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Sujet Ethos des tonalités

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Sujet de la discussion Ethos des tonalités
Bonjour,

Je crois qu'il s'agit d'une théorie qui définie certains caractères par
rapport aux tonalités.

Questions

a) Qui a élaborée cette théorie ?
b) Quelle est exactement cette théorie ?
c) Quels sont ces caractères définissant les tonalités ?
d) Quelle est son utilité ?

Donner des caractères différents pour des tonalités majeures, celà me semble
injustifié vu qu'une tonalité en absolu est définie premièrement par sa fondamentale et deuxièmement par la répartition des intervalles entre les différents degrés de la gamme correspondante.

A la limite, un caractère pour le majeur et un pour le mineur pourquoi pas,
mais pour différentes tonalités majeures alors que la répartition des intervalles ne change pas, celà me semble tiré par les cheveux.

Mais bon, j'ai quand même envie d'en savoir plus sur ce sujet, ça m'intéresse.

Merci d'avance pour vos infos ;)
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Citation : Attention à ne pas mélanger les choses : la perception est la même chez tout le monde, puisqu'il s'agit d'une donnée strictement sensible. Ce qui diffère, c'est le traitement cognitif que l'on fait de cette empreinte sensible, et pas la perception même.



Ah oui pardon! Je parlais en effet de l'arrangement qui se faisait au niveau du cerveau!
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"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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On ne peut parler de caractères des tonalités avec notre tempérament égal
Quoique certaines "oreilles absolues" ont des préférences pour certaines tonalités et non pour d'autres.
Il faut aussi voir certaines tonalités préférées ou emplois privilégiés pour les compositeurs classiques (ré mineur pour Mozart) qui tend à donner une certaine allure à certaines tonalités.
Par contre l'ethos des tonalités dont on parle ici s'entend dans les tempéraments en quinte pure, Zarlinien, pythagoricien... qui donnent des intervalles particuliers et changeant selon chaque tonalité, les intervalles étant différents d'une note à l'autre on a un ""sentiment"" ou du moins une perception différente, une seconde majeure est différente d'une note à l'autre et varie en plus selon le tempérament choisi.......
Voir le lien suivant
http://perso.orange.fr/organ-au-logis/Pages/Temperam.htm
Un bon outil
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/educnet/musique/neo/07ticce/applications/musiquelab/presentation/echelles.htm
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A propos du clavier bien tempéré

http://www.lamediatheque.be/dec/histoire_classique/baroque/L_apogee_de_la_musique_vocale_et_instrumentale.php Il s'agit d'une œuvre écrite pour prouver les nouvelles possibilités techniques du clavier « bien tempéré ». On entend par tempérament la façon de diviser les intervalles entre les notes d'un instrument. Le piano de concert moderne, par exemple, est divisé en intervalles réguliers auxquelles nos oreilles sont parfaitement accoutumées. Mais il n'en n'a pas toujours été ainsi. Sans entrer dans de longues considérations techniques, retenons que les tempéraments antérieurs à la seconde moitié du 17ième siècle étaient inégaux et que l'inégalité entre certains intervalles obligeaient les interprètes à jouer dans des tonalités ou modes bien précis où certaines modulations étaient possibles. D'autres, par contre étaient inimaginable car certains intervalles sonnaient faux. Le tempérament égal, dans lequel un ton entier est divisé en deux demi tons égaux a, sans doute, banalisé la sonorité des instruments mais, par contre, il a permis l'usage de modulations complexes permettant de jouer dans toutes les tonalités et de moduler facilement des unes vers les autres. Le Clavier bien tempéré consiste en deux albums contenant chacun vingt-quatre préludes et fugues dans lesquels Jean-Sebastien Bach démontre brillamment ce qu'il peut écrire grâce au tempérament égal.

Chaque prélude et fugue correspondent à une gamme, majeure ou mineure, existante. Ainsi toutes les gammes majeures et les mineures sont utilisées en progressant par demi ton. (Ex. : un prélude et fugue en Do majeur, un prélude et fugue en Do# majeur, un prélude et fugue en Ré majeur…, et ainsi de suite en passant en revue toutes les gammes existantes.
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Il ne reste plus beaucoup de spécialistes aujourd'hui pour penser que "bien tempéré" désignait, à l'époque de J.S. Bach, notre tempérament égal.
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Beaucoup de réponses dansl'article ci-dessous :bravo:
OU IL EST QUESTION DE TEMPÉRAMENT
Commentaires de Harry Halbreich, Bruxelles-Paris, Juin 1970

" Bien tempéré ", en allemand " wohltemperiert ". Il ne s'agit évidemment pas de température (les Allemands utilisent pourtant ce terme ici également), mais de tempérament. Un instrument bien tempéré, au sens où l'entend Bach, est un instrument accordé au tempérament égal.

