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Bouquin sur la voix et le chant

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Sujet de la discussion Bouquin sur la voix et le chant
Hop je reposte ici un petit descriptif d'un bouquin, au moins ce sera dans le bon forum :

Pour tout ce qui concerne la voix (et le chant, pour le coup), et en particulier en conditions "rock'n'roll" (c'est à dire autrement qu'en smoking/robe-de-soirée dans un opera), ya un bouquin que je trouve très bon: The Rock'n'roll Singer Survival Manual, de Mark Baxter. Je l'ai commandé sur amazon.com (il est en anglais). Ca fait 230 pages A4, et ça couvre tout ce qu'il faut savoir et comprendre sur son instrument et la façon de l'utiliser, entre-autres :
- Description anatomique detaillée (histoire de ne pas croire que le miel "colle" les cordes vocales) :mdr:
- Tous les facteurs environnementaux qui affectent la voix, et les façons d'y remedier
- Tout sur la respiration, la posture, la resonnance, les registres vocaux
- L'alimentation, les drogues de toutes sortes (du café à la coke) et leurs effets sur la voix
- Les façons de former, d'entretenir et d'ameliorer sa voix (sports, echauffements, exercices vocaux et respiratoires...)
- L'influence du mental, l'intervention des émotions, le trac, etc...

C'est bourré de trucs et astuces, de schémas, c'est super orienté "pratique"... pas du tout le genre de truc théorique inapplicable... C'est vraiment une bible pour moi... et ça coute pas très cher en plus... Avec les frais de port internationnaux on doit pas atteindre les 20 euro je pense...
Le même mec donne aussi des conseils sur le site getsigned.com
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D'accord avec toi Egérie mais le pbm ne vient pas de la qualité des cours, qui sont professés par des vrais professionnels, mais plutôt du recrutement des élèves. Avec ou sans cours, certains ne peuvent pas faire grand'chose. D'un âne, on en fait pas un cheval de courses, même en lui coupant les oreilles...
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Quitte a mettre des cours de chant a la télé via la starac ils pourraient nous en faire profiter!! au risque de faire chuter les vente dvd d'armande.

bon pour faire hors sujet je v etre honnete.

j'ai regardé meme beaucoup la starac1 et bocou moins la 2 mais alors la 3 je la gerbe . j'en peut plus des copie de Emma, Jennifer ou le reste tout n'est que piston et compagnie . c l'overdose total j'en peux plus de voir le gueule de bon eleves gatés. ne parlez pas de jalousie ou de je ne sais koi cela n'a rien a voir.
Le pire c que je crois que chaque élève est interressant mais je suis loin d'etre sur que cette émission va les servir dans leurs carriere d'artiste. bref ...

coup de gueule terminé reprenons le sujet d'origine :up:
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Des précisions ?

Quelle bande de flemmard !




Copié......................................collé......................



Pour un débutant :



Stephen Chun-Tao Cheng : Le Tao de la Voix

Malgré certaines formulations très grand-public, cet ouvrage est remarquable dans les principes qu'il défend, comme dans les exercices qu'il propose.

On adhérera ou non à ses soubassements philosophiques. L'essentiel est qu'ils n'entrent jamais en contradiction avec les principes d'une émission vocale saine et détendue. Au contraire, ils peuvent fournir une enveloppe commode et séduisante qui peut aider à faire accepter ces principes par un débutant.
(Le seul conseil vraiment inepte que j'aie noté est celui de couvrir légèrement les dents avec la lèvre inférieure dans le grave, p.112.)

Le principal défaut de cette publication réside dans sa traduction vraiment pitoyable. Comme c'est souvent le cas, c'est si vous parlez anglais que vous arrivez à vous en sortir... et que vous pouvez préférer commander cet ouvrage dans sa langue originale : The Tao of Voice.
Les lecteurs de la version française remplaceront registre par étendue (p.118), par palette (p.126) ou tessiture (p.135), ton par sonorité ou timbre (p.131 sq.), chanson par mélodie (p.136) ou air (p.137, 145...), apprendre par chanter (p.146), cordes par accords (p.152), image tonale par représentation sonore (p.152) et noeuds par nodules (p.188). Ouf!

