Pucelle_Dabidjan
« Qui dort dîne-audio »
Publié le 05/02/18 à 18:42
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Ca faisait longtemps les gars. Longtemps que je n'avais plus vraiment posté de revue étendue autour du thème hifi.
Raconte-ma-life
J'ai déménagé et suis désormais très loin de ma terre natale. Je n'ai plus accès à tout le matos hifi auquel j'avais accès à l'époque, et n'ai plus de studio parfaitement préparé pour effectuer mes écoutes comparatives. Par soucis de professionnalisme, je ne peux donc procéder à des écoutes comparatives de façon totalement recevable. D'où une réduction du rythme de travail conséquent. Le temps pour moi, homme du peuple, de me construire une pièce d'écoute dédiée avec une bonne qualité. Le projet est en cours, mais prend son temps. Ajoutons que, ces temps, je fais plutôt de la musique, plutôt que d'en écouter. Le groupe commence à marcher un peu, les concerts arrivent, avec elles les dates + les répètes. Ca bouffe rapidement tout le temps libre.
Aujourd'hui est donc une petite exception.
En effet, après s'être pris plusieurs claques sonores à mon domicile, un membre de ma famille que nous nommerons aimablement "tonton Régis", s'est dit que la hifi, c'est quand-même un hobby sympa si on y met les moyens. Cependant, le bonhomme étant très pris et habitant AU BEAU MILIEU DES MONTAGNES (je ne déconne pas... 1 heure 1/4 pour descendre de la montagne dans la vallée et une heure de plus pour atteindre une ville avec trois magasins hifi pas forcément très bien achalandés), il m'a demandé de lui réunir un set à 1'000 francs suisses (on dira 1'000 Euros pour faciliter la compréhension des peuples), et si possible de la meilleure qualité possible. Il souhaitait quelque-chose de bon pour son petit salon, qui ne serait pas trop envahissant, et il voulait ABSOLUMENT, une platine vinyle pour pouvoir déterrer ses cartons et tous ses disques de jeunesse. En arrivant dans les échoppes, vous pensez bien, les vendeurs ont flairé le chaland et tenté de lui refiler les sempiternelles Rega RP1 et autres enceintes chinoises-hypées-truc-de-fou à 500 euros "parce-qu'on ne peut pas avoir la qualité à pas cher Monsieur, c'est comme ça"...
... ouaip ! On a de la demande pour un bon boutiquier hifi de par chez nous.
Lors de ma recherche, j'ai essayé diverses choses à gauche à droite. Des EPOS, des JAMO et autres Dali. Cependant, ces petites Dynaudio m'attiraient tout spécialement. Des retours assez dithyrambiques sur les forums et aussi, simplement, leur apparence.
Revue des détails
On est en face de (très) petites enceintes 2 voies. Au niveau des dimensions, à titre d'indication, on peut mettre les deux enceintes dans un même carton à banane, elles ont la largeur et la hauteur absolument parfaites pour y tenir. La profondeur de l'enceinte est cependant, plus importante, et vous devrez être attentif à un détail lors du transport ; les tweeters ressortent des enceintes de façon assez conséquente, il faudra donc éviter d'entreposer quoi que ce soit sur leur carton.
Le laquage blanc est sans fausse note et plutôt robuste pour une fois. Bien que je préfère toujours les placages bois (#jesuissubjectif).
Je salue l'absence de non-sens sur cette enceinte et ceci, dans la forme d'une connexion du haut parleur à deux borniers uniquement. ENFIN ! Car c'est un non sens total de bi-amplifier de si petites enceintes. Ca demande d'énormes compétences, un gros investissement, et le gain est minime. Là où vous aurez des résultats 3 à 4 fois plus percutant en investissant dans deux panneaux de diffraction et un ou deux absorbeurs.
Une petite spécificité. C'est que Dynaudio s'est essayé, sur cette enceinte, à tenter le concept de la membrane passive. Soit une membrane, non amplifiée, située en face arrière, qui suit le volume de la membrane à l'avant. De ce que je crois me souvenir, on est donc un peu dans l'entre-deux entre le système anti-raisonnant aussi appelé "bass reflex", et l'enceinte totalement close.
J'ajoute que, de ce que j'ai pu lire sur internet. Cette enceinte "aurait" besoin d'un amplificateur plutôt capable pour la remuer correctement. Je devrai encore confirmer cette donnée dans l'avenir, car je suis trop bien équipé. Mon set de test pour cet essai était un préamplificateur accuphase C-2110, sortant sur un amplificateur Accuphase P-450.
Notons que, dans un deuxième temps, des tests seront effectués sur du NAD d'entrée de gamme et une Technics SU-V670
Au niveau des sources, nous avions une Sota Sapphire avec son bras Jelco 750 et sa cellule Clearaudio Symphony V2, sortant dans un Tom Evans the Groove anniversary qui a enfin finit de prendre feu et qui fonctionne correctement.
