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Jr0001
« Un très bel instrument taillé pour le jeu »
Publié le 25/01/21 à 09:53
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
Synthétiseur acheté d’occasion vers 2011. Je donne cet avis après près de 10 ans d’utilisation. Durant ce temps, il a été utilisé en répétition, en live et en home studio. Je l’utilise et l’ai utilisé essentiellement pour jouer du rock psychédélique et du stoner. Comme éléments de comparaison, j’ai possédé d’autres synthétiseurs (Korg MS20, Korg Polysix, Korg Minilogue XD, Nord Wave) et pu tester et jouer sur de nombreuses autres machines analogiques et VA.
L'UTILISATION DE CE SYNTHÉ
J’étais vers 2011 à la recherche d’un monophonique pour remplacer mon MS20 en répète et en live. Je me suis porté sur le moog little phatty car il a un vrai clavier, des mémoires, une carcasse bien robuste. C’était mon 2e synthétiseur et les débuts ont été déroutants : il a un gros son bien à lui mais extrêmement différent de celui du MS20 ; les mémoires ont été un frein à ma créativité. Après 6 mois d’utilisation, je l’ai rangé pour retrouver en live le son et le feeling que je voulais avec le MS, qui est l’instrument avec lequel j’ai appris la synthèse et auquel je me sens organiquement connecté. Mon little phatty a longtemps souffert de cette comparaison, je l'ai remisé en me disant que ça avait été une erreur.
Je l’ai redécouvert plus tard en home studio, pour mon jeu et mes productions personnelles. Et il est devenu un synthétiseur que j’apprécie énormément pour ce qu’il est, à savoir un « petit » synthé en terme de possibilités mais avec un énorme caractère sonore. C’est vers lui que je me tourne lorsque je cherche à débloquer l’inspiration pour un lead, c’est avec lui que j’enregistre mes lignes de basses, c’est le son du little phatty que j’aime trifouiller avec mes effets, c’est ce synthé que je préfère utiliser pour finasser un arpège ou une séquence. Finalement, l’une des forces du Little Phatty est d’être un véritable instrument de musique. Je le garde aujourd’hui comme second synthé monophonique. Avec le MS et le Little Phatty, je parviens à couvrir un vaste territoire sonore.
LA QUALITE SONORE
L’architecture est très classique : 2 oscillateurs, un filtre (avec overdrive), 2 enveloppes, une modulation assez réduite. Dans les sous menus, un arpégiateur, du noise, des réglages sur la vélocité. Ca sonne « analo », gros et présent sans aucun doute. Je n’ai pas testé d’autres modèles moog, je ne peux pas comparer et affirmer que ce synthé a « le son moog » ; je ne peux pas dire s’il sonne plus droit ou plus vintage qu’un Sub37 ou clone de model D. Sans surprise, il excelle dans les leads puissants et les basses. On peut sortir de jolis sons cuivrés et de magnifiques arpèges. Il sera moins à l’aise sur des leads en retenue et des lignes richement modulées. Il est à la ramasse si on souhaite faire de sons évolutifs ou des pads complexes. A mes oreilles, il ne sonne pas tout à fait vintage : il est plus droit que mon MS20 vintage ou qu’un Polysix ; mais il est bien plus instable et typé que d’autres synthés plus modernes (mini ms20 et série logue de korg, série brute d’Arturia, les VA de Nord/Clavia). Enorme avantage du synthétiseur : malgré sa simplicité, il a un énorme sweet spot. On peut s’amuser à tourner les boutons dans tous les sens, on aura (presque) toujours un très joli son. Un son peut être pas très original et classique, mais un superbe son qui se suffit à lui même.
