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Spawn-X
« La pire camelotte!!! À fuire!!!! »
Publié le 06/01/24 à 15:51
Rapport qualité/prix :
Mauvais
Cible :
Tout public
Je viens de regarder les autres avis et je suis stupéfait qu'ils soient tous aussi positifs...
Mais comme ce n'est pas mon genre de descendre gratuitement un produit, je vais évidemment argumenter.
D'abord je plante le décor :
Je suis guitariste (électrique pour l'essentiel) depuis environ fin 1980 début 1990. Harmoniciste depuis... Euh... Début des 80's. Je joue aussi du sitar, de la basse, de la batterie, du clavier, bref, un peu tout ce qui se trouve à ma porté.
En 2016, j'ai eu l'occasion d'intégrer un projet national connu sous le nom de "Projet DÉMOS" consistant à mettre entre les mains d'enfants issus des Quartiers Politique de la Ville (anciennement nommés "Quartiers Sensibles) des instruments de musique classique afin de les amener sur 3 années à en jouer ensemble dans une formation de 120 enfants. Les différentes familles d'instruments sont alors dispatchées sur 8 centres porteurs (Des centres sociaux, des MJC, etc...) et il se trouve qu'à ce moment là, je suis en poste dans une des structures qui s'apprête à héberger la famille des cordes. Donc, violon, alto, violoncelle et contrebasse. En tant que musicien déjà largement expérimenté, j'avais déjà un violon acoustique et ce Stagg mais je n'avais jamais vraiment pris le temps de travailler ma pratique. Ce projet fut donc pour moi l'occasion de m'y mettre enfin un peu plus sérieusement.
Et c'est là que les limites de ce Stagg sont apparues.
Comme demandé dans la console de saisie de cet avis, je vais dissocier la partie sonore de la partie "lutherie/construction" de ce modèle.
Sur le plan sonore tout d'abord.
Sans surprise, c'est par le biais d'un capteur piezzo-électrique que cet instrument produit ses sonorités. Comme souvent avec ce type de captation, c'est assez criard, sec, et peu flatteur. Le petit préampli embarqué n'aide pas beaucoup à améliorer la situation et ses 3 curseurs, Volume, Low et High sont au mieux trop discrets et au pire inefficaces.
J'amplifie via mon matos de guitariste, bien évidemment. Soit, tantôt un Axe-FX Fractal Audio, tantôt un vieux VG-99 Roland, tantôt un petit GP10 Boss, etc... Ou bien sûr via mon interface audionumérique RME BabyFace pour attaquer Cubase. Donc, à priori, tout ce qu'il faut pour tenter de faire illusion et heureusement sur ce point, ça rattrape l'affaire car branché directement dans un ampli, c'est franchement pas terrible, alors sur une sono ou via une autre source FRFR dans correction ni effets, ce n'est m^m pas la peine d'espérer en tirer quoi que ce soit d'intéressant.
Sur le plan sonore, vous l'aurez compris, ce n'est donc pas franchement une réussite.
Sur le plan construction/lutherie maintenant...
C'est sur ce point que ce violon perd l'essentiel de ses étoiles... CA-TAS-TRO-PHIQUE!!!!
Mais comme une fois de plus je ne suis pas du genre à critiquer sans argumenter, je vais expliquer mon avis.
La construction de ce violon aurait pu sembler correcte (bon on est loin des ténors du genre comme Yamaha par exemple, mais ça aurait pu faire la blague). Mais à y regarder de plus près, sa conception m^m pose problème, notamment sur le long terme.
Le "S" choisi pour l'esthétique du corps semblait initialement être une bonne idée en reprenant l'initiale de la marque Stagg. Mais dans les faits, cette forme est en fait sa plus grande faiblesse car avec le temps, cette forme sans renfort suffisant sur le plan structurel amène l'instrument à beaucoup trop travailler. Et quand je "beaucoup trop", c'est un véritable euphémisme...
