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Sujet Comment approchons-nous l'improvisation ?

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1 Comment approchons-nous l'improvisation ?
Bonjour,

je crois que la plus part d'entre nous ici pratique l'impro. Je crois qu'il s'agit d'un des sujets les plus importants à débattre; j'aimerais donc connaitre vos points de vue la dessus; comment vous y prennez-vous ? Quels sont les outils que vous utilisez ? Quelle approche : copier les plans des autres, les incorporer à votre jeu ? Etes vous des fous de théorie de l'harmonie et de l'analyse gamme accord; êtes vous des intuitifs des spontanés etc...
Je vais donc commencer le forum en apportant ma propre experience :

J'aborde l'improvisation depuis plus de 20 ans. Bien sur il y a les outils : gammes, harmonie, accords, cadences et leur visualisation sur l'instrument. Tout celà prend beaucoup de temps et s'avère une démarche sans fin. C'est utile puisque celà permet de mieux connaître l'instrument.
ETAPE 1 :Je crois que quel que soit la façon d'y arriver le premier objectif est de faire de son instrument un prolongement de sa personne. Le travail technique permet de s'en approcher. Dés que possible, je prends mon instrument sur les genoux, devant la télé, aux toilettes ....Même si je ne joue pas je laisse mes doigts courir sur le manche.
ET PUIS IL Y A L'IMPROVISATION : c'est le chant interieur qui doit être réstitué sous forme audible à l'exterieur. Lorsque tu écoutes un morceau de musique et que spontanément tu te mets à fredonner quelque chose par dessus tu fais acte d'improvisation. En ce qui me concerne, c'est ça qui importe. Il faut que mes doigts traduisent instantanément ce qui me passe par le coeur. Et là y a du boulot!!!! Parceque il ne s'agit plus de faire des mathématiques mentaux rapides du genre : G7 = tonalité de Do maj V degré je joue l'arpège de G7 ou la gamme de Do maj ou G myxolidien ou bien l'arpège substitutive de Bm75b ou bien .......etc etc..
Il s'agit d'oublier tout ça et de restituer instantanément avec les doigts le chant interieur.

ETAPE 2 :ALORS VOICI MA DEMARCHE : je mets le morceau sur lequel je veux improviser et je chante en même temps mon chant interieur dans un micro pour l'enregistrer. Lorsque c'est fait je travaille sur l'instrument ce que j'ai chanté. Je cherche à restituer l'émotion à travers le phrasé, le timbre, le choix des positions (mon instrument est la guitare, pour le piano le problème ne se pose pas bien sûr) les effets, glissé, tiré de corde, appogiature, muting etc...
Petit à petit (car on est ce que l'on est et c'est toujours le même esprit qui demeure en nous) je tombe sur un certain nombre de shémas qui constituent mon vocabulaire d'improvisation. Petit à petit je commence à faire de la restitution instantanée de mon chant interieure dans un petit nombre de cas simples et de styles (shuffle, slow blues par exemple).

ETAPE 3 : (facultative)
C'est essayer de répondre à la question: pourquoi cette phrase que je viens de sortir de moi me séduit-elle tant ? Quels sont les composants rytmiques, mélodiques harmoniques de cette phrase ? Faire cette analyse théorique devient interessante pour les personnes qui désire enseigner l'improvisation à des élèves. C'est aussi une façon de formaliser en théorie sa sensibilité propre. C'est rigolo de pouvoir dire: ce que je ressents en moi c'est un jeu modale ou bien encore, je ramène toutes mes impro spontanément à une harmonie blues...

Voilà ça fait 23 ans et je crois que si j'ai encore l'usage de mes doigts de ma langue et de mes oreilles dans 20 ans je continuerai dans cette voie.

"LEAVE YOUR EGO, PLAY THE MUSIC, LOVE THE PEOPLE;" L ALLISON

DOC
C'est à vous ...
Docteur blues
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Je serais tenter de dire que la "vraie" impro n'existe pas :noidea: , celle que l'on joue sans savoir où on va...Je crois qu'on se réfère toujours à ce que l'on connait, des plans, des phrases, que l'on ne joue jamais pareil mais qui ne sont "que" des modifications de plans/phrases de base.Ce qui n'empêche de faire des solos de folie pour certains :mdr: .
BB King improvise, tout le temps avec les mêmes plans, et malgré tout qu'est-ce que ça sonne, non!!!!

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Ces 2 types d'impros (à la volée ou pensée) se complètent.
Je ne suis pas un expert de l'impro, mais j'y travaille.
Pour les impro lentes, j'ai le temps de penser à toutes les notes et de bien placer chacune avec une bonne sensibilité. Pour les impro rapide, il y a beaucoup plus d'automatismes.
Mais quel que soit l'automatisme, ce qui est intéressant, c'est de ce dire : je commence par telle note (exemple : la sixte de cet accord) et je fini par telle note à tel moment (ce qui impose de bien avoir la sonorité de ces 2 notes en tête). Le chemin entre les 2 est libre.

Et puis une chose toujours aussi importante à mes oreilles, c'est la cohérence de l'impro. Quand vous communiquez avec quelqu'un, vous utilisez un langage construit... pourquoi pas aussi en musique. Donc l'impro n'est pas de sortir tout ce que vous savez faire comme quelqu'un qui voudrait dire tous les mots du dictionnaire dans une même phrase. Le développement d'un idée au cours d'une impro est quelque chose de très attractif.

En peinture, vous avez des couleurs de bases, et vous les mélangez pour en obtenir des couleurs magnifiques! Et le peintre ne fait pas cela au hazard... D'où la nécessité pour le musicien de maîtriser aussi tous les modes issus des gammes.
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C'est vrai que ce qu'on apprend à coté influence vachement l'impro, depuis que je me mets au manouche je place de temps en temps dans mes impros des petits arpeges brossés assez inconsciemment j'ai l'impression.
meme si l'impro se fait sans reflechir à tes gammes, au degré de la tonalité sur lequel tu te trouves elle est conditionné par les réflexes que tu as pris ( bons ou mauvais selon le con texte, moi qui avait tendance à caser des pentas partouts j'ai eu du mal à me mettre au jazz ), par ton niveau technique aussi ( parfois j'ai du mal à me retenir de faire des plans flashys meme si j'ai pas un niveau dément ).
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Citation : BB King improvise, tout le temps avec les mêmes plans, et malgré tout qu'est-ce que ça sonne, non!!!!


Eh oui ! Mais ca fait un bail qu'il improvise. Ce qui me bluffe toujours chez lui c'est le mouvement de sa main gauche pour obtenir ce son si particulier avec sustain et tremolo. (mais je suis hors sujet là :oops: )

Zic et Peintures ICI Et puis Le BLOG

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Mais non je ne trouve pas que tu sois or sujet. BB est un maitre de l'impro.
Docteur blues
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Je suis pas expert mais

Citation : je chante en même temps mon chant interieur dans un micro pour l'enregistrer. Lorsque c'est fait je travaille sur l'instrument ce que j'ai chanté


c'est ce qu'on apelle improviser?
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Le pb c'est qu'a lire ton topic ,"l'impro" au sens littéral d'improviser n'existe pas ....
Je n'ai certes pas le niveau ou l'experience pour affirmer quoique ce soit mais je distingue à mon niveau 2 types d'impros :
1)Le petit "truc" de 4 ou 8 mesures que je balance entre un couplet et un refrain d'une chanson (reprise) ,et là j'essaie de faire passer un "sentiment ": je sais dans quelle tonalité ça va partir et sur quel note je vais terminer mais au milieu ben je ne pense pas à des notes précises ,j'essaie de faire passer une émotion dans un theme donné (pas forcément une mélodie ,ça peut etre aussi une énergie ,un thème qui rappelle le chant ,tout ça dans le style approximatif du créateur de la chanson),donc forcément je fais appel à ,des automatismes, des plans du gars en question ....Au total j'essaie que la personne qui écoute pense :putain c'est hardos !ou c'est mélodique ,ou ya de la wha qui déchire ça fait penser à jimmy ,ou alors il va super vite ...bref je me concentre sur un seul objectif ,l'essentiel étant de démarrer dans le tempo ,d'improviser dans la (les) bonnes tonalités et de reprendre pile poil le couplet là ou il faut ....

2)Le deuxieme type pour moi c'est ce que tu décris :une impro travaillée ,dans laquelle on a pensé tonalités ,modes ,avec un début un paroxysme une fin ,qui s'apparentent plus à des "compos" ...Il peut également y avoir un style donné ,des plans mais globalement la construction est présente et le controle de la mélodie doit être constant ...
j'en suis pour l'instant incapable ,malgré quelques années de pratiques je n'ai pas encore une visualisation claire des gammes ,des arpèges sur tout le manche ,et je désespère un jour d'y parvenir vu mon age avancé ...
Le site :http://philou13.musicblog.fr/
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Ce que je veux simplement dire c'est que je voudrais pouvoir sortir sur l'instrument les choses aussi spontanéement que quand je me mets à chanter des trucs en écoutant un morceau. J'ai parlé de Georges Benson, pour moi c'est ça le truc. Ce mec chante et joue simultanement son impro.
Alors bien sûr on est tous d'accord la dessus: le fait de retranscrire sur la guitare ce que je viens d'improviser par le chant c'est pas de l'impro, c'est du travail technique. Ce que je me dis c'est qu'en suivant cette démarche, un jour je pourrai peut-être faire comme Georges Benson (dont j'aime le jeu mais que je ne mets cependant pas sur un pied d'estale). Il me semble que d'autres types connus font également ça. Je crois que j'ai entendu un ou deux trucs sur lesquels Pat Metheny prend des impros de guitare en les fredonnant en même temps.
Toujours sur le thème "comment approchons-nous l'impro" je voudrais vous faire part de mon entousiasme lorsque j'ai entendu pour la première fois l'impro de Robben Ford sur sa version de "Help the Poor" CD Talk to your daughter.
La grille : [ Dm7 (6x) ][ D/A ][ A75+ ][ C/D Dm7 ][C/D Dm7][Gm7][Bb7][Dm7][A75+][Dm7][Dm7] n'est pas un blues classique et le A75+ permet au maitre de splendides phrases. A mon avis, ce type a apporté au blues une ouverture harmonique superbe sans pour autant tomber dans le jazz.
Docteur blues
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La bible de l'impro pour celles et ceux qui veulent vraiment approfondire :
La Partition Interieure de Jacques Siron
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Ca c'est un très beau bouquin complet très pédagogique et dans lequel l'auteur n'hésite pas à invoquer la subjectivité dans l'approche de l'impro.
Docteur blues