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Anonyme
Moi c'est :
Miles Davis "Kind of Blue"
Takashi Matsugana "Storm Zone"
Chuck Wayne "Morning Mist"
et vous ?
talou
mwall
le Stefano Di Battista Quartet passe à Lille mercredi et je me tate!
a.k.a
Ah ben franchement, vas-y si tu peux, tu vas pas être déçu, je te le garantis...
_d j a n g o
Hors sujet : Y a un real book spécial pour mauvais guitariste ? En fait il me faudrait le real book sous forme de grille façon band in a box avec une vrai grille, j'aime pas lire le temps avec les croche les rondes et les noires.
Résultats du questionnaire écolo :
a.k.a
Hors sujet : Pourquoi t'ouvres pas un thread, ou mieux, pourquoi tu ne fais pas une recherche google au lieu de venir pourrir ce thread ?
Will Zégal
a.k.a
Je préfère quand même Electrology, pour ma part...
Et oui, bien sympa le petit gars !
mwall
Mais j'y vais quand même demain soir
Je ferai mon petit rapport jeudi
a.k.a
Ah, tu vas voir ce que tu vas voir !!
a.k.a
Citation :
Concert de clôture des 21è rencontres internationales de Jazz de Nevers
Cela fait maintenant vingt-et-un ans qu'à chaque automne, la ville de Nevers est au centre de l'actualité jazzistique française. Bien moins connu qu'un Jazz à Vienne ou qu'un Montreux jazz festival, D'jazz n'a pas pour autant à pâlir. Le jazz y est offert à son fidèle public sous toutes ses facettes, depuis les concerts gratuits de solistes au studio du Pac des Ouches jusqu'aux diverses formations (du duo au big band) qui se produisent au Petit Théatre ou à la Maison de la Culture inaugurée en 1971 par Malraux lui-même ; tous les courants du jazz y sont par ailleurs représentés. Citons quelques noms à l'honneur durant les précédentes éditions afin d'asseoir une fois pour toutes la qualité de la programmation : Chet Baker, Louis Sclavis, Michel Petrucciani, Stéphane Grappelli, Art Blakey, John Scofield, Niels Henning Orsted Pedersen, Dizzie Gillespie, John McLaughlin, Paul et Carla Bley, Steve Coleman, l'Art Ensemble of Chicago, Elvin Jones, Michel Portal, Didier Lockwood, Ahmad Jamal, Lucky Peterson, Richard Galliano, Biréli Lagrène, Dee Dee Bridgewater, Anthony Braxton, Dave Holland ou encore Joe Lovano. On ne fait guère mieux dans les autres rendez-vous français du jazz sus-cités.
Ce samedi 17 novembre, soirée de clôture de ces 21è rencontres internationales de jazz, nous avons pu entendre le cosmopolite Vienna Art Orchestra et le quartet du saxophoniste italien Stefano di Battista.
Vienna Art Orchestra : au coeur de la rencontre
Après la désormais traditionnelle bafouille de Roger Fontanel, qui organise le festival depuis sa première édition, les dix-huit musiciens du Vienna Art Orchestra font leur entrée sous l'oeil attentif du chef et compositeur, Mathias Rüegg, qui porte des chaussures argentées du plus mauvais goût – on lui pardonne. Ce concert sera l'ultime représentation de la tournée du triptyque {3} que l'orchestre a enregistré à l'occasion de ses trente ans : {American dreams}, qui met en scène des stars du cinéma américain, {European visionaries}, qui élabore son discours musical en prenant appui sur des figures européennes emblématiques de la pensée, et {Visionaries and dreams}, synthèse des deux précédents volets qui sera joué ce soir.
Un écran géant s'étend derrière l'orchestre et s'anime lorsque le premier morceau commence. Il s'agit de la rencontre entre Jean Harlow et Leonard de Vinci. Sur un fond coloré uni, défilent les portraits de l'une et de l'autre, leurs qualifications, leurs oeuvres principales et des citations. L'on verra ainsi défiler treize couples hétéroclites (parmi lesquels Grace Kelly – René Descartes, Louise Brooks – Emmanuel Kant, Bettie Davis – Galilée ou encore Jaynes Mansfield – Sigmund Freud). Certains effets de flous sont parfois malvenus, rendant parfois le propos illisible, et le texte défile bien trop vite pour les spectateurs non-anglophones. Mais le principal reste quand même la musique. Les compositions à l'écriture travaillée de Mathias Rüegg s'enchaînent avec une logique implacable, mettant à chaque fois à l'honneur deux solistes toujours talentueux, soutenus par une section rythmique tantôt brillante, tantôt discrète, dont la nuance fortissimo qui ponctue les soli est littéralement saisissante. Saluons la performance du guitariste Martin Koller, qui par trois fois nous donna le plaisir d'entendre des soli de guitare torturés et techniques mais pas moins expressifs, qui ne ressemblent absolument pas à la tradition de la guitare jazz. Le saxophoniste alto, Joris Roelofs (également clarinettiste et flûtiste de l'orchestre) vint également plusieurs fois sur le devant de la scène pour déployer des phrasés inspirés au son rond et chaleureux. Cette plénitude du son manquait par contre cruellement à Harry Sokal, le sax soprano. Anna Lauvergnac, la chanteuse (qui lorsqu'elle n'est pas soliste chante les parties des cuivres au sein de la section rythmique) intervint pour deux chansons vocales un peu plus intimistes et le duo de trombones fut une véritable réussite. Mathias Rüegg est la plupart du temps en retrait et dirige réellement son orchestre lors de passages plus délicats comme ceux où les signatures rythmiques changent d'une mesure à l'autre. Allant donc du plus pur swing typique des bigs bands traditionnels jusqu'au jazz orchestral novateur en passant par des compositions raffinées, le Vienna Art Orchestra était à la hauteur de sa réputation.
