Allen & Heath Qu-Pac

Fervent utilisateur de la Qu-Sb (dont je suis occupé à me défaire au profit de ce modèle-ci, vous comprendrez plus loin pourquoi), je ne vais pas copier-coller mon avis précédent ici. Je vous renvoie à la fiche produit de la Sb si vous souhaitez connaître mon ressenti sur le coeur de ces deux machines car vous le savez sans doutes, elles sont, sur le plan logiciel, strictement identiques.

En guise de petit résumé (pour ceux/celles qui ont la flemme d'aller lire l'autre avis lol) je dois vous avouer que je suis pleinement satisfait de cette série de mixers! Et pourtant j'en ai eu pas mal entre les mains. Bon, jamais de l'ultra haut de gamme (Neve, SSL, Digico, etc) on s'entend mais des tables qui avoisinent voire surpassent le prix de ces deux consoles au format "stagebox". Et franchement je ne souhaiterais en changer pour rien au monde. Tout d'abord, le format rack 4U me convient parfaitement, ensuite le rapport qualité-prix est juste hallucinant. La quantité et la qualité des traitements embarqués dans ces engins permet vraiment d'effectuer un travail en profondeur sur le son. Enfin, et même si j'ai en cours de route ajouté un hardware dédié pour ma voix, je suis particulièrement satisfait par la section effets, point qui fait souvent défaut sur d'autres modèles concurrents. On utilise d'ailleurs les 4 moteurs d'effets pour les instrumentistes (2 pour le batteur, 1 pour le guitariste, 1 pour le claviériste). Il y a bien une ombre au tableau, c'est l'impossibilité de linker les sorties auxiliaires monos pour en faire des stéréos et ce soucis semble présent sur toute la gamme "Qu". Et ça, franchement, c'est chiant! Nous sommes 4 musiciens à utiliser des IEMs stéréos et seuls 3 d'entre nous peuvent en bénéficier. Les autres doivent se contenter de retours monos. Bref...

Mais si je suis à ce point conquis par le Qu-Sb pourquoi en changer? Et bien, tout simplement parce que nous sommes, au sein du groupe, en passe de passer de 18 entrées à 20 et la Sb est limitée à 18, là où la Qu-PAC en accepte 20. En effet, elle dispose d'un "stéréo in" supplémentaire au format jack, soit les 2 entrées qui nous manquent. En réalité elle est même munie d'un autre "stéréo in" (que la Sb n'a pas) au format mini jack. Mais, en ce qui nous concerne, on risque de peu l'utiliser... C'est marrant parce que j'avais acheté une extension (8 entrées, 4 sorties) pour augmenter le nombre d'entrées de la Sb et je ne l'ai pas encore mise en service. A ce stade, elle risque de ne plus me servir à grand chose! Quoique... Je viens de lire que l'on pouvait obtenir des sorties stéréos supplémentaires en utilisant ce type d'extension. Donc à voir dans le futur ce qu'il adviendra de ce module...

Chose intéressante aussi avec la Qu-PAC c'est que le câblage se fait par l'arrière et non par l'avant comme sur la Sb. Jusqu'à il y a peu, le câblage par l'avant était plus pratique pour nous qui venions brancher nos 18 câbles sur la face la plus accessible : la face visible. Mais depuis peu, nous avons entrepris de gérer nous-mêmes nos IEMs et ce, en toutes circonstances. Simplement parce que l'on souhaite avoir un contrôle total sur nos retours. On s'est donc équipé de splitters passifs (ART S8) qui proposent pour chaque entrée deux sorties identiques. On peut donc attaquer notre table de mixage (ici, ce sera la Qu-PAC) et renvoyer un double de tous nos signaux au FOH qui s'occupe de la façade. Ca signifie qu'actuellement, un câblage par l'arrière est plus intéressant pour nous que le traditionnel câblage face avant. Ben oui, les entrées des splitters étant déjà en face avant, on préfère câbler les sorties des splitters, situés en face arrière, à notre mixer et donc rester sur le même flanc : la face arrière. Pour le FOH on a prévu une tresse de câbles repérés d'1m50. Bah oui, on va pas demander aux gaillards de se coucher dans les racks SKB avec une PEZL sur le front pour y brancher ses 20 câbles! MDR.

