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Studer 916
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Studer 916
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« Studer 916, la seule possibilité d'avoir une grosse Studer sans se ruiner. »

Publié le 14/06/24 à 16:54
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Les utilisateurs avertis
Après avoir rédigé un n-ième avis à propos de la console Revox C279, je vais rédiger une opinion sur la Studer 916 dont on parle moins souvent. La C279 avait son “presque”équivalent chez Studer sous le nom de A779, et on peut voir la Studer 916 comme une grosse A779, ou comme une Revox MR8 (qui est en fait une A779 avec deux tranches de plus) qui aurait été développée ( la 916 avait son équivalent Revox, la MB16, à quelques détails près).
Cependant, on change là complètement de format: la Studer 916 qui reprend les préamplis de la Studer A779 mais en bien plus grand nombre, est une grosse console de 1,25 m et 60 kg. Elle avait été developpée à la base comme une console broadcast, mais avant le numérique triomphant, bon nombre de petits studios l’ont employée en production, car pour un prix bien inférieur aux modèles modulaires de la marque, elle offre une qualité digne des plus grandes consoles, sans pratiquement aucun bruit de fond ni distorsion, avec une sonorité transparente et chaleureuse: de quoi envoyer sans arrière-pensée son travail au mastering.
Je mentirais en disant que je maitrise l’intégralité des possibilités de cette Studer, d’abord parce que je l’ai utilisée moins longtemps, et que je n’ai fait que des productions assez simples avec.
Bien que l’on ne soit plus du tout sur du matos qui puisse (sauf exception) intéresser un audiophile à domicile, elle dispose quand même de quelques connexions en RCA: sur les tranches de la partie gauche (quand elles sont utilisées en stéréo) et sur la sortie Master en plus du XLR. Mais bien sûr, aucune entrée phono qui n’a rien à faire là.
Justement la console comprend deux sections d’entrées bien distinctes: la partie gauche comprend deux tranches dédiées à un insert téléphonique (sa vocation broadcast, mais dont on peut éventuellement faire autre chose) et six tranches d’entrées micro ou ligne mono, et des départs et retours sur TRS, et donc en bas les connexions RCA stéréo. C’est un peu comme sur la Studer/Revox A779/C279, ces tranches peuvent être mono ou stéréo (mais pas les deux à la fois).
La partie droite comprend huit tranches d’entrées stéréo en XLR, et là sans RCA.
Si on veut brancher une source stéréo à gauche, il faut deux voies et manipuler deux curseurs à la fois, à droite un seul.
Chacune des tranches (sauf les deux premières) comprend un sélecteur micro/ligne, puis pour toutes un réglage de gain, un potard de départ (au choix pré ou post fader), un panoramique (ou balance), et sur les voies 3, 4, 12, 13, 15, 16, un réglage HF/LF d’excellente qualité (un vrai plaisir à utiliser). Studer aurait quand même pu, pour le prix, se permettre de doter toutes les voies de réglages de tonalité, c’est un peu radin, mais il est vrai qu’en radio ces réglages, tout le monde s’en fiche, ce n’est pas sur la console que ça se passe.

Al’extrême droite de la console se trouve la tranche master, une tranche vierge, et toutes les commandes de gestion des sorties qui occupent deux tranches.
La console dispose de pas mal de sorties sur XLR:
-Master to transmitter, qui est en broadcast la sortie vers l’emetteur.
-Master to logging, une sortie vers un enregistreur
Plus:
-CR Monitor (control room), commandée par un bouton de volume.
-Air
-Ext 1
-Ext 2
-Studio monitor, commandée par un autre bouton de volume
-Studio phones, commandée par un troisième bouton de volume

En haut sont rassemblés les commutateurs qui permettent d’assigner ces différentes sorties (Air, Ext1, Ext2), un peu comme sur la A779.
A l’arrière de la console on trouve les “ DIP switches” qui permettent de choisir le routage du Control Room Monitor, du Studio Monitor, et de programmer le démarrage du temporisateur intégré à l'ouverture d'un fader d'entrée (switches numéros 3 à 8) ou à l'ouverture d'un fader d'entrée téléphonique (switches numéros 1 et 2) en relation avec l’option “Compteur” dont l’acheteur peut équiper sa console neuve.

Sur la tranche master se trouvent deux potards de sommation des départs et retours aux, ainsi qu’une touche baptisée “On air”, protégée par un capuchon, qui commande la sortie master, la protection empechant la coupure accidentelle quand la console est utilisée en radio. A noter que l’enfoncement de la touche On Air, met hors circuit le réglage par le curseur rouge de la sortie, en le laissant sur zéro dB, celui-ci correspondant au niveau pré-établi.

