L'art du mixage nécessite des capacités techniques mais également une bonne dose de créativité. Cependant ces compétences ne font pas vraiment bon ménage dans notre petit cerveau…
Qui ne s’est jamais retrouvé avec une superbe idée dans la tête tout en s’apercevant qu’un coup de caisse claire était mal calé ? Nous nous précipitons alors pour faire rentrer dans le rang le fauteur de troubles et pendant ce temps, l’inspiration du siècle qui s’ennuyait toute seule nous file entre les doigts. Afin d’éviter un tel gâchis, nous vous proposons aujourd’hui quelques petits conseils qui vous aideront à entamer vos sessions de mixage sous les meilleurs auspices.
Organisation
La première chose à faire est de nommer de façon brève mais explicite chacune de vos pistes. Il faut ensuite les agencer logiquement, c’est-à-dire mettre côte à côte les pistes pour la batterie, les guitares, les voix, etc. Pensez aussi qu’au moment du mix il sera plus utile d’avoir les pistes de la basse près de celles de batterie plutôt qu’à côté du chant.
Attribuer un code couleur à chaque famille d’instrument vous permettra également de mieux vous y retrouver. Personnellement, je colore les pistes vocales en violet alors que les guitares sont vertes. Vous pouvez même aller plus loin en utilisant des dégradés si votre DAW le permet avec, par exemple, un marron foncé pour la grosse caisse et un marron d’autant plus clair que l’élément du kit est aigu. La navigation entre vos pistes deviendra alors un vrai jeu d’enfant !
Enfin, n’oubliez pas de créer dès à présent vos sous-groupes (bus batterie, etc.) ainsi que des répertoires de pistes (rythmique, chant, etc.). Cela vous apportera plus de souplesse au mixage et vous fera également gagner de l’espace sur l’écran.
Editing & Co
Il convient maintenant de mettre en forme la matière sonore à proprement parler. Tout d’abord, sélectionnez les meilleures prises si ce n’est pas déjà fait. Au besoin, corrigez les fausses notes avec les outils à votre disposition (assemblage de plusieurs prises ou Melodyne & Co). C’est également le moment de s’attaquer aux éventuelles erreurs rythmiques à grand coup de quantification ou au pire à la main.
Prenez ensuite le temps de nettoyer consciencieusement vos pistes. Qu’il s’agisse de réduire les bruits de bouche et autres respirations du chanteur, de supprimer le buzz d’une guitare, de couper le précompte du batteur, de clics, de hum, ou quoi que ce soit, tout doit y passer sous peine de perdre de précieuses minutes au mixage à la recherche de ce petit truc qui agace tant vos oreilles.
N’oubliez pas non plus de jeter un œil aux problèmes de phases pour les instruments enregistrés avec plusieurs micros !
D’autre part, si vous ne devez plus y toucher, pensez à faire un rendu audio de vos instruments virtuels afin de libérer le processeur de votre bécane. Un surplus de ressources CPU pourrait s’avérer salvateur, sait-on jamais !
Repérage
La dernière étape n’est autre qu’une séance de repérage du morceau. Lancez la lecture et placez au fur et à mesure des marqueurs pour chaque passage important. Une fois que c’est fait, il est conseillé de nommer ces marqueurs de façon claire (Intro, Couplet 1, Refrain 2, Break, etc.). Cela facilitera grandement la navigation au sein du titre.
Enfin, il est judicieux d’effectuer une mise à plat en ajustant rapidement les niveaux et les panoramiques de façon à avoir une écoute confortable de la chanson. Faites-en ensuite un rendu audio et importez-le dans votre projet sur une piste que vous « mutez ». Ainsi, à tout moment lors du mixage, vous pourrez écouter cette mise à plat qui vous rappellera d’où vous êtes parti.
Pour aller plus loin…
D’autres tâches fastidieuses peuvent encore être réalisées avant de commencer un mixage. Par exemple, vous pouvez d’ores et déjà créer un certain nombre de bus auxiliaires. J’ai pour ma part l’habitude de travailler avec au moins deux réverbes, un delay, une compression parallèle et un effet de modulation alors pourquoi attendre d’en avoir besoin ?
Il en va de même pour certaines chaînes d’effets en insert. Si vous utilisez toujours les mêmes pour un certain type de piste, autant les charger dès à présent. Attention cependant à ce qu’ils soient « bypassés » afin de ne les activer que lorsque vous les réglez.
Voilà, pour certain d’entre vous ces conseils peuvent sonner comme des lapalissades mais honnêtement, prenez-vous toujours la peine d’effectuer ces actions avant de taquiner du fader ? Si ce n’est pas le cas, nous vous encourageons à le faire, votre créativité vous en sera reconnaissante !