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Sujet Comment trouver la juste pression sous glottique?

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Sujet de la discussion Comment trouver la juste pression sous glottique?
Bonsoir à tous,
Voilà, comment s'assurer que l'équilibre entre la pression sous glottique et la pression des cordes vocales est juste? Merci,

Arthur
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11
Il me semble que la pression sous les cordes vocales dépende de :

    le genre de son à produire
    la hauteur du son
    l'intensité du son


Il faut essayer d'utiliser le moins de pression possible pour le maximum d'effet, ce qui n'exclut pas de recourir à une pression élevée.

Un muscle se crispe quand on lui applique un effort constant.

Je ne vois pas comment la pression pourrait être constante quand :
    les notes changent
    il y a des syllabes à articuler
    les nuances évoluent


D'autre part, même à pleine gorge, on peut se réserver des instants de centièmes de seconde pour couper le son, à l'occasion d'un changement de mot, ce qui aura pour effet de détendre les cordes vocales.

Le problème me semble plus se dérouler dans le cerveau qui sous l'influence d'une mauvaise évaluation de l'oreille, ordonne de produire d'une façon destructive, par exemple illusoirement très fort et de de façon égale en s'essouflant.

Par ailleurs le serrage de la gorge me semble plus lié à une position inadéquate

RomanticFreddy El Trovador

12
La pression sous glottique devrait, la plupart du temps, rester constante (à moins d'être dans le registre fry - le seul registre qui utilise la pression de l'air pour changer la hauteur des notes). Si on augmente la pression sous glottique pour atteindre les aigus, on a tout simplement une très mauvaise technique vocale. Une telle approche crispe les cordes vocales, les muscles digastriques et donne lieu à des aigus qui sont forcément plus forts en volume que les graves.

Si on ne sait pas chanter ses aigus pianissimo - on ne sait pas chanter ses aigus.

Généralement, même lorsqu'on change de mot, la pression sous glottique reste inchangée - ce serait encore une très mauvaise technique de tout lâcher entre les mots - pour couper le son momentanément, on ferme ses cordes vocales et on interrompe l'acte phonatoire.

Tu peux m'expliquer ce que tu veux dire par 'le serrage de la gorge me semble plus lié à une position inadéquate ' - c'est assez vague - tu parles de posture ? De la mâchoire ? Des cordes vocales ?
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13
Cher Allan, tes remarques sont très intéressantes et je vais les mettre en pratique.

Parlons-nous de la même chose ?

Alfredo Kraus explique que la pression change constamment suivant la note que l'on produit, et selon lui, la pression augmente dans l'aigu (il faut une certaine pression pour produire l'aigu, si elle est insuffisante, l'aigu n'est pas produit)

Alfredo Kraus aurait il une mauvaise technique ?

En chant lyrique, les nuances sont celles qu'on entend dans la salle. Un pp dans la salle sonne au moins mf à proximité du chanteur. Ce qui importe n'est pas le niveau en db, c'est le contraste et la couleur (la variation du spectre).

Monserrat Caballé est célèbre pour ses filés aigus pianissimi, mais on entend bien dans le duo avec Freddy Mercury qu'elle sait donner l'impression de chanter pianissimi grâce à une couleur alors qu'en revanche Freddy Mercury est dans le ff et ne sonne guère plus puissant que sa duettiste.

Chez les hommes, un Fritz Wunderlich sera plus enclin à donner l'illusion qu'il chante ppp gâce à la rondeur se son timbre, ou Franco Corelli donne cette illusion sur un filé sur le la aigu dans "discioglia" de l'air 'E lucevan le stelle". J'ai même entendu cette quasi illusion chez Florez. Mais en général les chanteurs masculins chantent avec peu de contraste.

Je sais bien qu'on enseigne aux intrumentistes de jouer égal, par exemple de jouer le prélude en do mineur de JS Bach en FF avec au Conservatoire de Paris l'obligation de lancer de haut les doigts sur le clavier. C'est une absurdité totale. L'intensité, c'est à dire la pression devrait toujours varier pour permettre l'articulation.

