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Formalism
« Un son classique pour un prix modique »
Publié le 23/02/21 à 14:52
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Soyons clairs d'emblée : en dehors des petits malins qui s'évertuent à comparer les clones de Behringer avec les originaux dont ils sont les "heureux possesseurs" (et qui doivent pour cela passer par des batteries de tests à l'oscilloscope pour trouver des micro-nuances entre les premiers et les seconds, que leurs oreilles ne sauraient évidemment relever), personne ne pourrait trouver quoi que ce soit à redire au travail de Behringer. On peut comprendre que cela fasse mal de se dire que désormais, pour 259€, on peut accéder au son du Pro One, alors que d'aucuns ont investi des sommes faramineuses pour dénicher les "vrais". La démocratisation, quel calvaire !
Mais pour le commun des mortels, qui n'a ni d'argent à gaspiller, ni envie de fanfaronner sur ses collections, mais qui n'en a pas moins deux oreilles pour écouter, deux mains pour composer et un cerveau pour apprécier le tout, alors il est clair que Behringer fait un travail monstrueux, typiquement en proposant ce synthé au son classique en tous points, un son qui continue de se retrouver dans la plupart des productions électroniques d'aujourd'hui. C'est l'argument principal de cette machine : un son ultra-classique, sans surprise, qui ressortira toujours dans un mix, et donc adéquat pour produire des leads qui tournent !
Au niveau du synthé lui-même, l'architecture est aussi assez simple : deux VCO avec possibilités d'avoir un mode poly (deux notes simultanées), le VCO A cumulant jusqu'à 2 formes d'ondes et le VCO B jusqu'à trois (avec un mode "low" qui bascule sur des octaves inférieures : difficilement utilisable pour des notes, ce mode est utile pour générer des sons artificiels ou pour les modulations, j'y reviendrai). Une section mixer permet de mélanger les deux VCO ainsi que le noise ou l'entrée audio externe. J'ai l'impression, au passage, que le synthé ne tient pas très bien l'accord, et qu'il est extrêmement sensible aux réglages de la "Frequency". Pas toujours évident d'accorder les deux oscillateurs du coup.
On a ensuite un LFO à trois formes d'ondes possibles (et cumulables), le LFO n'est pas particulièrement rapide à mon sens mais il son job pour la modulation. En effet, les modulations sont envoyées depuis le LFO, depuis l'onde du VCO B et depuis l'enveloppe du filtre : elles peuvent être routées vers différentes directions, soit directement, soit par imputation à une molette de modulation d'un clavier externe. La particularité, c'est que les modulations sont toutes envoyées vers les différentes directions : par exemple, si vous tournez un peu les potards "Amount" du LFO et du VCO B, eh bien ces deux paramètres-là vont être envoyés vers toutes les directions actives. Autrement dit, il n'est pas possible de moduler une destination avec le LFO, et une autre avec le VCO B ou l'enveloppe de filtre : c'est tout ou rien. L'avantage, c'est de pouvoir produire plein de sons très spécifiques; l'inconvénient c'est ce pré-cablage (fidèle à l'original cela dit, c'est le but) qui limite un peu les possibilités.
Cela dit, par rapport à l'original, Behringer a eu la bonne idée d'ajouter des points de patch qui permettent, dans une certaine mesure, d'accéder à d'autres modulations inexistantes sur l'original. Le contrôle par ces points de patch reste cependant moindre par rapport aux schémas de modulations qui passent par les potards (sur la gauche du synthé).
Une autre grande force du Pro One, ce sont les enveloppes, et notamment celle du filtre, extrêmement claquante et réactive. Cela se ressent aussi sur l'enveloppe du VCA : il faut arriver environ au tiers du parcours pour sentir une attaque plus lente. En tous cas le jeu sur ces enveloppes, ajouté au Glide très commode (avec un mode normal qui opère un glide systématique et un mode auto qui génère du glide de manière moins systématiquement, en fonction d'écart de temps entre les notes), permet de se faire bien plaisir, sans oublier le petit bouton qui permet de passer en "drone", i.e. qui arrête l'enveloppe et permet de faire étendre une note pour peu qu'on augmente le temps de release en même temps. très pratique en ce qui me concerne pour faire des ponts et laisser durer des reverbérations dans des morceaux plutôt électroniques...
Voilà, tous ces éléments sont de toutes manières connus. Ce qui se passe en réalité, c'est que c'est un synthé d'une simplicité déconcertante, bien plus maitrisable que le CAT à mon sens, mais avec un son moins original et moins indomptable aussi (ce qui est aussi dû à la construction puisque sur le CAT, il y a des faders, dont le parcours est assez court et peu linéaire, avec parfois un "crantage" au centre, de sorte que dès qu'on y touche, on part vite très et trop loin !). Et c'est justement pour ça qu'on acquiert un pro-One : pour son côté classique de chez classique. Pour ma part, je me régale notamment avec le noise, qui est excellent, extrêmement musical, et qui enrichit énormément le son global. je préfère quand même le CAT, mais en fait, ce ne sont pas des synthés qui sont très comparables. Je pense que le Pro One pourra plus facilement être remplacé par des VST ou d'autres synthés, justement parce qu'il a un son devenu classique. Reste que l'avoir sous la main, c'est encore un autre plaisir.
