Editorial du 27 octobre 2018 : commentaires

À quelques jours d’Halloween, la grande messe de l’industrie sucrière, il n’y a pas de mal à se faire peur. Et sur ce terrain, on a mieux que Jack la citrouille ou Freddy Krueger, mieux même que l’intégrale de Kendji Girac ou qu’une laryngoscopie de Nagui : on a la Chine. Dans cette petite bourgade où vivent près de deux humains de la planète sur dix, il semblerait en effet qu’on ait finit par faire de la dystopie d’Orwell une réalité. En plus de lunettes connectées sur les forces de polices, on apprend en effet que 200 millions de caméras à reconnaissance faciale viennent ainsi d’être déployées dans l’Empire du Milieu pour s’assurer que le peuple fait ce que l’état attend de lui à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il s’agit bien évidemment de traquer les mouvements, les achats, les conversations et toute activité numérique, mais aussi de déduire certaines choses d’après des attitudes ou des gestes : c’est ainsi qu’un logiciel repère les cancres rien qu’à leur comportement en classe. Mais il y a mieux puisque chaque « citoyen » dispose d’une « note sociale » de 900 points qui sera confronté à un système de malus ou de bonus en fonction de ses actions… ou de celles de ses proches. Plus on perd de points (et autant dire qu’avec le mode de vie française, nous perdrions chacun tous nos points en une semaine) et plus on se voit privé de droits : celui de conduire ou de travailler, de prendre le train, de louer un hôtel, celui d’avoir un logement aussi. Et quand le score est trop bas, on gagne son billet pour un des camps de rééducation où 1,5 millions de personnes seraient déjà internées, dont un certains nombre de musulmans pour leur apprendre à musulmer… Vous me direz que tout ceci est une affaire de chinois vivant bien loin d’ici, mais lorsqu’on sait que la Chine fait de gros efforts pour exporter ces technologies en Afrique, et que les géants de la Silicon Valley feront tout ce qu’ils peuvent pour disposer des mêmes technologies, on est soudainement pris d’une grosse envie de faire un calin à un bon vieux piano ou une bonne vieille guitare de bois : ces vieux objets qui servent à s’exprimer et non à nous écouter.

On ne perdra donc pas trop de temps pour faire de la musique tant qu’on peut encore en faire. Que ce soit avec une boîte à rythmes Roland ou une TelesPaul Cort, en nettoyant ses prises avec Izotope RX et en lisant les conseils avisés de William Z. Vilain. Gageons qu’avec cela, on aura de quoi planter quelques notes dans l’oeil du Grand Frère qui frappe à la porte…

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

PS : Ami chômeur, voici pour toi.