Cet avant-dernier article de notre série consacrée au mastering maison est sans doute celui que vous attendez tous. En effet, aujourd’hui nous allons vous donner quelques astuces pour avoir « Ze Gros SON qui tâche ». Mais commençons d’abord par une petite mise en garde…
Disclaimer
Nous vous l’avons seriné tout au long de notre périple, mais nous allons tout de même le répéter une dernière fois : plus fort ne veux pas dire mieux, et dans la guerre au volume, tout le monde est perdant, vous, votre musique et même l’auditeur. Ainsi, les techniques qui vont suivre ne sont pas à prendre comme des recettes magiques, mais plutôt comme des armes de destruction massive qu’il faut manipuler avec toutes les précautions possibles. Afin de vous prémunir de tout dérapage, pensez donc à toujours effectuer des comparaisons avant/après traitement à volume perçu égal. Vous devriez alors très vite vous rendre compte des dégâts engendrés, à vous de voir si le jeu en vaut la chandelle.
Pour quelques dB de plus…
La première astuce dont nous allons parler consiste à appliquer deux étages de compression. Pour cela, utilisez un premier compresseur dans votre chaîne d’insert avec des réglages « doux », à savoir un ratio faible (~1,5:1), un temps d’attaque suffisamment long pour ne pas trop attaquer les crêtes et un seuil réglé de façon à obtenir 1 à 1,5 dB de réduction de gain. Ce compresseur sert de « liant » pour le mix et permet déjà de réduire gentiment la dynamique, ce qui facilitera le travail du deuxième compresseur. En parlant du loup, ce dernier pourra être réglé d’une façon relativement plus musclé afin d’obtenir 2 à 3 dB de réduction de gain supplémentaire sans que cela ne soit trop préjudiciable.
La deuxième technique n’est ni plus ni moins qu’une déclinaison de la première, mais cette fois-ci avec des limiteurs. En réglant le seuil de deux limiteurs successifs de façon à obtenir −1,5 à −2 dB sur chacun d’eux, vous obtiendrez un résultat beaucoup plus transparent qu’en utilisant un seul limiteur réglé à −3 ou −4 dB. Par conséquent, vous pouvez éventuellement pousser le bouchon un peu plus loin…
Une autre « recette » pour gagner en niveau sonore sans pour autant sacrifier les transitoires consiste à utiliser la technique de la compression parallèle. Pour ce faire, envoyez votre mix dans un bus auxiliaire sur lequel vous aurez glissé un compresseur réglé au-delà de la cruauté : ratio aussi élevé qu’à l’envi, attaque ultra-rapide pour annihiler jusqu’au moindre souvenir d’une quelconque transitoire et seuil au ras des pâquerettes. Baissez complètement le fader de ce bus, puis remontez-le petit à petit jusqu’à obtenir la sensation de volume souhaité. Ce sous-mixage du bus ultra compressé avec le mix original permet de gonfler le niveau RMS tout en conservant le naturel des crêtes du signal source.
Pour finir, sachez qu’il peut être intéressant de triturer la technique précédente en ajoutant un égaliseur à la suite du compresseur afin de cibler une certaine plage de fréquences lors de la compression parallèle. D’autre part, rien ne vous empêche de combiner toutes ces astuces, mais c’est à vos risques et périls !