VERY OLD SCHOOL : Avec quoi avez-vous commencé vos enregistrements ?

On avait utilisé un 4 pistes à K7 pour enregistrer mon premier groupe, mais mes premiers enregistrements au niveau personnel on va dire (moi tout seul pour stocker des idées) ont été faits avec une BAR "pour gratteux" Yamaha RY-8, qui faisait DI.

La gratte dans la BAR sortie sur chaine hifi, enregistrement du tout sur K7, je les ai toujours, c'est une bonne tranche de rigolade les fois ou je les ai ré-écoutées, on dirait une version chevelue de charlie oleg au niveau son. Mais ça peut m'arriver de reprendre des idées de la dedant aujourd'hui..

Chose promise, chose due. Mais avant ça, un petit roman.

Après avoir passé mes vacances d'été 1987 à tenter de faire des compos avec le fantastique PSS-560 que je venais de me faire offrir pour mon anniversaire, je les fais écouter à 4 potes du lycée. Du haut de nos 16/17 ans, nous décidons aussitôt de monter un groupe.

Problème : nous n'étions pas vraiment musiciens. A part un pote qui avait fait un peu de piano et de guitare classique, et moi qui avait fait 2 ans de trompette, les autres n'y connaissaient strictement rien. Pas grave, le pianiste/guitariste s'achète une mini basse Cort, un autre pote un PSS-170. Un autre claque toute sa paye du mois d'août de livreur de journaux pour s'acheter en occase un lot comprenant un Korg MonoPoly, une BAR KPR-77, un séquenceur SQ-10 (que l'on n'a jamais réussi à faire fonctionner) et une table de mixage Boss KM-60 :

Bien lui en a pris! Le dernier ne peut rien acheter : il nous fallait bien un chanteur...

Nous voici donc avec un bassiste, 3 claviers, et un chanteur sans micro.

Les premières répètes furent chaotiques : "Qu'est-ce qu'on fait comme musique? Comment on branche tout ça? Comment on enregistre la voix? A quoi il sert ce bouton?" Nous n'avions pas d'ampli, donc on branchait tout sur la table, elle-même connectée sur l'ampli de la chaine HiFi du salon de mes parents. Pour le micro, on se servait d'un radio-cassette dont les touches Rec et Pause étaient enclenchées, et relié à la table. Du grand art...

Plus tard, après avoir économisé sur les bières (nous avions enfin un but), nous avons pu investir dans du matos : un ampli clavier KB-300, une réverb Torque, une BAR Boss DR-220 à la place de la KPR-77, le PSS-560 remplacé par un Casio SK-1 (c'est marrant, il revient souvent celui-là) remplacé plus tard par un Juno-2, un fer à souder et quelques jacks. Aidé par un ami de sa mère vendeur de HiFi, le chanteur a enfin pu se payer un micro (de caméscope, stéréo). En plus de cela, nous avons pu envahir en permanence une pièce du sous-sol de la maison : fini le montage/démontage du matos à chaque séance. Restait un problème : ma mère n'ayant jamais voulu que je descende la chaine HiFi du salon au sous-sol, comment s'enregistrer? Et bien nous avons soudé 2 jacks mono au seul câble assez long (20/25m) que nous avons trouvé pour remonter au salon : un câble d'antenne coaxial. Ajouté à cela que nous n'avions pas l'idée de régler le gain d'entrée sur la table, que la réverb ne servait qu'en direct au micro du chanteur ("mais à quoi peuvent donc bien servir ces potards effect et effect master sur la table de mixage?"), les prises étaient saturées, pleines de souffle, de repisse, égalisées trop aigües, et comme nous enregistrions les répètes dans leur intégralité (la flemme de remonter), elles étaient bien fournies en blagues, prises de têtes et éructations... Je vous livre ici un extrait des enregistrements d'époque, faits sur cassettes AGFA LNX 90

et platine cassette Sony, lorsque le pote chargé de monter les escaliers pour appuyer sur REC y pensait...

Voici donc un extrait, après 8 à 9 mois de répétitions et d'apprentissage sur le tas, celui que je pense le plus abouti en composition et justesse du chanteur. Mais bonjour le souffle...Un peu d'indulgence, il n'y avait personne pour nous filer un coup de main ou nous apprendre les bases.