Exercices physiques illustrés de photographies, exercices vocaux, nombreuses "images" pédagogiques.



Louis-Jacques Rondeleux : Trouver sa Voix


Cet ouvrage, qui fleure parfois bon ses années 70, mériterait un commentaire détaillé. Malheureusement, je n'ai pas le temps de le relire en refaisant tous ses exercices.
Lors de ma première lecture, les exercices physiques et respiratoires m'avaient paru très pertinents. Dès qu'il s'était agi de vraiment chanter, je n'avais plus rien compris et avais abandonné ma lecture. Il est vrai que je n'étais plus un débutant : je n'étais plus en mesure d'aborder les exercices vocaux avec la spontanéité requise.

Cet ouvrage prétend permettre à son lecteur d'apprendre à chanter tout seul en trois mois. Cet objectif semble utopique tant dans son principe que dans sa durée et peut être dangereux si un lecteur naïf lui accorde trop de foi, mais est un prétexte comme un autre à une approche et une présentation structurées du travail vocal.

Rondeleux est toujours juste dans ses conseils, et témoigne d'un sens pédagogique certain. Trouver sa Voix est un des meilleurs ouvrages de vulgarisation à conseiller à un débutant. Un enseignant non spécialisé pourra aussi y trouver des idées d'exercices pour sensibiliser ses élèves à la voix et au chant.

Une dernière partie fournit quelques éléments "théoriques" ou "scientifiques".



Colette Wyss : Ce que chanter veut dire


Ce court ouvrage de 40 pages est construit sous la forme d'un dialogue entre un élève et un professeur imaginaires. Avec un remarquable sens pédagogique et des idées (images) telles que le mouvement contraire, l'aspiration du son et l'attaque sans pression, Colette Wyss rend lumineux les concepts les plus obscurs. Ses exercices sont simples et judicieux.

L'enseignement de Colette Wyss peut permettre de gagner en souplesse et en pureté de son. Appliqué trop à la lettre, il risque cependant d'alléger et blanchir certaines voix.



Pour un tour d'horizon rapide :





Guy Cornut : La Voix

Extrêmement clair, récent et intéressant, sans préjugés ni querelles d'écoles. Sans doute le meilleur résumé existant en français, particulièrement sur la respiration, le larynx, les résonateurs et les formants.

Quelques réserves :
Pages 24-25, attention : les numérotations du corps du texte et du graphique ne correspondent pas. (1 devient 2, et vice-versa.) Cela rend inutilement confuse une présentation particulièrement claire.

Page 32 (Fig.14), je me demande pourquoi Cornut sépare par le voile du palais, et non par le sommet de la langue, les deux cavités à l'origine des deux premiers formants.
Par ailleurs, les flèches longueur de la cavité buccale et longueur du pharynx n'ont pas d'échelle. Il n'est pas évident de comprendre que ces longueurs augmentent vers le coin supérieur gauche du graphique, et diminuent dans les directions opposées.

Le graphique 17 (page 61) est assez confus, mais paraît bien plus étrange une fois qu'on a réussi à le comprendre.
On peut accepter l'absence de représentation du second passage masculin, puisqu'il ne s'agit pas d'un passage en fausset mais en voix de tête. Mais pourquoi alors représenter un passage en "registre de tête" féminin? Sa qualité de "tête" n'est pas plus pure que celle de son équivalent masculin, surtout aux hauteurs étrangement basses auxquelles Cornut place les zones de passage féminines! Ces hauteurs ne correspondent d'ailleurs pas du tout à celles évoquées page 84, qui sont beaucoup plus réalistes, quoiqu'un peu "tassées" dans l'aigu.
À l'inverse, la hauteur des premiers passages masculins du graphique 17 est plutôt élevée.

