Yamaha PRO R3

Unité de réverbération au format 2 unités rappelant ces deux ancêtres, les REV 7 et REV 5. On entre soit en XLR, soit en Jacks 6,35 mm, dans les deux cas en symétries actives. Le choix du niveau de travail est de -10 ou + 4 dBu.. A noter l'absence impardonnable d'entrées/sorties numériques AES/EBU ou SPDIF. Donc l'impossibilité d'interfacer cette Pro R3 dans un environnement 100% numérique.. Cette bécane est bien entendu totalement stéréophonique.

Elle dispose en outre d'une égalisation passive, active et modulé très intéressante. L'égalisation passive est constituée d'un égaliseur semi paramétrique totalement analogique placé sur l'entrée du signal et réglable avec de vrais potentiomètres rotatifs ce qui permet, par exemple, de bien faire briller les queues de réverbération sur les sifflantes d'une chanteuse en deux temps trois mouvements. Cela n'a l'air de rien mais c'est terriblement pratique dans le feu de l'action !

UTILISATION

C'est un produit Yamaha, donc l'ergonomie est particulièrement bien fichue. Difficile de se perdre dans des menus qui sont parfois obscures chez la concurrence. A vrai dire tout est parfaitement logique et bien agencé (comme souvent chez ce constructeur). La façade est ornée de touches ayant qu'une fonction, bien rangées par familles, et disposant, pour les plus importantes d'entre elles, d'une led signalant leur état. La Pro R3 dispose également d'un pavé numérique. Avec celui-ci l’accès au programme 81, au temps de délai de 843 ms ou encore au coeff. D'aigu de 0,5 se passe en une seconde et du premier coup. Comme sur leur gamme REV (7 et 5) ou encore sur un H3000 Eventide..

Si vous le voulez bien nous allons décrire les touches de la façade :
Tout d'abord, comme dit plus haut il faut signaler les 6 potards du correcteur semi paramétrique ainsi que les Vu et une paire de potentiomètres concentriques réglant le niveau d'entrée et un classique double afficheur rouge accompagné d'un non moins classique écran rétroéclairé de 48 caractères sur deux lignes.
Viennent ensuite trois cadres bien distincte comportant chacun un certain nombre de touches. Le premier, le « Data/Cursor » et ses quatre flèches, permet de naviguer dans une fenêtre d'affichage. Le second, « Parameter », offre un accès direct à un certain nombre de fonctions essentielles qui demande généralement chez d'autres constructeurs 25 actions sur une touche.. à ce stade, il faut noter le découpage en deux des réglages disponibles sur chaque preset : le « Main » ou le principal et le « Fine » ou le secondaire. C'est un petit peu comme chez Lexicon, ceci permet de simplifier quelque peu l'utilisation de l'appareil, les paramètres éditables constitutifs d'un programme peuvent être fort nombreux, et surtout relègue certaines commandes loin des regards néophytes.. En effet, qui n'a jamais râlé contre ce petit stagiaire aussi sympathique que dévoué, et qui a transformé votre belle simulation de salle aux multiple échos cadencés en rythme se noyant progressivement dans une belle réverbération modulée en son de tonneau ? Aller, levez le doigt ! Donc merci Yamaha ! Dans le même cadre ce trouve la gate et l'égaliseur numérique d'effet, bénéficiant également d'une mise en marche et d'un accès direct. Les trois dernières touches : « Level », « Compare » et « Others », complète cette parie Parameter.
« Level » agit, comme son nom l'indique, sur les niveaux et balances d'effet. « Compare » permet de se rendre compte de la différence entre un preset, point de départ obligé, et sa propre création. « Other » est une sorte de fourre-tout qui contient l'éditeur des noms et le contrôleur de paramètres assignable via le MIDI. Passons le pavé numérique vu plus haut, pour arriver aux quatre commandes propres aux mémoires, à savoir « Progam », « Store », « Cancel » et « Recall », pour lesquelles vous me ferez grâce des explications quant à leur fonctions.. Ne reste donc plus que trois touches à détailler, dont une tout à fait géniale, le « Infinite » et deux autres plus classique, le « Bypass » (sans commentaire..) et « Utility ».
Que celui ou celle qui n'a jamais réglé sa réverbération sur 99 secondes lève la main. Génial non ? Oui mais alors quelle perte de temps pour y arriver et souvent avec d'autres modèles que de bruits parasites ! Rien de tous cela ici, on peut très bien être en train de travailler sur une petite simulation courte, il suffit d'appuyer sur la touche « Infinite » pour entendre sa réverbération se figer littéralement sur elle-même, créant de fait un nouvel effet très intéressant et surtout très créatif. Il est je pense inutile de préciser qu'aucun durcissement du son n'accompagne cette action..