a - Les oscillateurs
Ils sont capricieux au démarrage : compter une 15e / 30e de minutes de chauffe. Dans un contexte de répétition ou le temps est compté, c’est un détail qui a son importance. On a accès des formes d’ondes classiques : triangle, saw, carré, rectangle. L’originalité est que l’on passe progressivement d’une forme d’onde à une autre. On peut donc trouver des formes hybrides, pratiques pour sculpter finement un son. A noter qu’avec le LFO, on peut moduler la forme des oscillos et faire du PMW. Les deux oscillateurs peuvent se synchroniser. Question de gout, je préfère entendre les inter modulation de deux oscillos légèrement détunés, mais la syncro permet de travailler plus finement sur les harmoniques et l’équalisation du son.
b - Le filtre
C’est un filtre moog passe bas classique. On peut choisir entre 1, 2, 3 ou 4 pôles, ce qui permet de choisir la pente du filtre. On a donc 4 variantes différentes de filtres, pour des couleurs plus ou moins douces, plus ou moins crémeuses. Ce ne sont pas non plus 4 filtres totalement différents. On ne va pas retrouver un filtre Roland, un Korg ou un Sequential, c’est plus la déclinaison autour d’une même couleur, très souvent plaisante et flatteuse à l’oreille. A noter que le filtre sature subtilement en fonction du volume des oscillateurs. Ca a vraiment son importance dans la création sonore, connaitre ce détail permet de gagner en subtilité dans la programmation du synthé. S’ajoute l’overdrive : c’est la seule « fantaisie » du little phatty, et c’est un élément magique de cet instrument. Comme tous les paramètres, l’OD est très musical, il apporte un gros plus au son, sans jamais sonner froid ou trop écrasé. On peut le doser très subtilement… ou pas du tout. Dans tous les cas, c’est agréable et interessant.
c - Les enveloppes
Un double ADSR, un pour l’ampli, l’autre pour le filtre. On peu obtenir des vitesses rapides qui claquent pour les basses et les plucks. A l’inverse, on obtient très facilement des enveloppes plus douces. Ces enveloppes sont très faciles à configurer, on trouve rapidement le son que l’on cherche. A noter que dans les sous menus, le clavier peut se configurer pour être sensible à la vélocité. Il réagit alors à notre jeu pour le volume et/ou l’amplitude du filtre, permettant d’ajouter des nuances importantes à notre jeu.
d - Les modulations
Cette partie se dose avec la molette de modulation. On peut lui assigner soit un LFO (4 formes d’ondes), soit l’enveloppe du filtre, soit le 2e oscillateur. Le LFO permet de moduler très classiquement le pitch, le filtre, l’osc2 ou de faire du PWM. A noter qu’une fonction cachée dans les menus / sous menus permet de sortir du noise (bruit blanc) et quelques autres subtilités. On peut régler le LFO sur un tempo général en BPM. C’est plutôt basique, pas de grande originalité.
e - L’arpégiateur
Pour l’activer sur un patch vierge, il faut aller le chercher au fond d’un sous sous menu et le configurer sur le petit écran. Une fois sélectionné et activé dans un patch, il est très facile à déclencher, y compris en mode latch. Une fois de plus, c’est un outil classique sans aucun mystère pour qui a l’habitude d’en trouver sur des synthétiseurs. Allié aux enveloppes claquantes, aux formes d’ondes évolutives et au filtre musical, c’est un régal de l’utiliser.
LE PANNEAU DE CONTROLE : UNE MERVEILLE D'ERGONOMIE
J’ai mis du temps à m’accommoder à ce panneau, étant plus fan des façades 1 bouton / 1 fonction. Par « m’accomoder à ce panneau », je veux dire trouver que c’est surement l’un des système les plus ingénieux pour un synthé à mémoire. Il est bien pensé, tombe sous les doigt et est une invitation au triffouillage en profondeur des patchs enregistrés. Aujourd’hui, je pense même que son ergonomie devrait être déclinée sur beaucoup plus de synthés à mémoire. Il n’y a que 4 potentiomètres, mais ils sont GROS. TRES GROS. On sélectionne le paramètre que l’on souhaite éditer à l’aide d’un bouton poussoir lumineux, et immédiatement la valeur s’illumine autour du potentiomètre. C’est génial car on sait instantanément qu’elle est la valeur enregistrée sur le patch, que l’on peut donc modifier en sachant d’où l’on part. Cette astuce simple permet de ne jamais se perdre dans notre patch tout en ayant presque toutes les valeurs sous les yeux. Comme la machine est très bien conçue, les commandes tombent sous les doigts car la conception brille par sa logique.