Pour les sources digitales, c'est un Denon DCD qui poussait la chansonnette.
Le son
D'emblée, j'ai été étonné par ces enceintes.
Je ne vais pas employer les terminologies attrape-couillons des revues audiophiles, car ces lieux-communs du marketing me dégoûtent. Mais elles peuvent, effectivement, rivaliser avec des enceintes biens plus chères que leur prix en occasion. Ce qui paraît évident car ces Dynaudio n'étaient pas bradées à l'époque, et avec l'inflation, on doit bien être devant des enceintes qui étaient vendues dans les 2000 - 3000 euros convertis de notre époque.
Dès les premières secondes de musiques j'ai pensé "aaahhhh... voilà du bien". En effet, dès qu'une enceinte parvient à dépeindre une scène sonore qui a de la largeur et de la profondeur, sans massacrer les timbres sur les diverses fréquences, je sais qu'on est devant un truc sérieux et ça me relaxe presque immédiatement.
Je vous donne un petit exemple. Blurry Eyes, de l'Arc en Ciel était ce premier morceau. Lors de l'essai de la ProAc D18, j'ai eu littéralement droit à un massacre sur ce morceau. Bassiste gommé, voix recevable, certes, sons tronqués... ici il n'en est rien. Les sons sont à leur place, ça ne bave pas, c'est dégagé, le travail du bassiste peut être très bien suivit. Il manque le DOUM du fin fond de la basse, ce qui refermerait cet instrument et le rendrait parfait, mais même le doum est déjà dépeint la moindre. Du coup, pour sa taille, l'enceinte a une autorité assez louable, sans jamais pousser comme les références du genre. Le travail de la voix du chanteur est parfaitement rendu. Pas de mollesse ou de ssshouinage malvenu. Une sensation de réalisme s'installe, et ce, de façon tout à fait prenante.
Sur les morceaux dits "naturels", la demoiselle s'est vraiment réveillée. Le Unplugged de Eric Clapton passe de façon renversante sans dureté ou de sons effilés. C'est chaud, parfaitement en place, il n'y a aucune impression de contrainte dans la restitution. Ca coule comme une rivière. Et c'était mon impression sur tous les morceaux jazz ou blues passé à travers elle.
Aussi à tomber sur le gospel ou la soul. Parfaitement à sa place sur les ensembles classiques avec une bonne capacité à rendre chaque pupitre sans le sortir de son ensemble. Au jour d'aujourd'hui, certains vous mettent un gros autocollant B&W dessus et vous vendent cela pour plus de 4000 euros.
Le piano sur la sonate du Kreuzer est absolument crédible dans la pièce. On peut entendre d'infimes détails dans l'enregistrement, sans que cela devienne sur-analytique. L'équilibre est parfaitement touché. Idem sur Winter Wind de Frédéric Chopin.
Pour mon usage fétiche, le rock, le rock&roll, le métal. Cette enceinte était un peu moins à sa place ici. On profite naturellement de sa qualité à restituer et dépeindre les fréquences complètes, et The Jimi Hendrix Experience ou les Beatles passent avec ce qu'il faut de rage et de talent, mais ne lui demandez pas de la poussée physique intense. Typiquement, sur Korn, une grosse partie de la violence passe, mais on n'a jamais le pied au derrière qu'on se reprend avec la PMC Fact8 ou les ATC SCM50.
Notons qu'il peut y avoir des biais dans mon test. Car ma pièce d'écoute n'est pas petite. J'ai remarqué que le son prenait une forme plus autoritaire quand on s'en rapprochait, mais n'ai pu/voulu explorer cette piste, faute de devoir démonter ma table de salon, ce qui m'aurait gonflé au degré ultime.
Voyons ce test comme un premier jet. Il sera encore complété sur ce point.
Je note que la présence sonore de l'enceinte est vraiment faible. Je dois littéralement abuser mécaniquement de mon potentiomètre de volume sur le C-2110 pour avoir un son qualifiable d'assez fort. Au moment de repasser sur la PMC Fact8, le son devient carrément plus puissant, ce qui est un comble car l'efficacité dB/m de la Fact8 est très moyenne.
Mot de la fin pas encore finie :
Dynaudio nous a offert, avec cette Contour 1, une enceinte vraiment sublime. Capable de jouer le caméléon dans de nombreux styles, et qui, par chance, passe un peu sous le radar de ces fils d'Akita, de spéculateurs en matos audiophile. Leur prix oscille en général entre 350 et 500 euros, en fonction de l'état et de la présence ou non de leurs pieds. A ce prix, l'affaire est bien bonne et mérite qu'on s'y intéresse. Si vous avez une petite pièce et que vous appréciez des styles plutôt naturels, vous voilà arrivés.
