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Sujet de la discussion Mastering à -14 LUFS + normalisation à la hausse par les Deezer, Spotify, YouTube etc ?
Bonjour à tous.

Je débute dans le Mastering et dans le home studio d'une manière générale et j'ai vraiment une question de débile pour laquelle je n'ai pas réussi à trouver de réponse limpidement écrite :mdr:

On dit partout que la "norme" des plateformes de streaming est entre -13 LUFS et -15 LUFS avec un max à -1dB et que les plateformes appliquent un réglage pour normaliser le son de tous les morceaux. Dans la plupart des tutos ou posts, il est pris comme exemple un morceau à -8 LUFS qui serait uploadé sur une plateforme et qui sera donc ramené à -14 LUFS (sans doute parce que c'est le cas le plus classique dû à la loudness war).
Mais je n'ai pas trouvé l'exemple contraire, c'est à dire un morceau qui serait uploadé -20 LUFS et qui serait normalisé à la hausse jusqu'à -14 LUFS.
Est-ce que la normalisation des plateformes va dans les deux sens ?
Par exemple, sur Deezer, il m'arrive régulièrement d'entendre de vieux morceaux style Led Zep qui ont un volume sensiblement moins fort que des morceaux de rock actuels, ce qui me fait douter sur la normalisation à la hausse.

Deux questions donc :
- Est-ce qu'une normalisation à la hausse est appliquée pour les morceaux qui seraient uploadés trop bas en LUFS ?
- Il est mentionné un peu partout une légère dégradation de la qualité quand la normalisation est appliquée de -8 LUFS à -14 LUFS mais est-ce qu'une normalisation par les plateformes à la hausse génère une dégradation ou une modification significative de la qualité également ?

Désolé si cette question a déjà été traitée (je n'ai pas trouvé de topic récent sur le sujet).
Et désolé si cette question est vraiment débile (je suis un pro des questions débiles :aime:

[ Dernière édition du message le 07/08/2024 à 19:11:18 ]

2
Salut,

Il n'existe pas de norme universelle en ce qui concerne la diffusion de musique. Il existe des recommandations techniques que certaines plateformes de streaming suivent plus ou moins. Le document le plus complet et récent à ce sujet est le TD 1008 de l'AES. Actuellement, la grande majorité des services appliquent la normalisation par défaut. Il existe encore quels "irréductibles", dont les plus notables sont SoundCloud et BandCamp.

Citation :
Est-ce que la normalisation des plateformes va dans les deux sens ?


Là encore, cela dépend des plateformes. Mais pour la majorité d'entre elles, la normalisation n'est effectuée qu'à la baisse (c'est à dire que les morceaux ayant une sonie supérieure à leur valeur cible sont baissés, mais ceux qui sont en-dessous ne sont pas augmentés). Actuellement, seuls Apple Music, Spotify et Pandora normalise à la hausse, chacun avec des méthodes différentes.

Citation :
Il est mentionné un peu partout une légère dégradation de la qualité quand la normalisation est appliquée de -8 LUFS à -14 LUFS


C'est inexact, mais je ne suis pas surpris que tu ai vu cela à plusieurs reprises car il y a malheureusement pléthore de fausses informations à ce sujet sur internet.

Citation :
est-ce qu'une normalisation par les plateformes à la hausse génère une dégradation ou une modification significative de la qualité également ?


Tout dépend de la méthode utilisée pour le faire. Apple ne remonte le gain que dans la mesure ou le plafond de -1dB TP n'est pas dépassé (autant dire qu'au final, peu de morceaux sont concernés). Spotify ne remonte le gain que en mode "loud", et utilise alors un limiteur. Pandora remonte le gain sans autre formalité, ce qui résulte parfois en un écrêtage atroce, du moins la dernière fois que j'ai vérifié mais cela a peut-être changé depuis.
3
Super, merci beaucoup pour cette réponse rapide et limpide !
:bravo:
4
La de gradation survient lors de la mise en ligne, pour la,plupart des plateformes, indépendamment de la normalisation. Il existe des plug in permettant de s’en rendre compte, en comparant le son original et le son qui sera rendu sur telle ou telle plateforme. Quant au niveau général, les chiffres donnés ne sont que des cibles, pas une référence absolue. Certains styles musicaux demanderont un niveau plus élevé que d’autres. Certes, ils seront normalisés à la baisse, mais on ne doit pas masteriser en fonction de cela. Ce qu’il faut éviter, par contre, c’est de ou limiter à l’extrême dans l’espoir de sonner plus fort, vu que le niveau sera ajusté à la baisse. Il faut également garder un œil sur le PLR (Peak Level Ratio), soit le rapport niveau moyen/niveau crêtes.
5
Citation de rroland :
...Ce qu’il faut éviter, par contre, c’est de ou limiter à l’extrême dans l’espoir de sonner plus fort, vu que le niveau sera ajusté à la baisse. Il faut également garder un œil sur le PLR (Peak Level Ratio), soit le rapport niveau moyen/niveau crêtes.

'jour rroland,

J'utilise le plugin Youlean loudness, la valeur PLR est exprimée par AVG. DYNAMICS et je ne sais pas bien à quoi elle correspond. Je regarde LUFS, True peak max mais que faut-il surveiller avec PLR ?


