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Sujet Editorial du 4 juillet 2015 : commentaires

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1 Editorial du 4 juillet 2015 : commentaires

"Personne n'exploitera un morceau, un air ou un texte tant que je serais là. Et personne ne le fera quand je ne le serai plus."

Ces propos sont de David Joseph, PDG de la branche britannique d’Universal, à propos de la destruction des dernières démos enregistrées par Amy Winehouse. Cette décision, explique le PDG, lui semblait la plus « juste moralement ».

Oui, je sais, un PDG d’Universal qui parle de morale, c’est aussi crédible qu’un Franck Ribéry qui parlerait de physique quantique ou un Jean d’Ormesson qui parlerait de Dubstep. Et c’est d’autant plus louche que, quelques mois après le décès de la chanteuse, Universal ne s’était pourtant pas gêné pour publier l’album posthume Lioness: Hidden Treasures.

Du coup, on soupçonnera les fameuses bandes détruites (pour peu qu’elles l’aient été) de ne contenir que des choses absolument inexploitables commercialement, sans quoi le même David Joseph nous aurait sans doute expliqué que c’était son devoir d’honorer le souvenir de la chanteuse et de continuer à faire vivre son héritage…

On s’amusera enfin des propos de cet homme qui parle de l’oeuvre d’autrui comme si elle était sienne et qui s’arroge le droit de détruire ce qui ne lui appartient pas. Pensez-y en tout cas, au moment de ne pas signer un contrat avec Universal, car vous comme vos compos valez sans doute beaucoup mieux que cela.

Heureusement, la musique est ailleurs : peut-être dans le Waldorf Nave, ou dans le compresseur SKnote SDC? Sûrement dans Tracktion 6.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

2
Je n'aurai pu le dire mieux ! Dans ce monde ou seul l'argent dicte la moral des uns au dépend des autres !
3
Qui a dit que le crime ne payait pas ?:(((
4

Imaginez un instant la même chose a Hendrix ! tout cet Héritage que nous n'aurions pas eu  icon_exorbite.gif

5
Et à ce propos, vous avez écouté le dernier EP de Claude François ? Avec ce titre merveilleux en duo avec Withney Houston !

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Brassens avait confié quelques textes et quelques musiques avec quelques instructions sommaires à son ami Pierre Onteniente (Gibraltar).
Jean Bertola a fini quelques musiques qu'il restait à faire et en a fait un album. Maxime Le Forestier a également, un peu plus tard enregistré ces chansons.
Comme il y avait quelques textes vraiment chouettes (Tant qu'il y a les Pyrénées, Chansonnette à celle qui reste pucelle..), il aurait vraiment été dommage de ne pas les publiés.
Mais ça, c'est quand on prévoit les choses et à 27 ans, on ne réagit pas de la même façon, qu'à 60, quand on se sait malade...

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

6
Universal Music a inventé la "morale commerciale"...
On ne parlera pas de la gestion de l'héritage de MJ (je m'y intéresse un peu) mais c'est bien pire, Sony pour le coup.

7
Alors moi, je vais faire l'inverse.Je vais défendre. Pour changer.
Ce forum, aussi formidable soit-il, n'échappe pas à la pensée unique qui distille le fait inaltérable que être un PDG de Major = un fieffé coquin, fourbe et vénal.
Venant de la part de musiciens, qui, probablement pour la plupart n'auraient pas refusé un contrat chez UNIVERSAL pour peut que l'on leur eut proposé, je me désole un peu que le monde actuel ne laisse pas au moins le bénéfice du doute aux intentions de certains, fussent-ils dans le camp "ennemi", puisque c'est de cela qu'il s'agit.
Pour avoir dans ma carrière de réalisateur, côtoyé pas mal de ces Satans musicaux-destructeurs, j'y ai croisé une proportion somme toute normale d'abrutis, avides et branchés sur le tout à l'égo, pas plus que dans la vie normale.
J'y ai même croisé des gens passionnés, qui aimaient la musique, et leurs artistes. Et qui en prenaient soin.
Laissons à ce David Joseph la possibilité de parler de morale, c'est peut être vrai. ( et ça ferait chaud au coeur)
Et pour info, David Joseph ne s'arroge pas le droit de détruire ce qui ne lui appartient pas. Car quand un producteur paye des maquettes, les bandes lui appartiennent, qu'on signe chez UNIVERSAL ou chez JACOB DELAFON, celui qui paye garde les enregistrements. ( mais pas les droits d'auteurs bien sur)
8
Ben c'est d'autant plus stupide alors,les masters lui appartiennent et il les détruit? Pourquoi,..Moral? C'est plus moral comme ça? Comme ça quoi?...J'ai jamais vu un prod détruire des masters,jamais,à moins d'y etre obligé par la loi...Jamais! Surtout ceux d'une des plus belles voix du R&B,...je comprend vraiment pas...Il est idiot? Je crois pas...alors pour moi il les a gardé...sur,faudrait etre fou!

