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Spawn-X « Une bonne idée inexploitée... un résultat catastrophique... »
Publié le 12/04/24 à 03:49
Rapport qualité/prix :
Mauvais
Cible :
Tout public
Inutile de le préciser, les contrôleurs MIDI un peu "hors-norme", ça existe, mais c'est rarement accessible au débutant moyen. Le credo du TheoryBoard est précisément de permettre aux débutants de s'en sortir facilement avec les concepts théoriques de la musique, de l'harmonie et de l'exploitation des gammes... Ben c'est pas vraiment ça et on va voir pourquoi.
On va commencer par la description physique de l'engin histoire de mieux comprendre la suite.
Le THY333 se présente donc sous forme d'un gros rectangle de 30mm d'épaisseur sur 140mm de profondeur pour 690mm de large. Autant le dire, il prend de la place sur le bureau mais reste malgré tout assez compact. A titre perso, j'ai dû m'équiper d'un câble USB à angle droit pour pouvoir le placer devant moi entre moi et mon laptop. Sinon alors le connecteur USB placé sur la face arrière pile au centre de celle-ci, difficile de rogner le vide entre l'ordi et le THY333.
Puisqu'on parle de connecteurs, bouclons le sujet car c'est assez court : 1 USB type B, une entrée 5v, un sortie MIDI sur jack 3,5, une entrée SUStain sur jack 3.5 et... c'est tout... Rien pour d'éventuelles pédales d'expression qu'on aurait pu assigner à un quelconque CC ou à la modulation ou que sais-je. Bon. Soit...
La face principale se décompose grosso-modo en 3 parties. Une partie centrale sensitive qui affiche les différents boutons de paramétrage dans les deux tiers inférieurs et un écran LCD vert sommaire de chez sommaire dans le dernier tiers supérieur.
De part et d'autre de cette partie centrale, on trouve deux parties similaires sur le plan visuel mais dévolues chacune à une fonction. Celle de gauche comporte une rangée de 12 touches sensitives destinées chacune à appeler une rootkey (la tonique de la tonalité active) estampillées logiquement C, C#Db, D, D#Eb, etc... jusqu'à B.
En dessous de cette rangée de touche, on trouve le pavé de PADs sensibles à la dynamique et à la pression. Ce pavé comporte donc 4 lignes de 12 colonnes de PADs rétroéclairés en RGB capables donc d'irradier un nombre varier de couleurs. Ce pavé de PADs est entièrement dédié au déclenchement d'accord pré-enregistrés donc chaque degré s'illumine d'une couleur dédiée. les accords du 1er degré en rouge, le second en jaune, etc...
La partie de droite se présente à l'identique sur le plan du design, mais la rangé du haut affiche cette fois 12 touches sensitives assignées au rappel des modes de la tonalité en cours.
Le pavé de PADs en dessous est quant à lui dédié au déclenchement des notes individuelles en suivant la tonalité pour les 7 colonnes de gauche et aux notes d'arpège de l'accord joué sur la pavé gauche sur les 5 dernières colonnes de ce pavé.
En gros, le concept de base est le suivant :
-On sélectionne une gamme/tonalité.
-Le pavé de gauche affiche les accords à raison d'une couleur par degré avec autant de variations (enrichissements, triades, tétrades, etc...) que possible.
-Le pavé de droite affiche les notes de la gamme en laissant les PADs des 5 dernières colonnes blanches (donc silencieuses).
-Une fois qu'on sélectionne un accord sur le pavé de gauche, les cinq dernières colonnes du pavé de droite s'adaptent en affichage pour s'illuminer des couleurs des notes contenues dans l'accord.
-A droite, 4 lignes = 4 octaves, A gauche, ça s'organise sous forme de dessins de couleurs plus ou moins nombreuses selon le nombre de variations disponible pour chaque accord. Par exemple, en Do Majeur, on obtient 8 pads rouges pour les accords du premier degré, Do, 8 pads jaunes pour le degré 2, Ré, 5 pads jaunes pâle pour le degré 3, etc...
Dans le principe, c'est plutôt une bonne idée car ça permet effectivement à un débutant de piocher dans un catalogue d'accords organisé visuellement selon une logique tonale assez facile à appréhender.
Dans les faits, les avantages de ce système sont aussi ses limites.
