Dans l’épisode précédent, nous avons vu à quoi pouvait servir un compresseur multibande en situation de mixage. Aujourd’hui, je vous propose d’apprendre à régler ce type de processeur afin d’obtenir des résultats chirurgicaux.
Frequency is the key
Afin de paramétrer correctement un compresseur multibande, il est primordial d’identifier vos besoins réels de façon à pouvoir définir le découpage de vos bandes. En effet, la clé d’une compression multibande réussie dépend avant tout de ce découpage. Les plug-ins du genre offrant généralement la possibilité d’écouter chacune des bandes en solo, je ne saurais trop vous conseiller d’user et d’abuser de cette fonction afin de mieux cibler les zones du spectre sur lesquelles vous désirez agir. D’autre part, pour rester dans l’optique « less is more », je vous encourage à utiliser le moins de bandes possible, cela vous évitera certainement pas mal de déconvenues.
Une fois ce découpage effectué, les procédures pour régler la compression de chacune des bandes ne diffèrent pas de celles exposées dans les articles précédents. Toutefois, il y a certaines choses à garder à l’esprit de façon à obtenir une action transparente.
Tout d’abord, sachez qu’il vaut mieux éviter d’avoir des réglages trop disparates d’une bande à l’autre sous peine de profondément dénaturer le signal source. Les paramètres les plus sensibles sont le couple ratio/seuil ainsi que le temps de relâchement. En ce qui concerne le temps d’attaque, c’est là où vous avez en définitive le plus de latitude.
D’autre part, ce n’est pas parce que vous avez un découpage en plusieurs bandes de fréquences qu’il faut forcément toutes les compresser ! Si nous reprenons l’exemple de l’article précédent à propos du traitement des « S » d’une prise de voix, nous avons un découpage en trois bandes et pourtant, nous ne traitons que la bande renfermant l’énergie des « S ». Après cette compression multibande, nous aurons tout le loisir de traiter la piste comme il se doit au moyen d’un compresseur large bande. Bref, vous avez saisi l’idée : utilisez uniquement le compresseur multibande pour la tâche qui lui est dévolue, ni plus, ni moins.
Enfin, une fois les réglages de compression pour chacune des bandes effectués, pensez à vérifier la pertinence de votre découpage fréquentiel. Il se peut que le choix des fréquences charnières entre chaque bande ne convienne plus tout à fait. Si c’est le cas et que votre plug-in propose différentes pentes de « cross-over », commencez alors par jouer avec ces réglages. Sinon, essayez de décaler légèrement les limites de vos bandes, le but étant ici bien évidemment d’avoir un résultat le plus transparent possible. Je sais bien que cette façon de faire n’a rien de vraiment « scientifique » mais malheureusement, il faut y aller à tâtons tant ce type de traitement est dépendant du signal source.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. La semaine prochaine, nous clôturerons ce chapitre dédié à la compression par une petite liste de plug-ins de compression accompagnés de leurs usages potentiels.