6
@Kibutz

La mesure "average dynamics" donnée par Youlean est exactement la même chose que le PLR. C'est le "peak to long-term loudness ratio", qui est calculé très simplement en soustrayant la sonie (LUFS integrated) de la valeur de crête maxi (true peak). C'est donc une valeur moyenne sur toute la durée du morceau.

Personnellement, j'ai plutôt tendance à regarder le PSR (peak to short-term loudness ratio) que le PLR. C'est le même calcul, mais sur une fenêtre flottante des 3 dernières secondes.

Tout comme la sonie moyenne (integrated LUFS), on ne peut pas donner de valeur cible recommandée car cela dépend du genre musical, de la structure de la chanson, et d'autres facteurs. Mais pour te donner une idée, pour ma part je termine souvent entre -11 et -9 LUFSi, légèrement en-dessous de 10 LU en PLR, et entre 7 et 8 LU en PSR. C'est une moyenne hein... pour de l'EDM ou du hip hop c'est plus compressé, et pour de l'acoustique ou de l'orchestral, c'est plus dynamique.

Quoiqu'il en soit, ces valeurs doivent être la conséquence d'un travail réfléchi fait en amont, mais pas des cibles qu'il faudrait absolument atteindre.
7
Citation de rroland :
Certes, ils seront normalisés à la baisse, mais on ne doit pas masteriser en fonction de cela. Ce qu’il faut éviter, par contre, c’est de limiter à l’extrême dans l’espoir de sonner plus fort, vu que le niveau sera ajusté à la baisse. Il faut également garder un œil sur le PLR (Peak Level Ratio), soit le rapport niveau moyen/niveau crêtes.


Je note, je note !
Merci pour ces conseils :bravo:
8
Merci beaucoup pour toutes ces explications ^^


9
Citation :
mais que faut-il surveiller avec PLR ?

Il est probable que AVG signifie « average » (moyenne). Idéalement, la différence entre niveau crête et niveau moyen doit être de 13 ou plus. À nouveau, c’est un guide, pas une référence absolue.
Il existe aussi cet outil (gratuit) qui permet de vérifier dans quelle mesure votre titre sera modifié :
https://www.loudnesspenalty.com/

J'en profite pour rendre le lien sur une publication que j'avais réalisée au sujet des niveaux et de la musique en ligne. J'avais écrit aussi clair que possible, en reprenant les questions qui reviennent le plus régulièrement, que ce soit via les clients du studio de mastering, ou mes élèves en régie "son". Il ne faut pas hésiter à poser des questions, ce qui permet de compléter le sujet, afin que chacun puisse comprendre au mieux.
https://fr.audiofanzine.com/techniques-du-son/forums/t.737466,la-solution-simple-pour-optimiser-le-volume-de-lecture-en-ligne-et-ailleurs.html

[ Dernière édition du message le 12/08/2024 à 13:11:36 ]

10
Mon petit témoignage concernant les chiffres.
A prendre avec des pincettes parce que je ne suis pas ingé master. Mais j'ai hélas dû masteriser pas mal de morceaux pour des clients qui pour diverses raisons ne voulaient pas aller dans un studio spécialisé, et des morceaux à moi pour les diffusions libres, genre compos collectives et autres.

Comme il a été dit, ils ne sont à prendre comme référence. C'est juste un indicateur.
Je me suis aperçu en tentant au début de viser le -13 ou -14 LUFS que ça collait rarement. Soit j'était en dessous et je devais suer un peu pour atteindre le niveau (comprendre : compresser plus sans tout saloper), soit j'étais au dessus. Parfois nettement.
Pourtant, je n'ai jamais constaté, à part ce qu'a évoqué Rroland, de problème particulier après la mise en ligne d'aucun morceau.

Par contre, une fois, j'ai poussé à -9 (c'était pour un CD) à la demande du client deux morceauw qui étaient bien en dessous et qui pour moi sonnaient bien ainsi. Mais le client voulait (étonnamment pour son genre de musique) que ça "sonne fort". Sans doute était-il refroidit par l'écoute de nombreux albums autoproduits qui sonnent très faibles ce qui fait vite amateur.
Pour ma part, j'estime juste que les morceau ont été ainsi massacrés par rapport au mix.
L'un des deux avait une dynamique énorme qui contribuait largement à son émotion et qui a été perdue au mastering.
L'autre avait une bonne moitié d'intro planante qui montait très progressivement jusqu'à une partie électronique assez velue. Le LUFS ciblé a fait perdre aussi une partie de cet effet.
C'était donc un problème de mastering. Sans doute qu'un vrai ingé master aurait fait mieux que moi, mais on y aurait de toutes façons perdu à cause de cette valeur cible inadaptée.

Du coup, j'en suis revenu aux conseils de nombreux ingés son : ne pas se préoccuper de ça : masteriser comme ça doit sonner pour chaque titre (en veillant à la cohérence dans le cas d'un album). Juste surveiller les true peaks.
Et j'estime que c'est effectivement la meilleure solution. Après, les LUFS, PSR et PLR permettent juste de se faire une idée de si on est vraiment trop bas ou trop haut, mais je trouve ça moins pertinent que de comparer avec des morceaux de référence.

[ Dernière édition du message le 27/08/2024 à 15:48:28 ]