Graphiques (capacités respiratoires, larynx, cordes vocales...), triangle vocalique, pas d'index, glossaire, bibliographie sommaire non commentée.



Comme ouvrage de référence :


William Vennard : Singing, the Mechanism and the Technic

La lecture de Vennard est un véritable plaisir de l'esprit, pour qui du moins maîtrise l'anglais, car il n'a pas été traduit.

Vennard n'entre que peu en contradiction avec Miller, à qui il sert plutôt de fondement théorique et expérimental.
Vennard est bien plus terre-à-terre et logique que Miller. Ce n'est pas un gourou, mais un scientifique. C'est cependant un scientifique qui a beaucoup d'idées personnelles, ainsi qu'une expérience pédagogique, et qui fournit beaucoup de conseils pratiques - mais pas d'exercices, ce qui fait que les deux principaux ouvrages de Vennard et Miller se complètent très bien.
Certains lui reprocheront de mélanger un peu ce qui est de l'ordre de l'expérimentation scientifique et ce qui provient de son intuition ou de ses choix personnels, mais ce mélange rend sa lecture beaucoup plus agréable!

Vennard offre à mon avis la description la plus claire et la plus précise du fonctionnement des cordes vocales et, de manière générale, de l'appareil vocal dans son ensemble.

Ma seule réserve, et elle est subjective, touche à certaines de ses options vocales, en fait esthétiques, qui lui font apprécier et rechercher le twang et le snarl (voir les dernières pages de son ouvrage), associés à une tension des piliers du voile du palais et si possible à un sillon creusé dans la langue (grooved tongue).
Dans la vision idéale de Vennard, la nasalité et la dureté de ce placement peuvent être ensuite supprimées, mais tant de chanteurs américains nous ont prouvé le contraire que je reste dubitatif.

Nombreux dessins anatomiques simplifiés (plus clairs que chez Miller), vues des cordes vocales, formants vocaliques, thésaurus (32 pages!), index, bibliographie non commentée.



Richard Miller : La Structure du Chant


On ne devrait plus avoir besoin de présenter cet ouvrage, souvent considéré comme la "bible" du chant...
Il importe de noter qu'il s'agit d'un ouvrage de synthèse, voire parfois de compilation, plus que d'un ouvrage de recherche pure ou, à l'opposé, d'un manuel pratique.
Il offre à tout le moins une excellente présentation de l'esthétique de la "voix internationale" des années 70-80 du XXe siècle.

Que peut-on lui reprocher?
Peut-être que Miller semble souvent plus intéressé par l'écriture de "sentences" qui sonnent juste que par une présentation qui aide réellement un élève.
Que Miller ait voulu "tout" mettre dans son livre, et qu'il maîtrise forcément certains aspects mieux que d'autres. Un Français tiquera par exemple quelque peu sur l'exposé des voyelles spécifiques à sa langue, et sur la manière dont Miller conçoit leur modification dans le processus de la couverture de l'aigu.

Personnellement, je n'apprécie pas non plus la présentation de la couverture de l'aigu comme étant essentiellement une modification vocalique. La modification vocalique ne me semble être qu'une conséquence, qui ne peut être évitée mais qui doit être minimisée, et non un objectif en soi!
Par cette présentation, Miller escamote le phénomène autrement plus fondamental de la registration. S'il décrit fort intelligemment le mécanisme lourd (voix de poitrine) et le mécanisme léger (falsetto), il semble sous-estimer la possibilité de les mélanger non seulement en voix de tête au-dessus du secondo passaggio, mais aussi en voix mixte entre le primo passaggio et le secondo passaggio.
(Il est à noter que lors de sa masterclasse parisienne de février 1994, Miller semblait avoir modifié sa conception, faisant travailler le passaggio de plusieurs voix masculines à partir du falsetto.)

