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Test du Poly D de Behringer - La quatrième Dimension

9/10
Award Qualité / Prix 2019
2019
Qualité / Prix
Award

Après le Model D au format module, Behringer présente le Poly D, un synthé compact complet : panneau inclinable, clavier dynamique, paraphonie à quatre VCO, chorus et distorsion analogiques, arpégiateur, séquenceur… et un tarif à tomber !

Test du Poly D de Behringer : La quatrième Dimension

Personne ne l’a venu venir ! Les premiers K-2 étaient à peine livrés, la TD-3 était tout juste annon­cée, la RD-9 était toujours atten­due… sans parler des RD-8, Odys­sey, Crave frai­che­ment débarqués dans quelques chau­mières privi­lé­giées, les UBXA et DS80 sur les écrans des ingé­nieurs… Et toujours les Pro-1, MS-1, VC340, Model-D, Neutron, Deep­Mind au cata­logue. On a peine à croire que cette gamme touf­fue a été imagi­née et produite en à peine trois ans. Mais que ne fut pas notre surprise lorsqu’un carton trapu et lourd arriva au studio ! « On vous envoie un nouveau produit en pré-test, vous nous direz ce que vous en pensez… », nous avait humble­ment proposé Luigi, Brand Inno­va­tion Leader de Music Tribe. Le carton était minu­tieu­se­ment emmailloté dans un discret papier Craft. Le masque tombé, on découvre le dessin d’un synthé qui n’est pas sans rappe­ler un célèbre mono­dique améri­cain produit au début des années 70 ; le plus célèbre d’entre eux, même ! Une chose nous surprend immé­dia­te­ment dans la section VCO : il y en a quatre ! Et ce nom, là, Poly D, qui nous saute tout de suite aux yeux… Ils l’ont fait ? Ils l’ont fait !

D figuré

PolyD_2tof 02.JPGSi le Model D avait scru­pu­leu­se­ment cloné le son du Mini­moog, le Poly D en repro­duit inté­gra­le­ment le design. L’objet est magni­fique, avec une construc­tion tout de bois et de métal, un panneau rele­vable à trois posi­tions et un posi­tion­ne­ment simi­laire des commandes. La machine est toute­fois un peu plus compacte, puisqu’elle mesure 65 × 36 × 9 cm (panneau à plat), le clavier étant réduit à trois octaves. Lesté et de résis­tance progres­sive à l’en­fon­ce­ment, il est sensible à la vélo­cité et à la pres­sion, qu’il peut trans­mettre en MIDI et via des sorties CV avec poten­tio­mètre de dosage. Cela commence bien ! La qualité de construc­tion est excel­lente, la plus soignée que nous ayons vue sur un synthé Behrin­ger, encore un poil mieux que le VC340. Il y a même une petite protec­tion pelable sur la plaque alu Poly D et les capu­chons des rota­tifs. Cette qualité se ressent sur le poids (10,2 kg). Les commandes sont géné­reuses, bien dimen­sion­nées et bien espa­cées. La résis­tance des poten­tio­mètres est parfaite et la réponse des inter­rup­teurs rota­tifs impec­cable. Même les inver­seurs à bascule sont bien francs. Rien à voir avec le module D, on est ici en ligne avec le Mini­moog, à ceci près que les commandes ne sont pas fixées à la façade (il y a toute­fois un pas de vis donc les puristes pour­ront sans doute ajou­ter des écrous).

Au global, on trouve 28 poten­tio­mètres, 8 inter­rup­teurs rota­tifs, 24 inter­rup­teurs à bascule et 20 pous­soirs de diffé­rentes tailles (certains rétroé­clai­rés). Leur dispo­si­tion est très logique, avec de gauche à droite, modu­la­tions, VCO, mixeur, VCF, enve­loppes, effets, séquen­ceur et volumes finaux (sorties audio et casque). Le géné­ra­teur de La 440 du Model D est passé à la trappe, il restait pour­tant un peu de place à droi­te… À gauche du clavier, on trouve les clas­siques molettes de modu­la­tion (rétroé­clai­rées en rouge suivant leur posi­tion), la section LFO (vitesse, forme d’onde), la trans­po­si­tion (+/- une octave) et l’in­ter­rup­teur de Glide. Inutile de dire que la prise en main est immé­diate et l’er­go­no­mie quasi parfaite, les rares fonc­tions système (canal MIDI, prio­rité de note, mode de déclen­che­ment des enve­loppes, note de réfé­rence pour le zéro volt, source d’hor­loge, réponse des contrô­leurs physiques) étant acces­sibles via Synth Tool, une appli bien conçue, qui détecte auto­ma­tique­ment le Poly D via USB.