Voilà pourquoi on a franchi le cap et acheté cette Qu-PAC. Non, il y a un dernier point qui m'a personnellement décidé à partir sur ce modèle : la présence d'une sortie numérique (au format AES). On a réalisé plusieurs livestreams ces derniers mois et vous n'êtes pas sans savoir que les flux audios envoyés notamment à Facebook pour des sessions live sont soumis à des normes (environ -14 dB LUFS et -1 dB TP si je ne dis pas de conneries) qu'il est préférable de respecter, sous peine de voir le signal stéréo maltraité. Or, jusqu'ici, on n'était pas en mesure de monitorer nos niveaux sortants. Et il ne fallait pas être un génie pour s'en rendre compte... Nos premiers streamings ont été médiocres sur le plan sonore. Les aigus étaient sévèrement amputés, les basses fréquences bavaient pas mal... L'objectif ici est d'investir dans un outil comme le TC electronic Clarity M stereo.

Enfin, la Qu-PAC dispose de boutons en face avant ainsi que d'un écran tactile très réactif. Dans un premier temps, je n'en avais pas vu l'intérêt, trop habitué de mixer à l'ipad. Mais en chipotant un peu, on commence à apprécier le fait d'avoir des boutons sous les doigts.

Nous sommes encore au début de notre approche de la Qu-PAC et déjà on sait qu'elle nous comblera. Mais pour les toutes petites subtilités d'usage, un EDIT viendra sans doutes éclairer les plus gourmands d'entre vous. Attention si vous l'achetez d'occasion à veiller à la présence des oreilles de rackage qui visiblement sont galère à trouver en neuf. C'est fourni avec la bécane à l'achat donc le vendeur devrait vous les fournir en se séparant d'elle. Ca peut sembler être un détail mais si vous vous retrouvez à ne pas savoir racker votre console, vous êtres mal. Dernier point, il se peut que l'adresse IP ait été modifié par l'ancien propriétaire. Dans ce cas, un petit reset de la bête remettra les choses en place et vous permettra de démarrer avec cette merveilleuse machine.

Maintenant, faites-moi plaisir, allez lire ce satané avis sur la Qu-Sb! LOL.

EDIT : du corps du texte et du titre. Je viens de m'apercevoir en remontant mon setup qu'il n'y avait pas de commande footswitch sur la Qu-PAC. Ca peut vous paraître insignifiant comme info et ça ne mérite pas une étoile en moins c'est sûr mais bon, il m'arrivait régulièrement de l'utiliser sur la Qu-Sb pour bypasser et gérer le tap tempo des effets. Alors l'esprit de la Qu-PAC semble plus orienter FOH que petite autoprod ou les musiciens gèrent leur son eux-mêmes, m'enfin c'est pas comme si il n'y avait pas la place en façade pour insérer une 'tite commande au pied. J'avais programmé un DCA qui déclenche un group pour créer un boost de reverb sur certains passages. Ca tombe à l'eau. Un peu déçu je dois avouer mais bon je m'en remettrai.

Je voulais une table de mixage compact, que je puisse piloter depuis un Ipad pour sonoriser et enregistrer des spectacles sans monter de régie façade.

Pour enregistrer directement sur disque dur, sans passer par un ordi, il faut mettre à jour le firmware à l'aide d'une clé USB (en téléchargeant un fichier depuis le site d'Allen & Heath), puis formater un disque dur au format de la QU-Pac. Une fois fait, le disque dur ne peut servir que pour la Qu-Pac.

Pour la commander depuis l'Ipad il faut lui brancher un routeur Wifi, car la Qu-Pac n'en possède pas en interne. L'application IPad est bien réussi, j'ai jamais eu de problème en 2 ans d'utilisation.

Je l'utilise aussi en temps que carte son dans mon home-studio, pas de problème à noter, si ce n'est une certaine lourdeur pour paramétrer les sorties de l'ordi sur la QuPac, il faut rentrer dans des sous menus, pas très clair.

