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babouche369
« Surprenant »
Publié le 07/08/21 à 22:54
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Et me voici nouvellement possesseur d'un Korg DW8000; le but est de remplacer un Poly61M qui ne permet pas de synchroniser l'arpégiateur en MIDI.
Première surprise: le poids. Malgré son aspect plastique, il affiche 11 Kg sur la balance à cause l'alimentation généreusement dimentionnée. Ne perdez pas d'ailleur le cordon d'alimentation, il n'est pas standard.
L'aspect général est très clair, toute la sérigraphie en façade permet de le prendre en main très facilement.
Le mode de programmation paramètre-valeur a été initié sur le Poly61, et on le trouvera aussi sur le DW6000 et Poly800. C'est très logique: les paramètres 1x sont pour l'oscillateur 1, 2x l'oscillateur 2, 3x le filtre, etc... Par contre, le DW8000 ayant plus de paramètres que le Poly61 (53 contre 20), il a fallu faire des entorses à la régle pour "caser" certains paramètres.
Et le son ? Bon tout d'abord, la pile était morte sur le modèle que j'ai acquis, donc ... aucun son. J'ai rapidement remplacé la pile (une CR2032) en ajoutant un support, bien plus pratique que ces sacro-saintes piles soudées directement sur la carte (selon l'écartement des pattes du support, il peut être nécessaire d'ôter la résistance R53 et d'utiliser son trou pour le support. R53 pourra être replacée - ou remplacée si les pattes sont trop courtes - en utilisant le trou libéré par la pile). Petite précision si vous ouvrez l'appareil: il faut enlever toutes les vis en dessous (il y a 3 types différents), même celles qui retiennent le clavier, car ce dernier est fixé à la fois au fond et à la façade.
Ensuite, pour redonner vie à l'appareil, rien de plus simple: j'ai trouvé facilement sur le net les banques A et B d'origine en format audio. Il suffit alors de raccorder la sortie casque de l'ordinateur à l'entrée TAPE du synthé, puis de pousser le selecteur Tape Enable au dos de l'appareil: l'écran affiche alors TAPE. Appuyer sur Load puis jouer le fichier audio: après quelques secondes, l'écran affiche GOOD. Rebasculer le selecteur Tape Enable, et voilà: toutes les banques d'origines sont à votre disposition.
Notons que l'appareil était livré avec une cassette avec les 2 banques (que le précédent propriétaire et acheteur original m'a remis encore scellée dans son emballage).
Partons à l'exploration des 64 programmes (au format banque 1-8 + programme 1-8, comme sur les Roland). La banque 1 est le "showroom": un brass bien sympa en 11, un Rhodes digital à la DX7 en 12 (bof, bien fait mais entendu à l'écoeurement), un orgue en 13 etc jusqu'à un effet en 18. Evidemment, le délai numérique est mis à contribution; il est d'ailleurs très efficace. Les sonorités sont un peu datées eighties, mais c'est aussi probablement ce qu'on cherche en achetant un synthé de ces années là, non ?
Le DW8000 est souvent affublé de l'étiquette "pad machine", mais il y en a peu en fait dans la banque A d'origine.
La banque B se détaille ainsi:
1x = cuivres (dont le 17 qui met en valeur les enveloppes à 6 segments)
2x = effets (22 révèle la beauté des filtres)
3x = strings/choirs (très corrects les choirs)
4x = basses
5x = leads; le mode unisson est mis à profit.
6x = pianos et claviers
7x = d'autres effets
8x = de belles orgues (fallait que je la place celle-là (*))
Au finale, pas tant de grands pads sur les deux banques d'origine, mais la machine se révèle quand même capables de bien belles choses, certainement parmis les meilleures dans cette période de 4 ans entre les DX et les D50.
L'association à un DX7 est très sympa, car les faiblesses de l'un sont compensées par l'autre.
Noter que l'engin souffle un peu; je lui ai adjoint un noise-gate.
Le clavier est correct, légèrement lesté et permet un jeu souple et rapide. Il n'est toutefois pas aussi bon qu'un DX7. Il est sensible à la vélocité, mais celle-ci n'est affectable qu'aux enveloppes VCF et VCA. L'after touch est également prix en compte, mais son effet n'est pas très marqué, pas autant que sur le DX7 par exemple. Peut-être nécessiterait-il un ajustement interne, après 35 ans... Edit: j'ai procédé au réglage de l'after-touch dernièrement. La procédure est claire dans le service manual, mais le résultat n'est guère probant: il ajuste la rapidité de mise en action et non la profondeur.