Il y a un potentiomètre par module (modulation, oscillateurs, filtre, enveloppe), mais le Pot Mapping permet de d’utiliser un potentiemètre pour trifouiller autre chose que ce à quoi il était prévu. On peut ainsi éditer de concert le filtre et sa résonnance, ou la vitesse du LFO et la profondeur de sa modulation. Néanmoins, ce système trouve sa limite lorsque l’on veut faire une belle séquence d’arpégiateur. Rien n’égale alors un panneau de contrôle plus fourni. Plus grosse ombre au tableau, il y a des menus et sous menus, accessibles via un petit écran LCD a gauche. Les menus / sous menus sont indispensables pour activer / paramétrer l’arpégiateur, des fonctions un peu plus subtiles sur le LFO, activer le noise ou paramétrer la vélocité. Mais ce n’est pas non plus une MPC, l’organisation est plutôt logique et claire. L’arborescence n’étant pas interminable, on a tôt fait de mémoriser les commandes et naviguer avec aisance.
ROBUSTE MAIS CRADO
Le synthé est solide, lourd et massif. Il pèse son poids et prend de la place. Il est vraiment peu pratique pour se déplacer dans les transports en commun avec un autre instrument / un pedal case. Néanmoins, il respire la qualité. En 10 ans, les boutons poussoir n’ont jamais été capricieux, les potentiomètre ont un peu de jeu sur leur axe mais n’ont pas plus bougé. Néanmoins, les touches ont jaunie. Les revêtements de plastique des flancs et des molettes sont devenus collants avec le temps, c’est extrêmement désagréable. J’ai commandé des flans en bois pour ne plus avoir les doigts qui collent, et parce que c’est plus joli un synthé avec du bois.
La qualité du clavier est tout à fait correcte. Je n’aime pas les mini touches ni les claviers tout mous. Ici, ce n’est peut etre pas un clavier lourd mais c’est tout à fait acceptable, je me sens à l’aise pour jouer mes licks et faire des nuances. Dans mon parc de synthé, c’est même l’un des touché que je préfère. Enfin, détail qui a son importance, je le trouve beau. Allumé, avec ses petites loupiotes jaunes et rouges, il attire l’oeil et donne envie de jouer.
UN SON TROP BRUT ... QUID DES EFFETS ?
Pas d’effets dans ce synthé. Néanmoins, Stiiiive faisait remarquer dans son avis qu’il jouait avec une pédale tech 21 blonde, émulation pédale type ampli fender à lampe. Sur ses conseils, je me suis approprié cette technique. J’utilise une Joyo American Band (excellent clone de Tech 21 blonde) et une tech 21 VT Bass (émulation d’un ampli basse ampeg). Je trouve qu’ainsi, le son du synthétiseur est magnifique, un peu plus crunchy et présent, se mélangeant mieux dans le mix (en passant, j’utilise depuis cette technique avec tous mes claviers. Ces pédales d’émulations sont parfaites pour ajouter un subtil mordant au son). En plus des pédales d’OD, j’utilise évidement des pédales de reverb, delay et modulations diverses, le son du synthé s’y prête énormément : simple, sans fioriture mais massif, les pédales permettent de donner de la profondeur et / ou de donner une nouvelle personnalité au clavier. Utiliser des effets extérieurs me semble essentiel avec ce clavier, de la même manière qu’un guitariste utilise un pedal board et un ampli pour sculpter le son brut de sa guitare.