D'abord parce que les différentes variations proposées sont figées à un chiffrage précis d'accords qu'on ne peut pas personnaliser. Ça peut sembler étrange vu le cœur de cible de ce THY333, mais en réalité, c'est rapidement handicapant.
Dans la zone centrale, on dispose d'une série de touches sensitives organisées en forme de diamant qui permettent de faire varier un peu le contenu des accords. Mais c'est finalement assez limité. On peu ainsi modifier l'octave de la tonique de l'accord, éclater un peu le voicing, appeler 3 renversements, dropper la basse sur 3 octaves, et activer le voicing "guitare" qui permet de positionner les notes à l'instar de celles jouées par un guitariste.
Ça a le mérite d'exister, certes, mais c'est fondamentalement trop léger.
Une pression sur la flèche sensitive droite fait apparaître 5 touches permettant de transposer le pavé de PADs de droite sur 5 octaves. Là encore, c'est mieux que rien, mais ce choix censé rendre la transposition plus rapide en situation de jeu est en fait très peu pratique, d'autant que cette zone sensitive montre des soucis de .. sensibilité si bien qu'on est parfois obligé de s'y reprendre à 2 fois pour actionner réellement la fonction visée. Compte tenu de son usage, il aurait été beaucoup plus judicieux de remplacer ces touches sensitives par un panneau de vrais switchs en caoutchouc par exemple que les doigts auraient pu manipuler sans qu'il soit nécessaire de se servir de nos yeux.
Pour le coup, les utilisateurs mal/non-voyants sont carrément dans l'incapacité d'utiliser cet appareil sans aide extérieure.
Mais le plus gros problème du TheoryBoard, c'est justement la théorie musicale... Ce que je veux dire par là, c'est que de nombreux voicings ne sont pas logiques et se traduisent en réalité par un renversement de l'accord visé au lieu de sa position fondamentale. Ça, c'est un vrai problème car selon le logiciel piloté, ça peut fausser complètement la grille qu'on cherche à jouer.
Là où ce soucis devient handicapant, c'est que comme vous avez déjà dû le comprendre, rien de cette matrice d'accord n'est éditable au delà de possibilité de renversements et drops proposés par le fabricant. Si un C6 (Do6) est en réalité joué comme un A-7 (La min 7) c'est proche d'une certaine réalité théorique, mais ça n'est pas juste sur le plan du voicing pur de cet accord et on est obligé d'ajouter un Do plus grave joué sur le pavé de droite pour s'assurer que l'accord reçu par le logiciel est bien un C6.
Ça peut sembler n'être qu'un détail, mais pour un produit censé offrir un matriçage complet des accords d'une tonalité donnée, c'est un problème.
Ce n'est pas le seul soucis relevé. Sur certaines tonalité, le mapage des notes du pavé de droite est faussé et on se retrouve parfois avec 2 notes identiques sur deux pads différents ce qui rend de fait l'utilisation du mode gamme inutilisable dans cette tonalité.
D'autre petits défauts dans la logique de conception sont assez agaçants. Par exemple, l'utilisation des touches sensitives situées au dessus des deux pavés de pads n'est pas cohérente. Prenons par exemple le cas suivant :
-Sélectionnons la tonalité de C Maj sur l'écran tactile.
-Les touches sensitives de droite donnent un accès direct au mode penta majeur de C, à la gamme chromatique de C, suivi des 7 modes ecclésiastiques ramenés en C, pour finir par C maj harmonique, C maj mélodique, et enfin C maj Napolitain, lesquels 3 dernières gammes sont loin d'être les plus utilisées.
-Mais... Là où le bas blesse, c'est quand on souhaite sélectionner une autre note en guise de tonique à tout ce petit monde... Parce que dans ce cas, le fait de choisir une autre tonique à l'aide des touches sensitives de gauche agit bel et bien comme escompté, mais uniquement pour la tonalité choisie au départ. C'est-à-dire que les touches sensitives de droite restent figées sur ce choix initialement établi dans le pseudo écran tactile central sans jamais tenir compte de ce qui est sélectionné ensuite sur les touches sensitives de gauche. Absolument illogique et aberrant...
Ces petits défauts pourraient aisément être contournés si le fabricant proposait un éditeur logiciel pour décider du comportement voulu par l'utilisateur, mais rien n'existe à ce jour en ce sens et à priori rien n'est prévu non plus pour l'avenir de ce produit... Incompréhensible... Digne d'un fabricant débutant dans le domaine...