La structure m^m du corps n'est en effet pas suffisamment résistante pour faire opposition à la tension des cordes.
Résultat, au fil du temps, le haut du corps (au niveau de la jonction avec le manche) est inexorablement attiré vers le cordier, repliant petit à petit le violon sur lui-m^m et faussant de ce fait totalement la jouabilité de l'instrument. Et ce n'est m^m pas réparable tant les dégâts sont importants.
Jugez plutôt sur ces quelques clichés.
Sur la photo #1 :
La tension des cordes tire le haut de l'instrument vers la droite induisant une angulation du manche qui désaxe la touche sous les cordes.
Photo #2 :
Les décalage des cordes ici détendues mais m^m lorsqu'elles sont accordées le résultat et le m^m...
J'ai d'abord pensé à modifier la position du chevalet pour le décaler vers la gauche, mais d'un part le câble du piezzo nécessite un travail non-négligeable, et surtout, en agissant ainsi, la fixation du cordier devrait elle aussi être décalée. Et enfin, ça n'empêchera pas le problème de continuer à s'amplifier avec le temps...
Photo #3 :
l'action des cordes ici détendues est juste inacceptable et ne provient pas du chevalet car pour rappel, à l'achat, ce violon était réglé de manière parfaitement jouable. Mais regardez ce qui suit pour comprendre...
Photo #4 :
En plus du phénomène illustré par la photo #1, la pression des cordes tend également à fléchir le manche vers l'avant (flèches jaunes), ayant pour double effet d'augmenter l'angle "touche/cordes" (flèches vertes), tout en faisant "plonger" l’extrémité de la touche vers le dos de l'instrument amplifiant ainsi le problème d'angle (flèches bleues).
Inutile de préciser que rien de tout ça n'est réparable. L'instrument est et restera injouable définitivement et n'est m^m pas assez décoratif pour être accroché au mur dans mon salon...
Au final, j'aurais largement dû économiser le coût d'achat de ce bout de bois pour investir plus tard dans un vrai violon électrique reconnu pour sa fiabilité. Comme quoi, l'expression "J'ai pas les moyens d'acheter du pas-cher" n'a jamais été plus vraie qu'ici.
Mais comme ce n'est pas mon genre de descendre gratuitement un produit, je vais évidemment argumenter.
D'abord je plante le décor :
Je suis guitariste (électrique pour l'essentiel) depuis environ fin 1980 début 1990. Harmoniciste depuis... Euh... Début des 80's. Je joue aussi du sitar, de la basse, de la batterie, du clavier, bref, un peu tout ce qui se trouve à ma porté.
En 2016, j'ai eu l'occasion d'intégrer un projet national connu sous le nom de "Projet DÉMOS" consistant à mettre entre les mains d'enfants issus des Quartiers Politique de la Ville (anciennement nommés "Quartiers Sensibles) des instruments de musique classique afin de les amener sur 3 années à en jouer ensemble dans une formation de 120 enfants. Les différentes familles d'instruments sont alors dispatchées sur 8 centres porteurs (Des centres sociaux, des MJC, etc...) et il se trouve qu'à ce moment là, je suis en poste dans une des structures qui s'apprête à héberger la famille des cordes. Donc, violon, alto, violoncelle et contrebasse. En tant que musicien déjà largement expérimenté, j'avais déjà un violon acoustique et ce Stagg mais je n'avais jamais vraiment pris le temps de travailler ma pratique. Ce projet fut donc pour moi l'occasion de m'y mettre enfin un peu plus sérieusement.
Et c'est là que les limites de ce Stagg sont apparues.
Comme demandé dans la console de saisie de cet avis, je vais dissocier la partie sonore de la partie "lutherie/construction" de ce modèle.
Sur le plan sonore tout d'abord.
Sans surprise, c'est par le biais d'un capteur piezzo-électrique que cet instrument produit ses sonorités. Comme souvent avec ce type de captation, c'est assez criard, sec, et peu flatteur. Le petit préampli embarqué n'aide pas beaucoup à améliorer la situation et ses 3 curseurs, Volume, Low et High sont au mieux trop discrets et au pire inefficaces.
