revega
« Un sosie médiocre... »
Publié le 21/12/24 à 13:41
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Bon suite aux avis dithyrambiques de certains le mien va paraitre bien fade voir carrément aux antipodes mais… je m’en fiche.
J’ai eu l’occasion de jouer et triturer l’appareil un moment, curieux que j’étais en tombant dessus chez une connaissance commune.
Le Poly D comme son nom l’indique est un…. Poly?… non! Un para? Oui! En fait c’est un faux polyphonique (comme le mentionne un commentaire précédent). Bref on va l’appeler le ParaD mais déjà ça commence assez mal. Y’a une intention délibérée de prendre les consommateurs pour des imbéciles et ça semble, en plus, être l’apanage de cette marque en manque de communication sérieuse . Ben oui la paraphonie c’est pas de la polyphonie point barre. Pour info la paraphonie s’aligne sur le nombre d’oscilateurs et ne peut être efficace (dans ce sens) que si ils sont tous réglés exactement de la même façon.
Donc après cette entrée en matière en demi teinte, on a devant soit une copie (sans blague?) de la référence des mono synths 70’s le bien nommé révolutionnaire le 'Minimoog'. Bon là aussi je vais être tranché, les copies/erzats ne manquent pas à l’appel. Studio Electronic, Roland (avec Studio Electronics), Creamware/sonicore, NRsynth, des projets DIY , sans parler de moults applications VST, ça fait du monde au final. Alors ce qui rend ce ‘ParaD’ attrayant c’est surtout… son prix. Dans les 600/700 balles neuf. Ok. Mais si on achète un prix avant d’acheter par besoin, par passion, c’est qu’il y a un hic. Et ça la marque l’a bien compris vu l’avalanche démesurée de produits copiés qu’elle annonce tous les mois/jours.
Alors sur le physique:
-Dans l’ensemble c’est plutôt bien fichu et les dimensions sont cohérentes même si je le trouves assez moche mais certains diront inlassablement et bêtement: « oui mais pour le prix ». Et donc? Moins c'est cher plus c'est moche? Bref...
Pour commencer c’est 100% ‘made in China, oubliez le "manufactured in US" "Williamsville" "Ascheville" ou "Buffalo". Là déjà on voyage pas dans les mêmes sphères (artisana vs mega industriel). Il est plus grand que ce à quoi je m’attendais, dimensions généreuses dirons nous. On retrouve, dans les matériaux, du bois (on a pas le bois racé et massif du vrai Minimoog ne rêvez pas) des potards plastique, et un coffrage métallique cohérent. Il est bien foutu, rien à dire là dessus. Mais j’avoue que quelque chose me chiffonne. A force de trop vouloir ressembler à son ‘référent’ ce ParaD fait tout de même un peu quelconque, un peu comme prendre un sosie à la place de l’original (c’est fun, beaucoup moins cher, mais au final on le regarde plus pour se marrer qu’on ne le prend au sérieux). Ce qui est vraiment dommage et consternant! Car il y avait un truc à faire et à ré-inventer. On se demande alors pourquoi la marque n’en a pas profité pour faire un peu de neuf et, de surcroit, créer quelque chose de plus singulier, personnel avec un clin d’oeil bienveillant. Non la logique commerciale l’emporte là ou un peu d’originalité et d’intelligence l’aurait nettement sorti de sa catégorie ‘copie/clone’.
Niveau son:
-Déjà je connais bien le Minimoog j’ai joué sur 3 modèles différents dont celui appartenant à EDF (qu’ils avaient exposé il y a quelques années) et j’ai un Voyager que j’adore depuis longtemps (pas le même son mais une prise en main ‘familiale’). Alors une fois allumé ok c’est sans surprise, ça glisse tout seul et on reconnait une fois de plus le grain inspiré du minimoog avec en plus un quatrième OSC( don je vois pas trop l’intérêt à part pour la paraphonie), un chorus (jamais aimé les chorus donc pas pour moi), un aprégiateur et un séquenceur (le seul vrai plus si on arrive à le faire tourner, laborieux).