Rappelons que notre échelle sonore est déterminée par la succession des sons harmoniques supérieurs perceptibles à partir d'un son fondamental. Les vibrations de ces sons harmoniques présentent par rapport à celles du son fondamental un rapport mathématique simple et précis (le double, le triple, etc. de vibrations à la seconde). La consonance acoustique d'un intervalle est d'autant plus grande que le rapport numérique des vibrations de ses deux sons est plus petit. Mais ces lois établissant les liens séculaires entre les sons et les nombres, depuis l'époque de leur inventeur Pythagore, ne correspondent pas à une réalité sonore absolument exacte. C'est ainsi que le cycle de douze quintes définissant le total des demi-tons chromatiques devrait équivaloir à sept octaves, alors qu'en fait il les dépasse. Au contraire, la superposition de trois tierces majeures (ut-mi-sol dièze-si dièze) est un peu inférieure à l'octave ut-ut. Conforme aux exigences de l'oreille en matière de justesse tant qu'on s'en tient aux intervalles fondamentaux, ceux que définissent les premiers sons harmoniques (l'octave, la quinte, la tierce), l'accord selon les harmoniques naturels s'en écarte de plus en plus en parvenant aux sons harmoniques plus lointains. En clair, cela signifie qu'un instrument accordé en tenant compte des harmoniques naturels de la gamme d'ut ne sera rigoureusement juste que pour celle-ci, moins déjà pour les tons voisins chargés d'une ou deux altérations chromatiques (dièses ou bémols), tels que sol, ré, fa ou si bémol majeurs, et de moins en moins au fur et à mesure qu'il s'agira de tonalités fortement diésées ou bémolisées. L'inverse serait vrai si l'on accordait l'instrument à partir, par exemple, de la gamme de fa dièse...

Exprimé en chiffres, l'écart peut être assez considérable. L'intervalle d'un ton étant théoriquement divisé en neuf commas, on élève une note de cinq commas en la diésant, alors qu'on l'abaisse de cinq commas en la bémolisant. En toute logique, un fa dièse est ainsi d'un comma (ou neuvième de ton) plus élevé qu'un sol bémol. Or, sur un piano ou un orgue moderne, une même touche fait entendre ces deux sons théoriquement différents: la différence n'existe plus que sur le papier, résultat du tempérament égal.

Sur un instrument accordé selon les harmoniques naturels, seules les tonalités simples (faiblement chargées d'altérations) sont praticables avec une justesse satisfaisante pour l'oreille. Du Moyen-Age au XVIIè siècle, les tentatives se sont succédées pour remédier à cet état de choses. Diverses tentatives de compromis dans l'accord des instruments ont permis peu à peu de niveler les différences trop flagrantes existant entre l'ampleur des intervalles de la gamme chromatique. Il s'agissait encore, certes, de tempérament " inégal ", mais les tonalités diésées et bémolisées devenaient plus accessibles en perdant considérablement de leur fausseté pour l'oreille. Les recherches du Vénitien Gioseffe Zarlino à la fin du seizième siècle constituèrent un grand pas en avant: c'est sur elles que s'appuient les expériences d'écriture ultra-chromatique d'un Gesualdo di Venosa, qui présupposent déjà le tempérament égal.

Celui-ci continua à être approché peu à peu durant tout le XVIIè siècle. Vers 1650 Louis Couperin abordait fa dièse mineur, et à la même époque Froberger aurait écrit une Cauzone à travers tous les tons majeurs et mineurs, malheureusement perdue. Les Fantaisies pour Cordes de Purcell (1680) explorent avec beaucoup d'audace le " total chromatique " grâce à une exceptionnelle mobilité modulante. Avant 1683, Johann Pachelbel écrivit des Suites pour Clavecin dans dix-sept des vingt-quatre tonalités possibles, abordant les tons à quatre dièses ou bémols.

