Sujet Manif à PARIS le 4 septembre à 14h30!

Citation : PARIS (AFP) - Les intermittents du spectacle ont apporté une nouvelle preuve de leur détermination à s'opposer à la réforme de leur régime spécifique d'indemnisation du chômage en manifestant jeudi en province et à Paris où ils ont réuni 4.500 personnes selon la police, 8 à 10.000 selon les organisateurs.

Le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, qui présidait la réunion du Conseil national des professions du spectacle (CNPS), a annoncé pour le "début de l'année prochaine" des "assises nationales de la création". Celles-ci devraient aboutir "à une loi-cadre sur le spectacle vivant qui sera soumise à délibération du parlement l'année prochaine".

Cette journée d'action était organisée par la CGT du spectacle -syndicat majoritaire dans ce corps de métier- et FO. La coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France, qui conteste vigoureusement le nouveau régime, appuyait cette journée d'avtion qui se tenait au moment où se réunissait le CNPS.

Les intermittents du spectacle demandent un moratoire de la réforme. Comme le Syndeac (syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) ils ont posé ce moratoire comme préalable à leur participation à des assises nationales sur le spectacle et la création. M. Aillagon a répliqué qu'il n'y aurait pas de moratoire, faisant preuve de sa détermination en affirmant que "l'attitude du gouvernement est irréversible (et) ne reviendra pas sur sa décision.

M. Aillagon, qui a exprimé "le sentiment "d'avoir contribué à sauver l'intermittence", a annoncé la nomination de Bernard Latarjet, président du parc et de la Grande halle de la Villette, comme charé de mission en vue de l'organisation d'"assises de la création et du spectacle vivant". "Il serait irresponsable de bouder le dialogue", a-t-il affirmé, en ajoutant : on peut difficilement appeler à la refondation et ne pas considérer qu'il y a lieu de préparer un débat. Ce serait absurde".

Ces assises, selon M. Aillagon, auront pour mission la refondation de la politique culturelle en France. Selon lui cela ne signifie pas la remise en cause de l'héritage de ses prédécesseurs André Malraux et Jack Lang.

Parallèlement, M. Aillagon a confié à Claude Seibel, inspecteur général de l'INSEE, la présidence d'une "commission permanente de l'emploi" au sein du CNPS pour veiller à la lutte contre les abus. Il a ainsi annoncé que des ordonnances seront prises pour lutter contre les abus. Un dispositif permettra le croisement des fichiers des employeurs, obligera ceux-ci à avoir recours à un guichet unique. "Il s'agit d'un plan de très grande ampleur", a souligné M. Aillagon, pour qui "l'abus avait sapé les bases morales et éthiques du régime de l'intermittence et ébranlé son économie".

Au même moment, les intermittents du spectacle défilaient en nombre tant en province qu'à Paris. Dans la capitale ils étaient 4.500, selon la police, 8 à 10.000, selon les organisateurs, à défiler entre le siège du MEDEF et la place du Palais Royal, à proximité du ministère de la Culture.

Techniciens, artistes, représentant tout l'éventail de ces métiers (spectacle vivant, cinéma, audiovisuel) ont défilé en exprimant une nouvelle fois leurs convictions et leur détermination.

"Nous sommes le spectacle, le MEDEF c'est l'obstacle", "Aillagon démission", "les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère", "de cette société-là on ne veut pas" étaient quelque uns des slogans scandés par les manifestants ou écrits sur leurs banderoles. Un manifestant proposait "un jour férié pour les intermittents". "Si vous trouvez que la culture est trop chère, essayez l'ignorance", scandait un autre. Les collectifs d'intermittents ont annoncé qu'ils se retrouveront du 9 au 11 octobre à Marseille pour organiser la suite de la mobilisation.