Ces défauts ne sont évidemment pas les seuls, loin de là...
Celui qui me gêne le plus, c'est la sensibilité des pads qui est absolument horrible et rend le produit à la limite de l'inutilisable.
Il semble en effet édifiant qu'à notre époque, un fabricant lance un produit de ce type et dans cette gamme de prix en le dotant de pads aussi peu jouables. Par définition, ce genre de pads se doit d'être assez sensible au toucher. Alors autant vous le dire immédiatement, si vous connaissez déjà d'autres produits de type contrôleurs à pads comme par exemple la série Launchpad de Novation ou MPD de chez Akai, passez votre chemin illico car vous allez être plus que déçus.
Je possède précisément deux de ses produits conjointement au THY333 et peux donc comparer en direct. Et là, c'est carrément une comparaison catastrophique pour le THY333... Là où un simple effleurement suffit à déclencher un note sur le Launchpad Pro MKIII... Là où on est quasiment au m^m niveau de sensibilité sur le MPD232, le THY333 lui nécessite une force d'éléphant et j'exagère à peine. C'est hallucinant de voir un tel défaut à ce niveau de prix et de conception!!!!!!!
Comment Irijul peut communiquer massivement sur la quantité de produits diffusés et faire pourtant si peu de cas d'un tel défaut??? On est la limite de l'inacceptable et dans d'autres conditions de mode de distribution, nul doute que de nombreux clients n'hésiteraient pas à rapporter ce truc au magasin qui leur aurait vendu pour demander un remboursement immédiat!!
Dans les paramétrages de l'appareil existe bien un réglage nommé "Button Sensitivity", mais celui-ci n'agit en réalité que sur la courbe de réponse de la dynamique MIDI émise par les pads et ne permet en aucun cas de rendre les touche plus sensible à la pression du doigt. On reste obligé d'appuyer comme une brute pour déclencher un message MIDI de note ON...
INADMISSIBLE!!!!
Un glissando sur le Launchpad est un véritable plaisir à jouer, mais ce m^m glissé se révèle être une horreur de galérien sur le THY333 d'autant que sa légèrement matérielle couplé à la faible accroche de ses patins en contact avec le plateau du bureau le font glisser lui-m^m sur la support. On est donc obligé de tenir l'engin de la main gauche pour pouvoir réaliser l'action de la main droite sans retrouver le bidule par terre...
Je passe sur la pauvreté absolue des modes d'affichage de gamme sur la partie droite comparativement à un Launchpad. Là encore, c'est édifiant. On ne dispose en tout est pour tout que d'un seul mode développant la gamme sélectionnée sur 4 octaves bêtement empilés l'un au dessus de l'autre en commençant chacun des 4 lignes par la tonique. Aucun moyen n'existe pour décaler les octaves de quelques notes ce qui aurait permis, comme sur le Launchpad, de favoriser des doigtés un peu plus logique pour la main droite. Là, tout est très mécanique et robotique, et ne laisse aucune place à l'aisance digitale.
Bref, pour un engin censé se vouloir facile d'utilisation pour un débutant, le job n'est ni fait ni à faire et visiblement, Irijul n'envisage pas de revoir sa copie ni d'améliorer son produit.
C'est d'autant plus dommage que l'idée de départ été plus que prometteuse. Mais là, soyons clair, ce produit est à fuir et ce ne sont pas les vidéos de démos de supposés utilisateurs satisfaits qui doivent vous guider dans votre achat.
En effet, vendu 699USD en pré-commande (incompréhensible pour un produit censé être disponible...) ou 799USD (GASP!!!!) en achat immédiat, la réflexion s'impose comparativement au prix d'occasion ou neuf d'un Launchpad Pro MKIII que vous pourriez pour le prix d'un THY333 acheter en triple exemplaires pour les faire fonctionner conjointement moyennant un peu de patience pour programmer les maps dont vous avez besoin et le tout avec une qualité de fabrication 10 fois supérieure et un confort de jeu 10000 fois au delà de celui proposé par le Theoryboard...
J'éviterais tout superlatifs indélicats pour ne pas mettre Audiofanzine en difficulté, mais si vous m'avez lu jusqu'ici, vous aurez aisément compris quels termes me viennent en tête.