Miller aime les formulations intelligentes, équilibrées et détachées, non dépourvues d'un humour un peu pince-sans-rire. A la première lecture, il peut paraîre abscons.
Avec le temps, on apprécie de pouvoir revenir régulièrement à sa présentation minimaliste de concepts avec lesquels on se bat quotidiennement de manière bien moins pure et idéale. Par exemple, Miller est très "clair" dans son traitement de l'appoggio, mais je défie un débutant d'apprendre à établir concrètement un appoggio en lisant Miller!
Par contre, à chaque fois que l'on a découvert quelque chose en pratiquant, on ira avec profit comparer ses sensations avec l'idéal synthétisé par Miller.
La Structure du Chant est exactement cela : un ouvrage "rétrospectif", qui a raison après coup, même s'il ne vous aide guère au long de votre parcours.

Au quotidien, Miller fournit cependant de nombreux exercices, qu'il est indispensable de "tester" au fil de sa lecture. La lecture de Miller en sautant les exercices est stérile.
Chacun annotera ces exercices, et sera ainsi à même de retrouver celui qui lui sera utile dans une situation donnée.
Les exercices qui paraissent les plus simples ne doivent pas être ignorés. Ce sont souvent les plus subtils et fondamentaux! (Par exemple, ceux sur le début de son!)

C'est en faisant les exercices de Miller, dans l'ordre où il les présente, que l'on s'aperçoit que la véritable création de Miller, son génie, réside, certes dans son insistance sur le "début de son", mais aussi dans l'ordre de ses chapitres :

début de son avant respiration,
staccato avant appoggio,
agilité avant sostenuto...
Très nombreux exercices, planches anatomiques et dessins simplifiés (plus fourre-tout que chez Vennard), formants vocaliques, IPA, glossaires, index, bibliographie non commentée.





Comme source de réflexion et de validation technique :


Lamperti : Vocal Wisdom


Cet ouvrage est la transcription et la traduction de l'enseignement oral de Giovanni Battista Lamperti (Italien) reçu (apparemment en français) par son élève William Earl Brown (Américain). Enseignement reçu à la toute fin du 19ème siècle, publié en 1931 sous forme de "maximes" très approximativement réunies, avec de nombreuses redites et variations légères, sous des titres de chapitres qui ne correspondent que très lointainement à leur contenu... Ouvrage réimprimé à l'identique depuis, avec depuis 1957 quelques pages de carnets supplémentaires, traduites par une élève de l'élève de Lamperti!
Ceci exposé, on comprendra qu'il est vraiment miraculeux que les maximes de cet ouvrage soient si incroyablement justes et cohérentes! La partie ajoutée en 1957 par Lilian Strongin est d'ailleurs d'un niveau nettement inférieur : elle a en fait repris littéralement des sources manifestement déjà exploitées ou écartées par William Earl Brown. À quel point la pertinence de la première partie tient-elle à la réflexion, à l'expérience et aux reformulations personnelles de William Earl Brown? Le lecteur l'ignore. Sans doute des thèses universitaires ont-elles été consacrées aux États-Unis à cet ouvrage et à ses sources, mais l'édition couramment disponible n'a absolument rien d'une édition critique! Un esprit français et donc un minimum cartésien peut d'ailleurs être légitimement épouvanté par la présentation quasi aléatoire de ces maximes. Leur lecture en est certes rendue plus piquante, puisqu'on ne sait jamais ce qu'on va découvrir à la page suivante, mais cette désinvolture est bien surprenante s'agissant de l'un des témoignages les plus importants qui nous soient parvenus sur l'enseignement des maîtres de l'école italienne! Cette édition évoque plutôt l'attitude des éditeurs français de musique, qui sont capables de réimprimer pendant un siècle les mêmes coquilles et les mêmes erreurs - ainsi que de demander une fortune pour ces réimpressions baveuses, ce que Crescendo/Taplinger ne fait certes pas!