Stefano di Battista quartet : le clou du spectacle.
Après l'entr'acte (où j'ai quand même pu entendre une femme dire « c'était pas mal, mais il y avait quand même trop de cuivres »... Ouais, 'fallait pas venir voir un big band, hein !), re-bafouille du même Roger Fontanel qui perd son latin et sort sous les applaudissements compatissants, mais sans avoir pu faire le discours qu'il avait dû préparer soigneusement – on lui pardonne aussi –, di Battista entre en scène, épaulé par Baptiste Trotignon à l'orgue Hammond, Fabrizio Bosso à la trompette et Eric Harland à la batterie. Après l'unanimité des critiques lors de la sortie de {Parker's mood}, qui rend hommage au célèbre saxophoniste, le souffleur italien sort un album plus groove et pêchu, {Trouble shootin'}. Le concert s'ouvre sur le morceau éponyme et le combo met le public au diapason : mise en place impeccable – on n'en attendait pas moins –, son chaud et puissant, thèmes simples mais néanmoins très efficaces. Di Battista est en forme ce soir, et tient à le faire savoir. D'ailleurs, certains membres du Vienna Art Orchestra assistent au concert depuis les coulisses. Les soli du saxophonistes alternent phrasés mélodiques et traits hard bop et passent par toutes les nuances possibles alors que le duo Trotignon/Harland suit parfaitement les improvisations du leader en étoffant l'accompagnement lors des passages plus épurés, ou en tenant un accord dans l'aigu du clavier et en martelant fûts et cymbales tandis que di Battista donne tout en une note longue et suraiguë. Discret sans être absent, Bosso fait preuve d'un jeu très véloce et séduisant, lui aussi probablement d'inspiration hard bop. Il manie la wah wah avec talent dans « Under her spell » (on apprend que ce morceau s'appelle en réalité «Stupid ballad », mais que l'éditeur a préféré lui donner un autre nom...). Trotignon, même s'il joue des touches avec précision, manque parfois un peu de présence et semble souffrir de quelques problèmes techniques au début du concert. Ses soli n'en sont pas moins brillants et sa prestation générale reste d'un niveau musical très élevé, étant capable de fournir un walking groovy à souhait à la main gauche et d'improviser brillament par-dessus à la main droite. Mais c'est le charsimatique Eric Harland, également batteur de Charles Lloyd, qui envoûte le plus le public. Glissant des polyrythmes complexes quand l'occasion se présente, ou accompagnant le groupe avec finesse et sensiblité, il a déjà sa place parmi les grands batteurs de jazz. Sa sonorité est d'ailleurs tout sauf jazz : caisse claire percutante et grosse caisse profonde, il fait preuve d'une très grande ingéniosité musicale, et sa technique spectaculaire n'est jamais superfétatoire. Nous aurons droit à deux rappels dont un « Essaouira » aux couleurs modales qui se détache un peu des autres des morceaux, sans en perdre la qualité. Dès le début du concert, di Battista est proche du public et sa tchatche d'italien doublée d'humour facilite le contact. Après avoir annoncé la disponibilité de l'album (« Achetez-le ou volez-le, l'important, c'est que vous l'ayez », dira di Battista), les musiciens quittent définitivement la scène sous un tonnerre d'applaudissements.
Deux très bon moment musicaux, preuve que le festival de jazz de cette petite ville est bien vivant et qu'il compte le rester. On attend déjà l'automne prochain avec impatience...
Alors mwall, t'as trouvé ça comment ?
mwall
Citation : Alors mwall, t'as trouvé ça comment ?
Chez nous (Aeronef de Lille), la 1ère partie était assurée par un groupe local le "Jerremie Ternoy trio", qui a brillament ouvert cette soirée avec de sacrées prises de risque plutot bien assumées, allant jusqu'au free.
Bonne surprise, car le niveau était déja bien relevé, piano, contrebasse et batterie, pas un en retrait.
Puis le Di Battista quartet, je suis d'accord sur toute la ligne avec toi, j'ai même l'impression d'avoir vu le même concert, y compris les blagues
Il nous a fait exactement les mêmes (la stupid ballad, comme quoi c'est son producteur qui a imposé le "under her spell", le "achetez le" ou "volez le", etc...), d'ailleurs il est balèze car ca fait plutot spontané.
Beaucoup d'humour verbal donc mais aussi dans le jeu, il fait partie de ceux qui ont une telle maitrise qu'ils jouent avec leur instrument dans les 2 sens du terme.
Pour faire court (si c'est possible), j'ai eu 2 claques: Di Battista et Harland!
Di Battista a une finesse et une fluidité de jeu impressionnante, capable de jouer trés "velouté", funky ou free avec toutes les nuances possibles.
Harland, je l'avais vu également avec Charles Lloyd, et encore une fois j'ai été bluffé, une technicité incroyable mais qui sonne "abordable", tous ce que j'aime
Belle complicité avec Trotignon d'ailleurs, qui rempli parfaitement son office. Il accompagne extrêment bien, mais j'ai trouvé qu'il en gardait trop sous la pédale lorsqu'il était mis en avant: dommage. Sinon pareil, gros problème avec le Hammond en début de concert, interruption du morceau toussa!
Le trompettiste, hormis son look de djeuns arrogant, est plutot bon, voir excellent sur certains morceaux, peut être un peu prévisible notamment sur la "stupid ballad".
Mention spéciale lorsqu'il nous fait le coup du souffle continu pendant 2 minutes sur le morceau de rappel.
Bref excellent soirée également je ne regrette pas.
Ah oui j'oubliais, pour une raison que j'ignore, j'ai acheté ma place à la billeterie de la salle et c'était une place achetée un place offerte, donc tout ca pour 9€
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