PolyD_2tof 12.JPGMise à part la prise casque jack 6,35 vissée en façade au-dessus de l’in­ter­rup­teur secteur, le reste de la connec­tique est située sur le panneau rele­vable (comme toute l’élec­tro­nique de la machine, le reste de la caisse étant vide, mis à part le clavier et les commandes de gauche, comme sur un Mini­moog). On trouve quatre entrées CV (modu­la­tion, pitch, filtre, volume), une entrée Trig­ger (vers les enve­loppes), une paire de sorties stéréo symé­triques, une entrée/sortie synchro, une entrée audio, quatre sorties CV/Trig­ger (CV vélo­cité avec poten­tio­mètre, Trig­ger, CV Pitch, CV pres­sion avec vélo­cité), un trio MIDI DIN, une prise USB B (MIDI, réglages système, réglages séquen­ceur) et une borne circu­laire pour alimen­ta­tion externe 12V DC / 1A à centre posi­tif, du type bloc extrême très cheap label­lisé TC Elec­tro­nics, seule verrue sur cet ensemble impec­cable ; nous avons suggéré à Behrin­ger de four­nir une alimen­ta­tion externe un peu plus quali­ta­tive vu l’ex­cel­lente construc­tion de la machine. Toute la connec­tique audio / CV / synchro est au format jack 6,35, merci ! Sur le fond du panneau rele­vable, on trouve un certain nombre d’ajus­tables, pour les VCO, le –10V/+10V et les effets analo­giques.

Accord D

PolyD_2tof 09.JPGLe Poly D est un synthé analo­gique para­pho­nique à 4 VCO. Il lui faut 10–15 minutes pour se stabi­li­ser, bien­ve­nue dans le monde merveilleux de l’ana­lo­gique. Le synthé tient bien l’ac­cord, pas besoin de réajus­ter trop souvent les VCO une fois la machine à tempé­ra­ture, rien de pertur­bant. La qualité sonore est top niveau, mais le volume de sortie aurait mérité 10–15 dB de plus. La couleur Mini­moog est bien là et c’est encore plus gras avec tous les VCO acti­vés. On a rare­ment besoin de 3 VCO sur un Mini­moog, mais là on en a 4 ! Rien de tel pour créer des Sub VCO de luxe, en passant le 4e VCO à l’oc­tave. Ou encore 2 VCO à peine désac­cor­dés, 1 VCO à l’oc­tave infé­rieure et 1 VCO à l’oc­tave supé­rieure. L’autre idée est de passer en mode unis­son, en jouant 2 notes : chacune pren­dra 2 VCO ! Mieux encore, le mode Poly permet de jouer les 4 VCO en para­pho­nie, chaque note déclen­chant un VCO. À nous les accords 4 voix sans rete­nue !

Le filtre en échelle est musi­cal à souhait, surtout en mode passe-bas. Grâce aux enve­loppes très rapides, il est possible de créer des cuivres avec des segments d’at­taque et de déclin courts. En connec­tant direc­te­ment la sortie CV vélo­cité à l’en­trée CV filtre, puis en dosant la quan­tité de modu­la­tion avec le poten­tio­mètre prévu à cet effet, les sons prennent vie. De même, on peut assi­gner la pres­sion à l’en­trée volume pour créer des nuances subtiles dans les sons tenus. Un peu de chorus analo­gique stéréo finit par nous convaincre. Autre piste d’ex­plo­ra­tion qui sort des stan­dards avec le Mini­moog, des arpèges à relâ­che­ment prolongé, envoyées dans la distor­sion analo­gique, égre­nées comme une guitare satu­rée. Dernière piste inté­res­sante, l’uti­li­sa­tion du séquen­ceur à pas : les 32 pas, la para­pho­nie et l’en­re­gis­tre­ment de la vélo­cité permettent de créer des motifs inédits, le Mini­moog étant tota­le­ment dépourvu de ces fonc­tion­na­li­tés.

