Composer avec des sons ou habiller des son avec une compo ?
- 112 réponses
- 16 participants
- 1 363 vues
- 13 followers
lecyr
Ce qui alimente le machine humaine à poser une note là, ou ailleurs, à s'arrèter,. à casser le rythme,. à recommencer une mesure de plus.
En virtuel, on tombe rapidement dans la dépendance technologique: se faire bouffer par la machine, sucomber à la tentation des boucle "mortelles", et des effets cyclopéens. Et perdre du coup l'envie de raconter une histoire en appuyant sur des notes, en enchainant des accords.
L'un est plus facile que l'autre. L'un consiste à faire de la bonne technique, l'autre à s'investir,. pour peu qu'on y mette un peu d'ame.
J'ai pas les connaissances en soflège qui faudrait, alors je fait comme je pense. Je me fait violence de ne pas accepter quelques chose qui ne me plaise pas,. qui n'aille pas,. qui provoque une mauvaise impression, une lourdeur, un inesthtisme. Certains ne parviennent pas à terminer leur titre, c'est pas facile de terminer, de faire un cheminement,. de poser une idée, et de la faire évoluer,. vivre, et s'éteindre.
J'aimerais qu'on exprime ici la vie qui se passe dans vos processus de composition et d'harmonisation.
dBiS
Anonyme
Anonyme
Pour ma part, il y a deux points de départ possibles: la mélodie ou bien une suite d'accords. Si j'ai la mélodie, les accords vont de soi (au moins pour une version de base, on peut enrichir après). Si j'ai les accords, j'arrive toujours à en déduire une mélodie. Le processus est plus long, parce que le réflexe naturel est de s'appuyer sur les arpèges, et il faut un peu d'habitude pour en sortir.
Je n'ai pas encore parlé de son. Je pars du principe qu'une bonne compo ne doit pas dépendre du son. En gros, un morceau abouti doit pouvoir sonner sur un piano acoustique seul, comme sur une gratte sèche, de la même façon qu'il peut sonner avec une méga production sur vingt instruments.
Le plus curieux, c'est que c'est en croisant les instruments que j'obtiens mes "meilleurs" résultats: jouer au clavier un truc composé à la gratte, ou l'inverse. Ca s'explique, ça vient du fait que les doigts se laissent emporter par des réflexes propres à chaque instrument. alors il faut croiser pour sortir de ce qui a déjà été fait.
Là où je peux me laisser mener par un son, c'est sur le feeling qui va ressortir du morceau enregistré: entre le premier jet sur une gratte sèche, et une version finie avec que des cordes au synthé, le tempo, le rythme, les modulations peuvent changer énormément. Là où la MAO est fantastique, c'est sur la possibilité de tester instantanément un même truc avec des sons différents: déplacer un conteneur midi d'une piste à l'autre, avec deux VSTi différents, c'est le top pour ça.
C'est la raison pour laquelle je termine en général par le titre, qui résume l'impression que je ressens en écoutant le morceau fini (je ne fais que des instrumentaux).
Mais en tout cas, je ne compose jamais avec que du son: la musique, pour moi, ce sont des notes. Le son, c'est la couleur, les notes, c'est le trait. Et un dessin réussi, il doit être regardable même s'il s'agit d'une photocopie noir et blanc.
dBiS
ps: pour moi music=son
Biboulon
Citation : Je n'ai pas encore parlé de son. Je pars du principe qu'une bonne compo ne doit pas dépendre du son. En gros, un morceau abouti doit pouvoir sonner sur un piano acoustique seul, comme sur une gratte sèche, de la même façon qu'il peut sonner avec une méga production sur vingt instruments.
ça, c'est dans une vision très classique (voir dépassée) de la musique.
Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas composer à partir d'un son.
+ encore minimiser au maximum le caractère mélodique.
Je pense sincèrement que le son est tout autant véhicule d'émotion que l'harmonie.
Le problème n'est pas de prendre partie pour l'un ou pour l'autre, le problème étant d'y apporter de l'émotion.
Et ça c'est LE facteur que personne ne matrise. (et heureusement!)
Parce que si tu fais un morceauet que tu apportes de l'émotion à monsieur Y et pas à monsieur Z,
ce sera le contraire dans le cas d'un autre musicien pour ces mêmes messieurs Y et Z .
Je pense que l'émotion transmise ou reçue dépends beaucoup du vecu de chacun. C'est pour cela que l'on peut apprecier un titre à un instant T et le rejeter à un instant T+1.
Et c'est pareil pour tout les formes d'art.
Après, il y a les choses qui restent fidèles, souvent parce qu'elles renvoient à des moments forts de notre. existence. On peut appeler ça la nostagie si on veut.
On va apprecier un groupe ou en morceau parce qu'il nous renvoie à une harmonie ou une production familière, et ça c'est rassurant, alors que s'aventurer d'ans des terres inconnues, c'est + difficile.