Enfin la position adéquate, c'est à dire le moule vocalique dans laquelle on forme les voyelles, doit être tel qu'il évite les crispations de la gorge. Alfredo Kraus et Carlo Colombara disent : il n'y a qu'une seule position.

Dans sa leçon magistrale donnée à Rome, Alfredo Kraus montre la différence entre le i et le a pour expliquer que tout devrait être chanté dans la fenêtre du i.

C'est plus complexe que ça et j'en fais l'expérience dans "egerti un trono", premier air de Radamès. En vocalise sur toute voyelle, je n'ai aucun problème. Mais faute de savoir produire dans une même fenêtre, compatible avec la position de la langue pour produire le t et le n, j'ai encore du mal à faire le passage.

RomanticFreddy El Trovador

14
Les aigus produits avec une pression sous-glottique élevée sont effectivement produites avec une mauvaise technique - mais est-ce que Kraus fait, ou bien est-ce qu'il essaye d'expliquer ce qu'il ressent, en se trompant. Je connais beaucoup de profs de chant lyriques, par exemple qui disent que la pression doit augmenter - mais quand ils chantent, elle n'augmente pas - ils essayent d'expliquer une sensation de plus de pression dans le larynx, mais cette pression vient du changement dans les cordes vocales qui deviennent plus longues et fines - or on peut avoir l'impression que la pression sous-glottique est plus élevée - elle ne l'est pas - les cordes sont devenues plus fines et longues et donc vibrent plus vite avec le même débit d'air.

En ce qui concerne les voyelles, il y a plusieurs écoles. Moi j'ai toujours enseigné que chaque voyelle est chantée de façon différente - mais en tant que docteur en phonologie, je peux t'assurer qu'il est impossible de former un 'i' avec le bouche et ensuite de chanter un 'a' sans que quoi que ce soit change - or encore je pense que les gens essayent d'expliquer des phénomènes de résonance et n'y arrivent pas très bien.

Tes voyelles ne devraient pas affecter tes consonnes et tes consonnes ne devraient pas affecter la production de tes voyelles (c'est à dire ton son) - si tu trouves que certaines consonnes t'empêchent de chanter la voyelle qui s'ensuit - il est probable que la racine de la langue contraigne le larynx - essaye de faire des vocalises en tirant la langue.
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L'homme a besoin d'instruments pour mesurer, mais il lui suffit de sentir pour remarquer une modification de la tension d'une partie de la musculature.

Ce que nous ressentons, c'est la modification de la contraction du ou des muscles permettant l'allongement des cordes vocales. Il y a bien quelquechose qui change. Il est bien opportun d'être attentif à ces modifications.

Concernant les voyelles et consommes, j'ai voulu dire que dans le suraigu, il n'est pas facile d'un i en avant à un a complètement dans la gorge en l'aggravant par l'effonfrement (exagéré) du larynx. Tu sais bien de ce fait que les Allemands ne font pas de i mais des ü, et dire que cela serait germanique est erronné car les Autrichiens, eux, font des i. Alfredo Kraus rejette ce système vocal et il insiste pour dire que tout devrait se rapprocher du i, ce qui revient à dire que la prononciation devrait être italienne. Je dis bien italienne et non pas espagnole.

Dans "egerti un trono" j'ai bien une difficulté sur le "trono". J'ai compris que mon o était trop grave, alors je l'ai ouvert en avant (ce qui est juste en italien); puis j'ai pris conscience que la langue devait bien avoir été placée sous les dents supérieures pour produire le t.

Tirer la langue me semble être la bonne piste, tant fait pas, j'ai fait pas mal de vocalises comme si on allait me l'arracher !

Va expliquer ça à un Allemand qui fait tout dans le OU OU o OH OH grave !

RomanticFreddy El Trovador