Mais j’ai eu beau tourner le filtre dans tous les sens je n’ai pas retrouvé ce son ‘électrique’ si caractéristique de l’original, il manque un truc, une âme. La dynamique me semble bonne et, quelque part, le territoire sonore est cohérent. En revanche, pas de mémoires, pas d’effets (vu la qualité chez Behringer autant rien regretter) et pas de matrice de modulation. Le pédigré est pas mauvais mais il fait pâle figure quand on voit ce que fait la concurrence pour un peu plus cher (Grandmother de Moog, par exemple ou d’autres marques comme ASM, Sequential, Novation).
Le chorus souffle mais comme j'aime pas les chorus je n'en ai pas tenu rigueur.
Ce qui frappe au niveau du son c’est le niveau de sortie. Je me suis demandé si un réglage de VCA était à faire ou une calibration et en fait non. C’est très bas et faut pousser sa table de mix ce que j’aime pas beaucoup (rien de mieux pour avoir un bruit de fond). Donc la sensation de puissance que l’on ressent avec un vrai Minimoog est absente selon moi.
Sinon le clavier est mauvais, ça fait le job mais pas plus (bruyant en plus). J’ai vu sur le net un tutoriel pour le changer, ok mais la facture va monter et faut savoir bricoler. L’alim est en fait un transfo assez bas de gamme, celui que j’avais faisait un drôle de bruit (ronflette). Le mode d’emploi est en plusieurs langues (dont le français) et reste très basique sur la prise en main. En revanche ils se gardent bien de mentionner la marque Moog et le travail titanesque/visionnaire de son génial inventeur Bob Moog (déjà sur leur Pro One c’était pareil on avait même l’impression qu’il méprisait le concepteur original Dave Smith). Un comble, une insulte, une attitude de … voyous!!!!!
Alors au final que penser de ce ‘ParaD’? La réponse est … franchement pas grand chose!
On ne fabrique pas un instrument pour se donner une image qui n’est pas la sienne. Un clone peut être une ré-appropriation d’un concept/produit si le talent et la bienveillance qui accompagnent le projet sont de mise (Studio Electronics, par exemple, en a fait le pilier de son catalogue, NRSynth leur saint graal). Ici c’est malheureusement tout l’inverse. On prend, on copie, on produit industriellement on révise l’histoire (la fumisterie absolue) et basta!
Behringer vend du ‘rêve’ à ceux qui croient que l’inspiration vient d’un instrument, ou aux autres qui restent persuadés qu’acheter une copie ‘low cost’ est une manière de s’approprier une part de l’originale ce qui est, évidemment, entièrement faux. Comme si rouler en Honda civic vous donnait les sensations d’une Lamborghini….
L’offre Moog (les originaux) est suffisamment diversifiée aujourd’hui pour regarder ce qui se fait de sérieux chez eux. Le très bon Grandmother (avec des points de patchs et une belle reverb), le Mother 32 (en semi modulaire) ou le module desktop ultra vitaminé Subharmonicon pour un prix très intéressants et nettement plus de possibilités vous fera entrer chez Moog avec de vrais arguments.
Et oui 630 € (prix moyen mais Behringer fait les soldes en ce moment à moins de 600) ce n’est pas rien quand on sait que l’alim est à changer, le clavier anecdotique, le SAV inexistant (sauf chez votre revendeur), les réparations compliquées (Behringer ne communique aucun schéma, bon courage) et l’originalité absente. Et non l’argument du « c’est pas cher’ » est absurde. C’est tout de même un coût pour un instrument aussi redondant. On peut aussi se dire que ce PolyD à bien peu de chances de s’inscrire dans l’histoire comme son illustre ‘model’ et restera l’image d’une vision étriquée, souvent malhonnête, d’un constructeur plus avide d’opportunités (voir de mauvais coups) que d’innovations sérieuses.