En conclusion: après 24 heures avec l'appareil, je suis agréablement surpris. La machine est assez versatile et facile à utiliser. Les sons d'origine sont agréables, mais il en existe de meilleurs sur le net, tout dépend évidemment ce qu'on recherche. Le délai numérique fait son boulot et le résultat est convainquant. De plus, l'implémentation MIDI est complète ce qui permet d'utiliser un programmeur (style Behringer BCR2000) pour en faciliter l'exploration.
Bien que sortie 2 ans après, on comparera souvent avec le DX7; les machines sont différentes, mais se rejoignent sur plusieurs aspects. Clairement Korg a dû se mettre au pas imposé par la déferlente Yamaha, mais le DW8000 tire fort honorablement son épingle du jeu en mettant en avant de magnifiques filtres analogiques, des enveloppes plus évoluées et un délai numérique fort agréable.
Finalement, je n'ai pas remplacé le Poly61M, j'ai gardé les deux car je les trouve plutôt complémentaires. Je les ai placés l'un au dessus de l'autre, je joue souvent une basse sur le Poly61 et un pad ou un lead sur le DW8000, ou alors le contraire.
=== Edit ===
J'ai trouvé récemment une extension MEX8000, qui ajoute 3 banques de sons. Je dis bien 3, parce que le principe est de remplacer par sysex la banque interne par une des 4 banques du MEX8000. Autrement dit, la banque interne est nécessairement identique à une des 4 banques externes. Principe assez curieux, pour ne pas dire stupide en comparaisons de ce que les autres constructeurs faisaient à la même époque (cartouche ou carte mémoire).
(*) On connaît tous la règle qui énonce que orgue, amour et délice sont les 3 mots du français masculin au singulier, mais féminin au pluriel. Cependant, l'expression "de belles orgues" ne s'emploi que dans le contexte d'un seul instrument; j'aurais donc dû écrire "de beaux orgues". Mais comme il ne s'agit ici que d'un seul synthétiseur...
Première surprise: le poids. Malgré son aspect plastique, il affiche 11 Kg sur la balance à cause l'alimentation généreusement dimentionnée. Ne perdez pas d'ailleur le cordon d'alimentation, il n'est pas standard.
L'aspect général est très clair, toute la sérigraphie en façade permet de le prendre en main très facilement.
Le mode de programmation paramètre-valeur a été initié sur le Poly61, et on le trouvera aussi sur le DW6000 et Poly800. C'est très logique: les paramètres 1x sont pour l'oscillateur 1, 2x l'oscillateur 2, 3x le filtre, etc... Par contre, le DW8000 ayant plus de paramètres que le Poly61 (53 contre 20), il a fallu faire des entorses à la régle pour "caser" certains paramètres.
Et le son ? Bon tout d'abord, la pile était morte sur le modèle que j'ai acquis, donc ... aucun son. J'ai rapidement remplacé la pile (une CR2032) en ajoutant un support, bien plus pratique que ces sacro-saintes piles soudées directement sur la carte (selon l'écartement des pattes du support, il peut être nécessaire d'ôter la résistance R53 et d'utiliser son trou pour le support. R53 pourra être replacée - ou remplacée si les pattes sont trop courtes - en utilisant le trou libéré par la pile). Petite précision si vous ouvrez l'appareil: il faut enlever toutes les vis en dessous (il y a 3 types différents), même celles qui retiennent le clavier, car ce dernier est fixé à la fois au fond et à la façade.
Ensuite, pour redonner vie à l'appareil, rien de plus simple: j'ai trouvé facilement sur le net les banques A et B d'origine en format audio. Il suffit alors de raccorder la sortie casque de l'ordinateur à l'entrée TAPE du synthé, puis de pousser le selecteur Tape Enable au dos de l'appareil: l'écran affiche alors TAPE. Appuyer sur Load puis jouer le fichier audio: après quelques secondes, l'écran affiche GOOD. Rebasculer le selecteur Tape Enable, et voilà: toutes les banques d'origines sont à votre disposition.
