Qu'est-ce qui vous agace automatiquement au taf ?

Je bossais dans une boutique d'informatique. Un client architecte (c'est à dire gros matos cher) appelle parce que son imprimante est en réparation. Il veut savoir dans combien de temps il l'aura.

Je consulte le technicien (un des associés de la boutique) qui ne l'a pas encore regardée parce qu'il est déjà sur autre chose. Je répond donc au client que je ne peux pas lui répondre vu qu'il y a du taff à l'atelier. Il demande alors si on peut lui prêter une imprimante. Je vais voir le boss qui me dit que non, on ne fait pas ça.

C'était une époque où les imprimantes étaient très chères (on parle de lasers à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de francs) et où les seules qu'on avait en stock étaient des commandes clients. Sinon, il y en avait une ou deux qui servaient de démo à la boutique en même temps que pour notre usage interne.

Je répond donc au client que non, on ne peut pas.
Il insiste lourdement, disant que c'est un bon client, toussa, même s'il n'a rien acheté ces derniers temps parce que son business est un peu en berne. Ça dure un moment pendant lequel le client insiste de plus en plus lourdement, passant de la pression aux sentiments (il a un appel d'offre à rendre, toussa) et pendant lesquels je lui réponds poliment et fermement que je suis désolé, mais non.

Fin de l'histoire ? Non. Plus tard (dans la journée ou le lendemain), mon patron vient me voir. Le client l'a appelé pour se plaindre qu'on l'avait mal traité, qu'on lui avait parlé grossièrement et qu'on l'avait envoyer chier. Il pense que c'est moi.
Je dis que non et raconte le coup de fil. Mais le patron insiste "mais si, c'est bien vous qui l'avez eu au téléphone
- oui, mais je ne l'ai pas envoyé chier ni rien. Je n'ai fait que lui refuser une imprimante selon vos instructions
- mais vous lui avez mal parlé
- non
- si
- on bosse en espace ouvert. Si j'avais été incorrect ou malpoli, vous l'auriez entendu
- j'entends pas tout. Ça ne peut être que vous."
etc

Bref, ça dure et ça commence sérieusement à s'envenimer. Mon patron monte le ton et je reste ferme en disant que non seulement je n'ai rien à me reprocher, mais qu'en plus, s'il préfère croire un client que moi, ça va sérieusement pas le faire et que s'il remet ma compétence en cause en plus de ma parole, ça va encore moins le faire.

Et là, tranquille mimile, le tekos (associé dans la boîte, je rappelle, contrairement à moi qui n'était que simple salarié) qui assiste à la scène depuis un bon quart d'heure (sans doute attiré hors de son bureau par le ton qui montait) dit "vous parlez de Machin ? C'est moi qui l'ai eu au téléphone. Et oui, comme il était pénible, j'ai finit par l'envoyer chier."

Le patron tout à coup, tout emmerdé. Mais pas au point de s'excuser, faut pas croire.

Bon de toutes façons, quelques mois plus tard, j'étais ailleurs. Et comme ils avaient toujours besoin de moi pour certains clients, je me faisais un plaisir de leur facturer une journée de mes prestations en sous-traitance au prix de mon salaire mensuel chez eux.