En tous cas, eh bien... vous pouvez y aller les yeux fermés. C'est simplement hallucinant de pouvoir s'offrir ce son à ce prix.
Ci-dessous, une petite séquence que j'avais faite avec le CAT,mais cette fois reprise avec le Pro One. En comparant les deux on voit très bien apparaître des grains très différents.
Mais pour le commun des mortels, qui n'a ni d'argent à gaspiller, ni envie de fanfaronner sur ses collections, mais qui n'en a pas moins deux oreilles pour écouter, deux mains pour composer et un cerveau pour apprécier le tout, alors il est clair que Behringer fait un travail monstrueux, typiquement en proposant ce synthé au son classique en tous points, un son qui continue de se retrouver dans la plupart des productions électroniques d'aujourd'hui. C'est l'argument principal de cette machine : un son ultra-classique, sans surprise, qui ressortira toujours dans un mix, et donc adéquat pour produire des leads qui tournent !
Au niveau du synthé lui-même, l'architecture est aussi assez simple : deux VCO avec possibilités d'avoir un mode poly (deux notes simultanées), le VCO A cumulant jusqu'à 2 formes d'ondes et le VCO B jusqu'à trois (avec un mode "low" qui bascule sur des octaves inférieures : difficilement utilisable pour des notes, ce mode est utile pour générer des sons artificiels ou pour les modulations, j'y reviendrai). Une section mixer permet de mélanger les deux VCO ainsi que le noise ou l'entrée audio externe. J'ai l'impression, au passage, que le synthé ne tient pas très bien l'accord, et qu'il est extrêmement sensible aux réglages de la "Frequency". Pas toujours évident d'accorder les deux oscillateurs du coup.
On a ensuite un LFO à trois formes d'ondes possibles (et cumulables), le LFO n'est pas particulièrement rapide à mon sens mais il son job pour la modulation. En effet, les modulations sont envoyées depuis le LFO, depuis l'onde du VCO B et depuis l'enveloppe du filtre : elles peuvent être routées vers différentes directions, soit directement, soit par imputation à une molette de modulation d'un clavier externe. La particularité, c'est que les modulations sont toutes envoyées vers les différentes directions : par exemple, si vous tournez un peu les potards "Amount" du LFO et du VCO B, eh bien ces deux paramètres-là vont être envoyés vers toutes les directions actives. Autrement dit, il n'est pas possible de moduler une destination avec le LFO, et une autre avec le VCO B ou l'enveloppe de filtre : c'est tout ou rien. L'avantage, c'est de pouvoir produire plein de sons très spécifiques; l'inconvénient c'est ce pré-cablage (fidèle à l'original cela dit, c'est le but) qui limite un peu les possibilités.
Cela dit, par rapport à l'original, Behringer a eu la bonne idée d'ajouter des points de patch qui permettent, dans une certaine mesure, d'accéder à d'autres modulations inexistantes sur l'original. Le contrôle par ces points de patch reste cependant moindre par rapport aux schémas de modulations qui passent par les potards (sur la gauche du synthé).
Une autre grande force du Pro One, ce sont les enveloppes, et notamment celle du filtre, extrêmement claquante et réactive. Cela se ressent aussi sur l'enveloppe du VCA : il faut arriver environ au tiers du parcours pour sentir une attaque plus lente. En tous cas le jeu sur ces enveloppes, ajouté au Glide très commode (avec un mode normal qui opère un glide systématique et un mode auto qui génère du glide de manière moins systématiquement, en fonction d'écart de temps entre les notes), permet de se faire bien plaisir, sans oublier le petit bouton qui permet de passer en "drone", i.e. qui arrête l'enveloppe et permet de faire étendre une note pour peu qu'on augmente le temps de release en même temps. très pratique en ce qui me concerne pour faire des ponts et laisser durer des reverbérations dans des morceaux plutôt électroniques...
Voilà, tous ces éléments sont de toutes manières connus. Ce qui se passe en réalité, c'est que c'est un synthé d'une simplicité déconcertante, bien plus maitrisable que le CAT à mon sens, mais avec un son moins original et moins indomptable aussi (ce qui est aussi dû à la construction puisque sur le CAT, il y a des faders, dont le parcours est assez court et peu linéaire, avec parfois un "crantage" au centre, de sorte que dès qu'on y touche, on part vite très et trop loin !). Et c'est justement pour ça qu'on acquiert un pro-One : pour son côté classique de chez classique. Pour ma part, je me régale notamment avec le noise, qui est excellent, extrêmement musical, et qui enrichit énormément le son global. je préfère quand même le CAT, mais en fait, ce ne sont pas des synthés qui sont très comparables. Je pense que le Pro One pourra plus facilement être remplacé par des VST ou d'autres synthés, justement parce qu'il a un son devenu classique. Reste que l'avoir sous la main, c'est encore un autre plaisir.
En tous cas, eh bien... vous pouvez y aller les yeux fermés. C'est simplement hallucinant de pouvoir s'offrir ce son à ce prix.
Ci-dessous, une petite séquence que j'avais faite avec le CAT,mais cette fois reprise avec le Pro One. En comparant les deux on voit très bien apparaître des grains très différents.