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Sujet Qu'est-ce qu'un « parallélisme d'accords » ?

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Sujet de la discussion Qu'est-ce qu'un « parallélisme d'accords » ?
J'ai lu cela à propos de la musique de Cl. Debussy ; il était question « d'accords parallèles de 7e et 9e ».

Sans musique, la vie serait une erreur. (F. Nietzsche)

Matos à vendre

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N'a compris.
Qu'est-ce qui détermine le début et la fin d'une série ? C'est une fois que les douzes notes sont jouées ? et c'est une contrainte purement mélodique, ou elle s'applique aussi à l'harmonie ? (du coup, ça serait plus si facile que ça lol)

Désolé, je squatte ton post, Pevets.

Le mieux est l'ennemi du bien - Voltaire

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Rien a priori ne détermine le début ou une fin de série dans le dodécaphonisme sériel. A ce propos, on distingue le gamme dodécaphonique de la gamme chromatique par le fait que dans la première (dodécaphonique), il n'y a aucune hiérarchie de degrés. En clair, tu commences et finis par n'importe quelle note, pourvu que 1) dans une série de 12 notes, pas une seule note ne soit répétée et 2) que dans une suite mélodique de n séries de 12 notes, pas une série ne soit identique à une autre.

On pourrait appliquer le même principe à l'harmonie en faisant coincider des séries n'ayant aucune notes communes (éventuellement, on pourrait faire coïncider deux séries identiques en canon, pourquoi pas ?). C'est ce qu'on appelle un joyeux foutoir et je me demande encore comment on peut s'intéresser à cette "musique de robots" (je ne dis pas ça sur un ton péjoratif, je dis ça parce que pour être sûr de faire du dodécaphonique sériel, il suffit de construire un programme suffisamment intelligent pour éviter les répétitions et pour s'assurer que toutes les notes de la gamme dodécaphonique sont jouées).
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Merci autour du temps ! :coucou:

Le mieux est l'ennemi du bien - Voltaire

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Le sérialisme

Toutefois, le dodécaphonisme était considéré trop restreint et limité dans ses applications par bon nombre de compositeurs. Ce sera un élève de Schoenberg, Anton Webern, qui élaborera ce qu'on appelle le sérialisme, qui a été développé surtout après la IIe Grande guerre mondiale, et qui est encore une des méthodes les plus utilisées dans l'écriture d'Œuvres contemporaines, bien qu'il en existe autant de variations qu'il existe de compositeurs.

À sa plus simple expression, le sérialisme utilise aussi au départ des séries de notes basées sur la gamme chromatique, mais sans restriction de nombre de notes. Ces séries peuvent avoir entre 2 et 12 notes, et même plus (il est accepté qu'une même note soit répétée dans une série). L'attrait du sérialisme pour les compositeurs est qu'il permet de sérialiser tous les paramètres musicaux, que ce soit le rythme, les tempi, les nuances, les intensités, les timbres et autres.



super topic en en apprend tous les jours !
merci !
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Et pratiquement, il me semble que les notes de l'harmonie sérielle ne doivent pas êtres utilisées dans la mélodie.
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Moi j'avais cru comprendre que si. Par exeple tu forme une mélodie avec 1 2 3 4 et tu enchaînes avec un accord constitué des notes 5 6 7 8 9 10 par exemple.
Perso, j'aime bien harmoniser les séries avec des harmonies parallèles d'accords genre 2nd 3m 4te et une basse au gré de l'inspiration (ouverts sur plusieurs octaves avec une section de corde ça peut tuer !!!)car le sérialisme c'est quand même pas simple d'en faire quelque chose de valable d'un poin de vue harmonique...autant le principe est simple autant c'est difficile à réaliser.
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Citation : Moi j'avais cru comprendre que si. Par exeple tu forme une mélodie avec 1 2 3 4 et tu enchaînes avec un accord constitué des notes 5 6 7 8 9 10 par exemple.



Ben oui, c'est ce que j'ais dis. Un bout de la série pour l'accord et l'autre pour la mélodie.
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Laurent>
J'avais mal lu en fait, une nuance m'échappait :oops:
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A la premiere série j'ai les notes :
1 2 3 4 pour la mélodie, puis le reste 5 à 12 pour les accords.

Pour la deuxieme série je peux utiliser l'inverse par ex.
5 à 12 pour mélodie et les autre pour les accords.