Raconte-ma-life
J'ai déménagé et suis désormais très loin de ma terre natale. Je n'ai plus accès à tout le matos hifi auquel j'avais accès à l'époque, et n'ai plus de studio parfaitement préparé pour effectuer mes écoutes comparatives. Par soucis de professionnalisme, je ne peux donc procéder à des écoutes comparatives de façon totalement recevable. D'où une réduction du rythme de travail conséquent. Le temps pour moi, homme du peuple, de me construire une pièce d'écoute dédiée avec une bonne qualité. Le projet est en cours, mais prend son temps. Ajoutons que, ces temps, je fais plutôt de la musique, plutôt que d'en écouter. Le groupe commence à marcher un peu, les concerts arrivent, avec elles les dates + les répètes. Ca bouffe rapidement tout le temps libre.
Aujourd'hui est donc une petite exception.
En effet, après s'être pris plusieurs claques sonores à mon domicile, un membre de ma famille que nous nommerons aimablement "tonton Régis", s'est dit que la hifi, c'est quand-même un hobby sympa si on y met les moyens. Cependant, le bonhomme étant très pris et habitant AU BEAU MILIEU DES MONTAGNES (je ne déconne pas... 1 heure 1/4 pour descendre de la montagne dans la vallée et une heure de plus pour atteindre une ville avec trois magasins hifi pas forcément très bien achalandés), il m'a demandé de lui réunir un set à 1'000 francs suisses (on dira 1'000 Euros pour faciliter la compréhension des peuples), et si possible de la meilleure qualité possible. Il souhaitait quelque-chose de bon pour son petit salon, qui ne serait pas trop envahissant, et il voulait ABSOLUMENT, une platine vinyle pour pouvoir déterrer ses cartons et tous ses disques de jeunesse. En arrivant dans les échoppes, vous pensez bien, les vendeurs ont flairé le chaland et tenté de lui refiler les sempiternelles Rega RP1 et autres enceintes chinoises-hypées-truc-de-fou à 500 euros "parce-qu'on ne peut pas avoir la qualité à pas cher Monsieur, c'est comme ça"...
... ouaip ! On a de la demande pour un bon boutiquier hifi de par chez nous.
Lors de ma recherche, j'ai essayé diverses choses à gauche à droite. Des EPOS, des JAMO et autres Dali. Cependant, ces petites Dynaudio m'attiraient tout spécialement. Des retours assez dithyrambiques sur les forums et aussi, simplement, leur apparence.
Revue des détails
On est en face de (très) petites enceintes 2 voies. Au niveau des dimensions, à titre d'indication, on peut mettre les deux enceintes dans un même carton à banane, elles ont la largeur et la hauteur absolument parfaites pour y tenir. La profondeur de l'enceinte est cependant, plus importante, et vous devrez être attentif à un détail lors du transport ; les tweeters ressortent des enceintes de façon assez conséquente, il faudra donc éviter d'entreposer quoi que ce soit sur leur carton.
Le laquage blanc est sans fausse note et plutôt robuste pour une fois. Bien que je préfère toujours les placages bois (#jesuissubjectif).
Je salue l'absence de non-sens sur cette enceinte et ceci, dans la forme d'une connexion du haut parleur à deux borniers uniquement. ENFIN ! Car c'est un non sens total de bi-amplifier de si petites enceintes. Ca demande d'énormes compétences, un gros investissement, et le gain est minime. Là où vous aurez des résultats 3 à 4 fois plus percutant en investissant dans deux panneaux de diffraction et un ou deux absorbeurs.
Une petite spécificité. C'est que Dynaudio s'est essayé, sur cette enceinte, à tenter le concept de la membrane passive. Soit une membrane, non amplifiée, située en face arrière, qui suit le volume de la membrane à l'avant. De ce que je crois me souvenir, on est donc un peu dans l'entre-deux entre le système anti-raisonnant aussi appelé "bass reflex", et l'enceinte totalement close.
J'ajoute que, de ce que j'ai pu lire sur internet. Cette enceinte "aurait" besoin d'un amplificateur plutôt capable pour la remuer correctement. Je devrai encore confirmer cette donnée dans l'avenir, car je suis trop bien équipé. Mon set de test pour cet essai était un préamplificateur accuphase C-2110, sortant sur un amplificateur Accuphase P-450.
Notons que, dans un deuxième temps, des tests seront effectués sur du NAD d'entrée de gamme et une Technics SU-V670
Au niveau des sources, nous avions une Sota Sapphire avec son bras Jelco 750 et sa cellule Clearaudio Symphony V2, sortant dans un Tom Evans the Groove anniversary qui a enfin finit de prendre feu et qui fonctionne correctement.