CE SYNTHE VAUT-IL TOUJOURS LA PEINE EN 2021 ?
Il y a 15 ans, à sa sortie, le marché analogique était bien plus maigre qu’aujourd’hui. Les constructeurs ont depuis réinvesti cette technologie et le littlephatty est passé à la trappe, tant il a de concurrent : d’abord les subphatty / sub 37 de moog, puis les clones de Model D par Roland et Berhinger, enfin tous les autres monophoniques analos (Bass Station II, MS20 reissue, Minibrute etc). Face à ces choix pléthoriques, le littlephatty peut souffrir du manque de modulations, particulièrement face au Sub37. Et ce n’est pas non plus exactement un clone de Model D, il n’a pas de 3e oscillateur pour être comparé précisément. Il n’a pas d’effets comme un grandmother ou minilogue. Enfin, il n’a pas un panneau directement accessible comme un minibrute ou tous les clones de synthés vintage.
Là ou le littlephatty tient toujours la barre, c’est que c’est un instrument de jeu, pour les musiciens qui aiment jouer sur un clavier. Clairement, pour un synthé à séquencer, je pense qu’il vaut mieux regarder ailleurs, son encombrement et son interface ne sont pas adaptés à un home studio saturé de modules et de synthés, on trouvera mieux ailleurs (ou le slim phatty si on veut profiter du même son et de la même philosophe). Mais pour un instrument de jam ou de live, il est un excellent choix. Sa taille est un atout, on se sent proche de l’instrument, le clavier est agréable, l’interface tombe sous la main, on a une vision quasi instantanée du patch que l’on joue.
Enfin, c’est aujourd’hui un synthé au rapport qualité prix exceptionnel. On le trouve en occasion aux alentours de 500 / 600 euros (je l’ai acheté plus du double il y a 10 ans). Pour ce prix, on trouve peu de concurrents aussi sérieux ayant à la fois un son intemporel, facile à programmer et faire sonner, un superbe clavier, une construction solide et des mémoires. C’est un synthétiseur que je conseillerai à des musiciens avertis, qui savent ce qu’ils recherchent : un instrument à jouer, simple, permettant de faire peu de chose mais de les faire avec excellence.
L'UTILISATION DE CE SYNTHÉ
J’étais vers 2011 à la recherche d’un monophonique pour remplacer mon MS20 en répète et en live. Je me suis porté sur le moog little phatty car il a un vrai clavier, des mémoires, une carcasse bien robuste. C’était mon 2e synthétiseur et les débuts ont été déroutants : il a un gros son bien à lui mais extrêmement différent de celui du MS20 ; les mémoires ont été un frein à ma créativité. Après 6 mois d’utilisation, je l’ai rangé pour retrouver en live le son et le feeling que je voulais avec le MS, qui est l’instrument avec lequel j’ai appris la synthèse et auquel je me sens organiquement connecté. Mon little phatty a longtemps souffert de cette comparaison, je l'ai remisé en me disant que ça avait été une erreur.
Je l’ai redécouvert plus tard en home studio, pour mon jeu et mes productions personnelles. Et il est devenu un synthétiseur que j’apprécie énormément pour ce qu’il est, à savoir un « petit » synthé en terme de possibilités mais avec un énorme caractère sonore. C’est vers lui que je me tourne lorsque je cherche à débloquer l’inspiration pour un lead, c’est avec lui que j’enregistre mes lignes de basses, c’est le son du little phatty que j’aime trifouiller avec mes effets, c’est ce synthé que je préfère utiliser pour finasser un arpège ou une séquence. Finalement, l’une des forces du Little Phatty est d’être un véritable instrument de musique. Je le garde aujourd’hui comme second synthé monophonique. Avec le MS et le Little Phatty, je parviens à couvrir un vaste territoire sonore.
