Sujet Luc Ferrari

Citation : Le compositeur français Luc Ferrari est mort lundi 22 août d'une pneumonie à Arezzo, en Italie, où il se trouvait pour des vacances.

Né à Paris en 1929, ce talent précoce commence très tôt à composer après sa formation à l'Ecole normale de musique. Influencé par Varèse et Bartok, il rend public son "Antisonate" pour piano en 1953 et la série des "Visages" pour formation de musique de chambre.

Comme beaucoup de jeunes compositeurs de l'après-guerre, il fréquente les cours d'été de Darmstadt, en Allemagne. Il collabore ponctuellement avec Arthur Honegger et Olivier Messiaen.

En 1958, il intègre le Groupe de recherches musicales (GRM) dirigée par Pierre Schaeffer, avec lequel il devient "l’un des meilleurs compositeurs de sa génération", selon le ministre de la Culture, qui lui a rendu hommage mardi 23 août.

En 1958, il se brouille avec Pierre Schaeffer, le fondateur du Groupe de recherche musicale, quant à leur conception musicale : avec "Hétérozygote" (1964), Ferrari introduit de la musique "concrète", des sons naturalistes mêlés au jeu des instruments. Cette œuvre est à présent un classique de la musique électroacoustique.

En 1961, il quitte le GRM pour se consacrer à l'enseignement et aux médias, notamment à Radio France. (France Culture rediffusera samedi 27 et dimanche 28 août à 19h40 certaines émissions auxquelles il avait participé.) Il continue néanmoins à composer "Flashes" en 1964, une œuvre pour 14 instruments, "und so weiter" pour piano et bande, achevé en 1966, et sa "Symphonie inachevée" pour orchestre, la même année.

Progressivement, il s'oriente vers la fabrication d'œuvres mêlant le son et l'image sur la société moderne : "Allo, ici la terre" (1972), "Labyrinthe de violence" (75), "Algéries".

"Il était profondément soucieux d’aider les jeunes talents et de faire connaître la musique contemporaine à de nouveaux publics, particulièrement à travers « La muse en circuit », association basée à Alfortville dont, il y a maintenant plus de vingt ans, il avait été l’inspirateur enthousiaste", témoigne le ministère de la Culture.