Pour les sources digitales, c'est un Denon DCD qui poussait la chansonnette.
Le son
D'emblée, j'ai été étonné par ces enceintes.
Je ne vais pas employer les terminologies attrape-couillons des revues audiophiles, car ces lieux-communs du marketing me dégoûtent. Mais elles peuvent, effectivement, rivaliser avec des enceintes biens plus chères que leur prix en occasion. Ce qui paraît évident car ces Dynaudio n'étaient pas bradées à l'époque, et avec l'inflation, on doit bien être devant des enceintes qui étaient vendues dans les 2000 - 3000 euros convertis de notre époque.
Dès les premières secondes de musiques j'ai pensé "aaahhhh... voilà du bien". En effet, dès qu'une enceinte parvient à dépeindre une scène sonore qui a de la largeur et de la profondeur, sans massacrer les timbres sur les diverses fréquences, je sais qu'on est devant un truc sérieux et ça me relaxe presque immédiatement.
Je vous donne un petit exemple. Blurry Eyes, de l'Arc en Ciel était ce premier morceau. Lors de l'essai de la ProAc D18, j'ai eu littéralement droit à un massacre sur ce morceau. Bassiste gommé, voix recevable, certes, sons tronqués... ici il n'en est rien. Les sons sont à leur place, ça ne bave pas, c'est dégagé, le travail du bassiste peut être très bien suivit. Il manque le DOUM du fin fond de la basse, ce qui refermerait cet instrument et le rendrait parfait, mais même le doum est déjà dépeint la moindre. Du coup, pour sa taille, l'enceinte a une autorité assez louable, sans jamais pousser comme les références du genre. Le travail de la voix du chanteur est parfaitement rendu. Pas de mollesse ou de ssshouinage malvenu. Une sensation de réalisme s'installe, et ce, de façon tout à fait prenante.
Sur les morceaux dits "naturels", la demoiselle s'est vraiment réveillée. Le Unplugged de Eric Clapton passe de façon renversante sans dureté ou de sons effilés. C'est chaud, parfaitement en place, il n'y a aucune impression de contrainte dans la restitution. Ca coule comme une rivière. Et c'était mon impression sur tous les morceaux jazz ou blues passé à travers elle.
Aussi à tomber sur le gospel ou la soul. Parfaitement à sa place sur les ensembles classiques avec une bonne capacité à rendre chaque pupitre sans le sortir de son ensemble. Au jour d'aujourd'hui, certains vous mettent un gros autocollant B&W dessus et vous vendent cela pour plus de 4000 euros.
Le piano sur la sonate du Kreuzer est absolument crédible dans la pièce. On peut entendre d'infimes détails dans l'enregistrement, sans que cela devienne sur-analytique. L'équilibre est parfaitement touché. Idem sur Winter Wind de Frédéric Chopin.
Pour mon usage fétiche, le rock, le rock&roll, le métal. Cette enceinte était un peu moins à sa place ici. On profite naturellement de sa qualité à restituer et dépeindre les fréquences complètes, et The Jimi Hendrix Experience ou les Beatles passent avec ce qu'il faut de rage et de talent, mais ne lui demandez pas de la poussée physique intense. Typiquement, sur Korn, une grosse partie de la violence passe, mais on n'a jamais le pied au derrière qu'on se reprend avec la PMC Fact8 ou les ATC SCM50.
Notons qu'il peut y avoir des biais dans mon test. Car ma pièce d'écoute n'est pas petite. J'ai remarqué que le son prenait une forme plus autoritaire quand on s'en rapprochait, mais n'ai pu/voulu explorer cette piste, faute de devoir démonter ma table de salon, ce qui m'aurait gonflé au degré ultime.
Voyons ce test comme un premier jet. Il sera encore complété sur ce point.
Je note que la présence sonore de l'enceinte est vraiment faible. Je dois littéralement abuser mécaniquement de mon potentiomètre de volume sur le C-2110 pour avoir un son qualifiable d'assez fort. Au moment de repasser sur la PMC Fact8, le son devient carrément plus puissant, ce qui est un comble car l'efficacité dB/m de la Fact8 est très moyenne.
Mot de la fin pas encore finie :
Dynaudio nous a offert, avec cette Contour 1, une enceinte vraiment sublime. Capable de jouer le caméléon dans de nombreux styles, et qui, par chance, passe un peu sous le radar de ces fils d'Akita, de spéculateurs en matos audiophile. Leur prix oscille en général entre 350 et 500 euros, en fonction de l'état et de la présence ou non de leurs pieds. A ce prix, l'affaire est bien bonne et mérite qu'on s'y intéresse. Si vous avez une petite pièce et que vous appréciez des styles plutôt naturels, vous voilà arrivés.