Pour l'instant, je garde ce bout de plastique en complément de mes autres contrôleurs car je ne compte pas arnaquer un autre AFien en le lui refourguant, et je tente malgré tout de lui trouver une utilité en complément du reste de mon parc. Mais clairement, si j'avais pu tester cet appareil avant de l'acheter, j'aurais immédiatement tourné les talons.
On va commencer par la description physique de l'engin histoire de mieux comprendre la suite.
Le THY333 se présente donc sous forme d'un gros rectangle de 30mm d'épaisseur sur 140mm de profondeur pour 690mm de large. Autant le dire, il prend de la place sur le bureau mais reste malgré tout assez compact. A titre perso, j'ai dû m'équiper d'un câble USB à angle droit pour pouvoir le placer devant moi entre moi et mon laptop. Sinon alors le connecteur USB placé sur la face arrière pile au centre de celle-ci, difficile de rogner le vide entre l'ordi et le THY333.
Puisqu'on parle de connecteurs, bouclons le sujet car c'est assez court : 1 USB type B, une entrée 5v, un sortie MIDI sur jack 3,5, une entrée SUStain sur jack 3.5 et... c'est tout... Rien pour d'éventuelles pédales d'expression qu'on aurait pu assigner à un quelconque CC ou à la modulation ou que sais-je. Bon. Soit...
La face principale se décompose grosso-modo en 3 parties. Une partie centrale sensitive qui affiche les différents boutons de paramétrage dans les deux tiers inférieurs et un écran LCD vert sommaire de chez sommaire dans le dernier tiers supérieur.
De part et d'autre de cette partie centrale, on trouve deux parties similaires sur le plan visuel mais dévolues chacune à une fonction. Celle de gauche comporte une rangée de 12 touches sensitives destinées chacune à appeler une rootkey (la tonique de la tonalité active) estampillées logiquement C, C#Db, D, D#Eb, etc... jusqu'à B.
En dessous de cette rangée de touche, on trouve le pavé de PADs sensibles à la dynamique et à la pression. Ce pavé comporte donc 4 lignes de 12 colonnes de PADs rétroéclairés en RGB capables donc d'irradier un nombre varier de couleurs. Ce pavé de PADs est entièrement dédié au déclenchement d'accord pré-enregistrés donc chaque degré s'illumine d'une couleur dédiée. les accords du 1er degré en rouge, le second en jaune, etc...
La partie de droite se présente à l'identique sur le plan du design, mais la rangé du haut affiche cette fois 12 touches sensitives assignées au rappel des modes de la tonalité en cours.
Le pavé de PADs en dessous est quant à lui dédié au déclenchement des notes individuelles en suivant la tonalité pour les 7 colonnes de gauche et aux notes d'arpège de l'accord joué sur la pavé gauche sur les 5 dernières colonnes de ce pavé.
En gros, le concept de base est le suivant :
-On sélectionne une gamme/tonalité.
-Le pavé de gauche affiche les accords à raison d'une couleur par degré avec autant de variations (enrichissements, triades, tétrades, etc...) que possible.
-Le pavé de droite affiche les notes de la gamme en laissant les PADs des 5 dernières colonnes blanches (donc silencieuses).
-Une fois qu'on sélectionne un accord sur le pavé de gauche, les cinq dernières colonnes du pavé de droite s'adaptent en affichage pour s'illuminer des couleurs des notes contenues dans l'accord.
-A droite, 4 lignes = 4 octaves, A gauche, ça s'organise sous forme de dessins de couleurs plus ou moins nombreuses selon le nombre de variations disponible pour chaque accord. Par exemple, en Do Majeur, on obtient 8 pads rouges pour les accords du premier degré, Do, 8 pads jaunes pour le degré 2, Ré, 5 pads jaunes pâle pour le degré 3, etc...
Dans le principe, c'est plutôt une bonne idée car ça permet effectivement à un débutant de piocher dans un catalogue d'accords organisé visuellement selon une logique tonale assez facile à appréhender.
Dans les faits, les avantages de ce système sont aussi ses limites.
D'abord parce que les différentes variations proposées sont figées à un chiffrage précis d'accords qu'on ne peut pas personnaliser. Ça peut sembler étrange vu le cœur de cible de ce THY333, mais en réalité, c'est rapidement handicapant.