QUALITÉ SONORE

Il est important de signaler qu'il ne faut surtout pas se fier à une écoute rapide de la Pro R3 car elle dispose d'un potentiel qui va bien au-delà ! En détaillant quelque peu les possibilités du processeur, on dispose soit d'un effet complexe de type reverd, réflexions ou simulation complexe d'une pièce, ou bien de deux blocs de calcul, composé d'une réverbération et d'un deuxième effet, donc comme un écho, un chorus, un transposeur, un flanger..etc.. que l'on peut mettre dans l'ordre que l'on veut, aux-quels viennent se greffer, le filtre dynamique, le compresseur, l'égalisation numérique et la gate.

Donc cette machine n'est pas qu'un simple réverbération elle propose également tout une palette d'effets, à savoir : un pitch shiffer de bonne qualité, des effets de chorus sympathiques, des délais un peu perfectibles et de la cohorte habituelle chez Yamaha comme le symphonic.. le flanger..etc.. Mais surtout d'un compresseur stéréo parfaitement utilisable, c'est suffisamment rare pour le souligner !
Pour en revenir à la section égalisation, comme vu précédemment, elle peut être passive, active ou modulé et de fait cette bécane est capable de créer des espaces totalement délirants et évoluant avec l’enveloppe du son, le type même de programme qui manque parfois cruellement sur d'autre machines ou plugs, et qui fait toute la différence !

Pour revenir au son de cette Pro R3 et en particulier de ses réverbération, le son jaillit, dense, riche et brillant (trop par moment). En fait, sur les programmes d'usine, Yamaha a eu la main un peu lourde sur les réglages du coeff. d'aigu et sur le paramètre du Liveness.. Une fois ces réglages retouchés tout rentre dans l'ordre.Les légères modulations que l'on peut ajouter aux queues de réverbérations peuvent lui donner le cas échéant un petit coté "Lexiconnien" bien agréable, bien sûr elle n'aura jamais la finesse des PCM91/96 ou encore d'une Reverb 4000 de chez Tc, mais sa véritable force est de proposer une autre couleur, une autre approche de la réverbération comme avant elle ses ainées REV 5 et 7, par contre elle sera plus à l'aise avec tout types de sources que ces dernières.


AVIS GLOBAL

Mise à part l'énorme bourde du constructeur aux diapasons omettant toutes entrées et sorties numériques (!??!!) il n'y a rien à dire de mauvais sur cet appareil et essayer de lui trouver un défaut est définitivement une tâche bien ingrate. La seule recommandation que je peux faire sera celle de la reverser à des applications ou la force devra primer sur la finesse, j'entends par là, sur des sources ayant un besoin important en grain et en enjolivage.

Pour en revenir quelques minutes sur cette absence d'entrées/sorties numériques, sachez tout de même que même si les convertisseurs d'entrées et de sorties offrent qu'une résolution de 20 bits avec une fréquence d’échantillonnage de seulement 44,1kHz, le son de cette Po R3 reste incroyablement naturel avec un souffle très très loin derrière le signal utile.. Elle souffle moins qu'une Tc Electronic M-One.. Et qu'aucun bruit de quantification n'est perceptible même avec un niveau d'entrée faible..

Pour conclure cette Pro R3 est un excellent choix si vous voulez étoffer votre rack d'une machine proposant une autre approche de cet effet tant prisé.. la réverbération..

=> Avis édité le 28 octobre 2013.