Oubien faire 5 8 7 1 mélodie et les autres notes pour l'accords ??
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Rectifs de rigueur : j'ai lu pas mal de trucs abérrants :

Citation : Ce sera un élève de Schoenberg, Anton Webern, qui élaborera ce qu'on appelle le sérialisme, qui a été développé surtout après la IIe Grande guerre mondiale, et qui est encore une des méthodes les plus utilisées dans l'écriture d'Œuvres contemporaines, bien qu'il en existe autant de variations qu'il existe de compositeurs.



Non, pas du tout, c'est bien Schönberg qui théorise le sérialisme et qui l'annonce à ses proches (dont Berg et Webern) en 1923 (le 17 février et à Mödling, en Allemagne, pour être précis). On peut par contre dire que l'élève a dépassé le maître sans problème. Ce qui te fait dire ça, c'est que les sériels d'après guerre se revendiquent de Webern plus que de Schönberg, mais on ne saurait nier l'importance du maître.

Seconde erreur : Après la 3è sonate de Boulez et la Klavierstück XI de Stockhausen, rares sont les compositeurs qui utilisent encore le sérialisme. Boulez lui même cesse de l'utiliser intégralement à partir du Marteau sans maître (1953-55/1957). La plupart des compositeurs contemporains n'utilisent pas ou n'ont jamais utilisé le sérialisme. Un petit bouquet : Ligeti, Reich, Pärt, Dutilleux, Dusapin, Eötvös, Boucourechliev, Aperghis, Feldman, Jolivet, Penderecki, Messiaen, Kurtag, Cage, etc.

Il convient aussi de distinguer le dodécaphonisme sériel du sérialisme d'après guerre, qu'on appelle aussi "intégral".
Le dodécaphonisme sériel consiste à établir une série de sons, juste de sons. un do est un do, dans l'extrême grave ou dans l'extrême aigu. Schönberg souhaite ainsi éviter les polarisations de la musique tonale en interdisant les redites tant que la série entière n'a pas été énoncée.

Pour le sérialisme intégral, tous les paramètres du son (hauteur donc, mais aussi durées, attaques et nuances) sont exploités de manière sérielle. Isuffit d'ouvrir la partoche des Structures de Boulez pour s'en rendre compte. Je me permets de citer ma réponse à un AFien qui me questionnait sur le sujet, pour expliciter la transition entre ces deux écoles :

Citation : Tu ne comprendras jamais Boulez si tu ne connais pas l'école de Vienne, pour la simple et bonne raison qu'il amplifie leur démarche (le dodécaphonisme). En 1949, Messiaen compose "4 études de rythmes" pour piano, dans laquelle se trouve une pièce nommée "Mode de valeurs et d'intensités" dont le principe est fort simple : il a élaboré 3 modes de 24 sons chromatiques (soit 6 octaves en tout) et à chaque note de chaque mode, il assigne une attaque, un rythme (il prend une triple croche, puis en rajoute une, ce qui lui donne une double, puis il ajoute encore une triple, ce qui lui donne une double pointée, et ainsi de suite jusqu'à la ronde. Il a appelé ça les "durées chromatiques". tu vois pourquoi ?), une intensité (ce qu'on appelle maintenant les nuances : du ppp au fff), et la hauteur s'y trouve déjà (puisque c'est une note). Si tu as bien suivi, le plus dur est fait ! Après avoir élaboré ces modes de façon arbitraire (pas tant que ça en fait, puisque les valeurs longues se retrouvent sur les notes graves et les valeurs courtes sur les notes aiguës, pour des questions de sustain), il compose une pièce à l'aide de ces modes. Le truc, c'est qu'à chaque note est attribuée plusieurs paramètres qui sont immuables. En faisant ça, il a voulu dépasser les "lacunes" du système dodécaphonique de Schönberg. Pour ce dernier, un do était un do, quelle que soit sa hauteur : il abusait de l'octaviation. Il n'avait pas non plus pensé aux autres paramètres du son : l'intensité et l'attaque. Quand en 1949 Messiaen montre ça à ses élèves (les meilleurs, auxquels il donnait des cours en dehors du conservatoire), Boulez est parmi eux (avec entre autres, Xenakis). La synesthésie de Messiaen (c'est à dire le fait de percevoir et d'associer des couleurs à des sons, accords, etc...) lui a fait voir du noir en composant cette oeuvre. Il a donc laissé tombé, et Boulez s'est rué dessus. Impossible donc de comprendre une partie de la musique contemporaine sans comprendre l'Ecole de Vienne (Berg, Schönberg, Webern).


Pardon, c'est un peu long...

Sinon, ADT, 12!, c'est 12 exposant 12, par conséquent 12 x 12 x 12 x 12, etc.

Et autre chose, on peut utiliser la série comme Thème : Schönberg lui-même l'a fait très souvent.
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud