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Le son de Steve Albini?

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Sujet de la discussion Le son de Steve Albini?

Citation : ce mec a enregistrer des centaines et des centaines de groupes



J'ia lu sur le site d'Electrical plus de 1000 albums avec plus de 1000 groupes. Forcément ça peut aider...

Et si je mange sa cervelle ? :8O:

:fleche:
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Citation : Et si je mange sa cervelle ?



Alors là peut etre ... lol
Mais ca a l'air d'etre un dur a cuir ... lol

Le mieux c'est d'aller enregistrer chez lui ... si tu veux voir comme ca tu pourra.
++ (je crois que c'est 200$ pour le Studio B si tu est un indé puis 650$ pour lui + 150$ pour faire dodo)
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Dans la video mtsu, il dit avoir enregistré près de 1500 disques. Cette vidéo est extra. Albini ne répond à rien, il indique, explique, expose. Il n'hésite pas à indiquer aux étudiants, que, dans cette profession, les débouchés sont quasi-néants, en termes de filière (pas de schéma école/entreprise). Il est loin d'être un taré intégriste, casse-burnes, insupportable, ce que tu veux. Il est désarmant de simplicité dans cette discussion, pas très à l'aise dans la peau du maître de conférence (l'endroit où il se tient pendant toute la vidéo), balance quelques vannes, explique certaines de ses positions qui découlent d'expériences et d'expérimentations. Dément être opposé au numérique, et explique pourquoi il n'utilise que l'analogique (je mets au défi quiconque de contredire ses arguments au fond). Manque que les sous-titres et on ferme ce thread avec le sourire aux lèvres après avoir passé un moment avec quelqu'un considéré exceptionnel par beaucoup, mais pas par lui. Une humilité et un respect de la musique et des musiciens qui lui, par contre, frise le surnaturel : il n'est tout simplement pas ce que ceux qui ne le connaissent pas pensent de lui.
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Au hasard de la vidéo (attention, c'est pas une traduction) : le débat qui le fait passer pour un "intégriste de l'analogique". Son point de vue est le suivant : il estime que le format numérique n'a pas fourni et ne fournit toujours pas de garantie viable de sauvegarde des enregistrements. Les procédés numériques logiciels et matériels évoluent sans cesse. L'encodage pour la partie logicielle. Les supports physiques et les lecteurs pour la partie matérielle. Pour exemple, il indique que certaines bandes magnétiques ayant servi pour des enregistrements numériques sont actuellement illisibles et irrécupérables. Certaines de ces bandes magnétiques numérisées étaient recouvertes d'un métal qui s'est oxydé très rapidement au regard de ce que l'on attendait de lui en terme d'archivage, rendant ainsi irrécupérables les informations numérisées. A l'opposé, il indique que des bandes magnétiques des années 30 sont parfaitement lisibles à l'heure actuelle et que les améliorations techniques apportées aux magnétophones (entre autres) depuis ce temps permettent même de les réécouter avec plus de détails (Y a qu'à comparer les deux versions cd de "Kind Of Blue" pour se faire une idée de ce qu'il avance -ndlr).
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(suite) Il n'aime pas l'industrie du disque américaine et son lobbie (RIAA) qu'il compare au lobbie des produits toxiques. Il explique que ce lobbie a, de tout temps, pris position contre des inovations telles que le "piano player" (ça je crois que c'est un piano mécanique -ndlr) aux motifs que si les gens achetaient ça, ils ne voudraient plus aller au concert écouter les musiciens ; lorsque la radio est arrivée, la RIAA s'est plainte de ce que les gens n'auraient plus envie d'aller voir Caruso, puisqu'ils pouvaient l'écouter à la radio ; lorsque la mini-cassette est arrivée, que les gens n'achèteraient plus de disques ; napster et les fichiers d'échanges, pareil, même son de cloche. A chaque fois, la RIAA cherche à entraver ce que Albini considère comme étant autant de facteurs de promotion des artistes et de la musique par l'éducation auditive. Il se dit opposé à l'exploitation des musiciens par les maisons de disques, sans renier le fait que dans certains cas, il peut y avoir une collaboration fructueuse et égale.
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(suite) Son histoire commence avec son premier groupe, au moment où il a acheté un magnéto 4 pistes pour s'enregistrer. Il rappelle qu'à cette époque ce matos était presque impossible à se procurer (argent) et que, pour enregistrer sa musique, un groupe (par ex) était tenu de passer par studio, voire une maison de disque. Il indique que, dans les années 70, les studios étaient tous équipés avec du matériel de premier choix et que rien n'était laissé au hasard en ce qui concernait la qualité des appareils mis en oeuvre pour enregistrer. Que ces studios étaient tenus par des techniciens qui imposaient souvent leur méthode d'enregistrement (basse/batterie d'abord, par ex) et qu'il était mal venu d'aller leur expliquer que ce n'était pas comme ça que certains musiciens voulaient procéder. Il rappelle que, quand il va chez le coiffeur, il indique au coiffeur ce qu'il attend de lui en termes de coupe et s'attend à ce qu'il s'exécute, puisqu'on c'est lui qui le paye. Il estime que c'est la même chose avec les musiciens avec lesquels il travaille. Il considère qu'il est une sorte de prestataire et que ses clients sont les décideurs. Il ne se considère absolument pas comme un quelconque producteur (au sens américain du terme) mais comme un partenaire qui doit faire le meilleur enregistrement possible de ses clients.

Au début, donc, il a investi dans du matériel pour s'enregistrer. Puis, ses potes musiciens lui ont demandé s'il pouvait les enregistrer ; aussi, il s'est vite retrouvé avec un home-studio, c'est-à-dire un studio avec du monde qui dort, mange, vit, enregistre dans toute la maison tout le temps. N'ayant plus de chez-lui, il a acheté un immeuble qu'il a transformé (liste d'une partie des membres actifs sur le site d'Electrical Audio -ndlr) et c'est ainsi qu'Electrical Audio a été créé. Il a demandé de l'argent pour ses enregistrements très rapidement après avoir commencé, pour en vivre et acheter plus de matériel. Cependant, il travaille pour une somme qu'il considère modique, ses gages étant versés à EA, il prélève un salaire qu'il estime à 24.000 $ par an. (Electrical Audio vient de baisser ses prix !!! Voir sur le site -ndlr).
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(suite) Travailler avec Nirvana sur "In Utero" a été l'un des bons moments de sa vie. Les sessions se sont très bien passées. Cependant, le boxon est venu de la maison de disques (geffen, qu'il ne cite pas -ndlr) qui, après avoir écouté le master, a commencé à dresser le groupe contre Albini...

Note perso : je crois me rappeler qu'à l'époque "In Utero" a été enregistré dans des temps records (avec Albini ça va de 2 jours à 1 semaine en moyenne, rarement plus). Geffen, qui avançait le financement de l'enregistrement, et donc qui gérait l'endettement programmé du groupe (un groupe endetté auprès de sa maison de disques, avant de toucher les royalties éventuelles, à du mal à refuser la tournée mondiale trois fois le tour pendant les cinq ans à venir), a mis la pression sur Nirvana pour qu'ils reviennent sur ce qu'ils pensaient du disque (selon eux : bon à presser) et acceptent que je-ne-sais-plus-qui-qui-coûte-très-cher reprenne le mixage (effectué par Albini) de certains morceaux, le produit n'étant pas conforme à leurs attentes commerciales. Fin de note perso.

... et est parvenu à ses fins. Depuis, Albini n'a presque plus travaillé pour des majors, par choix . Il reconnait qu'il n'a de toutes façons pas été souvent contacté non plus (par des majors, bien sûr). De plus, sa réputation justifiée d'être plutôt économique n'a pas résisté à In Utero : il raconte ainsi avoir frôlé la banqueroute, la plupart des groupes qui auraient aimé travailler avec lui à cette époque pensaient qu'il était devenu intouchable, en termes de prix...
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Ce mec est bien :8O:

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C'est ce que je me dis. J'habitais à 15 bornes de Black Box (maintenant 25 env.). J'ai vu grandir des groupes que j'ai adoré et admiré (les thugs...) qu'il a enregistrés là-bas et, connaissant (de loin) les thugs, je savais que ça ne pouvait pas être un enfoiré.
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(suite) Répondant à une question de l'audience, il indique que, lors d'une session, "don't fuck with the drummer" ! Il a vu des sessions d'enregistrement où le batteur était sous la pression d'indications du style "t'accélère trop, là, et puis après tu ralentis...." et que le résultat était désastreux, le batteur étant concentré sur ces problèmes. Résultat : encore plus de variations de tempo et plus de prise de tête. Sa session type consiste à mettre le groupe en confiance en leur proposant les meilleures conditions d'enregistrement qu'il peut. A ne pas interférer sur le son des musiciens en considérant que tel son "n'est pas bon" mais à enregistrer ce son là le mieux possible. A les faire enregistrer le plus possible dans le même temps, en live, avec cabines séparées et ensuite faire les voix (si ce n'est pas plié live -cf. in utero sur je sais plus quel titre, un de ceux qui arrachent... -ndlr) puis des overdubs. Pour la compression, il indique ne s'en servir que pour régler quelques problèmes genre une basse ou une grosse caisse dont la dynamique varie trop à son goût. Il n'y a que pour les voix qu'il dit utiliser le compresseur, de façon quasi-systématique. Il enregistre ses pistes de façon à n'avoir que l'équilibre des volumes à régler au mixage, dans l'absolu. Direct-to-tape. (Robinson le faisait bien avec Korn, non -ndlr). En ce qui concerne le mixage, il insiste sur le fait qu'il n'y a pas de séparation pour lui entre l'enregistrement et le mixage, et que les rares fois qu'il a accepté (apparement plus pour dépanner) de mixer des enregistrements qu'il n'avait pas réalisés, personne n'était vraiment satisfait du résultat, ni lui, ni le groupe. Il indique qu'il n'a aucun problème à travailler avec des musiciens sur des musiques complètement opposées les unes aux autres ; il considère qu'un garagiste doit savoir réparer tout type de bagnoles, pas seulement une marque ou un modèle en particulier et indique avoir aimé les sessions avec Nina Nastasia ou Jesus Lizard. Les musiques et les musiciens ne troublent pas ses sessions et il fait là-dessus une analogie avec un gynécologue, qui pratique sans pour autant être perturbé.... :mdr:
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Salut je viens de lire tous les post et merci a tous pour vos contributions c'est génial ! J'adore Albini et ses albums (mon préféré reste Songs About Fucking de Big Black) ... Je suis également animateur radio a Angers donc je connais pas mal de groupe qui on enregistré au Black Box ...

Voila un lien pour le black box :
http://www.iainburgess.com/Iain/Welcome.html

Allez voir la gallery c'est énorme !!!

De plus si vous avez un myspace je vous conseille d'allé voir les photos du groupe DARIA ... Ces angevins sont les grands copains de Ian (on retrouve d'ailleur le chanteur dans les photos sur le site) et il y a pas mal de photo de leur enregistrement ...

Dont une assez évocatrice : La prise de la basse avec 3 têtes d'amplis ( Orange, Hiwatt, Ampeg) et deux corps de 9 Speakers chacun ...

I LOVE YOU STEEVE AND IAN !