Sujet Les conneries on stage

Par contre je suis content j'ai appris un mot : rider. Je connaissais la chose mais pas le mot, j'ai pas regardé comment c'était désigné dans notre contrat.

Donc à propos de rider, on en a eu un beau le mois dernier, ce qui confirme ce qu'à dit Will (enfin je crois que c'est lui), à savoir que les orgas ne lisent pas toujours cette partie :

Notre contrat précise : loges, sanitaires accessibles (on a une chanteuse, et les filles, ça se contente pas d'un arbre ou d'une bouteille en plastique lol), catering sucré et salé, boissons (dont au moins de l'eau), puis repas chaud minimum 17€ dont 4 servis avant le concert et 2 après (la chanteuse et moi, qui chante aussi, parce qu'on aime pas bouffer juste avant) + la fiche technique habituelle, le temps pour les balances etc. Sur les 5 dates prévues cet été, 4 ont été nickel mais ils ont vraiment chié dans la colle pour la dernière :

__ 17h : personne pour nous accueillir, la scène est déjà montée, on commence à installer notre matos pendant que les teckos finissent les light, jusque là à part l'accueil rien d'anormal, sinon que les teckos nous décochent même pas un "bonjour".

__ Au bout d'1/4 d'heure, ce qui semble être le régisseur se pointe furax en nous demandant ce qu'on fout là : "Hé ben on est le groupe qui joue ce soir, personne ne nous a dit quoi faire, on a commencé à s'installer comme d'hab" le type nous répond en gueulant : "Je veux personne sur ma scène avant qu'on ait fini les lights ! Débarrassez-moi vos amplis et tous vos machins !" Bon ok on s’exécute, l'ambiance ayant l'air merdique on décide de pas faire de vagues en attendant la suite...

__ 18h : nos balances sont censées être commencées, mais le régisseur furax a disparu et les teckos ne nous laissent pas nous installer avant qu'il ne revienne. Pendant ce temps notre tourneuse qui nous sert de chauffeur essaye désespérément de joindre la maison mère de l'orga (visiblement le régisseur qu'elle avait eu au téléphone auparavant n'est pas le même que le type furax qui nous a chaleureusement accueilli) et finit par avoir une réponse, positive...

__ 18h45 : le régisseur grincheux revient, sa maison mère l'a contacté et il nous autorise à nous installer, et à notre sondier de découvrir la console et le parc de micros, mais pas à balancer : il faut attendre la responsable officielle de notre accueil qui elle seule peut lancer les hostilités. Problème : elle n'est toujours pas là... Notre sondier qui est malin obtient quand même des teckos sur place un soundcheck histoire de gagner du temps, pendant qu'on installe en douce nos amplis.

__ 19h15 : la responsable se pointe (une adjointe à la culture de la région), contrariée, nous expliquant qu'elle est chargée de l'accueil de 3 groupes (dont nous) sur 3 sites espacés de 25 km. On monte la batterie et tous les micros vite fait.

__ 19h30 : début de la balance censée être déjà finie, les lights et la sono ont une grosse alim dédiée mais rien pour nous : on doit se brancher sur l'unique prise pourrie de la salle, résultat courant dégueu, des buzz dans les amplis, bref...

__ 19h40 : l'adjointe au maire (autre trouble-fête) se pointe affolée pour arrêter la balance, motif le maire prononce un discours à 19h45.

__ 19h45 : après avoir grappillé quelques minutes de balance, on stoppe sans avoir pu tester le groupe au complet. On part découvrir nos loges avec l'autre adjointe : une annexe rikiki de la mairie, 10 mètres carrés, une table/une chaise, point barre. Pas le temps de dire ouf que l'adjointe est déjà repartie. Pas de sanitaires, pas de catering, même pas de flotte.

Hors régie, tous les autres sont bénévoles (ceux qui mettent les barrières, les chaises, qui accueillent le public etc) et donc pas très au courant des termes du contrat. La chanteuse a envie de pisser, on commence à courir dans la mairie en quête de chiottes ; une fois trouvés, une bénévole (qui doit être une élue du conseil municipal ou un truc dans le genre) nous en interdit l'accès : "Ah non je peux pas vous laisser entrer, ce sont les wc réservés au personnel de la mairie..." "Et nos sanitaires prévus par contrat ?" "Ah moi vous savez je ne suis qu'une bénévole, il faut attendre le maire"

__ 20h : toujours pas de discours du maire, pas de maire tout court d'ailleurs... ça valait bien la peine d'arrêter les balances ! Il commence à pleuvoir, le spectacle après nous est en extérieur, ça gueule de partout, les teckos et les bénévoles courent dans tous les sens ; tous ceux qu'on essaye de chopper se renvoient la balle entre eux. Le public commence à arriver, en nombre.

__ 20h15 : le maire vient d'arriver, pendant que l'adjointe nous sert un catering de fortune : une pomme, des petits beurres mous, un paquet de chips entamé et une bouteille d'eau du robinet (contrat respecté : catering sucré/salé, enjoy !) + wc autorisés, sauf que la chanteuse a déjà été obligée de se soulager dans un coin.

__ 20h30 : le maire finit son spitch, pendant qu'on nous installe à table à la mairie. Vous avez dit repas 17€ ? Plateau Sodexo avec une cuisse de poulet brulante dehors, congelée dedans. 2 repas servis après ? "Impossible, on doit fermer le local à 21h" Tant pis, on prendra nos plateaux et on mangera froid dans le camion après.

__ 21h : début du concert, heure respectée, son pourri (à cause de l'acoustique, je pense que les balances auraient rien changé) mais on s'entend bien dans les retours. Il pleut à verse dehors, mais ceux qui attendent le 2ème spectacle (pyrotechnique) préfèrent rester dehors avec leurs capuches. La salle est quand même pleine mais ça ne prend pas, les gens emmitouflés dans leur anoraks de cette délicieuse soirée d'août applaudissent à peine.

__ 21h45 : le "faux" rappel ne fonctionne pas, à l'avant-dernier morceau, présenté comme le dernier, les gens se lèvent pour rejoindre le 2ème spectacle.

__ 22h : pendant qu'on range le matos sous la pluie, le spectacle de cracheurs de feu fait salle comble (ou plutôt prairie comble), les gens sont déchaînés même si le spectacle a dû être raccourci.

__ 22h30 : le 2ème spectacle est fini, le vin d'honneur prévu dehors est rapatrié en urgence dans la mairie, ce qui nous permet finalement de manger tranquille, enfin tranquille dans une salle blindée... Sauf qu'on ne peut pas utiliser le micro-onde parce que les plateaux sont en métal et qu'il n'y a pas d'assiettes sur place, hormis les grands plats de produits régionaux, qui évidemment ne rentrent pas dans le four. On opte donc pour les tranches de melons et de jambon bien plus appétissantes, mais vu le monde tout est dévalisé en 5 minutes. Finalement ce sera poulet froid.

__ 22h45 : les bénévoles expulsent tout le monde, y compris le maire, à grands coups de balais-serpillère. Personne ne nous accompagne pour le départ. Heureusement que j'amène toujours une bonne bouteille pour le retour, on a pu se consoler...