LA QUALITE SONORE
L’architecture est très classique : 2 oscillateurs, un filtre (avec overdrive), 2 enveloppes, une modulation assez réduite. Dans les sous menus, un arpégiateur, du noise, des réglages sur la vélocité. Ca sonne « analo », gros et présent sans aucun doute. Je n’ai pas testé d’autres modèles moog, je ne peux pas comparer et affirmer que ce synthé a « le son moog » ; je ne peux pas dire s’il sonne plus droit ou plus vintage qu’un Sub37 ou clone de model D. Sans surprise, il excelle dans les leads puissants et les basses. On peut sortir de jolis sons cuivrés et de magnifiques arpèges. Il sera moins à l’aise sur des leads en retenue et des lignes richement modulées. Il est à la ramasse si on souhaite faire de sons évolutifs ou des pads complexes. A mes oreilles, il ne sonne pas tout à fait vintage : il est plus droit que mon MS20 vintage ou qu’un Polysix ; mais il est bien plus instable et typé que d’autres synthés plus modernes (mini ms20 et série logue de korg, série brute d’Arturia, les VA de Nord/Clavia). Enorme avantage du synthétiseur : malgré sa simplicité, il a un énorme sweet spot. On peut s’amuser à tourner les boutons dans tous les sens, on aura (presque) toujours un très joli son. Un son peut être pas très original et classique, mais un superbe son qui se suffit à lui même.
a - Les oscillateurs
Ils sont capricieux au démarrage : compter une 15e / 30e de minutes de chauffe. Dans un contexte de répétition ou le temps est compté, c’est un détail qui a son importance. On a accès des formes d’ondes classiques : triangle, saw, carré, rectangle. L’originalité est que l’on passe progressivement d’une forme d’onde à une autre. On peut donc trouver des formes hybrides, pratiques pour sculpter finement un son. A noter qu’avec le LFO, on peut moduler la forme des oscillos et faire du PMW. Les deux oscillateurs peuvent se synchroniser. Question de gout, je préfère entendre les inter modulation de deux oscillos légèrement détunés, mais la syncro permet de travailler plus finement sur les harmoniques et l’équalisation du son.
b - Le filtre
C’est un filtre moog passe bas classique. On peut choisir entre 1, 2, 3 ou 4 pôles, ce qui permet de choisir la pente du filtre. On a donc 4 variantes différentes de filtres, pour des couleurs plus ou moins douces, plus ou moins crémeuses. Ce ne sont pas non plus 4 filtres totalement différents. On ne va pas retrouver un filtre Roland, un Korg ou un Sequential, c’est plus la déclinaison autour d’une même couleur, très souvent plaisante et flatteuse à l’oreille. A noter que le filtre sature subtilement en fonction du volume des oscillateurs. Ca a vraiment son importance dans la création sonore, connaitre ce détail permet de gagner en subtilité dans la programmation du synthé. S’ajoute l’overdrive : c’est la seule « fantaisie » du little phatty, et c’est un élément magique de cet instrument. Comme tous les paramètres, l’OD est très musical, il apporte un gros plus au son, sans jamais sonner froid ou trop écrasé. On peut le doser très subtilement… ou pas du tout. Dans tous les cas, c’est agréable et interessant.
c - Les enveloppes
Un double ADSR, un pour l’ampli, l’autre pour le filtre. On peu obtenir des vitesses rapides qui claquent pour les basses et les plucks. A l’inverse, on obtient très facilement des enveloppes plus douces. Ces enveloppes sont très faciles à configurer, on trouve rapidement le son que l’on cherche. A noter que dans les sous menus, le clavier peut se configurer pour être sensible à la vélocité. Il réagit alors à notre jeu pour le volume et/ou l’amplitude du filtre, permettant d’ajouter des nuances importantes à notre jeu.