Pour ce qui est des sons clas­siques typés Mini­moog, il faut signa­ler que les niveaux d’en­trée dans le VCF sont un peu moins élevés que sur le Model D, il y a donc moins de satu­ra­tion. Ce choix de concep­tion est lié à l’ajout du 4e VCO et des effets analo­giques en sortie de VCA (distor­sion et chorus). Conser­ver les niveaux d’en­trée tels quels aurait fait craquer le chorus, ce que certains utili­sa­teurs néophytes auraient pu prendre pour un défaut de concep­tion. La préci­sion du niveau de sortie des VCO est assu­rée par des circuits V2164 déve­lop­pés par Cool Audio, clones des fameux SSM2164 (VCA de luxe). Pour les mêmes raisons, le circuit de feed­back interne a été retiré (sur le module D, il est auto­ma­tique­ment activé quand on ne branche rien à l’en­trée audio) : il semble qu’il n’y ait qu’une simple résis­tance à chan­ger sur la carte pour retrou­ver la fonc­tion, le circuit d’ori­gine étant toujours là ; avis aux intré­pides du fer à souder, au détri­ment de la garan­tie.

PolyD_1audio 01 Singin 1–2–3–4
00:0001:01
  • PolyD_1audio 01 Singin 1–2–3–401:01
  • PolyD_1audio 02 Big4 Bass01:36
  • PolyD_1audio 03 Soft Poly­cho­rus01:12
  • PolyD_1audio 04 Seq PolyHPF00:56
  • PolyD_1audio 05 Distor­ded Reality01:22
  • PolyD_1audio 06 VCO4 Mod00:31
  • PolyD_1audio 07 Rez Sad00:53
  • PolyD_1audio 08 Stormy D00:59
  • PolyD_1audio 09 Saute­rie Ö quatre00:35
  • PolyD_1audio 10 Bye Bye00:25

D doublé

Pour géné­rer le son, le Poly D reprend l’en­semble des modules du Mini­moog et en améliore certains, parfois copieu­se­ment. On commence par les 3 premiers VCO, capables de géné­rer 6 ondes exclu­sives : triangle, trapèze, rampe, carré, impul­sion large, impul­sion étroite. Il n’y a toujours pas de PWM, dommage. Sur le VCO4, l’onde trapèze est rempla­cée par une dent de scie, idéale pour créer des effets de phase ou des modu­la­tions cycliques descen­dantes via le bus de modu­la­tion. Chaque VCO peut être réglé sur 32–16–8–4–2 pieds, plus un mode LO (domaine vibra­toire), portant la plage d’os­cil­la­tion de 0,1 Hz à 20 kHz. Les VCO2–3–4 peuvent être fine­ment désac­cor­dés sur +/- 7 demi-tons (en théo­rie, car sur notre modèle de test, nous trou­vons –9/+8 demi-tons, comme sur le module D d’ailleurs). Le suivi de clavier du VCO4 peut être décon­necté, idéal pour les modu­la­tions des autres VCO (cf. chapitre suivant).

PolyD_2tof 10.JPGMais la grosse nouveauté par rapport au Model D, c’est la possi­bi­lité de jouer les quatre VCO en modes mono, unis­son ou para­pho­nique (terme appro­prié, vu qu’il n’y a ensuite qu’un VCF et un VCA). En mode unis­son, les VCO sont empi­lés en fonc­tion du nombre de notes jouées : jouer 2 notes empile 2 VCO par note ; jouer 3 notes déclenche 3 × 1 VCO ; en jouer 4 crée un accord à un VCO par note. En mode para­pho­nique, les VCO sont solli­ci­tés un par un, au fur et à mesure (donc pas en cycle), jusqu’à concur­rence des quatre (il n’y a qu’un VCO par note quel que soit le nombre de notes jouées, contrai­re­ment au mode unis­son). Des LED témoin s’al­lument lorsque les VCO sont solli­ci­tés, bien vu.

Un judi­cieux inter­rup­teur Auto Damp défi­nit la gestion des accords quand on relâche les notes : soit les VCO sont coupés au fur et à mesure, soit ils sont main­te­nus jusqu’à ce que la dernière note de l’ac­cord soit relâ­chée ou qu’une nouvelle note soit jouée. Tant qu’on parle d’ac­cords, nous avons suggéré à l’équipe de déve­lop­pe­ment d’ajou­ter un mode Chords. Via le logi­ciel Synth Tool, on peut aussi régler la prio­rité de note (dernière, basse, haute) et le mode de redé­clen­che­ment des enve­loppes lorsqu’on joue des accords (redé­clen­chés ou pas, comme sur un bon vieux RS-505). En plus des quatre VCO, on trouve un géné­ra­teur de bruit commu­table blanc/rose et une entrée audio (avec indi­ca­teur de satu­ra­tion par diode). Chaque source dispose d’un inter­rup­teur marche/arrêt et d’un poten­tio­mètre de volume.