J'amplifie via mon matos de guitariste, bien évidemment. Soit, tantôt un Axe-FX Fractal Audio, tantôt un vieux VG-99 Roland, tantôt un petit GP10 Boss, etc... Ou bien sûr via mon interface audionumérique RME BabyFace pour attaquer Cubase. Donc, à priori, tout ce qu'il faut pour tenter de faire illusion et heureusement sur ce point, ça rattrape l'affaire car branché directement dans un ampli, c'est franchement pas terrible, alors sur une sono ou via une autre source FRFR dans correction ni effets, ce n'est m^m pas la peine d'espérer en tirer quoi que ce soit d'intéressant.
Sur le plan sonore, vous l'aurez compris, ce n'est donc pas franchement une réussite.
Sur le plan construction/lutherie maintenant...
C'est sur ce point que ce violon perd l'essentiel de ses étoiles... CA-TAS-TRO-PHIQUE!!!!
Mais comme une fois de plus je ne suis pas du genre à critiquer sans argumenter, je vais expliquer mon avis.
La construction de ce violon aurait pu sembler correcte (bon on est loin des ténors du genre comme Yamaha par exemple, mais ça aurait pu faire la blague). Mais à y regarder de plus près, sa conception m^m pose problème, notamment sur le long terme.
Le "S" choisi pour l'esthétique du corps semblait initialement être une bonne idée en reprenant l'initiale de la marque Stagg. Mais dans les faits, cette forme est en fait sa plus grande faiblesse car avec le temps, cette forme sans renfort suffisant sur le plan structurel amène l'instrument à beaucoup trop travailler. Et quand je "beaucoup trop", c'est un véritable euphémisme...
La structure m^m du corps n'est en effet pas suffisamment résistante pour faire opposition à la tension des cordes.
Résultat, au fil du temps, le haut du corps (au niveau de la jonction avec le manche) est inexorablement attiré vers le cordier, repliant petit à petit le violon sur lui-m^m et faussant de ce fait totalement la jouabilité de l'instrument. Et ce n'est m^m pas réparable tant les dégâts sont importants.
Jugez plutôt sur ces quelques clichés.
Sur la photo #1 :
La tension des cordes tire le haut de l'instrument vers la droite induisant une angulation du manche qui désaxe la touche sous les cordes.
Photo #2 :
Les décalage des cordes ici détendues mais m^m lorsqu'elles sont accordées le résultat et le m^m...
J'ai d'abord pensé à modifier la position du chevalet pour le décaler vers la gauche, mais d'un part le câble du piezzo nécessite un travail non-négligeable, et surtout, en agissant ainsi, la fixation du cordier devrait elle aussi être décalée. Et enfin, ça n'empêchera pas le problème de continuer à s'amplifier avec le temps...
Photo #3 :
l'action des cordes ici détendues est juste inacceptable et ne provient pas du chevalet car pour rappel, à l'achat, ce violon était réglé de manière parfaitement jouable. Mais regardez ce qui suit pour comprendre...
Photo #4 :
En plus du phénomène illustré par la photo #1, la pression des cordes tend également à fléchir le manche vers l'avant (flèches jaunes), ayant pour double effet d'augmenter l'angle "touche/cordes" (flèches vertes), tout en faisant "plonger" l’extrémité de la touche vers le dos de l'instrument amplifiant ainsi le problème d'angle (flèches bleues).
Inutile de préciser que rien de tout ça n'est réparable. L'instrument est et restera injouable définitivement et n'est m^m pas assez décoratif pour être accroché au mur dans mon salon...
Au final, j'aurais largement dû économiser le coût d'achat de ce bout de bois pour investir plus tard dans un vrai violon électrique reconnu pour sa fiabilité. Comme quoi, l'expression "J'ai pas les moyens d'acheter du pas-cher" n'a jamais été plus vraie qu'ici.