A l'heure où le marketing veut imposer le 24 bit / 96 KHz à toutes les sauces, M-Audio décide que le MobilePre cumulera une carte audionumérique " seulement " 16 bits / 48 KHz (nous en verrons la raison par la suite) et un double préampli pour microphone avec entrées symétriques XLR et alimentation phantom 48V. Autoalimenté uniquement en USB, le MobilePre se désigne comme solution nomade idéale en complément d'un ordinateur portable PC ou Mac.
Installation, performances & offre logicielle
Ce qui saute aux yeux en tout premier lorsque l’on regarde le module, c’est la diversité de sa connectique : des prises jack 6,35 pour l’entrée instrument, des entrées XLR, de rigueur lorsque l’on veut enregistrer des microphones « professionnels ». On trouve également une entrée jack mini pour microphone stéréo. De prime abord, on aurait envie de proscrire ce dernier type de connecteur sur une carte audio de ce niveau. Ce détail dans la conception de la carte est en fait justifié par le type d’utilisation polyvalent que l’on peut avoir avec le MobilePre : si les entrées XLR sont faites pour enregistrer des microphones de studio, l’entrée mini jack permet de brancher un microphone stéréophonique du type de ceux que l’on trouve dans les enregistreurs portatifs.
Les derniers drivers (téléchargés sur le site de M-Audio) s’avèrent parfaitement stables – en prenant soin de les installer avant de brancher le MobilePre, comme c’est le cas sur la plupart des cartes audio USB. Deux ordinateurs ont été utilisés pour le test. Le premier est un PC portable Pentium III à 933 MHz disposant de 256 Mo de RAM. Il tourne sous Windows 2000, avec le logiciel Nuendo de Steinberg pour enregistrer la source. Le « Mobile » Pre, comme son nom l’indique, se veut être un produit nomade, autant le tester sur un ordinateur portable ! Afin d’être davantage exhaustif, les tests ont également été effectués sur un PC fixe tournant sous Windows XP (là encore, aucun problème d’installation), à base de processeur AMD Athlon 1700 + avec 1 Go de RAM et disque dur 120 Go IDE. Sur cette machine, nous avons utilisé Cubase SX. A l’heure du test, seul le manuel en anglais était disponible en version papier (la version PDF était quant à elle déjà disponible en version française sur le site de M-Audio France).
Le MobilePre utilise la norme USB (1.1). En pratique, cette norme suffit à véhiculer les flux audio proposés sur ce modèle, à savoir 2 × 2 canaux en 16 bits et 44,1 KHz. Sur le PC fixe, la latence obtenue dans Ableton Live avec les drivers ASIO du MobilePre est particulièrement faible : 5 millisecondes en entrée et 4 millisecondes en sortie. Un très bon point pour utiliser les instruments virtuels ou pour enregistrer sans latence audible. Enfin, notons que le MobilePre est fourni avec un package logiciel intéressant, le « Maximum Audio Tools », qui comprend notamment en version spéciale pour les produits M-Audio : Ableton Live, Arkaos VJ Lite, DSound RT Player, SampleTank d’IK Multimedia, LinPlug FreeAlpha et les démonstrations des logiciels PropellerHeads.
Tests en enregistrement audio
Pour suivre la logique de la conception du produit, nous avons donc effectué trois tests correspondant aux trois types d’utilisation principales du MobilePre, du plus « amateur » au plus « pro » : un test avec un microphone stéréophonique type « enregistreur portatif », un test avec un microphone dynamique et enfin, un test avec un microphone à condensateurs et alimentation Phantom 48 Volts.
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Tout d’abord, nous avons utilisé un petit microphone stéréo (signé Sony et fourni avec un enregistreur pour cassettes). Il a été impossible de percevoir un quelconque signal avec ce microphone, qui pourtant fonctionne sur l’enregistreur avec lequel il était fourni. Après concertation avec d’autres utilisateurs, il s’est avéré que ces derniers n’avaient aucun problème pour enregistrer avec leur microphone stéréophonique. Conclusion : attention au type de microphone que vous utilisez dans le cas précis du microphone stéréo, tous ne fonctionnent pas avec le MobilePre.
Nous avons ensuite testé les entrées XLR du MobilePre USB avec un microphone dynamique moyen de gamme (Shure 565SD). En réglant le gain du préampli au trois quart, on obtient une source sonore d’un rapport signal sur bruit correct. La dynamique quant à elle demeure assez limitée. Pour un enregistrement optimum, mieux vaut donc prévoir en entrée un compresseur pour éviter les saturations.
Ensuite, nous avons testé les préamplis avec un Neumann TLM 103 alimenté en 48 V, microphone qui, couplé à un préampli « de studio », donne d’excellents résultats. Une question légitime nous est venue à l’esprit : l’un des arguments de M-Audio justifiant la nécessité d’une alimentation externe sur certains produits comme l’Ozone ou l’Audiophile USB est qu’il faut une alimentation de meilleure qualité que celle fournie par le port USB (stabilité et voltage supérieurs). Or le MobilePre n’est justement alimenté qu’en USB (5 Volts, donc). Quid, donc, des compromis qui ont été nécessaires ? La réponse se trouve dans un faible gain (40 dB) et dans un résultat – en mode alimentation 48 V – assez moyen.
En effet, avec un microphone à condensateurs, le son est un peu étriqué – il y a un évident manque de basses – et le gain demeure trop faible pour avoir un bon rapport signal / bruit. Si l’on pousse la voix, l’entrée sature du fait que le MobilePre ne possède pas de compresseur (à ce prix, ce serait de l’hérésie !). L’ingénieur du son avec lequel la prise de son a été faite aurait en outre apprécié la présence d’un bouton phase / hors phase. Conclusion : même si le MobilePre possède, sur le papier, une alimentation 48 V, il n’est pas fait pour une acquisition avec un microphone alimenté à condensateurs. Tout s’explique dans l’encart ci-contre…
Conclusion
Le MobilePre est en fin de compte un couple carte son / préampli 2 canaux d’entrée de gamme, comme l’on pouvait s’en douter au prix plancher de 228 €. S’il conviendra au débutant voulant s’enregistrer et disposer de préamplis pour un microphone ou un instrument acoustique, les utilisateurs exigeants lui préfèreront le modèle de niveau supérieur, la M-Audio Duo, qui est certes plus chère (408 €) mais sur laquelle M-Audio a fait peu de compromis.
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