Dans la zone centrale, on dispose d'une série de touches sensitives organisées en forme de diamant qui permettent de faire varier un peu le contenu des accords. Mais c'est finalement assez limité. On peu ainsi modifier l'octave de la tonique de l'accord, éclater un peu le voicing, appeler 3 renversements, dropper la basse sur 3 octaves, et activer le voicing "guitare" qui permet de positionner les notes à l'instar de celles jouées par un guitariste.
Ça a le mérite d'exister, certes, mais c'est fondamentalement trop léger.
Une pression sur la flèche sensitive droite fait apparaître 5 touches permettant de transposer le pavé de PADs de droite sur 5 octaves. Là encore, c'est mieux que rien, mais ce choix censé rendre la transposition plus rapide en situation de jeu est en fait très peu pratique, d'autant que cette zone sensitive montre des soucis de .. sensibilité si bien qu'on est parfois obligé de s'y reprendre à 2 fois pour actionner réellement la fonction visée. Compte tenu de son usage, il aurait été beaucoup plus judicieux de remplacer ces touches sensitives par un panneau de vrais switchs en caoutchouc par exemple que les doigts auraient pu manipuler sans qu'il soit nécessaire de se servir de nos yeux.
Pour le coup, les utilisateurs mal/non-voyants sont carrément dans l'incapacité d'utiliser cet appareil sans aide extérieure.
Mais le plus gros problème du TheoryBoard, c'est justement la théorie musicale... Ce que je veux dire par là, c'est que de nombreux voicings ne sont pas logiques et se traduisent en réalité par un renversement de l'accord visé au lieu de sa position fondamentale. Ça, c'est un vrai problème car selon le logiciel piloté, ça peut fausser complètement la grille qu'on cherche à jouer.
Là où ce soucis devient handicapant, c'est que comme vous avez déjà dû le comprendre, rien de cette matrice d'accord n'est éditable au delà de possibilité de renversements et drops proposés par le fabricant. Si un C6 (Do6) est en réalité joué comme un A-7 (La min 7) c'est proche d'une certaine réalité théorique, mais ça n'est pas juste sur le plan du voicing pur de cet accord et on est obligé d'ajouter un Do plus grave joué sur le pavé de droite pour s'assurer que l'accord reçu par le logiciel est bien un C6.
Ça peut sembler n'être qu'un détail, mais pour un produit censé offrir un matriçage complet des accords d'une tonalité donnée, c'est un problème.
Ce n'est pas le seul soucis relevé. Sur certaines tonalité, le mapage des notes du pavé de droite est faussé et on se retrouve parfois avec 2 notes identiques sur deux pads différents ce qui rend de fait l'utilisation du mode gamme inutilisable dans cette tonalité.
D'autre petits défauts dans la logique de conception sont assez agaçants. Par exemple, l'utilisation des touches sensitives situées au dessus des deux pavés de pads n'est pas cohérente. Prenons par exemple le cas suivant :
-Sélectionnons la tonalité de C Maj sur l'écran tactile.
-Les touches sensitives de droite donnent un accès direct au mode penta majeur de C, à la gamme chromatique de C, suivi des 7 modes ecclésiastiques ramenés en C, pour finir par C maj harmonique, C maj mélodique, et enfin C maj Napolitain, lesquels 3 dernières gammes sont loin d'être les plus utilisées.
-Mais... Là où le bas blesse, c'est quand on souhaite sélectionner une autre note en guise de tonique à tout ce petit monde... Parce que dans ce cas, le fait de choisir une autre tonique à l'aide des touches sensitives de gauche agit bel et bien comme escompté, mais uniquement pour la tonalité choisie au départ. C'est-à-dire que les touches sensitives de droite restent figées sur ce choix initialement établi dans le pseudo écran tactile central sans jamais tenir compte de ce qui est sélectionné ensuite sur les touches sensitives de gauche. Absolument illogique et aberrant...
Ces petits défauts pourraient aisément être contournés si le fabricant proposait un éditeur logiciel pour décider du comportement voulu par l'utilisateur, mais rien n'existe à ce jour en ce sens et à priori rien n'est prévu non plus pour l'avenir de ce produit... Incompréhensible... Digne d'un fabricant débutant dans le domaine...
Ces défauts ne sont évidemment pas les seuls, loin de là...
Celui qui me gêne le plus, c'est la sensibilité des pads qui est absolument horrible et rend le produit à la limite de l'inutilisable.