Pour finir ce tour d’horizon des fonctions, il y a au bas de chaque tranche deux voyants lumineux, ON en rouge et PFL en vert. La tranche est mise en service en appuyant sur ON qui s’éclaire, et la couleur rouge devient plus vive quand on monte le curseur. En appuyant sur le bouton vert, la tranche est mise en position “Pré Fader Listening”, on obtient le signal indépendamment de la position du curseur d’entrée.
Au passage on peut remarquer et souligner la fiabilité légendaire des consoles Studer: ma console date des années 90 et pas un seul voyant lumineux (ni d’ailleurs quoi que ce soit d’autre) ne dysfonctionne. Il est vrai que mon usage est assez modéré et que ce n’est pas du 24 heures sur 24, et toujours en fixe avec de bonnes conditions de température et d’humidité, mais même dans ces conditions j’ai vu certaines de mes consoles (y compris des Sonifex anglaises qui coutent 4000 euros) montrer des signes de petites pannes au bout de seulement 4 ou 5 ans.
Enfin, la console est équipée d’un système de “Talk-back” de communication, d’un petit hp de contrôle de qualité très correcte, et de sorties pour des casques gérées différemment selon qu’ils servent à l’animateur (en radio) ou à l’opérateur, et aux musiciens (ou aux invités en radio).

Le bandeau vertical de la console regroupe de nombreuses fonctions, dont un certain nombre étaient des options, ce qui fait qu’il existe beaucoup de versions de la 916 selon la configuration choisie par l’acheteur. La première option portait sur les indicateurs de niveau: ils peuvent être à aiguille (en “série”), ou avec des “points” lumineux (pas encore à plasma comme les RTW), mais pas des diodes non plus. En tout cas ces indicateurs sont très fiables, à la fois en durée de vie, et en précision des indications fournies. Il y en avait au moins un, mais on pouvait en acheter davantage en option, plus un indicateur de la corrélation de phase.
Une autre option était un pré-équipement pour un générateur de signaux test, avec oscillateur, bruit blanc, bruit rose.
Une troisième était un compteur à 4 chiffres avec là aussi plusieurs possibilités de fonctionnement.
Mon exemplaire est donc équipé de l’ensemble de ces options (avec trois indicateurs de niveau), mais le manuel cite d’autres options que je n’ai pas eu l’occasion d’utiliser et que je ne connais pas.

Au dos de la console se trouvent les connexions sur TRS pour les inserts (voies 3 à 8), les connecteurs DB25 pour les fader-start (voies 3 à 8 et voies 9 à 16), l’interrupteur secteur près du contacteur pour alim fantôme 48V, et j’invite à consulter le manuel que j’ai mis sur la page produit pour une vision exhaustive des connexions.

A l’image de ses “petites” soeurs, cette Studer 916 délivre un signal extrêmement propre, d’un grande transparence, laisse une sensation qu’elle en a toujours “sous le pied” en acceptant les niveaux les plus forts sans laisser deviner la moindre surchage des préamplis, et toujours avec cette sonorité chaleureuse que beaucoup attribuent à l’analogique. C’est véritablement un plaisir de l’utiliser avec cette sensation de sécurité que procure les consoles Studer. C’est quelque sorte la dernière étape avant de se lancer dans les consoles modulaires, avec leurs avantages indéniables mais aussi les budgets nécessaires sans commune mesure. J’ai franchi le pas avec l’acquisaition d’un 963, dans une configuration qui reste “raisonnable”, en tout cas compatible avec mes moyens. Je ne peux pas dire que j’ai bénéficié d’un saut qualitatif spectaculaire, mais en revanche en ce qui concerne les possibilités, c’est vraiment très au-dessus.
Evidemment, avec du Studer analogique, il faut accepter de tourner avec des machines d’un âge qui devient maintenant vénérable, alors que pour le même prix on a accès à des produits neufs et facilement compatibles avec tout le reste, mais c’est un choix, choix que ne peut pas faire tout le monde, si certaines nécessités l’imposent (l’obligation d’avoir des produits neufs sous garantie, une assistance fiable et disponible à toute heure, etc.).
Il reste que cette console Studer 916 offre une qualité et une fiabilité exceptionnelles pour un prix somme toutes plutôt abordable. Il n’y en a plus beaucoup sur le marché et ce prix est peut-être appelé à augmenter, même si pas mal d’acquéreurs potentiels préfèreront peut-être passer directement aux modèles modulaires si ils peuvent se le permettre.

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