d - Les modulations
Cette partie se dose avec la molette de modulation. On peut lui assigner soit un LFO (4 formes d’ondes), soit l’enveloppe du filtre, soit le 2e oscillateur. Le LFO permet de moduler très classiquement le pitch, le filtre, l’osc2 ou de faire du PWM. A noter qu’une fonction cachée dans les menus / sous menus permet de sortir du noise (bruit blanc) et quelques autres subtilités. On peut régler le LFO sur un tempo général en BPM. C’est plutôt basique, pas de grande originalité.
e - L’arpégiateur
Pour l’activer sur un patch vierge, il faut aller le chercher au fond d’un sous sous menu et le configurer sur le petit écran. Une fois sélectionné et activé dans un patch, il est très facile à déclencher, y compris en mode latch. Une fois de plus, c’est un outil classique sans aucun mystère pour qui a l’habitude d’en trouver sur des synthétiseurs. Allié aux enveloppes claquantes, aux formes d’ondes évolutives et au filtre musical, c’est un régal de l’utiliser.
LE PANNEAU DE CONTROLE : UNE MERVEILLE D'ERGONOMIE
J’ai mis du temps à m’accommoder à ce panneau, étant plus fan des façades 1 bouton / 1 fonction. Par « m’accomoder à ce panneau », je veux dire trouver que c’est surement l’un des système les plus ingénieux pour un synthé à mémoire. Il est bien pensé, tombe sous les doigt et est une invitation au triffouillage en profondeur des patchs enregistrés. Aujourd’hui, je pense même que son ergonomie devrait être déclinée sur beaucoup plus de synthés à mémoire. Il n’y a que 4 potentiomètres, mais ils sont GROS. TRES GROS. On sélectionne le paramètre que l’on souhaite éditer à l’aide d’un bouton poussoir lumineux, et immédiatement la valeur s’illumine autour du potentiomètre. C’est génial car on sait instantanément qu’elle est la valeur enregistrée sur le patch, que l’on peut donc modifier en sachant d’où l’on part. Cette astuce simple permet de ne jamais se perdre dans notre patch tout en ayant presque toutes les valeurs sous les yeux. Comme la machine est très bien conçue, les commandes tombent sous les doigts car la conception brille par sa logique.
Il y a un potentiomètre par module (modulation, oscillateurs, filtre, enveloppe), mais le Pot Mapping permet de d’utiliser un potentiemètre pour trifouiller autre chose que ce à quoi il était prévu. On peut ainsi éditer de concert le filtre et sa résonnance, ou la vitesse du LFO et la profondeur de sa modulation. Néanmoins, ce système trouve sa limite lorsque l’on veut faire une belle séquence d’arpégiateur. Rien n’égale alors un panneau de contrôle plus fourni. Plus grosse ombre au tableau, il y a des menus et sous menus, accessibles via un petit écran LCD a gauche. Les menus / sous menus sont indispensables pour activer / paramétrer l’arpégiateur, des fonctions un peu plus subtiles sur le LFO, activer le noise ou paramétrer la vélocité. Mais ce n’est pas non plus une MPC, l’organisation est plutôt logique et claire. L’arborescence n’étant pas interminable, on a tôt fait de mémoriser les commandes et naviguer avec aisance.
ROBUSTE MAIS CRADO
Le synthé est solide, lourd et massif. Il pèse son poids et prend de la place. Il est vraiment peu pratique pour se déplacer dans les transports en commun avec un autre instrument / un pedal case. Néanmoins, il respire la qualité. En 10 ans, les boutons poussoir n’ont jamais été capricieux, les potentiomètre ont un peu de jeu sur leur axe mais n’ont pas plus bougé. Néanmoins, les touches ont jaunie. Les revêtements de plastique des flancs et des molettes sont devenus collants avec le temps, c’est extrêmement désagréable. J’ai commandé des flans en bois pour ne plus avoir les doigts qui collent, et parce que c’est plus joli un synthé avec du bois.