Il semble en effet édifiant qu'à notre époque, un fabricant lance un produit de ce type et dans cette gamme de prix en le dotant de pads aussi peu jouables. Par définition, ce genre de pads se doit d'être assez sensible au toucher. Alors autant vous le dire immédiatement, si vous connaissez déjà d'autres produits de type contrôleurs à pads comme par exemple la série Launchpad de Novation ou MPD de chez Akai, passez votre chemin illico car vous allez être plus que déçus.
Je possède précisément deux de ses produits conjointement au THY333 et peux donc comparer en direct. Et là, c'est carrément une comparaison catastrophique pour le THY333... Là où un simple effleurement suffit à déclencher un note sur le Launchpad Pro MKIII... Là où on est quasiment au m^m niveau de sensibilité sur le MPD232, le THY333 lui nécessite une force d'éléphant et j'exagère à peine. C'est hallucinant de voir un tel défaut à ce niveau de prix et de conception!!!!!!!
Comment Irijul peut communiquer massivement sur la quantité de produits diffusés et faire pourtant si peu de cas d'un tel défaut??? On est la limite de l'inacceptable et dans d'autres conditions de mode de distribution, nul doute que de nombreux clients n'hésiteraient pas à rapporter ce truc au magasin qui leur aurait vendu pour demander un remboursement immédiat!!
Dans les paramétrages de l'appareil existe bien un réglage nommé "Button Sensitivity", mais celui-ci n'agit en réalité que sur la courbe de réponse de la dynamique MIDI émise par les pads et ne permet en aucun cas de rendre les touche plus sensible à la pression du doigt. On reste obligé d'appuyer comme une brute pour déclencher un message MIDI de note ON...
INADMISSIBLE!!!!
Un glissando sur le Launchpad est un véritable plaisir à jouer, mais ce m^m glissé se révèle être une horreur de galérien sur le THY333 d'autant que sa légèrement matérielle couplé à la faible accroche de ses patins en contact avec le plateau du bureau le font glisser lui-m^m sur la support. On est donc obligé de tenir l'engin de la main gauche pour pouvoir réaliser l'action de la main droite sans retrouver le bidule par terre...
Je passe sur la pauvreté absolue des modes d'affichage de gamme sur la partie droite comparativement à un Launchpad. Là encore, c'est édifiant. On ne dispose en tout est pour tout que d'un seul mode développant la gamme sélectionnée sur 4 octaves bêtement empilés l'un au dessus de l'autre en commençant chacun des 4 lignes par la tonique. Aucun moyen n'existe pour décaler les octaves de quelques notes ce qui aurait permis, comme sur le Launchpad, de favoriser des doigtés un peu plus logique pour la main droite. Là, tout est très mécanique et robotique, et ne laisse aucune place à l'aisance digitale.
Bref, pour un engin censé se vouloir facile d'utilisation pour un débutant, le job n'est ni fait ni à faire et visiblement, Irijul n'envisage pas de revoir sa copie ni d'améliorer son produit.
C'est d'autant plus dommage que l'idée de départ été plus que prometteuse. Mais là, soyons clair, ce produit est à fuir et ce ne sont pas les vidéos de démos de supposés utilisateurs satisfaits qui doivent vous guider dans votre achat.
En effet, vendu 699USD en pré-commande (incompréhensible pour un produit censé être disponible...) ou 799USD (GASP!!!!) en achat immédiat, la réflexion s'impose comparativement au prix d'occasion ou neuf d'un Launchpad Pro MKIII que vous pourriez pour le prix d'un THY333 acheter en triple exemplaires pour les faire fonctionner conjointement moyennant un peu de patience pour programmer les maps dont vous avez besoin et le tout avec une qualité de fabrication 10 fois supérieure et un confort de jeu 10000 fois au delà de celui proposé par le Theoryboard...
J'éviterais tout superlatifs indélicats pour ne pas mettre Audiofanzine en difficulté, mais si vous m'avez lu jusqu'ici, vous aurez aisément compris quels termes me viennent en tête.
Pour l'instant, je garde ce bout de plastique en complément de mes autres contrôleurs car je ne compte pas arnaquer un autre AFien en le lui refourguant, et je tente malgré tout de lui trouver une utilité en complément du reste de mon parc. Mais clairement, si j'avais pu tester cet appareil avant de l'acheter, j'aurais immédiatement tourné les talons.