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Goya Rangemaster Quadrant Control
Photos
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Goya Rangemaster Quadrant Control
Alain de Provence Alain de Provence

« Vintage à l'Italienne »

Publié le 28/10/08 à 11:58
Un peu d'histoire...
Cette Goya Rangemaster Quadrant Control 1092-R a été fabriquée en Italie dans les ateliers des frères Polverini à Castelfidardo de 1968 à 1970. Vendue sous la marque Zerosette en Italie, cette Hollowbody Thinline Archtop était exportée principalement aux USA, sous les marques d'importateurs :
- Goya pour Hershman Musical Instrument Company of New York
- Contessa pour Hohner, West coast-California
Il semble que leur vente assez limitée en France soit survenue pour écouler les stocks avant fermeture des ateliers (crise des constructeurs européens face aux invasions japonaises entre autre.
De dimensions identiques à une ES330 (et comme elle sans poutre centrale), cette guitare doit son originalité et son confort d'utilisation à un ensemble de caractéristiques plutôt rares :
- ses belles doubles cornes florentines autorisent un accès facile au bas du manche.
- ses 4 demi-micros simples bobinages (montés en série) sont superbes en son clair
- ses multiples modes de fonctionnement via 4 boutons de volume individuels, un volume maître dépassant du pickguard, servant aussi d'interrupteur (push-pull), deux switch micros permettant toutes les combinaisons, et un switch tonalité à 3 positions (High, Médium, Low) très efficace.
- un manche vissé fin et au radius idéal, aux frettes medium parfaites, 22 cases, la jonction avec le corps étant à la 17ème.
- des mécaniques à bain d'huile très précises.
- chevalet à pontets à rouleaux
- vibrato italien de type Bigsby
- une caisse bien construite à la finition superbe (vernis transparent de toute beauté qui ici rend hommage à cette finition acajou).
Bref, rien ne manque... pour savourer un son plutôt claquant et non dénué de chaleur, s'apparentant plus à la famille des Gretsch que des Gibson (pour rester dans les G).

UTILISATION

Le manche au dos vernis est d'un usage confortable et destiné aux petites mains (les miennes) :
- largeur au sillet de tête 42 mm environ.
- touche assez dense.
- action pas aussi basse que sur certaines guitares modernes (Hagström Viking par exemple) du fait de la conception des Truss Rod de l'époque, mais on s'y fait bien
- accès facile jusqu'à la 18ème frette, possible jusqu'à la 22ème sur les Si et Mi.
D'un poids très raisonnable (3,150 kg)., cette guitare est équilibrée, sans tendance particulière à pencher de la tête. Sa soeur 109-B dont la qualité de lutherie est identique pèse 400 g de moins. La différence vient principalement du vibrato, absent sur ma 109-B.
L'usage du vibrato reste assez limité (inutile d'espérer baisser de 2 tons, quasiment impossible de monter), même si la tenue d'accords reste satisfaisante grâce sans doute au chevalet.
Après un peu d'apprentissage, on se retrouve assez vite dans les différents réglages de cette guitare.

SONORITÉS

Plutôt fanatique des sons clairs, entre Country, Shadows, Picking et Jazz classique, je n'ai pas de mal à obtenir ce que je veux avec un équipement de qualité :
- ampli Fender Princeton Recording (overdrive et compresseur intégré, réverbe Accutronics de qualité).
- écho T.C Electronics Nova Delay
Dans les positions intermédiaires des switches micro, on se retrouve avec un son similaire à un double bobinage, un peu gras et riche, les micros manche et chevalet se mélant harmonieusement. C'est l'intérêt d'un montage en série. En position manche seul ou chevalet seul, on peut titiller les Shadows avec les bonne cordes, avec le switch de tonalité en Médium ou High. Le niveau de sortie sur les cordes graves est particulièrement impressionnant avec un jeu de Gretsch 10/46.
Le Jazz est là dès que l'on baisse à peine le volume Master. Cela gomme la brillance sans perdre de puissance. Etonnant. C'est plus efficace que de mettre la tonalité en Low, volume à fond (le son est alors un peu étouffé, sauf si on corrige sur l'ampli).
Très originale aussi, la possibilité de combiner un demi-micro manche et un demi-micro chevalet, (entre autres) ce qui apporte un vrai plus aux parties d'accompagnement.

AVIS GLOBAL

Ce modèle est l'ultime évolution de la gamme Goya Rangemaster Archtop, à la si courte vie. J'ai possédé durant 30 ans une 109B (modèle à touches, à peine moins versatile), volée il y a 11 ans. J'ai acquis celle-ci en avril 2008, en France (rarissime) auprès de son premier acheteur. La tête du manche porte encore au dos la décalcomanie du magasin de Lyon où elle fut vendue en 1968.
C'était donc d'abord un achat de nostalgie que j'apprécie en pratique un peu plus tous les jours.
Après une bonne petite remise en forme chez un luthier (DNG à Paris) pour un changement des switchs micros, une planification du manche et un petit nettoyage des potards de volume, cette mamie de 40 ans est totalement opérationnelle, sans le moindre signe inquiétant de vieillissement, mais avec au contraire les qualités accoustiques d'un instrument aux bois totalement faits. Pourra-t-on en dire autant des chinoises actuelles en 2050 ?
J'apprécie autant le jeu en accoustique que branché, le toucher agréable, les couleurs..., le magnifique et légendaire guitariste doré finement ciselé sur un fond noir luxueux décorant la tête à la sobre découpe.
Seul le si beau vibrato ne doit pas être malmené. La course en est d'ailleurs plutôt réduite, et est un peu moins souple qu'un Bigsby moderne. Mais quelle allure, et quelle qualité de chrome !
Le rapport qualité-prix pour une guitare de collection est un indicateur très subjectif. Rarissime en France, visible de temps à autres sur eBay (sauf ce modèle précis), je pense que les 1100 € déboursés (révision incluse) pour ce modèle en valent la peine, au regard des 440 USD prix catalogue 1971, étui inclus.
Du fait de l'originalité de ce bel instrument, je sais que je ne pourrais sans doute jamais la remplacer. Je préfère donc ne jamais la sortir de la maison...
Ma toute nouvelle Grestch Electromatic 5122DC Walnut me permettra de sortir si besoin est. La filiation esthétique et accoustique est d'ailleurs assez étonnante.
Complément du 29/06/2010 : depuis quelques mois, une nouvelle Goya s'est ajoutée à la liste : une belle Rangemaster 109-R de 1967, que je décris par ailleurs.
Pas mal aussi...
Complément du 28/12/2012 : une Goya Rangemaster 109-B en état exceptionnel vient de rejoindre les deux premières. La boucle est bouclée.