La qualité du clavier est tout à fait correcte. Je n’aime pas les mini touches ni les claviers tout mous. Ici, ce n’est peut etre pas un clavier lourd mais c’est tout à fait acceptable, je me sens à l’aise pour jouer mes licks et faire des nuances. Dans mon parc de synthé, c’est même l’un des touché que je préfère. Enfin, détail qui a son importance, je le trouve beau. Allumé, avec ses petites loupiotes jaunes et rouges, il attire l’oeil et donne envie de jouer.
UN SON TROP BRUT ... QUID DES EFFETS ?
Pas d’effets dans ce synthé. Néanmoins, Stiiiive faisait remarquer dans son avis qu’il jouait avec une pédale tech 21 blonde, émulation pédale type ampli fender à lampe. Sur ses conseils, je me suis approprié cette technique. J’utilise une Joyo American Band (excellent clone de Tech 21 blonde) et une tech 21 VT Bass (émulation d’un ampli basse ampeg). Je trouve qu’ainsi, le son du synthétiseur est magnifique, un peu plus crunchy et présent, se mélangeant mieux dans le mix (en passant, j’utilise depuis cette technique avec tous mes claviers. Ces pédales d’émulations sont parfaites pour ajouter un subtil mordant au son). En plus des pédales d’OD, j’utilise évidement des pédales de reverb, delay et modulations diverses, le son du synthé s’y prête énormément : simple, sans fioriture mais massif, les pédales permettent de donner de la profondeur et / ou de donner une nouvelle personnalité au clavier. Utiliser des effets extérieurs me semble essentiel avec ce clavier, de la même manière qu’un guitariste utilise un pedal board et un ampli pour sculpter le son brut de sa guitare.
CE SYNTHE VAUT-IL TOUJOURS LA PEINE EN 2021 ?
Il y a 15 ans, à sa sortie, le marché analogique était bien plus maigre qu’aujourd’hui. Les constructeurs ont depuis réinvesti cette technologie et le littlephatty est passé à la trappe, tant il a de concurrent : d’abord les subphatty / sub 37 de moog, puis les clones de Model D par Roland et Berhinger, enfin tous les autres monophoniques analos (Bass Station II, MS20 reissue, Minibrute etc). Face à ces choix pléthoriques, le littlephatty peut souffrir du manque de modulations, particulièrement face au Sub37. Et ce n’est pas non plus exactement un clone de Model D, il n’a pas de 3e oscillateur pour être comparé précisément. Il n’a pas d’effets comme un grandmother ou minilogue. Enfin, il n’a pas un panneau directement accessible comme un minibrute ou tous les clones de synthés vintage.
Là ou le littlephatty tient toujours la barre, c’est que c’est un instrument de jeu, pour les musiciens qui aiment jouer sur un clavier. Clairement, pour un synthé à séquencer, je pense qu’il vaut mieux regarder ailleurs, son encombrement et son interface ne sont pas adaptés à un home studio saturé de modules et de synthés, on trouvera mieux ailleurs (ou le slim phatty si on veut profiter du même son et de la même philosophe). Mais pour un instrument de jam ou de live, il est un excellent choix. Sa taille est un atout, on se sent proche de l’instrument, le clavier est agréable, l’interface tombe sous la main, on a une vision quasi instantanée du patch que l’on joue.
Enfin, c’est aujourd’hui un synthé au rapport qualité prix exceptionnel. On le trouve en occasion aux alentours de 500 / 600 euros (je l’ai acheté plus du double il y a 10 ans). Pour ce prix, on trouve peu de concurrents aussi sérieux ayant à la fois un son intemporel, facile à programmer et faire sonner, un superbe clavier, une construction solide et des mémoires. C’est un synthétiseur que je conseillerai à des musiciens avertis, qui savent ce qu’ils recherchent : un instrument à jouer, simple, permettant de faire peu de chose mais de les faire avec excellence.