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Gretsch G5122DC Electromatic Double Cutaway Hollow Body
Photos
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Gretsch G5122DC Electromatic Double Cutaway Hollow Body
Alain de Provence Alain de Provence
Publié le 15/11/08 à 10:59
Nouveauté de la gamme Electromatic, ce modèle est sorti au printemps 2008, et s'inscrit dans la lignée abordable des réputées 6122 Country Gentleman, et proche de la 6122 Jr.
Comme toutes les Electromatic, cette guitare est fabriqué en Corée, gage vraisemblable d'un meilleur suivi de fabrication que certains géants du voisinage.

C'est une Archtop semi-hollowbody (donc sans poutre centrale), aux ouïes bien ouvertes (celles de la 6122 sont en trompe-l'oeil), et donc agréable à jouer même "unplugged" :

- table en érable laminé au gabarit ES335 (mais environ 5 mm plus profonde)
- diapason 624 mm
- manche collé 22 frettes, largeur au sillet 43 mm, touche palissandre, repères de touches incrustés "Thumbnails"
- 2 micros double bobinage Gretschbuckers
- mécaniques vintage (engrenages apparents) sur une tête un peu grosse et peu décorée.
- chevalet flottant Adjusto-matic sur socle bois (Rosewood) comportant une courte arche, caractéristique intéressante pour le son et les réglages fins
- vibrato Bigsby B60
- un volume master, deux volumes individuels, un potentiomètre de tonalité (très beaux boutons chromés Gretsch)
- un sélecteur 3 positions
- 2 attaches-courroie chromés dévissables

L'ensemble dégage une belle impression de solidité, rehaussée par un vernis de qualité (Gloss Urethane) mettant en valeur la belle couleur walnut (noyer, mais tirant sur le lie-de-vin) et le solide pickguard silver dont est doté la mienne.

( http://www.servimg.com/image_preview.php?i=121&u=11884038 )

UTILISATION

Manche déconcertant dans sa configuration usine, d'autant que c'est ma première guitare sans repères pleine touche.
Sorti d'une Hagström Viking à la jouabilité et à la finesse absolue, j'ai un peu hésité devant le côté un peu rétif pour mes petites mains de ce manche nouveau pour moi.
Après un peu de travail sur la bête (1/2 tour de serrage du Truss-Rod sur 2 jours, et réglage de l'action) j'ai enfin trouvé de bonnes sensations.

Les qualités intrinsèques de ce manche ressortent à présent totalement :

- solos au médiator assez aisés, sans pouvoir éblouir les virtuoses
- accords plaqués magnifiques, grâce à un radius idéal (supérieur dans ce registre à la Viking).
- jeu aux doigts très naturel (intrusions faciles dans le picking, même si Chet Atkins est encore loin).
- précision de jeu absolue. On a vraiment l'impression de ne pas pouvoir tomber entre deux notes.

Grâce à la découpe double, on accède assez facilement aux dernières frettes sur les cordes aigües.

Guitare plutôt légère (3 kg) et sans désequilibre flagrant. La fixation de la sangle est aisée via les embouts dévissables chromés et crantés, mais interdit d'utiliser un modèle déjà équipé de strap-locks, d'autant que l'attache côté manche est vissée sur la corne et non au dos comme souvent ailleurs. Gretsch aime l'originalité.

On obtient sans trop de peine un son sans se prendre la tête. Je préfère de beaucoup cette configuration à celle plus classique de 2 volumes/2 tonalités. Les micros sont positionnés assez loin des cordes, mais d'après ce que j'ai lu à ce sujet, cela permet de conserver un son cossu sans être lourd.

Comme tous les Bigsby sans doute, le levier voit sa rotation bloquée dans l'axe de la guitare, ce qui n'est pas le cas sur ma vénérable Goya. Dommage, d'autant qu'il faut le manier avec précaution pour ne pas trop déstabiliser le chevalet flottant.

Comme toutes les guitares qui en sont dotées, il convient de bien repérer la position de celui-ci (distance par rapport au micro chevalet par exemple), et de procéder au changement de cordes l'une après l'autre, car il est tenu par celles-ci. Mais ce petit désagrément n'est rien comparé à la souplesse de positionnementqu'il autorise, permettant de trouver les meilleures solutions pour ajuster l'intonation (avec certains chevalets fixes, on peut arriver en limite de réglage pour certaines cordes).

Un contrôle plus attentif du montage du Bigsby révèle qu'un des patins de feutre censés éviter le contact direct du métal avec la caisse est mal positionné. L'un est bien au niveau du ressort du vibrato, l'autre est en retrait (vers le bas) du second point de contact situé à gauche sous l'axe de rotation. Pas d'impact audible pour moi, et un repositionnement pour la forme au premier changement de cordes (voir rubrique Astuce). Rien de nature à dégrader la notation...

SONORITÉS

Je ne privilégie pas vraiment un style particulier, si ce n'est que je fuis tout ce qui est hard et saturé à l'extrême.
Avec cette guitare, et malgré un jeu de cordes assez moyen monté en usine, je découvre que je m'aventure bien plus souvent dans le country sous diverses formes, tant certains réglages s'y prêtent. Ses doubles bobinages la rendent cependant tout à fait apte au Jazz, en gommant un peu la brillance par le bouton de tonalité ou en réduisant à peine le volume master.
Les sons clairs sont un régal, et, branchée sur mon Fender Princeton Recording, on obtient un mariage assez jouissif sur les réglages graves et aigus de l'ampli entre 6 et 10/10.
Le velouté assorti de gras ou de crunch est facile à obtenir sur le micro manche. Son frêre chevalet est plus hargneux sans donner dans l'aigre, et c'est en combinant les 2 qu'on arrive à s'introduire dans le son typique de Gretsch, même si les aficionados prétendent qu'on en est loin.
C'est d'ailleurs un débat un peu futile, car chez chaque constructeur, tel ou tel modèle a un peu plus de ceci, un peu moins de cela. Pourquoi toutes les Gretsch auraient-elles le même son "absolutly twang" ?
Je dirais donc que cette 5122 a un zeste de Gibson, un zeste de Fender, une touche de Gretsch, le reste étant apporté par l'ampli (à tube de préférence) et ... les doigts dotés de feeling.

AVIS GLOBAL

J'utilise cette guitare depuis 15 jours, après 2 essais assez complets en magasin.

C'est une guitare très dangereuse, car si l'on est un peu sensible à l'esthétique, on tombe rapidement sous le charme de sa simplicité classieuse, évoquant les plus belles années de Gretsch.

Il faut ensuite un peu l'apprivoiser (manche, vibrato, chevalet flottant), accepter de menus défauts (tenue d'accord au cours des premières heures) et on se retrouve à jouer au moins la moitié du temps sans amplification, tant ses qualités acoustiques naturelles le permettent.

D'après tout ce que j'ai pu lire, la finition adorable avec le pickguard silver et le petit écusson fêtant le 125ème anniversaire de Gretsch (1883-2008) collé discrètement au dos de la tête est limitée (logiquement) à la production 2008. La fiche officielle mentionne en effet un pickguard plexi transparent qui ne me plaît pas vraiment.


En conclusion, pour un prix encore raisonnable dont mes différentes notes tiennent compte, la G5122 DC permet de pénetrer dans la grande famille Gretsch, et d'en jouer sereinement hors de chez soi sans craindre outre mesure de se la faire dérober. Je pense la garder longtemps aux côtés de ma vénérable Goya.