Notons que l'appareil était livré avec une cassette avec les 2 banques (que le précédent propriétaire et acheteur original m'a remis encore scellée dans son emballage).
Partons à l'exploration des 64 programmes (au format banque 1-8 + programme 1-8, comme sur les Roland). La banque 1 est le "showroom": un brass bien sympa en 11, un Rhodes digital à la DX7 en 12 (bof, bien fait mais entendu à l'écoeurement), un orgue en 13 etc jusqu'à un effet en 18. Evidemment, le délai numérique est mis à contribution; il est d'ailleurs très efficace. Les sonorités sont un peu datées eighties, mais c'est aussi probablement ce qu'on cherche en achetant un synthé de ces années là, non ?
Le DW8000 est souvent affublé de l'étiquette "pad machine", mais il y en a peu en fait dans la banque A d'origine.
La banque B se détaille ainsi:
1x = cuivres (dont le 17 qui met en valeur les enveloppes à 6 segments)
2x = effets (22 révèle la beauté des filtres)
3x = strings/choirs (très corrects les choirs)
4x = basses
5x = leads; le mode unisson est mis à profit.
6x = pianos et claviers
7x = d'autres effets
8x = de belles orgues (fallait que je la place celle-là (*))
Au finale, pas tant de grands pads sur les deux banques d'origine, mais la machine se révèle quand même capables de bien belles choses, certainement parmis les meilleures dans cette période de 4 ans entre les DX et les D50.
L'association à un DX7 est très sympa, car les faiblesses de l'un sont compensées par l'autre.
Noter que l'engin souffle un peu; je lui ai adjoint un noise-gate.
Le clavier est correct, légèrement lesté et permet un jeu souple et rapide. Il n'est toutefois pas aussi bon qu'un DX7. Il est sensible à la vélocité, mais celle-ci n'est affectable qu'aux enveloppes VCF et VCA. L'after touch est également prix en compte, mais son effet n'est pas très marqué, pas autant que sur le DX7 par exemple. Peut-être nécessiterait-il un ajustement interne, après 35 ans... Edit: j'ai procédé au réglage de l'after-touch dernièrement. La procédure est claire dans le service manual, mais le résultat n'est guère probant: il ajuste la rapidité de mise en action et non la profondeur.
En conclusion: après 24 heures avec l'appareil, je suis agréablement surpris. La machine est assez versatile et facile à utiliser. Les sons d'origine sont agréables, mais il en existe de meilleurs sur le net, tout dépend évidemment ce qu'on recherche. Le délai numérique fait son boulot et le résultat est convainquant. De plus, l'implémentation MIDI est complète ce qui permet d'utiliser un programmeur (style Behringer BCR2000) pour en faciliter l'exploration.
Bien que sortie 2 ans après, on comparera souvent avec le DX7; les machines sont différentes, mais se rejoignent sur plusieurs aspects. Clairement Korg a dû se mettre au pas imposé par la déferlente Yamaha, mais le DW8000 tire fort honorablement son épingle du jeu en mettant en avant de magnifiques filtres analogiques, des enveloppes plus évoluées et un délai numérique fort agréable.
Finalement, je n'ai pas remplacé le Poly61M, j'ai gardé les deux car je les trouve plutôt complémentaires. Je les ai placés l'un au dessus de l'autre, je joue souvent une basse sur le Poly61 et un pad ou un lead sur le DW8000, ou alors le contraire.
=== Edit ===
J'ai trouvé récemment une extension MEX8000, qui ajoute 3 banques de sons. Je dis bien 3, parce que le principe est de remplacer par sysex la banque interne par une des 4 banques du MEX8000. Autrement dit, la banque interne est nécessairement identique à une des 4 banques externes. Principe assez curieux, pour ne pas dire stupide en comparaisons de ce que les autres constructeurs faisaient à la même époque (cartouche ou carte mémoire).
(*) On connaît tous la règle qui énonce que orgue, amour et délice sont les 3 mots du français masculin au singulier, mais féminin au pluriel. Cependant, l'expression "de belles orgues" ne s'emploi que dans le contexte d'un seul instrument; j'aurais donc dû écrire "de beaux orgues". Mais comme il ne s'agit ici que d'un seul synthétiseur...