D formé

PolyD_2tof 07.JPGLa sortie mono du mixeur attaque ensuite le VCF 4 pôles réso­nant en échelle de tran­sis­tors. Contrai­re­ment au Mini­moog (mais comme sur le module D), le Poly D lui ajoute un mode passe-haut, toujours inté­res­sant pour étendre la pano­plie sonore, sans être renver­sant, comme souvent sur les VCF en échelle de tran­sis­tors. En plus de son réglage par poten­tio­mètre (séri­gra­phié –4 / +4 comme sur le Model D), la fréquence de coupure peut être modu­lée par une enve­loppe dédiée (toujours sans inver­seur), le bus de modu­la­tion (acti­vable par un inter­rup­teur dédié, nous en repar­le­rons) et le suivi de clavier (réglable avec deux autres inter­rup­teurs sur les valeurs 0–1/3–2/3–3/3). La réso­nance est capable de faire auto-oscil­ler le filtre au-delà d’un certain seuil, produi­sant une sinu­soï­dale pure (qui ne hurle pas quand on pousse le niveau). Cela a tendance à écra­ser le reste des fréquences (donc les basses) car il n’y a pas de compen­sa­tion, la concep­tion origi­nelle étant conser­vée. Enfin, le VCA final peut être modulé par une enve­loppe dédiée. Bref, nous sortons enfin des sentiers battus en conser­vant l’ADN fonda­teur…

Le Poly D possède deux enve­loppes ADSR routées vers les VCO/VCF et le VCA. Les attaques varient de 1 ms à 10 s et les déclins de 4 ms à 35 s. Les temps de relâ­che­ment sont réglés en même temps que les temps de déclin. Les segments de relâ­che­ment peuvent être acti­vés via un inter­rup­teur à bascule (réglage commun cette fois, comme sur le Mini­moog, mais contrai­re­ment au module D). La section Control­lers est un bus de modu­la­tion, assi­gnable au pitch et à la fréquence du VCF (via deux inter­rup­teurs à bascule), par quatre sources mélan­geables deux par deux. La quan­tité de modu­la­tion appliquée est dosée par la molette de modu­la­tion. Le premier groupe de sources est consti­tué du VCO4 ou de l’en­ve­loppe de filtre ; le second groupe est consti­tué du LFO ou du géné­ra­teur de bruit. Une fois la source sélec­tion­née dans chaque groupe, on mélange les deux groupes à l’aide d’un poten­tio­mètre de balance. On trouve aussi un poten­tio­mètre réglant la vitesse du Glide. Le LFO offre deux formes d’onde (triangle ou carré) et un poten­tio­mètre de fréquence du LFO (0,05 à 200 Hz). Rien de bien nouveau de ce côté-là.

Dimen­sion D

En sortie de VCA, on trouve une distor­sion analo­gique dont on peut régler la satu­ra­tion, la tona­lité et le volume de sortie. Elle souffle raison­na­ble­ment. Elle a aussi tendance à manger les basses sur les sons graves filtrés et créer de la suppres­sion de phase sur les sons ouverts. Par contre, elle devient bien trash avec accords ou des sons aigus ; on peut obte­nir des sons de guitares satu­rés, sympa­thique pour les arpèges, accords ou solos. Surtout quand on actionne le chorus.

Il s’agit ni plus ni moins que d’un chorus analo­gique stéréo à BBD cloné du Juno-60, qui fait merveille sur les accords et certaines basses, pour ceux qui aiment l’es­prit 80’s. Il offre trois posi­tions : I = lent ; II = un peu plus rapide ; I+II = tremolo stéréo. Le compor­te­ment de ces trois modes est iden­tique à celui du Juno-60, impres­sion­nant. Nous avons déjà signalé la présence de bruit sec inter­mit­tent de gauche à droite produit par le LFO des BBD, le bruit de fond rési­duel perma­nent est en revanche moins prononcé que sur le Juno-60. 

D filé

Behrin­ger a équipé certains de ses synthés pure­ment analo­giques d’une section arpé­gia­teur/séquen­ceur program­mable. Le Poly D en béné­fi­cie, pour notre plus grand plai­sir. On commence par l’ar­pé­gia­teur, capable de produire 8 motifs de lecture : en avant, en arrière, alterné, aléa­toire, en avant trans­posé d’une octave vers le haut, en arrière trans­posé d’une octave vers le haut, en avant trans­posé d’une octave vers le bas et en arrière trans­posé d’une octave vers le bas. Nous avons suggéré à l’équipe de déve­lop­pe­ment d’ajou­ter les modes « ordre joué » et « alterné avec répé­ti­tion des notes extrêmes ». L’ar­pège peut être main­tenu après relâ­che­ment des notes, via la touche HOLD. Le temps de Gate est réglable avec la touche SHIFT et le poten­tio­mètre de Tempo.