[ Dernière édition du message le 04/07/2015 à 09:48:30 ]

9
Citation de Los :
On s’amusera enfin des propos de cet homme qui parle de l’oeuvre d’autrui comme si elle était sienne et qui s’arroge le droit de détruire ce qui ne lui appartient pas.
Malheureusement mon cher Los Teignos, vous êtes juridiquement dans l'erreur. Les enregistrements d'une oeuvre (les "bandes") appartiennent bel et bien en pleine propriété à ceux qui les ont financées, que ce soit Universal ou le beau-père de l'artiste. L'enregistrement n'est pas l'oeuvre mais sa fixation sur un support à un moment donné.

Quant à l’œuvre elle-même (le texte, les partitions), si elle appartient toujours moralement à ses auteurs (ou leurs héritiers), son exploitation (ou refus d'exploitation) est du ressort de l'éditeur à qui l'auteur a cédé les droits patrimoniaux.

L'artiste qui voudrait garder la pleine gestion de son œuvre et de ses enregistrements (ou la céder à ses héritiers) ne peut être qu'auto-produit sans éditeur ou avoir racheté ses bandes et ses contrats.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


10
Citation :
Alors moi, je vais faire l'inverse.Je vais défendre. Pour changer.
Ce forum, aussi formidable soit-il, n'échappe pas à la pensée unique qui distille le fait inaltérable que être un PDG de Major = un fieffé coquin, fourbe et vénal.
Venant de la part de musiciens, qui, probablement pour la plupart n'auraient pas refusé un contrat chez UNIVERSAL pour peut que l'on leur eut proposé, je me désole un peu que le monde actuel ne laisse pas au moins le bénéfice du doute aux intentions de certains, fussent-ils dans le camp "ennemi", puisque c'est de cela qu'il s'agit.
Pour avoir dans ma carrière de réalisateur, côtoyé pas mal de ces Satans musicaux-destructeurs, j'y ai croisé une proportion somme toute normale d'abrutis, avides et branchés sur le tout à l'égo, pas plus que dans la vie normale.
J'y ai même croisé des gens passionnés, qui aimaient la musique, et leurs artistes. Et qui en prenaient soin.
Laissons à ce David Joseph la possibilité de parler de morale, c'est peut être vrai. ( et ça ferait chaud au coeur)
Et pour info, David Joseph ne s'arroge pas le droit de détruire ce qui ne lui appartient pas. Car quand un producteur paye des maquettes, les bandes lui appartiennent, qu'on signe chez UNIVERSAL ou chez JACOB DELAFON, celui qui paye garde les enregistrements. ( mais pas les droits d'auteurs bien sur)


David Joseph aurait sans doute le bénéfice du doute si Universal n'avait pas publié des enregistrements posthumes. Et quand on sait que les derniers enregistrements de Winehouse étaient d'aussi mauvaise qualité que ses derniers concerts, on comprend mieux ce sursaut de morale.

Qu'il y ait des gens très sympa dans les maisons de disque, je n'en doute pas. Il y en a aussi chez Monsanto et depuis Hannah Arendt; on sait bien qu'il peut y avoir des gens sympas partout, même au sein des trucs les plus immoraux. Le problème, c'est que ce qu'est devenu la maison de disque au fil du temps est globalement très contestable. Que la façon dont elles envisagent leur activité soit légale n'en fait pas quelque chose de juste pour autant. Pour moi, ce qu'incarne aujourd'hui, une maison de disques, c'est une forme d'Ancien Régime né au XXe siècle et qui ronge l'art de l'intérieur.

cd1.jpg

Ces disproportions entre le jaune et le violet ne sont pas morales. Ce qui se passe avec les plateformes de streaming, ce n'est pas moral (je parle bien des maisons de disques qui négocient leurs forfaits à l'avance sans rien en reverser aux artistes, parce qu'il faut bien payer tous les gens sympas qui bossent dans les maison de disque). Le fait même d'avoir envisagé la prestation d'édition comme un droit n'est pas moral alors qu'elle devrait se borner à des honoraires, tout comme la promotion. Et vu que je suis contre la cession des droit d'auteurs, qu'elle se fasse du vivant de ces derniers, ou post mortem (je suis donc contre le leg des droits d'auteur : on hérite de choses, pas d'idées ou de droits, ou alors encore une fois, on est dans l'Ancien Régime et des privilèges accordés par une naissance), la position de David Joseph ne me semble pas morale non plus. D'où cet édito, dans le sillage de beaucoup d'autres sur le sujet.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 04/07/2015 à 10:30:06 ]