modèle fonctionnait pourtant parfaitement, à défaut d'être agréable. On salue la présence d'une connectique CV/Gate en Volt/Octave (Moog, Roland...) qui permet de piloter le Pro One comme un expandeur.
Finissons en beauté, voulez-vous? La matrice de modulation, pourtant analogique, est juste la meilleure que j'ai pu trouvée sur un synthé mono analogique. Pourquoi? Parce que: choix judicieux des sources et des destinations, chaque source est dosable individuellement, et on peut doser chaque source par la molette de modulation.
Les sources: enveloppe du filtre, 2nd oscillateur et LFO. Les destinations: la fréquence de chacun des oscillateurs (donc FM possible quand la source est l'oscillateur 2, ou LFO supplémentaire quand celui-ci est réglé sur Low), la PWM de chacun des oscillateurs, et le filtre. Si vous êtes attentifs, vous pourrez vous apercevoir que l'oscillateur 2 est donc modulable par...lui même! Et que le filtre peut être modulé 2 fois par la même enveloppe, par exemple. On aurait pu imaginer que la vitesse du LFO soit elle-même modulable (par une enveloppe, par exemple), mais ne chipotons pas.
A l'usage, régler les sources sur Wheel permet d'enclencher progressivement les modulations avec la molette, ou bien on permet de déclencher une modulation en tout (Direct) ou rien (Off). Les résultats sont au rendez vous: un son sage quand la molette est à zéro de transforme en déluge quand on l'augmente!
Le Pro One peut donc faire énormément de choses, des sons doux et flutés (qu'il est tout à fait capable de faire), aux leads synchro déjanté, des sons arpégés hallucinés, et crépitements des enveloppes qui sont vraiment assassines. Ici, tout est au service du son, pour de bon, et sans concession. Les plages de réglages sont vastes, et l'instrument est facile à faire partir en vrille...J'adore!
Si seulement Dave avait bien voulu soigner la construction...on sent qu'avec le Pro One, la pression des Japonais (et leur prix...) a poussé à des concessions de taille sur le qualité de la fabrication, mais pas sur le son.
Un magnifique analo, bien vintage, avec un son costaud comme un roc, qui ne sera pas du tout ridicule à côté d'un Minimoog ou d'un Odyssey, avec qui il partage une forme d'élite sonore à défaut d'en partager la couleur.
EDIT 26/03/2017: j'ai fini par en choper un, n° de série 8000 et des bananes: 2 choses à modifier dans l'avis:
- le clavier du mien est nettement meilleur. Il y a donc eu plusieurs séries, manifestement.
- le bruit blanc sur le mien n'est pas fantomatique, il est bien présent, affirmé, pas de problème. Mon exemplaire de prêt avait donc bien un problème.
- j'ai oublié de dire qu'il n'a pas de sortie casque dédiée, mais on peut brancher un casque sur la sortie audio principale (ça ne sort pas bien fort...)