Nous sommes donc en présence d'un ensemble de "maximes" dont beaucoup pourraient encore aujourd'hui être encadrées et accrochées au mur d'un studio de chant! Certes, le débutant n'y apprendra guère de "truc" facilement applicable, et Lamperti refuse clairement toute notion de "méthode". S'il avait certainement une foi absolue dans les préceptes qu'il enseignait, il ne jouait apparemment pas au gourou. Il est agréable de penser que ce petit ouvrage permet de jeter aux orties, si du moins on a la chance de lire l'anglais, un nombre conséquent d'ouvrages publiés depuis et prétendant révéler les "secrets", soi-disant "perdus", de l'art du chant et du bel canto!

On retrouve en fait ici l'essentiel de la base italienne traditionnelle assimilée par Richard Miller, exposée en des formulations certes concises mais remarquablement claires. La justesse scientifique de nombre d'intuitions de Lamperti est d'ailleurs confondante. Ce n'est que quand il se risque à des explications physiologiques impliquant précisément le cartilage cricoïde (p.12), l'épiglotte ou les bandes ventriculaires (pp. 85 et 101) qu'on peut actuellement douter de la validité scientifique de ses conceptions.

Lamperti présente aussi une approche globale, "holistique" dit-on maintenant, que Miller n'a pas repris, mais qui possède, plus d'un siècle après, toutes les qualités que l'on peut souhaiter d'une telle approche, sans aucun écran de fumée inutile! Le "désir de chanter" est ainsi une expression qui revient aussi fréquemment que celle de "focus".

Que ce soit sur la respiration, la diction, les sensations internes ou les attaques "fermées", les principes de Lamperti sont si justes qu'il serait vain de vouloir citer les principaux ici. Ses idées a priori plus surprenantes sont aussi sources d'enrichissement et de progrès! Par exemple, pp. 45 et 69, l'idée que le son naît de la séparation des cordes vocales et non de leur accolement peut d'abord étonner mais apparaît ensuite brillante et bien utile, puisqu'elle permet de penser une tonicité de cette séparation, là où penser une tonicité de l'accolement pourrait être préjudiciable. On rejoint en fait le "coup de glotte" au sens de Garcia et non dans son sens péjoratif - celui justement d'un brusque accolement (ou de la construction d'une pression sous-glottique à glotte fermée) précédant une brusque séparation des cordes.

Page 34, on tiquera un peu à l'idée selon laquelle il ne faut pas toucher à certaines caractéristiques vocales comme l'engorgement d'une voix ou sa couleur blanche ou sombre, mais d'autres passages de l'ouvrage relativisent cette approche, ainsi que le faisait certainement Lamperti dans son enseignement.






Pour élargir votre réflexion :


Jacqueline et Bertrand Ott : La Pédagogie de la Voix et les Techniques Européennes du Chant


Un ouvrage passionnant, plus subjectif que d'autres, écrit de manière très intuitive, donc parfois génial, parfois fumeux.
De nombreuses citations d'ouvrages pédagogiques anciens, intégrées au corps du texte, élargissent l'horizon et donnent des idées de lecture.
Les différentes voix / écoles européennes sont comparées. Une cassette d'exemples vocaux peut être obtenue.
Sur le plan esthétique et technique, les Ott défendent une position haute du larynx, s'écartant donc de la norme "internationale" actuelle. Ils expliquent aussi les différentes techniques généralement associées à cette position haute, comme l'appui dévié sur la poitrine, que l'on trouve également exposé chez Tetrazzini.

Très nombreuses citations, dessins anatomiques minimalistes, glossaire (p.38!), index, bibliographie non commentée.


Raoul Husson :

Totalement discrédité depuis que sa théorie neuro-chronaxique s'est révélée fausse (ses vices de raisonnement apparaissent d'ailleurs à la première lecture, même à un non-spécialiste!), l'ouvrage d'Husson nous offre cependant de nombreux aspects encore valides et passionnants (par exemple, son application au conduit vocal de la théorie des pavillons), ainsi que des concepts qui ont le mérite d'être utilisables et utiles pour un chanteur (par exemple, l'impédance ramenée sur le larynx).

