Marantz 170 dc

J'utilise le Marantz 170DC depuis plusieurs mois. Je dispose de nombreux appareils, et de plusieurs d'amplis (blocs monos, amplis à tubes, amplis à transistors). Audiophile depuis plus de vingt ans, j'écoute avec grand soin les électroniques à ma disposition.

J'ai associé le 170DC avec le préampli Marantz 3250 qui était prévu pour fonctionner avec, et aussi avec des préamplis tels que les Audio Research SP11 et SP14. Les enceintes étaient essentiellement des Wilson Audio Watt+Puppies, ainsi que d'autres enceintes moins prestigieuses, telles que des Mulidine, Kef, Marantz pro.

Le 170DC est un bel appareil assez lourd et volumineux, dont j'apprécie particulièrement l'aspect. J'adore les deux grands vumètres, la façade en alu brossé, le côté monstre tranquille.

La façade comporte également deux voyants Peak qui s'allument en cas de problème (contacts entre les fils HP, écrétage...), ainsi que deux potentiomètres de gain, permettant un éventuel branchement à la sortie d'un lecteur de CD, c'est à dire sans préampli.

Sur la version européenne l'appareil dispose d'un bouton ON/OFF. Après la mise sous tension, le relais se déclenche au bout de quelques secondes.

Le 170DC a besoin de quelques minutes de chauffe avant de stabiliser sa proposition sonore. Au bout de trente minutes, il est fin prêt pour une écoute.

La bande passante est très étendue aux deux extrémités du spectre, avec une mention particulière pour le haut de la bande passante. Le grave est ferme et bien tenu, et les 85 watts annoncés sont dépassés pour se situer plutôt dans les 120W. C'est dynamique et précis. Le médium-aigu est particulièrement réussi. Les voix sont particulièrement bien rendues, le 170DC est très analytiques, il donne du corps et de la matière aux instruments. Les cymbales filent très haut, avec une belle énergie et beaucoup de précision dans la localisation.

Le 170 recrée un espace sonore en trois dimensions, le son n'est pas projeté vers l'avant, mais au contraire il s'étale en profondeur derrière les enceintes et de part et d'autres de celles-ci.

Aucun soucis pour tenir les quatre HP de grave des Watts, le 170 les maitrise parfaitement, sans trainage : c'est propre, net et précis.

L'association avec le 3250 est des plus réussies, ces deux appareils sont de toute évidence conçus pour fonctionner ensemble.

Avec le préampli Audio Research SP14, référence mondiale, le 170DC donne encore un autre visage, avec des qualités exacerbées, témoignage de sa grande transparence : image sonore encore plus réussie, plus profonde ; ainsi qu'une bande passante encore élargie aux deux extrémités.

L'argus situe l'appareil autour de 380 roros en janvier 2008. A ce prix, c'est une aubaine totale : la plupart des électroniques modernes ne lui arrivent pas à la cheville, et les "intégrés musicaux" seront avalés par dizaines à son petit déjeuner.

Ce qui lui manque, par rapport au très haut de gamme (Audio research, Goldmund), ce sont essentiellement deux points : image sonore holographique, et extension dans le registre d'extrême grave. Ces deux points nécessitent toute la chaine d'un niveau extrême, ce que l'acheteur d'une telle pièce n'aura jamais.

Une gueule d'enfer, une belle prestation : j'en ai acquis un second !