On se heurte alors systématiquement à l'incompréhension des gens, jusqu'au jour où il y aura vulgarisation du genre.
C'est ce qui s'est passé avec la Techno.
Donc, ne soyons pas aussi catégorique et prétendre qu'un morceau doit systématiquement sonner avec un instrument seul.
La musique ne se cantonne pas uniquement à la chanson...
http://soundcloud.com/french-bobun
http://www.facebook.com/pages/French-Bo-Bun/141231669294373
http://www.myspace.com/frenchbobun
Anonyme
Citation : ça, c'est dans une vision très classique (voir dépassée) de la musique
Non, il ne s'agit pas d'une vision dépassée de la musique. Il faudrait simplement disposer d'un vocabulaire plus riche pour désigner des choses visiblement et audiblement différentes.
Pour le cas particulier de la techno, de la house et de toute cette sorte de choses. Je mets dedans tout ce qui est justement fait à partir d'un son, plutôt qu'avec des notes, et avec des machines, plus que des instruments.
Qu'il soit bien entendu que je ne porte aucun jugement sur ce mode de création: c'est une expression artistique, réalisée avec des moyens différents, et avec forcément un résultat différent.
Là où je pense qu'il y a eu un raté, c'est dans le vocabulaire. Pour reprendre une comparaison que j'utilise depuis longtemps: lorsque la photographie est apparue, c'est très vite devenu un art en soi. Auparavant, il y avait la peinture et le dessin.
Si les peintres s'étaient mis à dévaloriser la photographie au prétexte que ce n'était pas fait avec des pinceaux et des couleurs, mais avec une machine, on n'aurait pas beaucoup avancé. Personne ne conteste aujourd'hui que la photo est un art à part entière.
Dire que les compos à base de sons, de samples, de boucles, etc... ne sont pas de l'art, au prétexte que ce n'est pas fait avec des instruments serait à peu près aussi stupide.
Ce qui me gêne en revanche, c'est d'employer un seul mot pour désigner d'un côté la musique avec instruments et notes, où il faut facilement plusieurs années avant d'être capable de créer quelque chose d'intéressant, et une nouvelle forme d'expression sonore, à laquelle on n'a pas donné de nom.
Personnellement, ça me gêne de voir les mêmes mots, comme composition, musique, etc... utilisés à la fois pour désigner une sonate de Beethoven et une série de boucles assemblées sur PC.
Imaginez le fait de dire à un aquarelliste: "et avant d'imprimer, vous faites un master avec Photoshop?" ou bien de dire à un photographe renommé: "ce que vous faites, c'est juste appuyer sur un bouton".
Je maintiens donc ma vision conventionnelle de la musique et de la composition: pour ce qui est des nouvelles formes de créations sonores, je pense que leurs adeptes auraient du commencer par leur créer... un nom nouveau.
PS:
Citation : La musique ne se cantonne pas uniquement à la chanson...
La, c'est toi qui a une vision très limitée de la musique: tu oublies, en toute simplicité, le jazz, le classique instrumental, le lyrique, le rock instrumental, etc...
Davoche
Tres interressant, ton histoire de croiser les instru., j'essaye ca la prochaine fois.
Biboulon
Citation : Personnellement, ça me gêne de voir les mêmes mots, comme composition, musique, etc... utilisés à la fois pour désigner une sonate de Beethoven et une série de boucles assemblées sur PC.
Je fais de la musique électronique à partir de son créés par mes propres soins (pas de présets, pas de samples) sur des synthés, je n'utilise plus le midi , mais j'essaie de jouer le maximum de choses en live.
Je me sers de l'audio comme un magnéto classique et utilise très peu d'harmonies en favorisant le son.
Comment qualifies-tu ça?
J'ai pourtant l'impression de faire de la musique...car même en favorisant le son, je suis amené à utiliser des harmonies, même minoritaires.
D'ailleurs, en créant un son, je peux faire un travail complexe sur les harmonies (Détune des oscillos, jouer avec les LFO, etc...)
Je n'ai non plus rien à voir avec une musique à base de boucles assemblées...
http://soundcloud.com/french-bobun
http://www.facebook.com/pages/French-Bo-Bun/141231669294373
http://www.myspace.com/frenchbobun
Anonyme
Il y a longtemps que l'on sait qu'une compo ne se mesure pas au nombre de notes ni au nombre d'accords. Si c'était le cas, on n'écouterait dans la pratique que du jazz intellectuel joué à 180 à la noire...
Fais attention au vocabulaire malgré tout: le mot harmonie a un sens bien précis, et il traite exclusivement des rapports entre les notes. Le detune et les LFO sont hors sujets: ils impactent le timbre du son, mais pas la note en elle-même. L'harmonie, c'est le domaine des accords, des modes, des chants/contre-chants, et ainsi de suite.
Je pense que tu confonds harmonie avec "rendre harmonieux". Cela n'a rien à voir.
- < Liste des sujets
- Charte