Vous voilà prévenu!
J’ai eu l’occasion de jouer et triturer l’appareil un moment, curieux que j’étais en tombant dessus chez une connaissance commune.
Le Poly D comme son nom l’indique est un…. Poly?… non! Un para? Oui! En fait c’est un faux polyphonique (comme le mentionne un commentaire précédent). Bref on va l’appeler le ParaD mais déjà ça commence assez mal. Y’a une intention délibérée de prendre les consommateurs pour des imbéciles et ça semble, en plus, être l’apanage de cette marque en manque de communication sérieuse . Ben oui la paraphonie c’est pas de la polyphonie point barre. Pour info la paraphonie s’aligne sur le nombre d’oscilateurs et ne peut être efficace (dans ce sens) que si ils sont tous réglés exactement de la même façon.
Donc après cette entrée en matière en demi teinte, on a devant soit une copie (sans blague?) de la référence des mono synths 70’s le bien nommé révolutionnaire le 'Minimoog'. Bon là aussi je vais être tranché, les copies/erzats ne manquent pas à l’appel. Studio Electronic, Roland (avec Studio Electronics), Creamware/sonicore, NRsynth, des projets DIY , sans parler de moults applications VST, ça fait du monde au final. Alors ce qui rend ce ‘ParaD’ attrayant c’est surtout… son prix. Dans les 600/700 balles neuf. Ok. Mais si on achète un prix avant d’acheter par besoin, par passion, c’est qu’il y a un hic. Et ça la marque l’a bien compris vu l’avalanche démesurée de produits copiés qu’elle annonce tous les mois/jours.
Alors sur le physique:
-Dans l’ensemble c’est plutôt bien fichu et les dimensions sont cohérentes même si je le trouves assez moche mais certains diront inlassablement et bêtement: « oui mais pour le prix ». Et donc? Moins c'est cher plus c'est moche? Bref...
Pour commencer c’est 100% ‘made in China, oubliez le "manufactured in US" "Williamsville" "Ascheville" ou "Buffalo". Là déjà on voyage pas dans les mêmes sphères (artisana vs mega industriel). Il est plus grand que ce à quoi je m’attendais, dimensions généreuses dirons nous. On retrouve, dans les matériaux, du bois (on a pas le bois racé et massif du vrai Minimoog ne rêvez pas) des potards plastique, et un coffrage métallique cohérent. Il est bien foutu, rien à dire là dessus. Mais j’avoue que quelque chose me chiffonne. A force de trop vouloir ressembler à son ‘référent’ ce ParaD fait tout de même un peu quelconque, un peu comme prendre un sosie à la place de l’original (c’est fun, beaucoup moins cher, mais au final on le regarde plus pour se marrer qu’on ne le prend au sérieux). Ce qui est vraiment dommage et consternant! Car il y avait un truc à faire et à ré-inventer. On se demande alors pourquoi la marque n’en a pas profité pour faire un peu de neuf et, de surcroit, créer quelque chose de plus singulier, personnel avec un clin d’oeil bienveillant. Non la logique commerciale l’emporte là ou un peu d’originalité et d’intelligence l’aurait nettement sorti de sa catégorie ‘copie/clone’.
Niveau son:
-Déjà je connais bien le Minimoog j’ai joué sur 3 modèles différents dont celui appartenant à EDF (qu’ils avaient exposé il y a quelques années) et j’ai un Voyager que j’adore depuis longtemps (pas le même son mais une prise en main ‘familiale’). Alors une fois allumé ok c’est sans surprise, ça glisse tout seul et on reconnait une fois de plus le grain inspiré du minimoog avec en plus un quatrième OSC( don je vois pas trop l’intérêt à part pour la paraphonie), un chorus (jamais aimé les chorus donc pas pour moi), un aprégiateur et un séquenceur (le seul vrai plus si on arrive à le faire tourner, laborieux).