Au niveau du son. J'ai possédé des tables Yahmaha (bien), Mackie (bof), Soundcraft(bien), Phonic (très bof) et Behringer (bof). Je suis agréablement surpris des pré-amp de cet table. Bonne définition, surtout dans le grave et le bas médium, pas trop d'agressivité dans les hauts medium et les aigus (en tout cas facilement corrigeable grâce à l'EQ paramétrique interne).
Les menus d'édition ne sont pas toujours très intuitif, ce qui la destine à un public averti. Ce qui est sûr c'est que l'on peut faire beaucoup de choses avec.

Les +:
- le nombre d'entrée (16 mono + 3 stéréo, dont une en mini jack) et sortie (12 en xlr + 4 en jack).
- enregistrement direct sur disque dur
- commande depuis l'Ipad
- qualité des pré-amp, et du son en général

Les -:
- les fichiers enregistrés ne prennent pas le nom des pistes (lourd pour remixer ça dans un D.A.W après)
- compresseur sur les tranches molasson
- pas de pass-haut sur l'EQ des tranches, et seulement 4 bandes
- Conversion uniquement en 48 Khz (une maj en 96khz la rendrai vraiment redoutable en home studio)
- le prix de la housse de protection, 125 euros pour un sac avec Allen & Heath dessus c'est un peu exagérer, ceci dit à l'intérieur la Qu-Pac est très bien protéger.

Je suis pleinement satisfait de mon investissement. Mais avant de l'acheter il faut
bien réfléchir à ses propres problématiques et avoir conscience qu'elle n'est pas fait pour du mix traditionnel en l'absence de faders et controles directs.

Utilisable dans beaucoup de configurations, cette petite table (peu lourde) permet d'être efficace très rapidement et va directement à l'essentiel. Avec de base 16 entrées mono + 3 stéréo, une dizaine de sorties, que l'on peut doubler avec une extension physique, il y a de quoi voir venir.

Preamplis, EQ, compresseurs, effets, tout est de bonne facture et transparent, et permet une utilisation live excellente. Pas mal de possibilités de paramétrer finement (mute groups, DCA, groups, etc... ), chacun avec leurs paramètres. Un système de copier/coller et de bibliothèques permet d'aller vite dans le traitement, et le système de scènes permet de s'adapter à des configurations ou groupes très diffèrents.

Le tout se sauvegarde aisément sur clef USB ( attention, prenez du sandisk extreme si vous voulez éviter tout problème) et la clef permet aussi de l'enregistrement multipistes (18 pistes). Facile et génial pour moi qui fait souvent des DVD des prestations.

La table demande une période non négligeable d'adaptation pour comprendre sa méthode de fonctionnement (direct table avec l'écran tactile ou avec l'application iPad), et les différents menus.

Une fois le fonctionnement compris, la table est posée et allumée en quelques secondes, il suffit de brancher et c'est parti !

Le fait d'avoir un accès direct + application iPad permet de rassurer (même en cas de perte de connexion, on peut agir et réagir). Reste que je n'ai jamais encore eu de perte, y compris dans des milieux chargés (multiples hf et réseaux) et sur des périodes longues (journée continue).

La possibilité de paramétrer des autorisations d'accès avec codes d'accès est très sympa, tout comme l'app iPhone pour les musiciens en qui vous avez confiance

Testée et validée dans des conditions pourries (11 hf type micro casque et lavalier avec retours pour de la comédie musicale dans un hangar très réverbérant) la boite assure sa mission sans problème. Excellent rapport qualité prix.


Passons aux points négatifs, relativement légers par rapport à la bête et son prIx :

- la table ne prend pas toutes les clefs USB, faites gaffe en choisissant.

- de base et sans extension, 10 sorties pour des Mix, mais en fait 4 mono et 3 stéréo, sauf en utilisant les matrices. Cela peut être limitant pour certaines configurations.

- pas forcément facile de gérer plusieurs potards en même temps sur l'iPad, ce qui demande en fait d'être malin lors de la préparation de la séance s'il y a beaucoup de micros à gérer (groupes, DCA, pages custom de sélections). En cas de doute et de besoin physique de potards, passez sur une qu16 ou supérieure.

En clair, si la table tient l'épreuve du temps, c'est un excellent choix et rapport qualité/prix.