Un peu comme Vennard, Husson mêle le raisonnement scientifique et des considérations "culturelles" sur le chant classique occidental. Sa mise en relation de l'apport de la science et de la réalité des exigences d'une carrière lyrique est salutaire et évoque parfois Sergius Kagen.
Les chanteurs apprécieront également sa préoccupation pour ce qu'il appelle les sensibilités internes - les sensations physiques locales éprouvées pendant l'acte vocal.

Enfin, étant français, Husson présente le meilleur traitement des voyelles françaises.

Nombreux graphiques (notamment sur la représentation des sensibilités internes), souvent très "orientés", triangles vocaliques, pas d'index (!), bibliographie non commentée.



Richard Miller : On the Art of Singing


Cet ouvrage est un recueil d'articles, parus pour la plupart dans le NATS Journal (devenu ensuite Journal of Singing), publié par la NATS, l'association américaine des professeurs de chant.
Sa lecture est très agréable. Il est sans doute plus abordable que La Structure du Chant, Miller n'étant de toute façon pas très doué pour structurer son discours sur une longue distance! Certains articles pourront même déclencher des prises de conscience d'une portée plus concrète... si bien sûr on lit l'anglais (technique et clair, donc facile) de cet ouvrage.

Même quand Miller enfonce des portes ouvertes, il le fait avec talent et pertinence. Après tout, n'est-ce pas lui qui a contribué à les ouvrir? Certes, quand il fustige ce qu'il déteste (comme l'utilisation pédagogique d'"images" dans le premier article), il peut paraître de mauvaise foi quand on ne partage pas son aversion, mais l'est toujours manifestement en toute sincérité! À ce titre, l'article 25 Sharpening Up Some Old Pedagogical Saws traite plutôt des préjugés de Richard Miller, qui sont d'ailleurs plus terminologiques et formels que techniques ou conceptuels. Par exemple, page 76, il critique vertement l'injonction "support from the diaphragm" ou l'idée "controlling the diaphragm for singing", alors qu'il s'agit d'une manière différente de demander exactement la même chose que lui, ses propres termes étant "maintien de la position d'inspiration" et "retarder l'expiration". Il est vrai que page 78 il parle de l'antagonisme des muscles de la paroi antéro-latérale de l'abdomen, alors que l'antagonisme principal est avec le diaphragme, chose qu'il serait étonnant que Miller conteste, quoiqu'il reste justement très flou à ce sujet dans La Structure du Chant.
Page 80, on a droit à l'inévitable tirade contre le bâillement : the yawn and the stretch are generally associated with fatigue, weariness, and boredom. Un peu plus d'objectivité obligerait à dire que l'étirement et le bâillement sont des réactions contre la fatigue et l'ennui et que leur effet est donc une meilleure oxygénation, un réveil et non un assoupissement!
De même, l'article The Flat-Earth School of Vocal Pedagogy est intéressant mais mélange à dessein tout et n'importe quoi et semble nier que même un idéal fonctionnel puisse et parfois doive se transmettre par des images.

Mais Richard Miller est très amusant quand il se moque de choses que l'on désapprouve autant que lui. Ses arguments en réponse aux attaques subies par les professeurs "techniques" pourront ainsi être resservis et l'on pourra opiner du chef à ses idées sur les jurys de concours, l'influence de la variété et du disque, la fin des "voix baroques" ou les masterclasses d'interprétation données par des stars vieillissantes à des élèves techniquement immatures. Certains articles sont d'ailleurs hilarants, comme How to Really Bomb a Master Class, "What You Need Is More Support!", Twenty-one Proven Ways to Alienate Competition Judges ou Patching the Vocal Garment, sans oublier les trois (!) articles qui visent les vocal sausage-makers, manière très amusante de dénoncer l'absence de legato et les effets systématiques sur chaque mot ou syllabe de certains chanteurs de Lieder, dont le chant est ici comparé à un chapelet de saucisses!