Le premier exposé théorique du tempérament égal est dû à l'organiste Andreas Werckmeister et date de 1691. Il préconise la division de l'octave en douze intervalles égaux, ou tempérés, compromis qui prive tous les intervalles (sauf l'octave) de leur pureté " acoustique ", réduisant quelque peu l'amplitude de la quinte, accroissant au contraire celle de la tierce. Du même coup, le caractère spécifique de chaque échelle tonale majeure ou mineure, si amoureusement défini par les théoriciens de la psychologie sonore, disparaît sans retour. Sacrifices considérables assurément, mais de peu de prix au regard de l'immense avantage de pouvoir utiliser indifféremment, avec une justesse satisfaisante, toutes les tonalités majeures et mineures et de pouvoir se déplacer librement de l'une à l'autre. Née au début du siècle avec la basse chiffrée, l'harmonie fonctionnelle allait enfin pouvoir prendre possession de la totalité du domaine tonal et déployer toutes ses possibilités, tant structurelles qu'expressives ou colorées. Après un siècle de régence sous tutelle, la jeune science de l'harmonie prenait personnellement le pouvoir, régnant en souveraine sur un domaine tonal défriché et aplani par le bulldozer tempéré. On peut dire que les deux grands siècles de la musique tonale, le XVIIIé et le XIXè, ont pu s'épanouir à partir du moment où le tempérament égal de Werckmeister leur ouvrit la totale liberté de circulation.

Les œuvres ne se firent pas attendre. Le plus important précurseur de l'auteur du Clavecin bien Tempéré, Johann-Caspar-Ferdinand Fischer, fit paraître dès 1702 son Ariodue Musica, recueil de 20 petits Préludes et Fugues abordant 19 tonalités. Seules les plus chargées d'altérations manquaient encore (ré bémol majeur, si bémol mineur, mi bémol mineur, fa dièse majeur et sol dièse mineur). Le dernier pas fut franchi par le compositeur et théoricien de Hambourg Johann Mattheson, qui publia en 1719 un traité de basse continue proposant des exercices dans les vingt-quatre tonalités majeures et mineures. Partisan convaincu du tempérament égal, il n'hésitait pas à affirmer dans sa préface que " dans cent ans, pour autant que le Jugement dernier ne s'y oppose pas, les musiciens traiteront fa dièse majeur et ut dièse mineur avec autant d'aisance que nos organistes de village jouent aujourd'hui en ut majeur".

Si Mattheson conserve ainsi la priorité dans la conquête de toutes les tonalités, c'est à Jean-Sébastien Bach que revient l'honneur de les avoir utilisées le tout premier, non pour proposer des basses d'école, mais pour créer de la musique vivante. Soucieux d'exploiter à fond les possibilités du langage tonal, il ne pouvait être qu'un partisan enthousiaste du tempérament égal. Ainsi le recueil de 1722 prend-il une valeur de manifeste. Il est intéressant de souligner que le second recueil, achevé vingt-deux ans plus tard, ne porte plus le titre de Clavecin bien Tempéré, mais se nomme simplement: 24 Préludes et Fugues. C'est que, dans l'intervalle, le tempérament égal s'était si bien imposé qu'il n'y avait plus à le défendre, tellement il allait de soi.
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Pourquoi un tel glissement vers le tempérament égal alors qu'il est question de son éventuel effet, et pas des causes de sa formation ??
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Pourquoi un tel glissement vers le tempérament égal alors qu'il est question de son éventuel effet, et pas des causes de sa formation ?????
un glissement de quoi, du sujet??? :???:
on parle d'éthos de tonalités alors qu'il ya une ambiguité entre les modes que nous connaissons et utilisons (ionion dorien....) et ceux du moyen age de part des tempéraments différents. On est donc obligatoirement obligé de parler des divers tempéraments, donc un peu d'histoire non?

Et si on lit cet extrait on doit pouvoir (enfin je pense c'est pour ça que je l'ai mis :bravo: ) commencer à comprendre les différentes sensations entre les modes sur des tempéraments différents que le tempérament égal:
En clair, cela signifie qu'un instrument accordé en tenant compte des harmoniques naturels de la gamme d'ut ne sera rigoureusement juste que pour celle-ci, moins déjà pour les tons voisins chargés d'une ou deux altérations chromatiques (dièses ou bémols), tels que sol, ré, fa ou si bémol majeurs, et de moins en moins au fur et à mesure qu'il s'agira de tonalités fortement diésées ou bémolisées. L'inverse serait vrai si l'on accordait l'instrument à partir, par exemple, de la gamme de fa dièse...
N'est ce pas explicite????
Ensuite j'essaie modestement de faire avancer le débat désolé si certaine personne s'y perde dans le flot des extraits
A au fait en amont n'y a t'il pas eu des "glissements" sur la question de la perception :lol: eh bien j'ai trouvé cela un peu côté du sujet mais cela apportait des éléments de réflexion important pour la compréhension du post, on est là pour discuter non :?:
Allez sans rancune
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Non, bien sûr, sans rancune ; on est bien là pour discuter. :boire:
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