Mais j’ai eu beau tourner le filtre dans tous les sens je n’ai pas retrouvé ce son ‘électrique’ si caractéristique de l’original, il manque un truc, une âme. La dynamique me semble bonne et, quelque part, le territoire sonore est cohérent. En revanche, pas de mémoires, pas d’effets (vu la qualité chez Behringer autant rien regretter) et pas de matrice de modulation. Le pédigré est pas mauvais mais il fait pâle figure quand on voit ce que fait la concurrence pour un peu plus cher (Grandmother de Moog, par exemple ou d’autres marques comme ASM, Sequential, Novation).
Le chorus souffle mais comme j'aime pas les chorus je n'en ai pas tenu rigueur.
Ce qui frappe au niveau du son c’est le niveau de sortie. Je me suis demandé si un réglage de VCA était à faire ou une calibration et en fait non. C’est très bas et faut pousser sa table de mix ce que j’aime pas beaucoup (rien de mieux pour avoir un bruit de fond). Donc la sensation de puissance que l’on ressent avec un vrai Minimoog est absente selon moi.
Sinon le clavier est mauvais, ça fait le job mais pas plus (bruyant en plus). J’ai vu sur le net un tutoriel pour le changer, ok mais la facture va monter et faut savoir bricoler. L’alim est en fait un transfo assez bas de gamme, celui que j’avais faisait un drôle de bruit (ronflette). Le mode d’emploi est en plusieurs langues (dont le français) et reste très basique sur la prise en main. En revanche ils se gardent bien de mentionner la marque Moog et le travail titanesque/visionnaire de son génial inventeur Bob Moog (déjà sur leur Pro One c’était pareil on avait même l’impression qu’il méprisait le concepteur original Dave Smith). Un comble, une insulte, une attitude de … voyous!!!!!
Alors au final que penser de ce ‘ParaD’? La réponse est … franchement pas grand chose!
On ne fabrique pas un instrument pour se donner une image qui n’est pas la sienne. Un clone peut être une ré-appropriation d’un concept/produit si le talent et la bienveillance qui accompagnent le projet sont de mise (Studio Electronics, par exemple, en a fait le pilier de son catalogue, NRSynth leur saint graal). Ici c’est malheureusement tout l’inverse. On prend, on copie, on produit industriellement on révise l’histoire (la fumisterie absolue) et basta!
Behringer vend du ‘rêve’ à ceux qui croient que l’inspiration vient d’un instrument, ou aux autres qui restent persuadés qu’acheter une copie ‘low cost’ est une manière de s’approprier une part de l’originale ce qui est, évidemment, entièrement faux. Comme si rouler en Honda civic vous donnait les sensations d’une Lamborghini….
L’offre Moog (les originaux) est suffisamment diversifiée aujourd’hui pour regarder ce qui se fait de sérieux chez eux. Le très bon Grandmother (avec des points de patchs et une belle reverb), le Mother 32 (en semi modulaire) ou le module desktop ultra vitaminé Subharmonicon pour un prix très intéressants et nettement plus de possibilités vous fera entrer chez Moog avec de vrais arguments.
Et oui 630 € (prix moyen mais Behringer fait les soldes en ce moment à moins de 600) ce n’est pas rien quand on sait que l’alim est à changer, le clavier anecdotique, le SAV inexistant (sauf chez votre revendeur), les réparations compliquées (Behringer ne communique aucun schéma, bon courage) et l’originalité absente. Et non l’argument du « c’est pas cher’ » est absurde. C’est tout de même un coût pour un instrument aussi redondant. On peut aussi se dire que ce PolyD à bien peu de chances de s’inscrire dans l’histoire comme son illustre ‘model’ et restera l’image d’une vision étriquée, souvent malhonnête, d’un constructeur plus avide d’opportunités (voir de mauvais coups) que d’innovations sérieuses.
Vous voilà prévenu!