On peut s'étonner parfois que deux articles sur le même sujet soient présentés successivement et non fusionnés en un seul, a fortiori s'ils se recoupent et se paraphrasent. Manque de temps, incapacité ou répugnance à se replonger dans des écrits anciens ou volonté de conserver à chaque article sa cohérence d'origine?

Certains articles sont plus superficiels, par exemple :

11 McPedagogy,
16 How Singing Is Not Like Speaking, qui aurait pu être grandement approfondi ainsi que fusionné avec le précédent Si canta come si parla?,
17 Thinking Phonetically (Values and Pitfalls of the IPA), dont le sujet est en fait davantage le principe des formants vocaliques, mais sans les nommer, que l'IPA,
60 The Lonely Soccer Player, qui n'en est pas moins pertinent.
On peut d'ailleurs toujours admirer le talent rhétorique de Miller, notamment son habitude de résumer chaque article dans son dernier paragraphe.
79 Teaching Voices of the Opposite Gender, qui relève un peu du "wishful thinking" et où Miller tire un peu à la ligne.
Quelques articles vont beaucoup plus loin que La Structure du Chant et sont à ce titre passionnants. Par exemple :

3 Covering in the Singing Voice, sur la couverture du son,
5 Breath Management, Diction, and the Vocal Legato (ainsi que tous les articles traitant du legato!),
51 Warming Up the Voice,
52 The Technique of Marking,
56 Early and Late Bloomers,
66 The Wisdom of the Body in Singing (sujet pourtant assez peu millerien),
74 Taming the Terrible Triplets of the Vocal Tract : Tongue/Hyoid Bone/Larynx,
78 In Search of the Tenth Rib,
85 The Effect of Tongue Position on Spectra in Singing,
86 The Role of the Jaw in Singing,
90 Spectrographic Analysis of the Singing Voice, qui constitue un excellent résumé du sujet.
Les articles suivants ce dernier, qui pourraient être de brillantes applications de l'analyse spectrographique qui vient d'être présentée, sont par contre très décevants :

Dans Vowel Definition in a Performance by Jussi Bjoerling of Vesti la Giubba, le début n'est qu'un résumé du précédent. Miller ne met ensuite en évidence dans les analyses spectrographiques que ce qu'il veut démontrer.
Dans Spectral Components of Five Cardinal Vowels in the Soprano Singing Voice Considered by Means of the Sequential Vowel Diagonal, Miller aurait aussi bien pu mettre en évidence la "pyramide du premier formant" que la "diagonale des voyelles". Ses conclusions ne sont pas vraiment celles que l'on tire de l'observation des spectrogrammes fournis, c'est à dire une neutralisation progressive vers l'aigu ainsi qu'une moindre énergie acoustique et un formant du chanteur plus faible sur les voyelles postérieures. Le [u] de sa soprano semble d'ailleurs bien mal défini.
A Brief Spectral Study of Vowel Differentiation and Modification in a Professional Tenor Voice n'est pas plus convaincant. Sur plusieurs spectrogrammes comme celui de la page 302, on aimerait voir commenter le "bruit" important (correspondant à une nasalisation excessive?) et les stridences qui semblent présentes au-dessus du formant du chanteur.
Bien des articles, comme par exemple The Invisible Instrument?, mériteraient bien sûr un développement. Quoique déjà plus long que la moyenne, The Choral Conductor as Teacher of Vocal Technique pourrait faire l'objet d'un ouvrage plus approfondi. Commencer un échauffement choral par des attaques de voyelles semble un peu ambitieux, mais peut-être est-ce faute de place que Richard Miller est allé directement à ce qui lui semble le plus important?

