Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, il est préférable, la plupart du temps, d’utiliser les réverbérations au travers de bus auxiliaires. Par conséquent, il est légitime de se poser une autre question concernant l’envoi des signaux vers ces bus…
I’m your fader
Lorsque vous décidez d’envoyer le signal d’une piste vers un circuit auxiliaire, la plupart des STAN vous laissent le choix de prélever le signal avant ou après le fader de volume. Si votre séquenceur de prédilection n’est pas disponible dans la langue de Molière, cela se traduit par les options de « Send Pre-Fader » ou « Send Post-Fader ». Afin d’effectuer votre choix en toute connaissance de cause, il est utile de comprendre ce que chacune des possibilités implique.
Si vous prélevez le signal pré-fader, il faut savoir que les changements de niveau de votre piste source effectués via son fader de volume ne seront pas reflétés par le signal réverbéré. En effet, celui-ci restera constant en regard du niveau « Send » puisque ce dernier est alors le seul réglage déterminant la quantité de signal envoyée vers le bus auxiliaire. Autrement dit, si par exemple vous utilisez l’automation du fader pour baisser le volume de votre piste source sur un certain passage, le niveau du signal réverbéré, lui, restera le même, ce qui entraînera de fait un changement de ratio entre le signal source et le signal réverbéré en faveur de ce dernier. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, loin de là même ! Ceci dit, il faut garder cela à l’esprit afin d’éviter les mauvaises surprises. Notez que dans le même ordre d’idée, la manipulation du potentiomètre de panoramique de la piste source n’aura également aucun effet sur le signal réverbéré car qui dit envoi pré-fader, dit aussi envoi pré-pan.
D’autre part, même si ce n’est pas le cas pour toutes les STAN, il se trouve que, bien souvent, les fonctions « mute » et « solo » de la piste source n’ont, elles non plus, pas d’impact sur le son envoyé vers le bus auxiliaire lors d’un prélèvement pré-fader. Du coup, si l’on imagine le cas d’un mixage avec un piano envoyé vers une réverbe placée sur un bus auxiliaire avec un prélèvement pré-fader, eh bien malgré le « mute » de la piste de piano, vous entendrez toujours le son du piano réverbéré en même temps que le reste du mix.
Enfin, sachez que certains séquenceurs proposent une option permettant de prélever le signal pré-fader avant ou après les effets d’insert, ce qui peut être très intéressant dans quelques cas particuliers, comme nous le verrons plus tard.
Concernant l’envoi post-fader, l’histoire est logiquement diamétralement opposée. Le prélèvement du signal s’effectue après les inserts, les réglages de panoramique, solo ou « mute », et bien sûr le fader de volume. Du coup, tout changement de l’un de ces réglages sera immédiatement reflété par le circuit auxiliaire. Dans le cadre de l’utilisation des réverbérations, c’est en règle générale exactement le comportement que l’on souhaite. Ainsi, je vous conseille de vous contenter de l’envoi post-fader, sauf pour quelques usages spécifiques que nous ne manquerons pas d’aborder ultérieurement.
Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode consacré aux différents types de réverbération.