Avant de pouvoir travailler avec des réverbes, il y a tout un petit système à mettre en place. C’est pourquoi cette semaine nous allons nous intéresser aux diverses options de routing qui s’offrent à vous ainsi qu’à leurs avantages et inconvénients.
Série ou parallèle ?
Si vous ne connaissez pas la différence entre les effets d’insert et les circuits d’effets auxiliaires, je vous invite à lire au préalable cet excellent article rédigé il y a quelques années de cela par l’un de mes confrères.
En ce qui concerne le cas particulier des réverbérations, l’usage veut que l’on privilégie la solution des circuits auxiliaires. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, cela permet d’envoyer plusieurs pistes vers un seul et même plug-in de réverbération. Outre le fait que la chose permettra d’économiser les ressources processeur de votre ordinateur, et Dieu sait que les plug-ins de réverbe peuvent être particulièrement gloutons en la matière, l’utilisation d’une réverbération en auxiliaire présente aussi l’avantage de faciliter l’obtention de certains effets, par exemple la cohésion sonore entre les différents éléments du mix.
D’autre part, une utilisation en auxiliaire simplifie également le dosage en finesse du ratio entre le signal source et le signal réverbéré pour chacun des instruments via le réglage d’envoi (Send en anglais) directement depuis la console virtuelle de votre STAN. C’est tout de même beaucoup plus pratique qu’avec une réverbe placée en insert de piste puisqu’alors il vous faudrait à chaque fois ouvrir le plug-in de réverbération pour ajuster le potentiomètre Dry/Wet. D’ailleurs à ce propos, notez bien que lors d’une utilisation avec un circuit auxiliaire, votre plug-in de réverbération doit impérativement être réglé à 100 % Wet, sous peine de voir passer une portion « sèche » des signaux sources au travers de votre auxiliaire, ce qui n’est vraiment pas quelque chose de désirable.
Dans le même ordre d’idée que la remarque précédente, l’usage d’une réverbe en auxiliaire favorise aussi le dosage de la réverbération au sein du mixage en soi. En effet, le niveau du signal réverbéré de l’ensemble des instruments envoyés vers votre bus auxiliaire se gérera tout simplement grâce au fader de volume de ce dernier.
Enfin, un autre des gros avantages de l’auxiliaire par rapport à l’insert, c’est qu’il vous est alors possible de traiter le signal réverbéré indépendamment des sources. Comme nous le verrons plus tard, cela peut être extrêmement utile de pouvoir égaliser, gater, voire compresser uniquement la réverbération.
Tout cela étant dit, il peut tout de même être judicieux d’opter de temps en temps pour la solution de l’insert. Par exemple, si votre réverbération ne concerne qu’un seul et unique instrument, il n’est alors pas forcément utile de surcharger votre console avec une piste auxiliaire supplémentaire juste pour ça. Et c’est encore plus vrai si votre réverbération n’est là que ponctuellement sur une poignée de mesures en guise d’effet de style.
Bref, dans la majorité des cas, je vous conseille d’adopter la solution ô combien polyvalente du circuit auxiliaire. Cette façon de faire implique du coup un autre questionnement quant au routing du signal. Mais nous verrons cela dans notre prochain épisode…