Certains articles sont courts mais judicieux, par exemple :

13 "Simplicity" in Singing,
14 Teaching Hearing the Voice,
28 The Two Poles of Bel Canto,
27 Purely a Matter of Taste,
30 Self-Perception and Performance Reality (cruel mais juste!),
35 Singing the Recitative, contre l'excès du parlando,
43 Vocal Coach or Vocal Technician?,
59 What Technical Work Have You Done Today?,
76 Gorillas, Giraffes, Lions, and Gazelles (sur la diversité physique des chanteurs!).
De nombreux articles vont au-delà de la seule technique vocale pour répondre très pertinemment à des questions comme What To Do on a Performance Day ou Is There a Cure for Performance Anxiety? ou aborder le sujet de la "créativité" ou de l'art de re-création du chanteur (Reality and Art, Sentiment or Sentimentality?).

Page 8, on peut s'étonner de voir Miller répéter la conception erronée selon laquelle le diaphragme ne peut pas être directement contrôlé (can neither be felt nor locally controlled).

Page 37, n'est-il pas un peu idéaliste de dire que si un chanteur est baryton et si son instrument est éduqué pour fonctionner efficacement, il sonnera comme un baryton; une basse fonctionnant efficacement sonnera comme une basse? Cela n'est-il pas uniquement vrai si l'on accorde justement la priorité au timbre et non à la tessiture pour "classer" une voix? N'existe-t-il pas des basses au timbre clair, qui ne sonnent donc pas "comme des basses"? Ou bien Miller sous-entend-il que ces basses sont toutes en réalité des barytons? La question de savoir si une voix émise efficacement a forcément le timbre de sa tessiture mériterait une étude spécifique!

Page 82, Miller fait allusion à some recent vocal research that advises that the larynx may be raised to produce bright vocal timbre and (...) lowered to achieve greater depth of timbre, sans citer Garcia qui l'écrivait déjà il y a un siècle et demi!
24
25
Il suffit de taper chanteur sur google, de visiter un peu les sites conssacré au chant !
On trouve toute sortes de bibliographies commentées !
26
Mais à quoi ça sert cette Star'Ac? Quel intérêt d'apprendre à chanter à un Jean Pascal ou un Georges Alain, ou pire Jérémaille!!! Moi ça me fait gerber!
J'ai vu le live de la Star Ac2, et objectivement, c'était quoi ça?? Insipide, sans relief, sans âme.
De la confiture aux cochons!
Le pire c'est que ceux qui ont vraiment du talent sont bridés par un style vaseux qu'on leur impose.
27
Ce sont des avis personnel?
28
Nop ! C'est écrit "copié-collé" , " flemmard " juste au dessus...

Ca c'est le culte de l'insignifiance, ainsi que le coté médiatique-argent !
On peut légitimement critiquer ca, mais faut pas tout confondre, mettre les élèves,
les profs, tout le monde dans le mème panier ! Ca devient de l'annalyse sauvage ! :diable:
29
En parlant de bouquins de chant, je n'ai pas essayé, préférant opter pour un prof. Cela dit, j'avais essayé avec la guitare, une méthode pour débutant, avec des photos en gros plans, montrant le positionnement des mains etc, etc... Bien fait, il n'empêche, on chope des sales manies qu'il est difficile de détecter et que seul un prof peut te corriger. Alors pour la voix... Les bouquins sont intéressants, à mon sens, si on a déja une base solide, pour progresser. Mais pour débuter...
30
Egérie > on sait tous se servir de google, et ce n'était pas le but de ce post :mdr:

Sinon pour cette histoire de S*** A*****, je vous soumet ma politique perso en ce qui concerne toutes ces emissions: blocus complet.
Je ne mentionne jamais leur nom, même pas pour rigoler ou pour m'en moquer... Mon avis c'est que moins on en parlera, moins ça existera. Au fond, ce qui donne de l'importance à ces emissions, c'est que les gens en parlent autant. Ca crée un référent commun, presque une culture finalement... une culture de la médiocrité et du mirroir aux alouettes...
Donc considérer que ça n'existe pas, c'est pour moi le meilleur des mépris...
D'ailleurs, qu'est ce qui vous prouve que ça existe ? le fait que ça passe à la télé ?