Sujet Editorial du 20 septembre 2014 : commentaires
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Los Teignos
Je reviens, dit Nicolas. Non, dit l’Ecosse. Boum, font les rafales. Dengue, commente le moustique.
Voici en quelques mots le résumé d’une semaine si chargée que l’entrée en bourse d’Alibaba passerait presque inaperçue. Avec un volume d’affaires supérieur au cumul de ceux d'Amazon et d'eBay, le géant chinois de la vente en ligne B2B est pourtant déjà un poids lourd dans le monde entier, servant de maillon entre les entreprises désireuses de vendre des produits sur un territoire et les entreprises capables de leur fournir ce produit, la plupart du temps fabriqué en Asie.
Si la page d’accueil française prête à sourire à cause de certaines erreurs croquignolesques (une trottinette électrique légendée ‘2014 l’arrivée de nouveaux lingerie de sexe de mode’ ou encore un collier GPS pour chat légendé ‘Colliers de charme de bijoux de mode’), on s’amusera aussi en découvrant que la solution du géant chinois pour garantir la sécurité du paiement s’appelle ‘Escrow’…
Le rire cédera toutefois vite la place à l’étonnement puis la stupéfaction en faisant quelques recherches depuis le site international sur des noms de marques, de produits célèbres, ou de mots-clés comme ‘Guitar’, ‘Piano’, ‘Drums’… Prix unitaire d’un casque dit ‘studio’ ? Entre 3 et 8 $ en moyenne pour 1000 pièces commandées. Une copie de Telecaster ? Entre 35 et 55 $ à partir de 12 pièces commandées, avec la possibilité de s’en faire livrer 8000 par mois… Des kits de batterie complets ? Comptez 200 à 300 $ ? Un piano à queue ? Comptez entre 4900 et 5500 $ avec une capacité de fournir 500 pièces par an. Un médiator ? Ça peut descendre jusqu’à 0,01$ au prix unitaire avec la possibilité de fournir un million de pièces par mois…
Evidemment, tous les exemples ci-dessus concernent du ‘No Name’ à la qualité sans doute très discutable, cependant qu’on trouve ici ou là pas mal de grossières imitations, voire certaines choses qui pourraient passer pour de la contrefaçon. Evidemment aussi, les prix indiqués ne prennent pas en compte le transport des marchandises ou le coût des assurances les concernant, ni surtout le coût de tous les intermédiaires qui sont chargés de les conditionner, de les promouvoir… Il n’en reste pas moins que ce supermarché de l’import-export donne le vertige et aussi, il faut bien l’avouer, un peu la nausée. On y trouve tout et son contraire dans une opulence qui empeste l’odeur âcre de la décadence, et à des prix souvent si ridiculement bas qu’il est bien dur de ne pas penser aux réalités qui se cachent derrière. Mais si le Dow Jones est content, alors…
Alors, on peut passer aux tests de la semaine, trois produits qu’on ne trouve a priori pas sur Alibaba : l’American Deluxe Strat Plus, guitare d’un nouveau genre chez Fender, le synthé Analog Keys d’Elektron et enfin la pédale OD-1X, relecture du classique de Boss.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
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Anonyme
Ulm
https://www.alibaba.com/Amusement-Park_pid100005611
Will Zégal
quand on parle d'une chaine de production qui vend des bouts de plastique moulés (ou taillés au laser, je suis pas spécialiste en la matière), le prix ne me semble pas outrageux.
Ce qui est outrageux, c'est l'écart entre le prix d'usine et le prix payé en magasin.
Bien sur qu'il faut des intermédiaires (quel guitariste ira commander 500 mediators sur Alibaba). Bien sur qu'il faut les rémunérer. Mais...
Deux exemples pour illustrer :
je me rappelle il y a quelques années dans une émission sur la mondialisation, un type qui avait bossé dans l'industrie textile et qui disait qu'un jean de grande marque sortait d'usine à 3 €.
Il y a quelques années ma chère et tendre m'a ramené de Chine des jeans de grande marque payés là bas 10 €. Quand on sait que ce sont des modèles qu'on trouve généralement pour 120-130 €...
Et quelques années d'usage ont montré que ce ne sont pas des contrefaçon. Plus probablement des produits réalisés par le sous-traitant de la marque en question, mais vendus directement sur le marché interne Chinois.
Autre exemple : d'un côté, on a les producteurs française de viande, de fruits et de légumes qui souffrent et se retrouvent souvent à vendre à perte, de l'autre, le prix de ces produits qui continue à monter y compris dans les supermarchés. Là encore, on a des marges confortables qui ne vont pas forcément à ceux qui produisent. Ou dont le partage est loin d'être équitable entre tous les maillons de la chaîne.
En tant que consommateur, nous avons notre responsabilité : quand on achète pas cher des produits de merde faits en Asie du sud-est, on contribue à la délocalisation de l'emploi et à la pollution avec le transport et les déchets générés par des produits à faible durée de vie, sans compter l'esclavagisme des ouvriers de production.
C'est souvent parce qu'on n'a pas les moyens de dépenser plus. On est pris dans le cercle vicieux chômage = compression des salaires = demande de pas cher = délocalisation = chômage. La seule solution pour en sortir est une certaine frugalité et savoir résister à tout ce à quoi nous poussent la société et le lavage de cerveau qu'est la pub à savoir avoir tout tout de suite.
Mais quand des grandes marques nous vendent hors de prix des produits fruits de ces mêmes circuits, avec juste des critères de fabrication et un contrôle qualité un peu plus poussé, se mettant dans la poche la différence devenue énorme, alors on est deux fois cocus.
-Livingroom-
Sweet Evening
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