PolyD_3edit 3Passons au séquen­ceur, de type poly­pho­nique program­mable sur 32 pas. La lecture se fait unique­ment en avant, avec possi­bi­lité de main­te­nir le pas en cours avec la touche HOLD ou forcer le redé­mar­rage avec la touche RESET. On peut enre­gis­trer les pas au clavier, avec vélo­cité, puis les acti­ver/désac­ti­ver en mode grille (avec la rangée de 8 touches et la touche PAGE pour chan­ger de section par groupe de 8 pas), que le séquen­ceur tourne ou pas. Chaque pas est consti­tué d’une note ou d’un silence. On peut régler la durée de chaque pas (de 1 à 8, la valeur 8 corres­pon­dant à une liai­son avec le pas suivant), ajou­ter un accent (avec le bouton éponyme), injec­ter du Glide (avec le poten­tio­mètre éponyme) ou encore géné­rer des Ratchets (2, 3 ou 4 répé­ti­tions rapides de la durée d’un pas, avec la touche SHIFT et le poten­tio­mètre GLIDE). Et pour parache­ver le groove, rien de tel qu’un peu de Swing, avec la touche SHIFT et le poten­tio­mètre de Tempo. Les séquences sont trans­po­sées au clavier et les notes émises en MIDI. Il y a 64 mémoires pour les séquences. Nous avons trouvé la prise en main du séquen­ceur un peu fasti­dieuse, car il y a pas mal de combi­nai­sons de touches pour atteindre certaines fonc­tions, pas toujours séri­gra­phiées (par exemple SAVE ou RATCHET). L’al­ter­na­tive est de recou­rir à l’on­glet séquen­ceur de l’ap­pli Synth Tool, capable d’édi­ter les séquences sous forme graphique (type piano roll) et gérer les mémoires internes (récep­tion/sauve­garde).

Comme en D

Le module D était une excel­lente surprise, avec le son origi­nel du Mini­moog pour une frac­tion du prix. Le Poly D en remet une couche avec un synthé soigné, confor­table, encore plus puis­sant, incon­tes­ta­ble­ment proche de l’es­prit Mono­Poly Korg : quatre VCO para­pho­niques (vive les accords !), un LFO séparé, une distor­sion analo­gique, un chorus analo­gique stéréo (qui souffle un peu, par inter­mit­tence), un séquen­ceur program­mable, un arpé­gia­teur et un clavier dyna­mique capable de trans­mettre ses modu­la­tions vers l’ex­té­rieur en CV et MIDI. Si le son Moog est fidè­le­ment repro­duit, le Poly D reste toute­fois un petit peu moins punchy que le Mini, à cause des quatre VCO et du chorus analo­gique qui limitent le niveau de sortie du mixeur. Du coup, on en perd un peu le carac­tère saturé. Comme tout synthé analo­gique pur (VCO-VCF-VCA-enve­loppes), le Poly D n’a évidem­ment pas de mémoires de programmes et ses commandes ne trans­mettent pas de CC MIDI. On pourra enfin lui repro­cher l’ali­men­ta­tion externe trop cheap. En compa­rant le tarif demandé ($699) au magni­fique instru­ment entre nos mains, le Poly D mérite ample­ment l’Award qualité/prix Audio­fan­zine 2019. 

 

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Notre avis : 9/10

Award Qualité / Prix 2019
2019
Qualité / Prix
Award
  • Gros son typique Moog
  • Paraphonie à 4 VCO
  • Bus de modulation des VCO
  • Entrée audio vers le filtre
  • Qualité du filtre en échelle
  • Rapidité des enveloppes analogiques
  • Chorus stéréo analogique
  • Distorsion analogique
  • Séquenceur 32 pas / 64 mémoires
  • Arpégiateur intégré
  • Connectique complète CV/DIN/USB
  • Ergonomie idéale
  • Construction top niveau
  • Rapport qualité/prix imbattable
  • Niveau de sortie un peu faible
  • Prise en main du séquenceur un peu fastidieuse
  • Souffle intermittent sur le chorus
  • Alimentation externe bien cheap
  • Absence de mémoires gênante pour certains

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